mercredi 21 décembre 2022

Précarité énergétique

Et pourtant, elle existe... (bis repetita)

       Certains se demandent même s'ils pourront encore se chauffer en 2023... Elle existe bien, même si elle est invisible à nos yeux, en période hivernale "normale" déjà, sous nos latitudes. Se chauffer correctement par grand froid fait partie des nécessités, qui touchent plus de monde que l'on croit, que nous finissons pas oublier, quand nous sommes en capacité de faire le plein d'énergie et d'avoir des murs correctement isolés. L'hiver qui vient risque d'être redoutable pour ceux qui sont touchés de plein fouet pas des hausses inouïes des matières premières énergétiques, même un peu compensées. On se souvient des grands froids de 1954 et des appels d'un certain abbé Pierre pointant du doigt certaines conditions d'habitat de l'époque et la détresse thermique.                                                                                                                                                      Il y a à ce niveau des inégalités profondes mais invisibles. "... les ménages les plus aisés, qui vivent souvent dans des maisons individuelles récentes et qui peuvent ajuster leur température de chauffage, ont tendance à consommer plus que ce que leur diagnostic de performance énergétique indique, comme nous l’avons relevé dans un article de recherche publié en 2021.   En approfondissant cette relation entre niveau de revenu et poids de la consommation énergétique (en se basant sur des données françaises récentes récoltées dans le cadre du projet de recherche PEPSI), nous obtenons que ceux qui déclarent préférer le confort thermique plutôt que de réaliser des économies d’énergie gagnent 7 965 euros de plus par an que la moyenne des ménages...."                      

 ____Il est des formes de pauvreté qui se voient, d'autres qui se font plus discrètes, d'autres qui passent inaperçues, même en milieu urbain. Le manque de ressources ou de revenus suffisants n'est qu'un aspect des nouvelles formes de pauvreté. Le fait de travailler, souvent à temps partiel ou de manière discontinue peut coexister avec une forme de précarité .Les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux.
Nos sociétés s'installent dans une sorte de précarité généralisée, qui peut affecter un jour tout un chacun et cette précarité s'exprime sous diverses formes.
___En cette période hivernale, elle se manifeste par la précarité énergétique "qui relève d'une difficulté à accéder techniquement pour son logement à des sources d'énergie outre le fait d'avoir des difficultés à les payer."
Se chauffer devient un luxe pour un nombre croissant de personnes et de familles, d'autant plus que l'on assiste à une hausse constante du prix de l'énergie.
On estime que le manque de chauffage, l'inconfort qu'il génère, les maladies qu'il peut engendrer, affectent environ 9 millions de précaires .
Il arrive que se chauffer rend (très) pauvre, du fait de la vétusté de l'habitat représentant souvent un gouffre énergétique, une passoire à KW.
Selon l'INSEE, plus d'un ménage modeste sur cinq déclare souffrir du froid dans son logement

_Si le gouvernement commence à se pencher sur la précarité énergétique, c'est bien tardivement et de manière bien trop limitée, sans agir sur les causes. Les outils existent cependant. Pour ce qui est du mal-logement, une des sources du problème, il existe des solutions. Pas que de la com'...
Selon des données qui demandent à être actualisées, "..Les tarifs sociaux de l'énergie profitaient l'an dernier à moins de la moitié de leurs ayants droit potentiels, estimés à environ 2 millions de personnes, selon la Commission de régulation de l'énergie. Philippe Pelletier, le président du comité stratégique du plan bâtiment Grenelle, avait alors préconisé un plan global de près de 4 milliards d'euros en dix ans, dont 1,7 milliard à la charge de l'Etat, pour aider ces plus démunis à réduire leurs factures de chauffage et d'électricité. A la fin de 2010, le nombre de foyers bénéficiaires du tarif social, qui était encore de 940 000 à la fin de décembre 2009, a encore chuté à 650 000, soit une baisse de 31%..."    ___________________

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