jeudi 16 avril 2009

USA: déclin programmé ?


L'Obamamania retombée, il faut se rendre à l' évidence: rien n'indique qu'O. prenne ses distances par rapport aux fauteurs de crise et soit prêt à rompre avec l'ancienne logique ...qui mène le pays au désastre assuré
Si les pays asiatiques, notamment la Chine, retirent leurs avoirs, le niveau de vie baisse de 20% et le dollar perd son statut de monnaie de référence.

Des Américains s'inquiètent : il y a des risques sérieux de faillite économique aggravée, des signes évidents de régression sociale accélérée ,des risques de réactions ultra-droitières et de régressions des libertés. [Déjà, les plus riches se mettent à contester l'impôt]
Chris Hedges fait partie de ceux-là
Puisse l'avenir lui donner tort!...
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La résistance ou le servage, il va falloir choisir. par Chris HEDGES:

"...Le déclin économique dure depuis des dizaines d’années. Le philosophe politique canadien, John Ralston Saul, a décrit en détail ce déclin économique dans son livre en 1992 : "Voltaire’s Bastards : The Dictatorship of Reason in the West." ("Les bâtards de Voltaire").David Cay Johnston a montré le mirage et la décomposition du capitalisme dans : "Free Lunch : How the Wealthiest Americans Enrich Themselves at Government Expense (and Stick You With the Bill)," ("Repas gratuit : comment les plus riches aux Etats-Unis s’enrichissent sur le dos de l’Etat (et vous laissent avec l’addition))"] et David C. Korten , dans "When Corporations Rule the World" ("Quand le secteur privé règne sur l’économie") et "Agenda for a New Economy," explique la conduite pernicieuse et les abus du capitalisme. Mais nos universités et les medias, enivrés par le pouvoir et croyant naïvement que le capitalisme mondial était une force de la nature qu’on ne pouvait arrêter, posaient rarement les bonnes questions ou donnaient rarement la parole à ceux qui le faisaient. Nos élites dissimulaient leur incompétence et leur perte de contrôle derrière la façade arrogante du jargon spécialisé et de théories économiques obscures.Les mensonges utilisés pour masquer ce déclin économique sont légion. Le président Ronald Reagan avait inclus 1,5 millions de militaires de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation dans la population active civile, ce qui avait permis de faire chuter miraculeusement le taux de chômage de 2%.Le président Clinton avait décidé que ceux qui avaient renoncé à chercher du travail, ou ceux qui voulaient un emploi à plein temps mais ne trouvaient que du travail à mi-temps, ne seraient désormais plus comptés comme chômeurs. Cet artifice a permis de rayer des listes officielles du chômage quelque 5 millions de demandeurs d’emploi. Si vous travaillez plus de 21 heures par semaine (la plupart des employés à bas salaires qui travaillent dans des entreprises comme Wal-Mart effectuent 28h en moyenne), vous ne faites pas partie des chômeurs, même si votre salaire réel vous place en dessous du seuil de pauvreté. Le véritable taux de chômage aux Etats-Unis, si on compte ceux qui ont renoncé à rechercher un emploi et ceux qui n’ont pu travailler qu’à temps partiel n’est pas de 8,5% mais de 15%. Un sixième de la population active du pays est effectivement au chômage. Et les emplois disparaissent actuellement encore plus vite qu’au cours des mois qui ont suivi le krach de 29....

