lundi 30 novembre 2020

Fake news

D'hier et d'aujourd'hui.  (Suite_ Mais y aura-t-il une fin?)

               La question revient régulièrement et alimente des débats parfois passionnés et aveugles. Elle revient aujourd'hui à propos de l'usage des futurs vaccins. Mais à vrai dire elle ne s'est jamais arrêtée. Elle a des racines profondes et anciennes, se présentant de manières variées, prenant parfois la forme d'un vrai complotisme plus ou moins organisé.    Une notion piégée.  A l'heure où les grands médias , par la concurrence et la vitesse imposées, servent parfois d'amplificateurs à des nouvelles incontrôlées, mal étayées, parfois infondées.     A l'heure où les réseaux sociaux servent de tam tam médiatiques planétaires avec tant de facilité et de rapidité.  Les préjugés en tous genres servent de courroies de transmission , de relais et d'amplificateurs.

   Le mimétisme aidant, certaines fausses nouvelles ont vite fait de faire le tour  de la planète aujourd'hui et la vigilance peut parfois être prise en défaut, du moins momentanément. (*)
   Fake news ou pas, les parades peuvent parfois être disproportionnées ou imprudentes, quand elles ne sont pas biaisées, c'est pourquoi il est téméraire ou impossible de légiférer en ce domaine. Ou mettre le seuil de dangerosité en temps réel et qui jugera les fake news d'Etat? La propagande a joué un tel rôle et continue à le faire ,dans le déclenchement et l'entretien des conflits.

L'incroyable mensonge, lourd de conséquences...

