La "modernisation" en marche.
Une notion à interroger. La notion de modernisation à bon dos. On l'utilise à tout propos, parfois pour des objectifs les plus discutables. Pour introduire les tablettes à l'école, sans précaution ni limites, pour développer la voiture tout-électrique, sans réflexion sur les tenants et les aboutissants de cette nouvelle injonction...mais aussi pour dématérialiser au plus vite le plus grand nombre possible de démarches administratives, avec pour conséquence l'exclusion d'une partie de la population, condamnée à se "moderniser" au plus vite, trouvant de moins en moins d'interlocuteurs vivant, même au bout du fil...La "fracture numérique" se creuse à grand pas, masquant les véritables enjeux: le lean management, le dégraissage, les économies à courte vue, l'effacement progressif des services publics. Adapte-toi ou crève!
A la Poste, tout se modernise à grande vitesse. C'est attractif. Sauf, que dans les campagnes, c'est le désert et que beaucoup d'anciens (mais pas seulement) ne peuvent s'adapter à ce nouveau e-service et ses robots. La privatisation est en route à bas bruit depuis plus de 10 ans. Un changement de statut contesté, qui rejaillit sur la gestion du personnel. Peut-on encore parler de "service postal"? ____Une déliquescence de fait. " À la fin du timbre permettant l’acheminement d’une lettre en 24 heures s’ajoute l’inquiétude autour d’expérimentations pour supprimer les tournées quotidiennes. L’occasion de revenir sur les mécanismes qui poussent les postiers à travailler toujours plus vite, et plus mal....« réorganisations » constantes que subissent les centres postaux : tous les 18 à 24 mois, la direction de l’entreprise publique impose de réduire le nombre de facteurs, et donc augmente le périmètre des tournées. L’argument au cœur de cette logique paraît simple : en douze ans, le nombre d’« objets distribués » a été divisé par deux. Mais cette argumentation oublie de signaler que le nombre de boîtes aux lettres desservies augmente sans cesse, et que le nombre de recommandés et de petits colis distribués par les facteurs grimpe en flèche chaque année. Sur notre plateau, le sociologue discute avec Brahim Ibrahimi, facteur, syndicaliste Sud PTT dans les Hauts-de-Seine et acteur de toutes les luttes à La Poste. Ensemble, ils dévoilent un autre secret de fabrication de La Poste : les calculs, en apparence scientifiques, grâce auxquels ont été établies les tournées des postiers pendant une quinzaine d’années se fondaient sur des chronométrages et des mesures… dont l’entreprise a perdu toute trace il y a des années..." ___________________
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