L’administration Obama, au lieu de choisir de changer de cap, s’est fixé pour objectif de regonfler la bulle. Les milliers de milliards de dollars de fonds publics dépensés à renflouer ces entreprises corrompues auraient pu servir à rénover notre économie. Nous aurions pu sauver des millions de personnes de la pauvreté.Le gouvernement aurait pu, comme l’a fait remarquer Ralph Nader, militant pour la défense des consommateurs, ouvrir 10 nouvelles banques pour 35 milliards de dollars chacune et créer un effet de levier de 10 contre 1 grâce au développement du marché des crédits.Des sommes énormes et inimaginables sont mises entre les mains sales de certaines sociétés privées sans aucun contrôle de ce qu’elles en feront. Or, elles utiliseront cet argent comme elles l’ont toujours fait, à savoir pour s’enrichir à nos dépens. "Vous allez être témoins des dilapidations, de l’imposture et des abus les plus phénoménaux de l’histoire des Etats-Unis", a répondu Nader quand on lui a posé la question sur ce plan de sauvetage. "Non seulement, il ne s’adresse pas aux bonnes personnes, non seulement il traite avec ceux qui ont commis ces exactions et non pas avec ceux qui en ont été les victimes, mais ses modalités n’imposent ni l’honnêteté ni l’efficacité.Le Département de la Justice est submergé. Il n’a pas le dixième de procureurs, d’enquêteurs, d’experts et d’avocats nécessaires pour s’occuper de la vague de crimes commis par les sociétés privées antérieurement à leur renflouement et qui a débuté en septembre de l’année dernière. Il n’a, en particulier, pas les moyens de s’occuper du pillage insatiable de cet argent frais auquel se sont livrés les bénéficiaires. On en voit déjà les effets. Les sociétés financières ne s’en sont pas servies pour accorder des prêts. Elles en ont utilisé une partie pour procéder à des acquisitions, ou pour conserver leurs bonus et leurs dividendes. Dans la mesure où ces gens-là sont assurés de ne pas finir en prison, et où ils constatent que peu de journaux signalent que des collègues auraient été incarcérés, ils se fichent du reste. C’est l’impunité totale. Et quand les cadres quittent l’entreprise, ils s’en vont avec un parachute doré. Même Rick Wagoner (le PDG de General Motors) part avec 21 millions de dollars d’indemnités."Une poignée d’anciens cadres ont reconnu que ce plan de sauvetage, c’était jeter l’argent par les fenêtres. L’ancien PDG de "American International Group Inc.", Maurice R. Greenberg, a déclaré jeudi devant le "Comité de la Chambre des Représentants des États-Unis pour la surveillance et la réforme du Gouvernement" ("House Oversight and Government Reform Committee") que les efforts pour remettre à flot la société avec 170 millions de dollars étaient un "échec". Selon lui, la compagnie devait être restructurée. Il aurait mieux valu, dit-il, qu’AIG se place sous la protection du "chapter 11" (qui aide les entreprises en difficulté, NDT) au lieu de demander de l’aide à l’Etat."Il y a des signes de décadence grave", explique Nader. "On dépense ces sommes d’argent sans savoir si le projet est viable"...

Le coût pour les classes moyennes et ouvrières devient intolérable. La banque centrale américaine a annoncé au mois de mars que les ménages ont perdu 5100 milliards de dollars, c’est-à-dire 9% de leur patrimoine, au cours des trois derniers mois de l’année 2008, la chute la plus brutale en un seul trimestre qui ait été enregistrée depuis 57 ans que les archives de la banque centrale existent. Pour l’année entière, leur patrimoine a baissé de $11.100 milliards de dollars, à savoir de 18%. Ces statistiques n’englobent pas la baisse des investissements à la bourse qui a probablement fait perdre des milliers de milliards de dollars supplémentaires au patrimoine collectif du pays.Le couperet au dessus de notre tête, inévitable si on ne change pas radicalement de politique, tombera subitement. Nous empruntons depuis ces dix dernières années au rythme de plus de 2 milliards par jour, et à un moment donné, il faut bien que cela cesse. Dès que la Chine, les états pétroliers et les autres investisseurs internationaux cesseront d’acheter des bons du trésor, le dollar deviendra de la monnaie de singe. L’inflation va monter en flèche. Nous serons dans l’Allemagne de Weimar...."

-La pauvreté bat son plein aux Etats-Unis:
"Il y a de plus en plus de monde qui fait la queue devant les centres d’accueil pour sans-abri et les centres de distribution d’aide alimentaire de tout le pays – un nombre en augmentation d’au moins 30% depuis l’été dernier..."
-Ces imbéciles qui gouvernent les Etats-Unis par Chris HEDGES:
"...Nos élites – ceux du Congrès, ceux de Wall Street et ceux qu’on nous prépare dans nos universités et écoles de commerce prestigieuses – n’ont pas les capacités pour réparer cette pagaille financière. En réalité, ils vont l’aggraver. A cause de l’éducation qu’ils ont reçue, ils n’ont aucune conception du « bien commun ». Ce sont des bureaucrates médiocres, timorés, sans imagination qui ont été formés à la gestion de systèmes. En guise de solutions, ils ne peuvent concevoir que des petites retouches qui feront plaisir aux milieux d’affaires. Ils ne pensent qu’en termes de chiffres, de profits et de promotions personnelles. Ils sont capables de refuser des soins médicaux aux malades pour augmenter les bénéfices d’une compagnie, tout comme ils sont capables de faire appel à l’argent des contribuables pour fourguer des systèmes d’armement couteux à quelques dictatures sanglantes. Les conséquences sur le plan humain ne figurent jamais dans leurs bilans. Le système démocratique, pensent-ils, est un effet collatéral du libéralisme économique. Et ils servent docilement le marché...."

- Démocratie US : mirage ?> « Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français » John R. MacArthur
- Crise financière : Geithner et Summers se refusent à traiter le fond des problèmes
-La victoire des forces asymétriques, par William Lind
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-Rage et désespoirs américains
- Obama: énigme...
-Après l' empire....
-Qui est le vrai Obama ?

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