mardi 18 octobre 2022

Construction européenne en danger?

          Incertitudes.                                                                                                                                                                   Certains ont souligné l'étonnante solidarité finale des pays de l''UE, la capacité à faire front face à l'épreuve, notamment pendant la crise de la covid. Elle s'est aussi manifestée pour affronter les diktats de Moscou. Les intérêts nationaux à courte vue, contraires à l'esprit des institutions européennes, respecté cahin-caha, semblent pourtant aujourd'hui vouloir reprendre le dessus, sous les coups d'une crise plus brutale, dont le développement et surtout l'issue semblent des plus incertains. Il y a les incertitudes des capitales, qui font leur propre cuisine en restant cependant ancrées à Bruxelles, surtout par intérêt, comme Budapest ou Varsovie, jouant leur propre partition, et celles qui dérivent, sans que l'on sache où elles vont aller, comme Stockholm ou Rome, vers des voies incertaines, problématiques. Toujours en construction, souvent âprement discutée telle qu'elle fonctionne réellement, même par les plus fervents, le grand projet des pères fondateurs pose toujours problème. Et voilà que l'Allemagne, pilier économique mais nain politique, colosse aux pieds d'argile, est tentée de faire cavalier seul dans les circonstances actuelles, alors que les menaces se font sentir et que la solidarité, la mutualisation des moyens, s'imposent comme une nécessité absolue, par-delà les égoïsmes nationaux à courte vue.                                                                      Certains parlent même de désagrégation possible d'une entité qui a toujours montré des signes de faiblesse et qui ne résisterait pas aux assauts les plus violents du choc économique qui s'annonce (*). Mais l'inverse pourrait aussi se produire, à la faveur d'un renversement de situation, très improbable pour l'instant, en Ukraine. Mais l'euro, tendon d'Achille,  reste une monnaie qui suscite toujours les critiques. Au bout de vingt ans, la monnaie unique a montré ses faiblesses.


                    (*)      "...Est-ce que cette crise va détruire l'euro ? Il est bien difficile de se prononcer . Ce qu'il y a de certain c'est que la stratégie allemande d'adaptation à la globalisation a échoué. Et comme c'est l'Allemagne qui dirige en fait la zone et qui a maintenu en grande partie son excédent, cela signifie une baisse durable de la monnaie européenne. La réaction allemande sera déterminante dans l'affaire. Si l'Allemagne commence à remettre en cause le libre-échange, voyant qu'elle commence à accumuler des déficits notamment avec la Chine. Nous pourrions avoir une espèce de réveil au sein des autres nations d'Europe. En effet difficile de continuer à prôner le libre-échange avec les autres membres quand on se permet de se protéger soi-même . Mais la zone euro étant une construction politique artificielle, seule une décision politique pourra probablement y mettre fin. Le plus probable à mes yeux est que l'Allemagne finisse par laisser tomber elle-même l'euro. La déglobalisation progressive de l'économie mondiale poussant les Allemands à changer de stratégie pour un retour à une économie plus centrée sur eux mêmes. Je crains malheureusement qu'il n'y ait pas grand-chose à attendre de la France qui va se laisser flotter au milieu des courants économiquse..."   _____________________

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