    Le problème est  trop sérieux pour être laissé aux soins de la justice et de l'Etat.
 Le journaliste n'est pas toujours un bon veilleur, surtout quand il faut travailler vite et en situation d'urgence et de concurrence.
  Au risque d'engendrer le scepticisme généralisé, il doit veiller à suivre un code de bonne conduite.
         Le débat a encore de beaux jours devant lui...
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(*)   On se rappelle les rumeurs ... à l’encontre du leader socialiste Léon Blum, selon laquelle celui-ci mangeait dans de la vaisselle en or. Diffusée par la presse de droite dans les années 1930, elle ne touchait que ses opposants et suscitait des haussements d’épaule chez les autres car elle ne reposait sur aucun fondement sérieux.    On peut classer dans la même catégorie les rumeurs de la Première Guerre mondiale selon lesquelles par exemple les « Boches » coupaient les mains des enfants. Les citoyens croyaient-ils à ces bobards diffusés par les journaux et les cartes postales ? C’est peu probable car ils ne reposaient sur aucun élément avéré. D’ailleurs, on eut vite fait de les qualifier de « bourrage de crâne ». Mais on laissait dire car ces bobards remplissaient une fonction symbolique en légitimant l’effort de guerre et la solidarité de tous contre l’ennemi commun. De la même façon que les « fake news » d’aujourd’hui, ils soudaient les membres de la communauté dans la haine de l’adversaire
...Après la Seconde Guerre mondiale, l’intelligentsia occidentale a témoigné d’un aveuglement maladif vis-à-vis de la réalité soviétique. Ainsi, lors du procès Kravchenko, en 1949, des personnalités aussi réputées que le Prix Nobel Frédéric Joliot-Curie, Louis Aragon, Julien Benda ou encore Vercors sont venus dire à la barre le dégoût que leur inspirait l'accusé, coupable d’avoir médit sur l’Union soviétique.   Comme les islamistes d’aujourd’hui, ces intellectuels étaient enfermés dans leurs certitudes, inaccessibles au doute cartésien et à la recherche de la vérité. Et face à leurs contradicteurs, ils cherchaient un réconfort au sein de leur groupe.
     ...Si les bobards et les « fake news » n’ont jamais à notre connaissance cassé une réputation, c’est parce qu’ils ne reposent au mieux que sur des suppositions vraisemblables et ne contiennent aucun élément avéré. Ils ne convainquent que les convaincus et suscitent chez les autres des haussements d’épaules.  Il en va autrement des lettres anonymes d’antan ou des demi-vérités qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur internet. Leur violence vient de la part de vérité qui rend leur contenu plausible. Elles peuvent en conséquence causer des torts irréparables aux personnes visées, comme on le voit dans le film Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot (1943).  Les demi-vérités ou demi-calomnies diffusées dans la bonne presse ont, bien avant l’ère internet, brisé des réputations et des vies. Comme les lettres anonymes, elles ont une issue fatale parce qu’elles contiennent une part de vérité qui leur apporte de la vraisemblance.     C’est le cas du « prêt gratuit » accordé par l’homme d’affaires Roger-Patrice Pelat en 1986 au ministre Pierre Bérégovoy pour l’achat d’un appartement. Révélé par Le Canard Enchaîné le 1er février 1993, ce prêt existait bien et laissait planer un doute sur la probité du Premier ministre de François Mitterrand alors qu’une enquête approfondie aurait montré l’absence d’intention délictueuse.    Patriote et républicain, qui plus est déprimé par l’échec de son camp aux législatives, Pierre Bérégovoy ne supporta pas que son honneur soit mis en cause. Il se suicida le 1er mai 1993.    Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre affaire, le suicide de Roger Salengro ? Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Léon Blum, il fut accusé d’avoir déserté vingt ans plus tôt, pendant la Grande Guerre. Il est vrai qu’il avait été capturé par l’ennemi mais c’était en tentant de récupérer le corps de l’un de ses compagnons d’armes, avec l’accord de son chef…    Plus loin dans le temps, songeons à la reine Marie-Antoinette, dont les maladresses firent le miel de ses ennemis. Elle avait renoncé, par souci d’économie, à une somptueuse rivière de diamants. Mais les bijoutiers vendirent ensuite ce collier à un soupirant de la reine sans que celle-ci le sût. Le scandale retomba sur elle et ternit à jamais sa réputation.   L’affaire du collier lui coûta beaucoup plus que l’accusation d’inceste proférée lors de son procès. Par son outrance, cette accusation sans fondement lui valut au contraire l’indulgence du public… pas assez cependant pour obtenir son acquittement.  ....Plus que des rumeurs et des bobards sans conséquence, plus que des demi-vérités qui peuvent tuer, l’Histoire nous invite à nous méfier des mensonges d'État. Dans leur version la plus anodine, ils relèvent de la propagande avec l’inconvénient qu’ils entament la crédibilité des autorités. Ainsi en a-t-il été du « nuage de Tchernobyl ». Le 26 avril 1986, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a entraîné des mesures urgentes de prévention partout en Europe. Partout… sauf en France.   Le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac ne tenant pas à affoler la population ni se mettre à dos le lobby nucléaire, il s’en est suivi une politique de désinformation qui relève du mensonge d’État...    ...L'Histoire et l'actualité montrent que la liberté d'expression et la vérité sont davantage menacés par les dirigeants de certains États, fussent-ils démocratiques, que par les bobards qui circulent sur internet et ailleurs.    Quel crédit accorder à la Maison Blanche quand, tant de fois, les présidents américains ont été pris en flagrant délit de mensonge sur des questions stratégiques ? En matière de commerce et de finance (négociations sur le CETA par exemple), quelle confiance accorder à l'Union européenne, adepte de l'omerta et des manœuvres de couloir ?...    Ces mensonges d'État et ces silences contribuent aux rumeurs de complots et nourrissent les « fake news ». L'antidote pourrait se trouver dans une absolue liberté d'expression (hormis la diffamation et l'insulte).    Si les médias se montrent ouverts au débat et à la critique, s'ils acceptent d'aborder les sujets qui fâchent, s'ils se gardent de diaboliser les opposants à la ligne officielle, on peut légitimement penser qu'il n'y aura plus d'espace pour les « fake news ». Mais nous en sommes encore loin. Un exemple parmi d'autres, qui nous a particulièrement frappé : Le Monde du 20 mars 2017 a pu consacrer un dossier très étoffé à l'antisémitisme dans la France d'aujourd'hui sans écrire une seule fois les mots islamiste, islamisme, islam, musulman etc. Troublant déni de réalité....____________

dimanche 29 novembre 2020

En bref

 __ Dominici: flamboyance et fragilité

__ Et l'article 25?

__ Etre ou ne pas être vaccino-prudent..   


           Cela ne signifie pas vaccino-sceptique. "...L’État devrait retenir les erreurs des dernières grandes campagnes vaccinales, contre l’hépatite B, ou la grippe A (H1N1) : il doit éviter les postures paternalistes, ne pas avoir recours à l’obligation, être transparent sur la sécurité des vaccins et leurs effets indésirables, et impliquer les professionnels de santé dans le débat comme dans l’organisation de la campagne..."     La prudence s'impose.

      Le cas exemplaire de la Nouvelle-Zélande.

