samedi 13 mai 2023

Couple franco-allemand

Relations problématiques

                         Je t'aime, moi non plus...L'expression "amitié franco-allemande" est à prendre avec précaution. La réconciliation a eu bien lieu, certes. On se souvient de Kohl et Mitterand se tenant la main devant le mausolée de Verdun, à la suite de  la formule de De Gaulle, après sa rencontre à Colombey avec Adenauer:  "Les Français et les Allemands doivent devenir des frères. La fraternité des deux peuples doit devenir quelque chose d’élémentaire [...].Il est clair que nos intérêts se rencontrent et se rencontreront de plus en plus. Elle a besoin de nous autant que nous avons besoin d’elle."... Une formule de pure forme, qui a plus l'apparence d'un voeu pieux que d'une réalité en train de se faire laborieusement que de durer.    En fait, très vite, les tensions se sont manifestées, les intérêts ont divergés et les micro-conflits n'ont pas manqué, au coeur des différents phases du "dialogue" franco-allemand.  Les puissants intérêts industriels de Bonn et sa politique mercantile la tournant de manière privilégiée vers l'Est, et surtout la Chine, et ses grands choix politiques la maintenaient dans le giron de Washington. Ce qui en faisait un nain politique dans l'espace européen en mal de cohérence, mais où elle menait la barque, économiquement, à la faveur d'un mark surévalué... 


                                                                    Au coeur des crises actuelles, des divergences apparaissent comme jamais. Ce qui engendre bien des doutes chez certains commentateurs: "...Par le passé, des tensions sont survenues ponctuellement à quelques reprises : ce fut le cas entre Jacques  Chirac et Gerhard Schröder au moment des négociations à propos du traité de Nice en 1999. Ce fut le cas également entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment de la crise monétaire de 2011-2012 qui faillit emporter l’euro. Mais le caractère quasi systématique, depuis quelques années, de l’opposition entre la France et l’Allemagne sur tous les sujets qui comptent, le durcissement ces derniers mois de ce qu’il faut peut-être appeler désormais un antagonisme franco-allemand, constitue une nouvelle preuve de ce que la construction européenne est entrée dans sa phase ultime, celle de son déclin...."   Mais les divergences actuelles sont-elles destinées à durer, voire à s'approfondir, au coeur d'une Europe qui se délite? Nul n'est prophète en ce domaine... Un couple, oui, mais désuni. Surtout depuis le départ d'A.Merkel et la coalition hétéroclite qui suivi, les questions d'énergie venant au premier plan. Le poids économique de l'Allemagne, l'avantage que lui confère sa monnaie font douter à beaucoup l'idée d'un couple sans nuages. Berlin reste ambigü sur beaucoup de points. Il n'y a pas que la question du nucléaire qui est en cause. Le choc des modèles ne date pas d'aujourd'hui et risque de durer...     _____________

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