Quand des Israëliens parlent de leur passé...
Naissance d’une nation:
[The Lion and the Gazelle - Gush Shalom - Israeli Peace Bloc]
« Si nous, les Israéliens, voulons consolider notre nation, nous devons nous libérer des mythes qui appartiennent à une autre forme d’existence et redéfinir notre histoire nationale. L’histoire sur l’exode d’Egypte est bonne en tant que mythe et allégorie - elle célèbre la valeur de la liberté - mais nous devons reconnaitre la différence entre mythe et histoire, entre religion et nation, entre une diaspora et un Etat, afin de trouver notre place dans la région dans laquelle nous vivons et développer une relation normale avec les peuples voisins...
...DANS LES 300 dernières années, l’Europe est devenue "nationale". La nation moderne a remplacé les modèles sociaux antérieurs, tels que la ville-Etat, la société féodale et l’empire dynastique. L’idée nationale a emporté tout ce qui était avant elle, y compris l’histoire. Chacune de ces nouvelles nations a modelé sa propre "histoire imaginaire". En d’autres termes, chaque nation a remanié d’anciens mythes et faits historiques pour constituer une "histoire nationale" qui proclame son importance et sert de ciment unificateur.
La Diaspora juive, qui - comme indiqué ci-dessus - était "normale" il y a 2.000 ans, devint "anormale" et exceptionnelle. Ceci attisa la haine des Juifs qui était d’une certaine façon rampante dans l’Europe chrétienne. Comme tous les mouvements nationaux en Europe étaient plus ou moins antisémites, beaucoup de juifs sentirent qu’ils étaient laissés "en dehors", qu’ils n’avaient pas leur place dans la nouvelle Europe. Certains d’entre eux décidèrent que les juifs devaient se conformer au nouveau Zeitgeist [esprit du temps - ndt] et transformer la communauté juive en une "nation" juive.
Pour ce faire, il était nécessaire de reconstruire et de réinventer une histoire juive et de la transformer à partir des annales d’une diaspora ethnico-religieuse en l’histoire épique d’une "nation". Le travail fut entrepris par un homme qui peut être considéré comme le parrain de l’idée sioniste : Heinrich Graetz, juif allemand qui fut influencé par le nationalisme allemand et créa l’histoire juive "nationale". Ses idées ont formé la conscience juive jusqu’à ce jour.
Graetz considéra la Bible comme si elle était un livre d’histoire, collecta tous les mythes et créa une version historique continue et complète : la période des Pères, l’exode d’Egypte, la conquête de Canaan, le "Premier Temple", l’exil à Babylone, le "Second Temple", la destruction du Temple et l’exil. C’est l’histoire que nous avons tous appris à l’école, la fondation sur laquelle le sionisme fut construit.
LE SIONISME représenta une révolution dans de nombreux domaines, mais sa révolution mentale fut incomplète. Son idéologie transforma la communauté juive en un peuple juif, et le peuple juif en une nation juive- mais sans jamais définir clairement les différences entre eux. Pour persuader les masses juives d’Europe orientale plutôt religieuses, il fit un compromis avec la religion et mélangea tous les termes en un grand cocktail - la religion est aussi une nation, la nation est aussi une religion, et plus tard il affirma qu’Israël était un "Etat juif" qui appartenait à ses citoyens (juifs ?) mais aussi au "peuple juif" à travers le monde. La doctrine israélienne officielle est qu’Israël est un "Etat-nation juif", mais la loi israélienne définit étroitement un Juif seulement comme une personne qui appartient à la religion juive..." [Heinrich Graetz ]
-Le « peuple juif » : une invention...
La Déclaration d’indépendance d’Israël dit que le peuple juif est né sur la terre d’Israël et a été exilé de son pays natal. Chaque écolier israélien apprend que cela s’est passé pendant la période de domination romaine, en 70 après J-C.. La nation est restée fidèle à sa terre, à laquelle elle a commencé à revenir après deux millénaires d’exil. Faux, dit l’historien Shlomo Sand, dans l’un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps. Il n’y a jamais eu de peuple juif, seulement une religion juive, et l’exil non plus n’a jamais eu lieu - il n’y a donc pas eu de retour. Sand rejette la plupart des histoires de la formation de l’identité nationale dans la Bible, y compris l’exode d’Égypte et, de façon plus satisfaisante, les horreurs de la conquête sous Josué. Tout cela est de la fiction et un mythe qui a servi d’excuse à la création de l’État d’Israël, affirme-t-il....[An invention called 'the Jewish people' - Haaretz - Israel News]
-Je suis un khazar fier de l'être
"Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines...Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. ..D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David ...
...Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs....
... Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". » Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée...."[Shattering a 'national mythology' - Haaretz - Israel News]---[Histoire des Khazars ]---[Les Berbères de Les Juifs en terre d'Islam ]--
-Israël et sa « Destinée Manifeste »
-Israël, du mythe à l'histoire[André PAUL - Clio ]
- Israël : notre part de mensonge, par Schlomo Sand
->>>>Livnat Limor<<< -Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël
-Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible
->>La Bible dévoilée - Wikipédia (article en chantier)<< - Esther Benbassa, historienne du judaïsme
-Révolution laïque pour le sionisme, par Zeev Sternhell
-Abandonner le ghetto sioniste (I/II)
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- Le monde moderne et la question juive d'Edgard Morin
-Quel rapport à la la judéité ?
-Une géographie de la violence
-C.Enderlin: un journaliste exposé
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-George Bush, croisé mystique de Sion
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