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samedi 28 novembre 2020

Faut pas déconner

Les mots sont importants

                                      Parfois malheureux. Souvent révélateurs. Même s'ils sont en eux-mêmes d'une grande banalité. C'est la signification qu'ils prennent dans une situation particulière, l'arrière pensée qu'ils révèlent. Surtout quand on est en responsabilité. Surtout quand est ministre. Ils ont vraiment "déconné" a t-il dit. Mr Darmanin n'a pas seulement été distrait ou maladroit....Et ce ne sont pas les "images" qui choquent, comme l'a dit le Président. Et le réel...non?       Le langage trahit, par ce qu'il dit comme par ce qu'il masque, volontairement ou non. Ce n'est pas de la maladresse...Il y a comme un problème. Il n'y a pas de quoi s'étouffer, comme dit le ministre. Il y a plutôt de quoi se scandaliser.

              Certains ne s'y sont pas trompés, qui ont mis en cause non pas (seulement) les hommes , mais les chaînes de responsabilité, la formation, les pratiques devenues trop fréquentes, le racisme trop répandu. "...L’histoire le montre : le comportement des policiers dépend largement des ordres qui leur sont donnés, de la fermeté des rappels aux procédures et au droit, de l’impunité promise ou non. « Vous serez couverts », déclarait aux policiers parisiens le préfet Maurice Papon quelques jours avant le massacre de manifestants algériens le 17 octobre 1961. A l’inverse, on sait ce que l’absence de drame pendant les émeutes de Mai 1968 doit aux consignes du préfet Maurice Grimaud : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »   Papon est un fâcheux précédent. Le maintien de l'ordre s'impose dans certaines circonstances, à condition qu'il ne soit pas source de "dérapages" et d'arbitraire. On peut s'inspirer de certains pays voisins, qui montrent d'autres pratiques. __En attendant l'article 25 (?)...La police est trop importante pour se laisser aller à de telles dérives.   
__Le mot de Descartes. ________________________

vendredi 27 novembre 2020

Moi je...

Tout à l'ego 
                  L'individualisme possesif semble bien être une composante montante, galopante même, prenant de plus en plus de place aux dépends des valeurs de solidarité, qui s'étiolent ou disparaissent.      Le repli sur ses intérêts propres et à courte vue semble bien devenir la nouvelle norme de nos contemporains. Un repli qui s'inscrit dans le contexte d'une hyperconsommation conquérante, qui centre le sujet sur ses propres désirs, aux dépens de ses devoirs d'être social. "Faire société" devient de plus étranger à nombre de nos contemporains.

      La tendance à la  consécration du sujet commence avec le courant néolibéral et l'affaissement des solidarité sociales. Pour Mme Thatcher, la société "n'existe pas", seuls prévalent les individus avec leurs objectifs propres et concurrentiels. Tendances qui se sont incarnées dans le tissu social et économique: viser d'abord son propre bonheur devient un objectif implicite de plus en plus généralisé.   La solidarité est devenue une valeur en baisse. L'égoïsme devient l'horizon indépassable, la publicité flatte nos tendances les plus autocentrées et notre narcissisme le plus exclusif...L'individualisme prend le pas sur les valeurs de partage, atomisant les individus. 
     Tout commence largement avec l'enfance, où les contraintes les plus justifiées sont de moins en moins imposées et supportées, où le moindre désir est parfois anticipé pour éviter aux chers petits la moindre frustration, ce qui crée des désirs impérieux et exclusifs et finalement des adultes égocentrés à qui tout est dû. Phénomène qui  n'est pas nouveau mais qui s'amplifie et se renforce, les sirènes de l'hyperconsommation étant au chevet des moindres désirs des petits, facilement malléables. 
Deliaison, effritement de l'attention à l'autre, l'enfant devient une proie:
"...Au-delà des « parts de marché » qu’ils représentent à court terme, les enfants sont pour les firmes de futurs clients à fidéliser à tout prix « Vos parts de marché grandissent avec lui », claironnent à l’adresse des annonceurs les spécialistes du « baby marketing », photo de bébé à l’appui, émaillée de la légende : « Votre meilleur vendeur . » Mais surtout, la dimension de ce conditionnement pavlovien dépasse largement les stratégies commerciales prises isolément. La visée profonde du « système-pub » est d’inculquer aux futurs citoyens l’idéologie de la consommation, cette autre face indispensable de la « marchandisation du monde ».-Conduites de consommation, styles de vie, modes de pensée : c’est un modèle uniforme d’individus illusoirement libres que façonnent chez les petits et grands enfants ces publicités qui rythment l’espace médiatique. Dressage du sujet-consommateur, focalisé sur le mythe du produit salvateur, qui doit doper son existence de jouissance et de puissance. Schéma d’absorption des choses de la vie et du monde, qu’il faut « croquer à pleines dents », à commencer par les fleurons de l’industrie audiovisuelle (films, feuilletons, émissions « grand public », albums, stars à la mode, etc.). Légitimation d’une violence des pulsions, nommées « envies », et bientôt érigées en « droits de consommer » que de jeunes tyrans imposeront à leurs proches (l’Association des instituts de rééducation dénonce déjà « les publicités dans lesquelles les enfants sont mis en position de toute-puissance à l’égard de leurs parents »
Impératif d’une permanente exhibition de soi, l’« identité » ne consistant plus qu’en des signes extérieurs – publicitaires, sportifs ou religieux – par lesquels chacun croit distinguer son « moi je » des autres. Modèle enfin d’un devenir sans cesse en mutation, impossible à maîtriser au sein d’un « monde qui bouge », qui oblige à « changer pour changer » au gré des modes et des événements médiatiques, et engendre une soumission chronique au groupe (jeune ou moins jeune), supposé lui-même toujours en mouvement..."
         De l'enfant-roi à l'enfant tyran, il n'y a qu'un pas. Piégé par ses pulsions impulsées très tôt par le mimétisme ambiant, l'enfant aura des difficultés à accéder aux prises de consciences citoyennes et solidaires, à perdre même la notion de ce que peut être un "contrat social", où la réciprocité est le principe, l'échange, la règle et la bienveillance, le moteur.

