mardi 21 mai 2019

Le cas Bannon

Graine de division
                              Une météorite?
    Il a pris son bâton de pèlerin.
         Pour aller prêcher la bonne parole.
    Mais pas celle qui rassemble. Celle qui divise.
 Pour régner? Ou pour mieux faire régner les intérêts de son pays, Les pires du moment.
       Il est entré facilement dans le ventre mou d'une Europe sans consistance, qui se fractionne elle aussi. Il a juste à enfoncer le coin pour aider les tendances au repli, au surgissement des purs intérêts nationaux, souvent xénophobes.

      L'ancien militant de Tea Party, l'admirateur de Maurras, l'ex-conseiller de Trump a des repères et des références. Sous son air bonhomme et négligé, il n'est pas né de la dernière pluie.  Il sait à quoi il joue.
     A la manoeuvre, il n'est pas sûr de faire aboutir son projet. Il devient parfois gênant, voire sulfureux pour certains partis qui l'accueillent.
      Militant de l'ombre, il fait tout pour atomiser la fragile Union européenne. Une Union qui  se disloque sous nos yeux, du moins sous ses formes actuelles. Il est temps d'en reconstruire une autre.
   Il n'est heureusement pas sûr que le grand fédérateur arrive à ses fins.  Mais il aura soufflé sur les braises, au profit des plus conservateurs et réactionnaires de ses compatriotes. L'Europe unie est devenue un obstacle économique pour les intérêts à court terme de l'Oncle Sam jouant l'air du protectionnisme sans vision autre qu'électorale.
     Il se veut seulement conseiller bénévole, mais il cache bien son jeu.
  On s'interroge encore sur ses réelles motivations, mais le pèlerin de l'ombre ne se lasse pas de faire la tournée des capitales européennes. Le tremblement de terre annoncé n'aura pas lieu, mais il fait ce qu'il peut pour faire bouger les lignes...
___________"...Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a prédit samedi 18 mai un « tremblement de terre » lors des résultats des élections européennes avec l’émergence d’un grand groupe populiste au Parlement de Strasbourg. Si Marine Le Pen a pris ses distances avec lui, son action continue de susciter l'attention. Il fut l’un des stratèges de la spectaculaire victoire de Trump en 2016, puis conseiller spécial avant d’être « remercié » en août 2017. Tenue négligée, éternelle barbe de trois jours. « Steve le débraillé », comme le surnomme Donald Trump dans ses tweets rancuniers, ne laisse pourtant rien au hasard. À 64 ans, Stephen K. Bannon (son vrai nom) cultive son image d’agitateur. 
Génie de la communication pour les uns ; dangereux complotiste pour les autres. Qui est Steve Bannon ? Proche de l’alt-right, il a déroulé les thèses de l’ultra droite raciste dans des documentaires, puis fait du site Breitbart News un brûlot nationaliste. Il s’est investi aussi dans Cambridge Analytica. Cette société d’analyses de données sera accusée, plus tard, d’avoir utilisé ses informations pour propulser Trump à la Maison-Blanche.
    Élu, le Président Donald Trump a imposé son ex-directeur de campagne comme conseiller mais ce dernier a dérapé, mis en doute les choix de son boss sur la présence américaine en Afghanistan, son attitude face à la Corée… Sept mois plus tard, il a « démissionné ».
    Puis, ses confidences sur Trump à l’écrivain Michael Wolff (Fire and Fury) lui ont coûté son poste à Breitbart, en janvier 2018. Qu’importe. Bannon le catholique poursuivra sa « défense de l’Occident judéo-chrétien » en Europe. Il y a posé des jalons dès 2014 en s’alliant au Britannique Nigel Farage, chef du parti d’extrême droite Ukip.
Hasard ? Trois mois après le lancement d’un Breitbart London, Ukip s’impose aux européennes. En 2016, au lendemain du vote sur le Brexit, Farage jubile : « Merci Bannon ! Vous nous avez aidés. Énormément. »Tricard aux États-Unis, le sulfureux Steve Bannon entend rebondir en Europe. Fin juillet 2018, dans une interview au site Daily Beast, l’idéologue a annoncé l’ouverture d’une fondation, baptisée « Le Mouvement », à Bruxelles.
     Son ambition ? Fédérer tous les partis d’extrême droite européens pour former un « super-groupe » capable de renverser l’échiquier politique aux élections de mai 2019.
Dans la revue Society, il promet de « mener une guerre culturelle » capable de déstabiliser l’ordre libéral européen.En mettant à leur disposition sa « machine de guerre » et le savoir-faire qui a, selon lui, propulsé Donald Trump à la Maison-Blanche. Ciblage électoral, réalisation de sondages, conseils en communication, élaboration des programmes de campagne, etc.
     Bannon se pose en philanthrope des extrêmes. Et joue les rabatteurs. Voilà des mois qu’il arpente l’Europe en quête de soutiens, auprès du Hongrois Viktor Orban, des ultraconservateurs du PiS polonais, des Allemands de l’AfD, comme du think thank catholique intégriste Dignitatis Humanae Institute. Invité par Marine Le Pen au Congrès du FN, en mars, il s’y est fendu d’une déclaration enflammée à… sa nièce Marion Maréchal, rencontrée dès février au grand raout des conservateurs américains, à Washington. Il prédit « un grand avenir » à cette « Jeanne d’Arc du mouvement ».
 Samedi 18 mai, Steve Bannon a affirmé être un « conseiller informel » de Marine Le Pen pour battre Emmanuel Macron. « Mon rôle est de faire des connexions, de donner des conseils généraux. Je leur ai par exemple soufflé l’idée que Macron organisait un référendum sur lui-même », souligne-t-il.
     Interrogée sur sa proximité avec Steve Bannon, Marine Le Pen a réfuté lundi 20 avril de toute collusion avec une puissance étrangère. « Nous nous sommes rapprochés de lui parce que c’est un ancien financier et nous cherchions une banque européenne pour pouvoir trouver un financement. Nous lui avons donc demandé s’il connaissait une banque européenne. Lui non plus n’a pas trouvé »a-t-elle expliqué. Steve Bannon « n’est pas un conseiller politique » du Rassemblement national, affirme Marine Le Pen.
      C’est en Italie qu’il place ses plus grands espoirs : dès mars 2018, avant même la formation du nouveau gouvernement, il est venu féliciter Matteo Salvini (Lega, extrême droite). De retour en juin, il a salué Rome comme le nouveau « centre de la politique mondiale.."
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