samedi 16 mai 2020

Macro(n)-conversion?

Dr Macron  au chevet de l'hôpital.
                                         On ne s'y attendait pas.
                                                   Il s'est penché enfin sur le grand corps malade.
     A-t-il parlé sérieusement ou par inadvertance? se demandent certains. Ou poussés par les pressions du milieu, les circonstances?

    En tous cas il était temps!  Certes, ce n'est pas encore la mort clinique, ni même le coma dépassé. Le patient bouge  encore. Et comment! On s'en est rendu compte depuis quelques mois. 
    Mais l'épuisement est inquiétant et les signes cliniques ne sont pas rassurants, en partie à cause du remède administré depuis plusieurs décennies. Contre-performant. Remède assez toxique, donné par des administrateurs sans blouse blanche, la calculette à la main, bien souvent hors-sol. Des gestionnaires sommés par Bercy de réduire les coûts. A courte-vue.
  La longue dérive libérale de la gestion hospitalière a produit ses effets, moins qu'en UK, de
manière moins inégalitaire qu'aux USA, mais de façon inquiétante quand même. Un management de plus en plus étroitement comptable.déshumanisant à terme. L'homme ne vit pas seulement de soins, mais aussi de paroles, de présences, d'attention, de respect. Surtout en hôpital.
     Il ne s'agit pas d'un erreur, comme dit Dr Jupiter, mais de projets délibérés déjà anciens pour réduire les coûts, à tout prix, les centres de soins n'étant pas productifs, mais trop dépensiers. Comme si la bonne santé et la forme physique n'était pas un élément essentiel du bien-être, donc un facteur de bonne activité, donc de productivité. Le lean management a produit ses effets.
  Chiche! avons-nous envie de dire au Dr Macron, avec le désir de le prendre une deuxième fois au mot.
   Il ne s'agit pas seulement de reconnaissance salariale. C'est le bien du malade qui prime, mais celui-ci ne peut exister sans une certaine disponibilité des soignants. Là, le temps n'est pas (que) de l'argent.
                               ____ "...Le président de la République, qui s’est présenté comme un « enfant de l’hôpital » (son père, Jean-Michel Macron, était professeur de neurologie au CHU d’Amiens), a fait son mea culpa sur la façon dont le système de santé avait été réformé depuis son arrivée à l’Elysée en 2017. « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée il y a deux ans », a-t-il reconnu, en référence à la réforme du système de santé baptisée « Ma santé 2022 » et présentée en septembre 2018.      Le chef de l’Etat a estimé que cette loi « ne portait pas assez de sens » et avait « un rapport au temps et une ampleur qui n’étaient pas du tout suffisants par rapport à l’état où était l’hôpital »« On mettait fin à quinze ans de baisse des tarifs hospitaliers, on [les] avait même réaugmentés. J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses » et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».      Complétant et précisant ce qu’il avait déjà annoncé la veille depuis l’Elysée, Emmanuel Macron a établi les grands axes du futur plan en faveur de l’hôpital. Il a regretté qu’une des mesures phares du plan d’urgence en faveur de l’hôpital public présentée en novembre 2019 par Agnès Buzyn, alors ministre de la santé, et par le premier ministre, Edouard Philippe, n’ait pas été comprise : la reprise sur trois ans, à partir de 2020, de 10 milliards d’euros de la dette hospitalière, soit un tiers du total« Ça ne parle à personne, personne ne dit que c’est une bonne idée. Ce n’est sans doute pas une bonne idée. Donc il faut oublier ce truc et réinvestir différemment », a annoncé le chef de l’Etat....
               Espérons que ce seront pas que paroles...
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