jeudi 26 novembre 2020

Evasion fiscale (suite)

Depuis le temps qu'on en parle....

                                  Et qu'on promet d'y remédier....Par le mauvais temps qui court surtout, un apport dans les caisse des Etats, qui ont besoin de soutenir à bout de bras une économie chancelante, ne serait pas un luxe. Et ce ne serait pas un don, mais un juste retour de ce qui était dû dans le cadre du simple devoir fiscal. Les promesses de ceux qui ont laissés faire ou ont parfois encouragés ces pratiques restent du vent. L'"optimisation fiscale"et autres subterfuges pour échapper à la rigueur du fisc restent largement verbales pour l'essentiel, malgré les promesses et les mesurettes.              ___Les très grands fraudeurs peuvent encore dormir tranquilles, à côté de chez nous ou du côté des Caraïbes. Ce ne sont pas des millions qui manquent dans les caisses de l'Etat, mais plusieurs dizaines de milliards, qui font le bonheur des paradis fiscaux, grands et petits. C'est au niveau européen que le problème se pose surtout, au niveau mondial aussi: "...L’évasion fiscale dans le monde, de la part d’entreprises ou de particuliers, coûte chaque année 427 milliards de dollars aux Etats, au profit de paradis fiscaux ou de pays peu regardants, révèle vendredi 20 novembre l’organisation non gouvernementale (ONG) Tax Justice Network. L’ONG a passé au crible l’évasion fiscale pays par pays dans un rapport qu’elle présente comme le premier du genre et qui tente d’éclairer des flux financiers réputés pour leur opacité..."          ___Les études de Vincent Peillon le confirme, jamais démenties.  La lutte contre la covid serait facilitée financièrement par cette manne qui s'envole.

La grande évasion continue, elle qui devait être jugulée, aux dires de nos responsables. 

