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vendredi 21 mai 2021

Labos en poupe

 Heureux actionnaires!

                                 Dans certains laboratoires pharmaceutiques, dont on rappelle qu'ils sont censés oeuvrer à la recherche et à la mise au point de nouveaux produits pour la santé du plus grand nombre, il se passe parfois de drôles de choses...Il arrive parfois que la recherche ne soit plus l'objectif premier, car trop onéreux, et que le souci des affaires soit dominant dans les plus hautes sphères de la direction. Il est vrai que l'industrie pharmaceutique n'a pas la réputation d'être en mauvaise santé financière, c'est même une des plus rentable de toutes. Les actionnaires, surtout les plus gros, en savent quelque chose.                               ____ Récemment, une députée démocrate, Katie Porter a publiquement mis en cause le patron d'un grand labo pharmaceutique en le mettant sérieusement dans l'embarras en pointant ses objectifs essentiellement axés sur le business. Surtout aux USA, où le prix des médicaments atteignent parfois des sommets, alors que ceux-ci sont parfois prescrits inutilement, comme des statines pour des enfants à titre préventif (!) ou que l'on joue dans certains cas sur la peur.                                                                                                                                           C'est bien la fête pour les actionnaires, trop bien servis, surtout en France, qui n'est pas un modèle de modération, même en cette période de crise, où certains labos savent se montrer très généreux, boostés par des aides des Etats. Or les Etats n'exercent pas leur droit de contrôle dans un domaine si fondamental, ou ne le  font qu'a posteriori et laisse l' innovation, fondée ou pas, se développer au gré des investissements financiers, au nom de la rentabilité, au risque de dérapages parfois gravissimes.

          Une manne des plus intéressantes qui soit.  L'actionnaire  y est particulièrement gâté. Une haute rentibilité y est assurée, car les produits se développent toujours plus, pas forcément la recherche qu'on attendrait. Pour la bonne santé des malades, mais aussi celle de actionnaires, toujours mieux servis. Les préoccupations de service pour le public n'y sont pas toujours la priorité, comme on s'en rend compte en cette période de pénuries de médicaments, où s'exerce une concurrence discutable entre les labos, alors que la coopération s'imposerait, surtout dans l'urgence mondiale.    Or si les pouvoirs politiques ont un rôle de contrôle en dernière instance, ils n'en ont pas en ce qui concerne en amont la recherche et ses orientations, ses choix, surtout en ce qui concerne les produits les plus vitaux. L'OMS n'a pas plus de pouvoir, malgré sa fonction coordinatrice.  Le gonflement des prix de vente de médicaments de base est une pratique courante dans les pays où le contrôle étatique est laxiste ou inexistant, comme aux USA, pénalisant les plus démunis.

                  Or certaines de ces firmes devenues multinationales décident à nouveau, au pire moment de pratiquer (une nouvelle fois) des licenciements et au coeur du système: la recherche.               ____Sanofi continue à faire des "économies", pour purger les secteurs jugés moins rentables, en pleine crise sanitaire majeure, que ce soit à Strasbourg ou ailleurs, où les plans sociaux se succèdent maintenant toue les ans. Les labos sont au front dans la course aux vaccins.     Une poule aux oeufs d'or pour les actionnaires. De plus une entreprise comme Sanofi, aux pratiques parfois contestables, se laisse aller à une sorte de chantage en cette période critique où les conflits d'intérêts s'exacerbent entre les grandes puissances. Le covid-19 est déjà une bonne affaire pour Sanofi.      Il est clair qu' une révolution est nécessaire dans cette course à la marchandisation. Pas seulement pour le contrôle des prix et la limitation des profits. Cela apparaît surtout aujourd'hui comme une  évidence.      Alors que l'entreprise a touché plus d'un milliard d'euros de crédit d'impôt recherche en 10 ans:

👉 Elle est soutenue par le plan relocalisation
👉 Elle a versé 4 milliards € de dividendes à ses actionnaires privés (dont 200 millions € à Blackrock) alors que 80% de ses revenus en France dépendent des remboursements de la Sécurité sociale.
👉En 2020, en pleine pandémie, le résultat net de ses activités a progressé de 9,4% au troisième trimestre (+ 5,7% à 9,48 milliards € pour le chiffre d'affaires) . Elle a pris du retard dans la production d'un vaccin contre le coronavirus. _____________________________________

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