mercredi 29 décembre 2021

Moderna et les autres...

 Les surprofits des laboratoires pharmaceutiques           

            Je ne suis pas "antivax". J'ai reçu ma troisième dose, plus par prudence, par raison, que par conviction intime, faisant confiance à une majorité de spécialistes fiables de la santé. _______Mais, il va bien falloir en parler et en reparler encore.... L'industrie pharmaceutique est une activité privée, extrêmement concentrée et rentable, non contrôlée par les Etats, les pouvoirs publics, et qui vivent (et comment!) des dépenses de ces Etats en matière de santé publique. Une santé qui n'a pas de prix, mais qui a nécessairement un coût.  Nous sommes tous concernés.     Les actionnaires y font des profits comme nulle par ailleurs, surtout en cette période d'aide publique pour la production des vaccins, les Etats faisant souvent de le surenchère entre eux, aux  dépends des pays les plus pauvres. Il n'y a pas un secteur de l'activité de production qui ait un tel niveau de rentabilité. C'est le moment d'investir dans le secteur, disent les conseillers financiers...  Il est temps que les Etats mettent leur nez dans cette jungle et réagissent, de manière concertée.                                                                                    ___C'est un quotidien économique, habituellement modéré, La Tribune, qui tire lui aussi la sonnette d'alarme, se faisant le porte voix de plusieurs organisations de santé ou humanitaires, et qui fait un rappel sur des engagements pris mais non suivis d'effets:                                               " La "People's Vaccine Alliance", qui compte parmi ses 80 membres l'association Oxfam et le programme Onusida, exhorte les géants pharmaceutiques à lever immédiatement les brevets protégeant les vaccins anti-Covid. La coalition dénonce les bénéfices faramineux engrangés par les grands laboratoires, alors que seulement 2% de la population des pays à faibles revenus sont vaccinés. "Il est indécent que quelques entreprises empochent des millions de dollars de bénéfices chaque heure, alors que seulement 2% des personnes dans les pays à faible revenu ont été entièrement vaccinées contre le coronavirus", a déploré Maaza Seyoum de la branche africaine de People's Vaccine Alliance et African Alliance. Cette organisation a fait un calcul à partir des résultats financiers des trois géants pharmaceutiques qui dominent la vente de vaccins anti-Covid. Selon elle, Pfizer, BioNTech et Moderna engrangent un profit combiné de 65.000 dollars par minute grâce à leurs vaccins contre le Covid-19. Le trio réalisera des bénéfices avant impôts de 34 milliards de dollars cette année, soit plus de 1.000 dollars par seconde (ou 93,5 millions de dollars par jour.)      Après des résultats déjà spectaculaires, Pfizer et Moderna avait décidé d'augmenté le prix de leur vaccin contre le coronavirus dans le cadre d'un accord avec l'Union européenne. Le vaccin Pfizer est alors passé de 15,5 euros à 19,5 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,5 euros.          Ces groupes pharmaceutiques ont amassé des profits massifs en vendant l'immense majorité de leurs doses à des pays riches, aux dépens des nations moins développées qui restent très faiblement vaccinées, déplore l'association. De leur côté, AstraZeneca et Johnson & Johnson vendent pour l'instant leurs vaccins à prix coûtant.     L'alliance déplore aussi qu'en dépit d'un financement public de plus de 8 milliards de dollars, Pfizer, BioNTech et Moderna ont tous rejeté les appels à transférer la technologie des vaccins à des producteurs dans des pays à faible revenu par l'intermédiaire de l'OMS, "une mesure qui pourrait augmenter l'offre mondiale, faire baisser les prix et sauver des millions de vies".          La People's Vaccine Alliance, qui compte parmi ses 80 membres Oxfam et Onusida, exhorte aussi les géants pharmaceutiques à lever immédiatement les brevets protégeant les vaccins anti-Covid, via une initiative de l'Organisation mondiale du commerce, autour de laquelle les tractations continuent.     Et l'inégalité vaccinale a un coût mondial, estimé à 2.300 milliards de dollars en 3 ans. Selon le centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU), les deux tiers de ces pertes seront subies par des pays émergents, faute d'un taux de vaccination élevé, ce qui va ralentir leur rattrapage économique avec les pays plus développés, alimenter la pauvreté et augmenter le risque de troubles sociaux dans ces zones...." 

             Dans la grande 'industrie, les dysfonctionnement et les conflits d'intérêts ne manquent pas. L'industrie pharmaceutique n'échappe pas à la règle.   D'autant plus qu'elle est florissante et qu'elle jouit d'une clientèle quasiment captive,  dans le cadre de la politique des Etats en matière de santé.     On a déjà beaucoup évoqué les pratiques peu orthodoxes de certains labos pharmaceutiques et, régulièrement, depuis la fin de la guerre, des scandales éclatent, de l'affaire de la thalidomide à celle du Médiator La puissance du lobby des labos a déjà souvent été mise en cause, par des institutions, même gouvernementales ou médicales, mais aussi par des particuliers. Tout le monde est malade en puissance et peut être confronté à des prescriptions de médicaments peu fiables, franchement inutiles ou défectueux, voire dangereux.     L'industrie pharmaceutique n'est pas une industrie comme une autre et devrait être mieux encadrée par la puissance publique, comme il est souvent rappelé, souvent en vain.     Le sociologue Q. Ravelli vient de remettre à jour cette nécessité en analysant, de l'intérieur, le fonctionnement des dessous de l’industrie pharmaceutique , tel qu'il a pu l'observer sur le terrain, pointant l'abîme existant entre le discours, au nom de la santé, et la pratique, qu'il ne manque pas d'analyser.        Il s'attache surtout à la question si discutée aujourd'hui des antibiotiques et notamment de la Pyostacine D'où le titre de son ouvrage: La stratégie de la bactérie.  Malgré ses manques, ses imperfections, ce voyage au cœur de l’industrie pharmaceutique est d'un grand intérêt et devrait réveiller les instances officielles qui souvent s'assoupissent... Les conflits d'intérêts sont si nombreux et souvent si masqués que ce contrôle est une tâche de tous les instants. De plus les labos ont des stratégies très élaborées et savent résisterDe plus, dans cette industrie aux profits parfois exorbitants, quoi qu'elle dise,  les prix  sont fixés  de manière obscureAlors qu'on nous répète régulièrement que les pratiques des labos sont contrôlées, on est encore loin du compte,  d'énormes progrès restent à faire, leur intrusion subtile dans la formation et la pratique médicale reste à  dénoncer encore. Même si c'est pire ailleurs...    Le malade n'est pas un consommateur comme un autre.
        *__Lire aussi: Covid: une mine d'or pour les laboraroires. ____ La grippe profite à l'industrie pharmaceutique. ______ Les poids lourds de Big Pharma.___________________________

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