samedi 2 octobre 2021

La guerre et ses profits

 La guerre pour Kaboul n'a pas été perdue pour tout le monde

                       Comme c'est souvent le cas dans les conflits, surtout s'ils durent, certains tirent les marrons du feu et font un business très profitable. Sans état d'âme. Leur intérêt est même que la guerre s'éternise. Les "marchands de canon", selon l'ancienne expression, ne sont pas spécialement des aspirants à la paix. La question des "profiteurs de guerre" ne date pas d'aujourd'hui, mais a pris, lors des 20 ans d'opérations en Afghanistan, des proportions hallucinantes, a atteint des hauteurs stratosphériques, le contribuable étant mis à contribution de manière inhabituelle.                      ____                 En Afghanistan (*), ont oeuvré non seulement des milices privées, des mercenaires recrutés par des agences ayant pignon sur rue et florissantes, mais aussi toute une industrie de guerre qui trouvait là de quoi augmenter son chiffre d'affaires, par des commandes d'Etat qui tournaient parfois à la débauche de moyens de plus en plus sophistiqués.     Le complexe militaro-industriel, que redoutait Eisenhower à son époque, a fonctionné à fond. L'armée s'est même peu à peu privatisée sur beaucoup de points. Les intérêts croisés se sont multipliés. Tout ça pour le résultat que l'on connaît....Avec 14000 milliards que n'aurait-on pas fait?...

                        __ (*)      "..... Comme l’a récemment rapporté Isaac Stanley-Becker du Washington Post, «les huit généraux qui ont commandé les forces américaines en Afghanistan entre 2008 et 2018 ont ensuite siégé dans plus de 20 conseils d’administration d’entreprises».       Depuis qu’il a pris sa retraite, le général Stanley McChrystal, qui a supervisé le renforcement des troupes dans ce pays de l’ère Obama, a été membre du conseil d’administration ou conseiller d’au moins 10 entreprises, gagnant des millions de dollars grâce à elles. L’année dernière, de manière assez typique, le général Joseph F.Dunford Jr., commandant pour l’Afghanistan en 2013 et 2014, a rejoint le conseil d’administration de Lockheed Martin, le plus grand fournisseur du Pentagone. Et n’oublions pas le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, qui, lors de sa carrière militaire, fut à la tête du U.S. Central Command (Commandement central des Etats-Unis), supervisait les guerres d’Afghanistan et d’Irak. Il a ensuite rejoint le conseil d’administration du géant de l’armement Raytheon, gagnant au passage jusqu’à 1,7 million de dollars.                   Et pourtant, comme le note aujourd’hui William Hartung, spécialiste du Pentagone, rien de tout cela n’est comparable à la façon dont le secteur industriel du complexe militaro-industriel et du Congrès a profité des guerres éternelles désastreuses de ce pays. Aujourd’hui, sur la base d’un rapport qu’il a rédigé sur le sujet pour le Center for International Policy et le Costs of War Project de l’Université Brown, il propose une vision du «succès» en temps de guerre qui pourrait être une catastrophe sans précédent dans le contexte des guerres sans fin perdues par ce pays. Qui l’aurait cru?]                     Les coûts et les conséquences des guerres étatsuniennes du XXIe siècle sont désormais bien documentés: 8000 milliards de dollars de dépenses et plus de 380 000 morts civiles, selon les calculs du projet Costs of War de l’Université Brown. La question de savoir qui a le plus bénéficié d’une telle orgie de dépenses militaires a, malheureusement, reçu beaucoup moins d’attention.    Les entreprises, grandes et petites, ont quitté le festin financier de la flambée des dépenses militaires de l’après-11 septembre 2001 avec, dans leurs poches, des sommes véritablement stupéfiantes. Après tout, les dépenses du Pentagone ont totalisé la somme presque inimaginable de plus de 14 000 milliards de dollars depuis le début de la guerre d’Afghanistan en 2001, dont la moitié (reprenez votre souffle) est allée directement aux entrepreneurs de la défense....."       ____________________________

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