   Mais c'est environ 300 milliards d'évasion de toutes natures que l'on peut encore comptabiliser. C'est à peu près le  budget de l'EN qui nous échappe tous les ans. Et Jupiter parle de "putain de pognon" à propos des dépenses sociales...
   A Bercy, on se félicite de progrès réalisés. Sur certains point comme le secret bancaire dans certains cas, oui, en partie. Pour le reste...on est loin du compte. Il n'y a pas que la fraude en interne.   
 La  lutte est d'autant plus difficile que les paradis sont parfois des géants et que les moyens investis pour des enquêtes approfondies sont dérisoires, comme le rappelait Eva Joly.     Le chemin est encore long...     On croyait tout savoir (ou presque) à l'occasion des dernières révélations livrées par les Panama Papers, les Paradies papers...en attendant d'autres qui pourront encore surprendre.      On imaginait les mal nommés "paradis fiscaux", ou plutôt les enfers pour les Etats et les contribuables, confinés dans des espaces exotiques et plus ou moins lointains, dans le lointain Pacifique ou dans le petit Delware.    Mais pas du tout. Il y a une richesse cachée aussi tout près de chez nous, qui échappe aux comptes des Etats, aux investissements productifs, aux services publics, pour s'investir surtout dans l'espace financier mondialisé à des fins essentiellement spéculatives. Ce que Zucman, entre autres, a parfaitement montré:   .... Le montant des avoirs détenus dans les paradis fiscaux a continué à croître, explique Gabriel Zucman , qui a actualisé ses données pour cette nouvelle édition, à peu près au même rythme que le patrimoine financier. Ce montant atteint aujourd’hui 7 900 milliards d’euros, soit 8 % du patrimoine financier des ménages, et représente une perte de recettes fiscales, pour l’ensemble des Etats, que celui-ci estime à 155 milliards d’euros par an. Ce qui peut sembler relativement faible, mais cette évasion fiscale internationale (car cette estimation ne prend pas en compte la fraude fiscale qui se limite au cadre national) est surtout, et même de plus en plus, l’affaire des très riches, pour lesquels elle représente une part de leur patrimoine nettement plus importante... l’évasion fiscale internationale est de plus en plus réservée aux ultra-riches....

       Ils ont donc bien des raisons d'aimer les paradis, les gros comme les petits, pour "optimiser", détourner, voire blanchir. Ils sont excellents pour échapper au devoir commun de redistribution, voire aux sanctions pour criminalités en tous genres. L'offshore, c'est super pour beaucoup et plus besoin de valises pour transférer petits ou gros trésors à mettre à l'ombre. Quelques clics suffisent.
     On découvre que, tout près de chez nous,  au coeur de l’Europe, qui se proclame solidaire, nos voisins bataves encouragent ce sport qui ne peut que léser ses voisins et les autres, comme le fait aussi Dublin."Officiellement, le "pays des tulipes" ne figure pas sur la "liste noire" de l’Union européenne. Pourtant, à y bien regarder, les Pays-Bas constituent bel et bien LE royaume de l’optimisation fiscale, autrement dit : de l’évasion fiscale légale. Comme le Luxembourg ou l’Irlande, les Pays-Bas ont fait de cette activité une véritable industrie, comme l’explique Lison Rehbinder..."
    Une place forte de l'évasion fiscale disent certains. Ou le saint Graal de l'évasion fiscale jugent d'autres.
        Les paradis fiscaux, c'est fini, disait il y a huit ans Nicolas Sarkozy.
                      Il avait juste parlé un peu trop vite....ou était mal informé. A moins que ce ne soit une bien grossière dénégation.

Iles enchanteresses...

        Les paradis, on y tient,, pensent certains fortunés. L'enfer, c'est le fisc! La TVA, c'est Tu Vas te faire Arnaquer!
   L'île de Man, à deux pas de la GB, offshore à nos portes, est un petit bijou;: on peut y trouver la Rolls-Royce de la finance offshore.
   Les Caïmans, c'est un peu plus risqué, mais c'est si exotique!
       Pas seulement pour les riches particuliers (ils le valent bien!) et les opulentes sociétés méritantes, mais aussi pour les groupes bancaires, même en péril.
   Par exemple, la Société Générale qui réalise 22% de ses profits dans les paradis fiscaux mais n'y emploient que 4% de ses salariés pour réaliser 10% de son chiffre d'affaires.
  Ce n'est pas mal!
      Plus près de nous, le verdoyant Luxembourg du bon Mr Juncker , plus conventionnel, mais discret. Ou le pays du Gouda. Accueil cordial assuré. Comme à la City d'ailleurs, so serious! indeed... Elisabeth II, Donald Trump, Justin...
      Après  Panama, il y a de quoi faire. Les voyages optimisent les capitaux.
         Placement illégal? vous plaisantez. L'argent est fait pour circuler, pour voyager. Il n'y a pas de mur. Et l'industrie financière doit tourner un max. On lave plus blanc...et Total-ment
        Un danger pour nos démocraties?  Faut pas pousser! Il y a toujours assez de gens modestes pour payer des impôts. Pourquoi pas un scandale mondial  tant qu'on y est?       
     Et on peut toujours couper dans les dépenses publiques, ce n'est pas un problème.
  L'état impécunieux peut toujours trouver des solutions: un petit million par ci, un gros milliard par là. La politique de l'essuie glace, connue à l'Elysée. On peut toujours trouver des solutions pour compenser les 60 milliards qui manquent annuellement à la France.
   Un peu d'évasion exotique ne nuit pas. C'est devenu la routine du système.
        Xavier Harrel en avait déjà parlé longuement. Antoine Peillon aussi, de manière très  chiffrée.
                               Des révélations? Pas vraiment. Le client est roi, nonobstant P.Moscovici
      On va donc continuer à optimiser en rond, chacun pour soi.
               A Malte ou ailleurs__________________
_______________- (*) Nous nous engageons à prendre des actions pour parvenir à un système fiscal internatilanl  moderne et juste à l’échelle internationale. »
      Pour 2070?... C'est (pas) dans l'air...
                            ____La richesse cachée des nations
                                                                                   Nous sommes riches et nous ne le savons pas...
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mercredi 25 novembre 2020

