Ils sont partout. Partout là où se décident les orientations et les affaires importantes, à Paris ou à Bruxelles. Quand leurs intérêts souvent puissants l'exigent. Par exemple quand il est débattu de la pêche industrielle, un problème qui n'est pas mineur, à l'heure où se pose la question de la surpêche et de la réduction des ressources. Ils ne sont pas toujours gagnants, mais ils peuvent influencer plus d'une décision. Edifiant! "...Une étude scientifique publiée en 2018 dans la revue Science montre même que 59 % des aires marines protégées sont soumises à un chalutage commercial, que l’intensité moyenne du chalutage dans ces aires est au moins 1,4 fois supérieure à celle des zones non protégées et que l’abondance des espèces sensibles — requins et raies notamment — a diminué de 69 % dans les zones fortement chalutées. Globalement, la situation est catastrophique. 43 % des stocks des poissons sont surexploités en Atlantique-Nord, et jusqu’à 83 % en Méditerranée. Il faut aussi se représenter la taille des chaluts, leurs énormes filets lestés de chaînes et leurs immenses panneaux métalliques. Ils sont traînés dans les sédiments, y délogeant le carbone qui y est naturellement stocké, et attrapent tout ce qu’ils croisent, sans aucune sélectivité. C’est comme si, en arboriculture, au lieu de cueillir les pêches ou les abricots sur les branches, vous abattiez les arbres avec des bulldozers !..." L'intérêt public et la transparence sont rarement au rendez-vous. La souveraineté est souvent mise à mal. Freiner des quatre fers est souvent la règle. Une lutte indécise, quand l'urgence s' impose. Seules les décisions d'ordre politique, considérant le seul intérêt public à long terme, peuvent faire infléchir certaines options économiques qui compromettent un peu plus la santé publique et l'avenir de notre milieu naturel, surtout à l'heure où le rapport alarmant du Giec nous incite à des reconversions rapides et radicales. Les plus puissants lobbies agissent dans l'ombre pour tenter d'influencer , souvent avec succès, les décisions prises au plus haut niveau des institutions nationales ou encore européennes. Même contre les normes signées au plus haut niveau, les intérêts privés primant sur l'intérêt général.
"...Certaines des industries les plus polluantes d’Europe ont déjà exprimé leur opposition à des mesures clés et, contrairement à leurs homologues du mouvement écologiste, elles disposent de ressources financières importantes et de formidables armes de lobbying qu’elles peuvent utiliser à leur avantage. le principal groupe de lobbying européen de l’aviation, Airlines for Europe, insiste sur le fait qu’il soutient les objectifs climatiques généraux de l’UE, il a averti après la publication du plan par la Commission que « des taxes européennes mal conçues ne rédéceront pas les émissions.. (notamment) l’Association du transport aérien international (IATA), un autre groupe industriel, s’est dit encore plus explicite quant à son opposition à la levée de l’échappatoire. Le jour du déploiement du plan climatique, il a publié un communiqué de presse surmonté du titre « La taxe n’est pas la réponse à la durabilité de l’aviation ». Les deux sont des forces avec lesquel il faut compter à Bruxelles. Selon des informations accessibles au public, Airlines for Europe a dépensé plus de 1 million d’euros en efforts de lobbying auprès des responsables de l’UE l’année dernière, tandis que l’IATA a dépensé plus de 900 000 euros de 2019 à début 2020. Les membres individuels des groupes ont également dépensé beaucoup pour amasser leurs propres armées de lobbying. L’avionneur Airbus a dépensé plus de 1,75 million d’euros en lobbying auprès de l’UE en 2019, l’année de ses dernières divulgations disponibles. La compagnie aérienne Air France-KLM, quant à elle, a doublé ses dépenses de lobbying au cours de l’année dernière, déboursant plus de 900 000 euros alors qu’elle négociait avec succès un énorme plan de sauvetage de 10 milliards d’euros des gouvernements Français et néerlandais qui nécessitait le feu vert de la Commission européenne. La compagnie aérienne allemande Lufthansa a dépensé plus de 300 000 € en lobbying auprès des responsables de l’UE, tandis que le géant des bas coûts Ryanair a déboursé plus de 200 000 €, selon leurs dernières divulgations annuelles. Le plan climatique de l’UE verrait également le secteur du transport maritime perdre son exemption des droits sur les carburants – une mesure qui a déjà ébranlé le lobby de l’industrie. Dans une déclaration à la suite de la publication de la proposition, les associations d’armateurs de la Communauté européenne ont fait valoir que « la suppression de l’exonération fiscale actuelle pour le carburant n’est pas une voie cohérente à suivre ». Le groupe, qui a déclaré plus de 500 000 euros de dépenses de lobbying dans ses dernières divulgations, a déclaré qu’il « attendait avec impatience un dialogue étroit avec les décideurs politiques de l’UE pour s’assurer que les ambitions climatiques sont respectées et que la compétitivité du transport maritime européen est préservée...» D'autres lobbies dépensent des sommes faramineuses pour faire pression sur diverses institutions, nationales ou transnationales, notamment dans le domaine des énergies fossiles, pour faire annuler certaines dispositions ou les retarder le plus possible, influencer les votes. Le problème du pot de fer contre le pot de terre reste d'actualité....._____________________
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