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jeudi 23 décembre 2021

Vous avez dit souveraineté?

     Indépendance et lobbying.

                                     Le retour à la souveraineté, à une souveraineté raisonnable, on en parle, mais de quelle manière? Contre les effets de la mondialisation "heureuse" que certains gourous néolibéraux nous ont vanté sans nuances et sans freins depuis des décennies, un retour de balancier semble se dessiner enfin, pour un retour à une maîtrise raisonnable et raisonnée des affaires de la nation, surtout en matière économique, parfois décisives. Les récents événements  incitent à le faire, notamment en matière industrielle. Quand, par exemple, dans le secteur du médicament, la production dépend de la fabrication d'un pays étranger, cela pose un problème. Il en est ainsi de beaucoup d'autres produits. Il suffit de rappeler l'affaire Framatome. Céder aux dures lois des marchés internationaux, sans frein, sans horizons est plus qu'une erreur...Si l'autonomie économique absolue est un rêve qui peut s'avérer ruineux, le libre échange tous azimuts peut rendre nos dépendances mortelles.                                                                             _____Mais les décisions nationales peuvent être biaisées par le jeu de lobbies puissants qui agissent en toute impunité à Paris comme à Bruxelles. Certains organismes commencent enfin à en dénoncer les effets pervers, qui mettent en péril certaines décisions jugées indépendantes. mettent en garde contre des « liaisons dangereuses ». "...Elles redoutent l’intrusion d’intérêts privés dans la décision publique à Bruxelles, alors que vont se négocier, en 2022, « plusieurs législations cruciales pour l’avenir de l’Europe », sur l’urgence climatique, la santé ou les fonds de relance, avec, à la clé, d’importants financements publics..."   _ Autre aspect de ce mélange des genres, de cette confusion d' intérêts: "...les aller-retours de conseillers qui vont alternativement défendre des intérêts privés ou (en théorie) l’intérêt général. « Par exemple, un conseiller en énergie à la représentation française à Bruxelles a travaillé pour TotalEnergies. À l’inverse, d’anciens conseillers en énergie de la représentation occupent désormais des postes stratégiques chez Engie et ArianeEspace à Bruxelles », précise le rapport. La France a aussi accepté de faire sponsoriser sa présidence par deux entreprises automobiles : Renault et Stellantis (qui possède Peugeot et Citroën). Elles fourniront des véhicules électriques ou hybrides à la présidence française. En échange de leur parrainage, les logos des sponsors sont affichés sur les sites officiels, leurs produits et services pourront être promus auprès des décideurs et hauts fonctionnaires...."                                                                                             Le rôle des lobbies ne faiblit pas, faussant des décisions se voulant neutres et conformes à l'intérêt général. Des groupements d'intérêts privés, quel que doit le domaine, sont toujours plus puissants qu'on ne le croit et savent se faire discrets, pour orienter les décisions dans le sens de leurs intérêts souvent à court terme.  Les exemples surabondent.     _____ Seules les décisions d'ordre politique, considérant le seul intérêt public à long terme, peuvent faire infléchir certaines options économiques qui compromettent un peu plus la santé publique et l'avenir de notre milieu naturel, surtout à l'heure où le rapport alarmant du Giec nous incite à des reconversions rapides et radicales.     Les plus puissants lobbies agissent dans l'ombre pour tenter d'influencer , souvent avec succès, les décisions prises au plus haut niveau des institutions nationales ou encore européennes. Même contre les normes signées au plus haut niveau, les intérêts privés primant sur l'intérêt général.  

                    "...Certaines des industries  les plus polluantes d’Europe ont déjà exprimé leur opposition à des mesures clés et, contrairement à leurs homologues du mouvement écologiste, elles disposent de ressources financières importantes et de formidables armes de lobbying qu’elles peuvent utiliser à leur avantage.  le principal groupe de lobbying européen de l’aviation, Airlines for Europe, insiste sur le fait qu’il soutient les objectifs climatiques généraux de l’UE, il a averti après la publication du plan par la Commission que « des taxes européennes mal conçues ne récéderont pas les émissions.. (notamment) l’Association du transport aérien international (IATA), un autre groupe industriel, s’est dit encore plus explicite quant à son opposition à la levée de l’échappatoire. Le jour du déploiement du plan climatique, il a publié un communiqué de presse surmonté du titre « La taxe n’est pas la réponse à la durabilité de l’aviation ». Les deux sont des forces avec lesquelles il faut compter à Bruxelles. Selon des informations accessibles au public, Airlines for Europe a dépensé plus de 1 million d’euros en efforts de lobbying auprès des responsables de l’UE l’année dernière, tandis que l’IATA a dépensé plus de 900 000 euros de 2019 à début 2020. Les membres individuels des groupes ont également dépensé beaucoup pour amasser leurs propres armées de lobbying. L’avionneur Airbus a dépensé plus de 1,75 million d’euros en lobbying auprès de l’UE en 2019, l’année de ses dernières divulgations disponibles. La compagnie aérienne Air France-KLM, quant à elle, a doublé ses dépenses de lobbying au cours de l’année dernière, déboursant plus de 900 000 euros alors qu’elle négociait avec succès un énorme plan de sauvetage de 10 milliards d’euros des gouvernements Français et néerlandais qui nécessitait le feu vert de la Commission européenne. La compagnie aérienne allemande Lufthansa a dépensé plus de 300 000 € en lobbying auprès des responsables de l’UE, tandis que le géant des bas coûts Ryanair a déboursé plus de 200 000 €, selon leurs dernières divulgations annuelles.  Le plan climatique de l’UE verrait également le secteur du transport maritime perdre son exemption des droits sur les carburants – une mesure qui a déjà ébranlé le lobby de l’industrie. Dans une déclaration à la suite de la publication de la proposition, les associations d’armateurs de la Communauté européenne ont fait valoir que « la suppression de l’exonération fiscale actuelle pour le carburant n’est pas une voie cohérente à suivre ». Le groupe, qui a déclaré plus de 500 000 euros de dépenses de lobbying dans ses dernières divulgations, a déclaré qu’il « attendait avec impatience un dialogue étroit avec les décideurs politiques de l’UE pour s’assurer que les ambitions climatiques sont respectées et que la compétitivité du transport maritime européen est préservée...»                                                                                                                       D'autres lobbies dépensent des sommes faramineuses pour faire pression sur diverses institutions, nationales ou transnationales, notamment dans le domaine des énergies fossiles, pour faire annuler certaines dispositions ou les retarder le plus possible, influencer les votes. Le problème du pot de fer contre le pot de terre reste d'actualité....._____________________

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