Glottophobie

 Et l'accent? 

              Faut-il tout uniformiser en matière de prononciation de notre langue, rompre avec les disparités qui règnent encore, de Marseille à Lille de Bayonne à Strasbourg?    Les langues provinciales on peu à peu disparu, sous les  coups de boutoir de la Révolution Françaises, puis de ceux des hussards de la République. Et la modernité à fait le reste.    Mais certains résistent encore, parfois avec fierté, parfois avec un brin de culpabilité, voyant les obstacles qui restent encore pour se faire une place au soleil, dans la haute administration ou sur les plateaux télés. Ces traces provinciales peuvent faire sourire, mais elles peuvent aussi constituer des freins, voire des obstacles.    Il faut parler le bon français, avoir le bon accent! Obligation tacite est faite de s'aligner sur les normes en vigueur dans le bassin parisien. Un parler autrefois minoritaire mais politiquement dominant doit-il tout réduire à son modèle? Faut-il appeler un journaliste comme JM Apathie, journaliste-cassoulet? Le ridicule peut encore tuer ou exclure.. On peut parfois s'enchanter du parler de Narbonne mais avoir les oreilles offensées quand parle un vrai Franc-comtois...Comment en est-on resté encore à ces crispations locales et parfois exclusives?

         "...L’accent sera-t-il ajouté dans l’article 225-1 du code pénal qui interdit les discriminations en France ? C’est ce que demande le député héraultais Agir Christophe Euzet dans une proposition de loi pour combattre la glottophobie, soit toutes les discriminations linguistiquesUn Français sur deux estime parler avec un accent, selon un sondage IFOP publié en janvier 2020. Plus d'un quart d'entre eux affirment être régulièrement l’objet de moqueries dans leur quotidien. Et d'après les résultats de cette étude, quelque 11 millions de Français auraient été victimes de discriminations lors d'un concours, d'un examen ou d'un entretien d'embauche, à cause de leur accent.   Deux grandes époques, deux grandes phases d’unification ont conduit à la stigmatisation des accents régionaux : l'imposition du français après la Révolution à la fin du XVIIIe siècle et l’imposition, à partir du XXe siècle, d’une même prononciation.Le modèle de la bourgeoisie parisienne a été, depuis 1789, le modèle de référence. Au début du XXe siècle, le français n’est encore parlé que par une minorité de la population. D’autres langues, le provençal, le breton, le catalan ou encore le flamand restent majoritairement utilisés, de région en région. Le français ne s’installe que progressivement, quand la monarchie devient absolue au cours du XVIIIe siècle.     C’est à partir de la Terreur que la langue s'officialise, selon l’idée alors de créer une nation unie autour du français, la langue du bassin parisien, celle de la capitale, dans le cadre de la mise en place d’un système centralisé.   Avec l’école puis les médias comme acteurs-clés, la stigmatisation des langues régionales, lors de l’imposition du français, a évolué depuis les années 1970 vers une stigmatisation des accents qui aboutit parfois à des phénomènes de discrimination.  Avant le XVIIIe siècle, la question ne se pose pas. Le royaume de France est constitué de provinces extrêmement diverses avec des statuts très différents les unes par rapport aux autres. Plusieurs sont réputées étrangères et disposent de très fortes autonomies. Le fait qu’on n’y parle pas français et qu’on y utilise d’autres langues est alors considéré comme banal.  Au XVIe siècle, le français n’était parlé que dans la région parisienne et ses alentours. Il était à peu près totalement inconnu ailleurs à l’oral.     

