Offensive de la droite catholique conservatrice
Depuis une vingtaine d'années, on assiste à une montée lente mais déterminée d'une frange du catholicisme, qui se déclare en rupture avec les valeurs de la modernité, la régression des pratiques religieuses anciennes, voire même en opposition avec le principe de laïcité, donnant de plus de la voix par divers canaux, et son appui à des mouvements conservateurs, voir réactionnaires, de droite ou d'extrême droite, où elle trouve un écho, voire un appui, pour retrouver un lustre ancien. Un reconquête en quelque sorte, aboutissement d'une rupture avec la laïcisation des modes de vie, de la séparation des pouvoirs même, que l'Eglise des derniers siècles passés a toujours eu des difficultés à accepter, au nom d'une tradition qui se voulait exclusivement chrétienne, régissant les pensées et les comportements.
Dès le septennat de N. Sarkozy se met progressivement en place en plus haut lieu un jeu de pouvoirs et d'influences qui n'est pas sans rappeler celui qui s'exerça dans la période maréchaliste, que certains se plaisent encore à réhabiliter, comme E. Zemmour. Patrick Buisson se signala notamment pas son influence dans la sphère élyséenne et son concept de laïcité positive. Les cathos influenceurs de droite sont de plus en plus présents là se jouent des questions morales: problème de fin de vie, de mariage, de valeurs jugées essentielles, d'orientations politiques jugées décisives, au nom d'une nouvelle croisade...Philippe de Villers et Retailleau ont leur faveur. Pierre Edouard Stérin domine par ses moyens ces sphères d'influences ainsi que Bolloré, avec ses puissants moyens médiatiques, faisant feu de tout bois. Même si tous les "cathos" ne se sentent pas concernés par le glissement jusqu'à la droite extrême, les tendances se renforcent en ce sens, le FN ne manquant pas l'occasion de jouer sur leurs tropismes, malgré les options fascistes du père fondateur...Le vote et le pouvoir d'abord! Le grand basculement... De Buisson à Retailleau . Au tout début d’année 2012, Patrick Buisson a la tête dans les cieux. Ce proche conseiller de Nicolas Sarkozy a reçu, le 6 janvier, un courrier signé de l’évêque de Luçon (Vendée), Alain Castet, réputé pour être l’un des plus conservateurs de sa génération. Le prélat prend la plume pour le « féliciter vivement », car il vient lui annoncer une divine nouvelle : le « Saint-Père », le pape Benoît XVI, a décidé de nommer Patrick Buisson commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une des distinctions les plus prestigieuses du Vatican. Dans sa lettre, Mgr Castet précise à Patrick Buisson, ancien directeur du journal d’extrême droite Minute et spécialiste des sondages, que le gouvernement « de Sa Sainteté » veut, par ce geste fort, consacrer son « rôle déterminant auprès du président de la République pour promouvoir les grands principes du droit naturel [par opposition au droit positif applicable par la justice humaine – ndlr] et le rôle essentiel de l’Église catholique pour le pays ».
Patrick Buisson, inspirateur en décembre 2007 du discours du Latran de Nicolas Sarkozy, selon qui « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur », savait la partie bien emmanchée depuis plusieurs semaines. Un autre évêque influent, conservateur lui aussi, Mgr Thévenin, s’était déjà activement mobilisé auprès du premier cercle papal afin de convaincre le souverain pontife des bons offices catholiques de Patrick Buisson au sein de l’Élysée. .." _________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire