samedi 11 février 2023

Qui aime bien, châtie bien?

 Quand l'amour se trompe de porte..

                  Il est devenu tendance de ne jamais contredire un enfant ou d'aller contre ses désirs. La mode anglo-saxonne, héritage d'un rousseauisme naïf ou d'un doltoïsme mal digéré, pousse beaucoup de parents à considérer leurs rejetons comme des pousses fragiles qu'il ne faut jamais contrarier, qu'il faut abandonner à leur désirs, dont il faut satisfaire les demandes sous peine d'être jugés comme des parents indignes. Une mode qui nous est venus des USA et qui a explosé en Europe, mais pas seulement. Les enfants seraient des êtres fragiles, qui ont besoin de beaucoup d'attentions et d'adoration, leur désirs étant des ordres, quel que soit le domaine. C'est peut-être en Suède où, fautes de règles minimales, la théorie de l'enfant-roi domine, jusqu'à rendre ingérable les effets produits. Ce type d'"éducation" colle parfaitement avec la société libérale ambiante, qui a beaucoup d'intérêts à voir se développer des clients ou futurs clients à qui on ne refusent rien. Des enfants-rois  qui parviendront mal à être des adultes équilibrés et capables de s'autogérer et qui reproduiront les même schémas "bienveillants" à l'égard de leur propre progéniture, peu capables d'assumer les frustrations de la vie et les contrariétés de toutes natures.                                         Cela se poursuit à l'école, où l'éducation , dite "bienveillante" -dans le pire des sens- aboutit souvent à entretenir des enfants ingérables. On est passé d'un extrême à l'autre en quelques décennies, pour arriver à un type de pédagogie laxiste, où le jeu domine au détriment des règles, sous la pression d'exigences parentales qui délègue l'autorité éducative aux seuls enseignants, qui n'en peuvent mais, où on sait plus dire "non" Le pédagogue se mue en animateur , où on finit par admettre toutes sortes d'écarts dans les attitudes, comme dans les apprentissages.


                                                      
Tout pour l'enfant. Va-t-on enfin comprendre, de manière intelligente et réellement bienveillante, l'importance des limites, sans fausse culpabilisation, des contraintes nécessaires à toute vie sociale? Des psychologues et éducateurs, comme Caroline Goldman, plaident en faveur d'un rééquilibrage des valeurs éducatives, où les limites doivent être retrouvées, pour le bien de l'enfant lui-même, mais pas à court terme. "...Tous les spécialistes en psychologie de l'enfant et de l'adolescent, parmi lesquels Marcel Rufo, font le constat d'une explosion des troubles du comportement depuis environ huit ans, induite par cette éducation positive mal traduite. Les tenants de cette idéologie pensent qu'imposer quelque chose à l'enfant est violent, que lui dire non est violent. Mais lorsqu'on ne rencontre pas la limite durant sa jeunesse, on bute éternellement contre elle.  
Des enfants déboussolés vont ainsi buter contre ce qui, pour nous, nous semble pourtant une évidence: ne pas agresser ou harceler les autres, ne pas crier au milieu de tout le monde, ne pas répondre grossièrement, ne pas courir au milieu de la route sans porter attention à l'environnement... Ces troubles du comportements se traduisent par des enfants croyant pouvoir faire tout ce qu'ils veulent ou dire tout ce qu'ils pensent. Ils se permettent de donner des leçons aux adultes. Il y a aujourd'hui beaucoup de consultations pour de tels comportements, et de plus en plus d'experts dénoncent les excès de l'éducation bienveillante et de ses effets délétères..."                                                                                                                                  Les dérives sont là sous nos yeux et nous obligent à reposer encore la question: quel est le véritable intérêt de l'enfant, destiné à ne pas le rester, quelle éducation est la moins mauvaise possible, la plus favorable au devenir-adulte qu'il sera?   _______________

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