L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 ne cherchait pas à imposer le français mais seulement à mettre en place l’utilisation d’une langue, écrite et parlée, compréhensible par les administrés et les justiciables. Et tout au long du XVIe siècle, cette ordonnance a été comprise comme prescrivant qu’on utilise la langue locale. Et finalement à cette époque, le latin a été remplacé par l’occitan, le breton, le provençal, le gascon...Progressivement, le français a été imposé comme langue de l’écrit et uniquement comme langue de l’écrit. Personne ne le parlait et cela ne venait à l’idée de personne de le parler. Tout le monde trouvait normal que chacun parle sa langue.  Le français, comme langue écrite, est mis en place à partir du XVIIe siècle, avec la création notamment en 1635 de l’Académie française, chargée d’élaborer une langue normative, une langue de pouvoir. Cela a conduit à une généralisation de l’usage du français par les aristocrates de la Cour, au XVIIIe siècle    Pour combattre le latin et pour affirmer le pouvoir du roi, à la place du pouvoir de l’église, le français est alors imposé dans les textes juridiques et administratifs..."_________________________________

mardi 24 novembre 2020

Quelques aspects de l'intelligence dite artificielle

 Notes sur une notion équivoque, mais une réalité galopante.

                        Elle est partout.     Elle n'a pas fini d'investir notre vie, individuelle et collective. Et on finit par ne plus la remarquer ou même par le soupçonner. Pour le meilleur et le pour le pire.      Cette dite "intelligence" n'en n'est qu'à ses débuts et on peut s'interroger sur le caractère équivoque de son développement dans certains domaines et les menaces qu'elle peut représenter parfois pour nos libertés dans le cadre du contrôle social notamment. Pas seulement en matière de reconnaissance faciale, toujours plus sophistiquée.       ______ Il y a une part d'illusion et parfois de fantasme qui se glisse souvent dans les propos concernant les toujours plus grandes performances des technologies du numérique, les exploits des systèmes experts de plus en plus sophistiqués, des algorithmes toujours plus élaborés .      ____ Il y a lieu de revenir sur les limites de ce qui peut à première vue apparaître comme quasi autonome et infaillible. Voire magique. Les performances de certains ordinateurs (Deepmind), dans les domaines les plus variés, les exploits (relatifs) de Tesla, les systèmes embarqués sur avion, qui peuvent être "faillibles", les techniques de reconnaissance faciale, ...toutes ces applications en croissance rapide peuvent nous amener à croire qu'une véritable intelligence préside à ces réalisations à croissance rapide. Pour le meilleur et pour le pire.

       Or le simple bon sens, la chose la mieux partagée, selon Descartes,  nous amène à reconnaître que c'est l'intelligence humaine qui élabore et encadre ces réalisations dont on ne voit pas les limites techniques, qui sont toutes des applications d'un calcul parfois extrêmement élaboré, qui ne peut fonctionner que encadré, parfois imparfaitement, que par réflexion et décision, dans le contexte de choix qui peuvent être discutables et d'un système de valeurs que la machine elle-même ne peut engendrer.
    Les questions éthiques peuvent toujours être éludées, elles reviennent toujours en force, même dans les cercles les plus spécialisés.
     Il n'est pas besoin d'être grand philosophe pour porter un jugement sur la valeur et les limites de ce produit de l'esprit humain, dont Pascal et Leibniz avaient déjà eu l'intuition, que Turing avait initié. Un esprit qui est l'aboutissement d'une culture, qui ne fonctionne pas sans intuitions, imagination et émotions, qui ne rentreront jamais dans le cadre d'un "calcul", même le plus sophistiqué.
    Nous oscillons souvent entre technophobie et technophilie, ce qui nous égare très souvent et sommes parfois soumis au leurre d'une identification, virant parfois à l'absurdité.
     Il est important de mettre les choses à leur place, de relativiser, et de mettre un terme à certains fantasmes des gars de la Silicon Valley, mais pas seulement.
  Les données de la réflexion humaines, avec leurs limites, se situent toujours en amont.
   Penser l'intelligence, dans sa diversité, est une tâche qui ne sera sans aucun doute jamais terminée.

