vendredi 18 mars 2022

Quand l'Etat délègue

L'Etat dépossédé. Consultocratie

                        Au bénéfice de ceux que certains ont appelé les infiltrés.

          Un rapport du Sénat, qui vient de sortir, souligne l'importance du recours à des cabinets de conseil privés et notamment étrangers qui se sont installés au coeur de l'Etat, surtout sous la dernière présidence, à la demande des plus hauts responsables. Il dénonce un phénomène "tentaculaire et opaque", dont le principe même et l'efficacité sont sévèrement contestés. Un phénomène de délégation devenu banal et très coûteux.                                                                                                       "....L’intervention de consultants dans la gestion de la crise sanitaire à partir de 2020 a constitué l’un des points de départs de cette commission, formée sur proposition du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE). Celle-ci n’était que la « face émergée de l’iceberg ». En réalité, le rapport de la sénatrice Éliane Assassi met au jour un « phénomène tentaculaire », selon ses mots, et révèle l’appui de cabinets de conseils sur « des pans entiers des politiques publiques ». Selon le rapport, « les cabinets de conseil sont intervenus sur la plupart des grandes réformes du quinquennat, renforçant ainsi leur place dans la décision publique ». La commission d’enquête cite par exemple la réforme des aides personnalisées au logement (APL), sur laquelle est intervenu le cabinet McKinsey, pour le volet informatique (une prestation à quatre millions d’euros), la réforme de l’aide juridictionnelle pour laquelle il a été fait appel au concours du cabinet EY, ou encore la simplification de l’accès aux droits des personnes handicapées, sur laquelle a travaillé Capgemini. Roland Berger a constitué un appui dans la réforme de la formation professionnelle. Plus d’un milliard d’euros minimum de dépenses de conseil pour les ministères et les opérateurs publics l’an dernier..."


_____"...Le cabinet Mc Kinsey, notamment,  est accusé d'optimisation fiscale, ce qui renforce l'indignation de certains élus.  "...Résultat, “il semble qu’il s’agisse d’un exemple caricatural d’optimisation fiscale”, accuse le Sénat, alors que Karim Tadjeddine, responsable du pôle secteur public de McKinsey et conseiller sur la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, avait juré devant les membres de la commission que l’entreprise avait bien payé l’impôt sur les sociétés en France. Des propos mensongers pour lesquels le Sénat compte saisir la justice, puisque l’intéressé s’exprimait sous serment et que le faux témoignage devant la représentation nationale est passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. ..." __________________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire