Le numérique et ses petites mains
Il y a les "grands" du numérique, les seigneurs des plateformes, les rois du click, ceux qui dominent de leur hauteur et de leur profits exorbitants la masse des tâcherons qui oeuvrent anonymement. Il y a les inventeurs, créateurs et les exécutants, aux tâches répétitives et lassantes. Ceux qui sont au bas de l'échelle, les OS devant écran.. Même à la Silicon Valley. Tous participent, en le sachant ou pas, à une nouveau "féodalisme", dont des Etats critiquent aujourd'hui l'emprise parfois démesurée. La puissance des Gafa dépasse l'entendement. Leur pouvoir s'étend plus loin qu'on ne l'imagine et contribue à façonner, par le biais d'algorithmes de plus en plus sophistiqués, une nouvelle forme d'économie où l'emprise sur les individus devient de plus en plus prégnante et le contrôle de plus en plus effectif et insidieux. Une emprise de plus en plus marquée.
Les Etats tardent à réagir pour briser des monopoles, au développement géométrique et tentaculaire, qui savent se rendre indispensables, dans la production comme la consommation. Une régression à bien des niveaux, sous le couvert d'une modernité inédite. "...Les sources de cette régression sont à rechercher dans l’idéologie qui s’est imposée dans les années 1990-2000 et qui, au nom de l’espoir technologique, a permis de renforcer et d’accélérer le mouvement néolibéral à l’œuvre depuis déjà deux décennies. Le « consensus de la Silicon Valley » a alors rajeuni le « consensus de Washington » des années 1980 en promettant de renforcer l’efficience du capitalisme. C’est le discours de la « start-up nation » porté au pouvoir en 2017 par Emmanuel Macron et qui constitue toujours son cadre de pensée : la France a pris du retard parce qu’elle n’a pas su monter dans le train de l’innovation à cause de ses pesanteurs. Car le consensus de la Silicon Valley formule les mêmes exigences que celui de Washington : la mise au service du capital de l’État ; les « réformes structurelles » de flexibilisation du travail et des marchés, et de financiarisation. Mais le tout est enrobé dans un discours reprenant les thèmes utopiques des années 1970, qui vise à redonner confiance dans la force du capitalisme. D’où l’insistance sur la « destruction créatrice » perçue comme le moyen de cette régénérescence..."______
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