          Comment freiner et maîtriser un phénomène qui prend toujours plus d'ampleur, investissant une part de notre vie intime et nos libertés sociales?
                               "...Disponibles un peu partout en libre accès, les algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA) changent radicalement la donne en matière de sécurité. Là où une organisation malveillante devait investir du temps et de l’expertise pour préparer et mener à bien un petit nombre d’actions criminelles, il suffit désormais de quelques algorithmes courants et de la puissance de calcul de quelques serveurs pour agir avec efficacité et précision sur une vaste échelle.  Hier, l’investissement personnel des malfrats les exposait au risque d’être repérés et identifiés. Aujourd’hui, la délégation du travail à des « bots » garantit aux commanditaires un redoutable anonymat.

           ";..Contre ces nouvelles menaces, le panel d’experts reconnaît qu’il n’existe guère de parade évidente. Seule, disent-ils, la mise au point de systèmes défensifs plus intelligents encore pourrait permettre, sinon de prévenir, du moins d’endiguer les attaques. Incitant à une fuite en avant technologique dont les conséquences seront de fournir toujours davantage de moyens aux criminels potentiels.  Pour la première fois, la question de la libre diffusion des algorithmes est posée. Mais est-il vraiment possible de restreindre la diffusion de codes informatiques ..?...On discerne alors le rôle que seront appelées à jouer les grandes entreprises technologiques dans la préservation de la confiance et la défense contre la malveillance. Elles seules détiendront les moyens de contrecarrer les pratiques nuisibles, comme par exemple d’authentifier une vidéo, de bloquer des infiltrations de virus informatiques générés automatiquement ou encore de protéger la multitude des objets connectés dont nous sommes, de plus en plus, entourés et dépendants. Déjà, ces entreprises disposent de leviers considérables, et en grande partie discrétionnaires, sur la visibilité d’une société ou la diffusion d’une information.      Garant de la confiance qui permet le lien social, l’État de droit devra, de plus en plus, s’effacer derrière les entreprises technologiques, celles qui maîtrisent la « bonne » IA et peuvent assurer cette mission. Tendance en tout point comparable aux conditions d’émergence de la féodalité dans l’Europe médiévale....Alléguant la sauvegarde de la souveraineté politique ou économique, la plupart des responsables politiques estiment qu’il est crucial de favoriser le développement d’une « industrie nationale » de l’Intelligence Artificielle. C’est qu’ils redoutent la mainmise des géants technologiques étrangers sur les données, et donc sur les personnes.     Ils craignent, en outre, l’effet des destructions d’emplois liées à la robotisation , et brandissent désormais comme une vérité indiscutable l’argument-choc selon lequel « les économies les plus équipées en intelligence artificielle et en robotique sont celles qui connaissent le moins de chômage ».     Mais le rêve de donner naissance à des champions européens de l’IA n’est pas sans contradiction dans une économie ouverte et globalisée, où lesdits champions peuvent, à tout moment, passer sous contrôle étranger.      Les entreprises technologiques promouvant l’IA, largement transnationales, l’ont bien compris puisqu’elles omettent soigneusement toute référence à une bien illusoire défense de souveraineté. Il n’est guère besoin d'invoquer celle-ci, au demeurant, pour que la compétition économique et la promesse de miracles techniques suffisent à alimenter une fuite en avant totalement débridée...." ______________


Emmanuel Vincent, Inria

Les IA décident désormais pour nous, et nous conseillent sur nos décisions. Peuvent-elles expliquer leurs décisions ? Sont-elles sûres et équitables ?

Les IA ne saisissent pas les finalités, les conséquences et le contexte de ce qu’on leur demande. 

___Les IA comprennent-elles ce qu’elles font ?

Fabien Gandon, Inria

Les IA sont aux commandes de systèmes qui vont trop vite pour les humains, comme le « flash trading » et les réseaux sociaux d’informations.

La motivation, clef de l'apprentissage, chez les IA… comme chez les humains.

______Comment motiver une IA ?

Ahmed Akakzia, Sorbonne Université

Les intelligences artificielles apprennent. Mais pourrait-elle avoir « envie » d’apprendre quelque chose que l’on avait pas prévu ?

Les robots peuvent-ils nous aider à exprimer nos émotions ? 

Et si les machines pouvaient nous rendre plus humains ?

Les ordinateurs et les robots sont aujourd’hui dotés de compétences sociales leur permettant de converser avec nous en se montrant capables d’exprimer des émotions.

L'amour humain, robot : bientôt une réalité ? 

_________Intelligence artificielle : entre science et fiction


Les mots de la science.

Podcast « Les mots de la science » : IA comme intelligence artificielle____________