lundi 15 juin 2009

Où va l'Iran?


Et que savons-nous de ce pays?

-Une histoire riche et complexe
-Un pays entre ouverture et repli
-Une société qui bouge
-Un Etat et une société civile de moins en moins en phase
-Des femmes qui s'émancipent de plus en plus
-Iran: les inégalités fragilisent la République islamique
-Iran: la difficile sortie du khomeynisme
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L'Iran tel que nous ne le connaissons pas:
"La République islamique pratique la peine de mort sur une grande échelle, arrête des opposants politiques, torture quelquefois. Les droits de la personne sont violés, comme le rappelle Gary Sick sur son nouveau blog, « Gary choice’s », le 11 juin (« Iran’s elections - the human rights dimension. »). Les droits des femmes sont souvent bafoués. Et le système politique est solidement encadré par une Constitution qui écarte les candidats « non conformes » des élections.-Et pourtant... Sans revenir sur tout ce que les femmes iraniennes ont gagné depuis 1979 – notamment l’éradication de l’analphabétisme –, ni sur les progrès faits dans le domaine de la lutte contre la pauvreté ou de l’accès à l’eau et à l’électricité – concentrons-nous sur le système présidentiel. L’Iran est le seul pays de la région (à l’exception du Liban et de la Palestine et, bien sûr, d’Israël) pour lequel nous ne savons pas à l’avance qui sera élu. En Egypte ou en Algérie, les seules interrogations portent sur le fait de savoir si le président sortant aura plus ou moins de 90 % des suffrages...La participation a été massive en Iran, comme le remarque Reuters le 11 juin au soir (« L’élection présidentielle mobilise les Iraniens »). Selon les résultats annoncés officiellement le 13 au matin, Ahmadinejad aurait remporté les deux tiers des voix, et son concurrent Mousavi un tiers. Mais ce résultat est contesté, et la situation semble tendue en Iran.Le président iranien, contrairement à ce que pensent certains, joue un rôle important, même s’il est subordonné au Guide de la révolution, comme le rappelle Mohsen M. Milani, professeur au Department of Government and International Affairs, Université de la Floride du Sud, dans un entretien publié par Council of Foreign Relations le 10 juin, « Iranian Presidents Have a Critical Role in Policymaking ».Tous les observateurs l’ont noté, la campagne électorale présidentielle a été très animée, comme le montrent l’article du Christian Science Monitor du 10 juin de Scott Peterson, « Once apathetic, young Iranians now say they’ll vote » ou celui de Marie-Claude Decamps du Monde (12 juin), « Iran : un référendum pour ou contre Mahmoud Ahmadinejad » ».Le candidat le plus crédible opposé à M. Ahmadinejad est Moussavi, dont le Tehranbureau du 10 juin présente le programme : « The Moussavi agenda ».Les débats télévisés entre les principaux candidats ont passionné les téléspectateurs (on trouvera nombre des interventions télévisées et des débats avec sous-titres en anglais sur PressTV archive).Le second débat, entre Mahmoud Ahmadinejad et son principal concurrent, Hussein Moussavi, début juin, a été suivi par plus de 40 millions de téléspectateurs. Comme le rapporte le correspondant à Téhéran du Los Angeles Times, Borzou Daragahi, le 4 juin, « Iranian president, rival spar in debate » :« Moussavi, cherchant ses mots au début du débat, a frappé fort sur la politique étrangère de Ahmadinejad, l’accusant de s’être aliéné sans raisons les autres pays. Il a raillé ce qu’il a décrit comme le comportement erratique d’Ahmadinejad durant différentes crises et voyages à l’étranger et critiqué à plusieurs reprises la mise en cause par le président de l’holocauste, tout cela allant à l’encontre des intérêt nationaux et rassemblant le monde derrière Israël, le rival de Téhéran.Ahmadinejad a décrit Moussavi comme appartenant à une cabale qui comprend Hashemi Rafsandjani, un influent ayatollah et un ancien président, et il a affirmé que Moussavi cherchait à le défaire pour garantir des intérêts privés. Il a donné des noms, accusant plusieurs importantes personnalités politiques et leurs familles de corruption et pointant des preuves de prétendues malversations (wrongdoings) de Moussavi. »Cette attaque publique contre Rafsandjani, l’un des hommes les plus puissants du pays (et considéré comme l’un des plus corrompus), est sans précédent. Durant la campagne présidentielle de 2005, Ahmadinejad s’était déjà présenté comme le candidat de la justice sociale, l’ennemi des mafias qui avaient accaparé les richesses du pays. Il avait gagné en faisant de nombreuses promesses, tenues seulement en partie grâce aux prix élevés du baril de pétrole, mais sans être le moins du monde en mesure de briser l’emprise des « mafias » (lire Ramine Motamed-Nejad, « L’Iran sous l’emprise de l’argent », Le Monde diplomatique, juin 2009, en kiosques). La question économique et sociale a été la première cause de la défaite des réformateurs en 2005 et la victoire de M. Ahmadinejad ; elle jouera un rôle central dans ce scrutin où Ahmadinejad a multiplié les promesses sociales...."

-Le désastre économique des années Ahmadinejad | Mediapart:
"Les Iraniens s'inquiètent surtout pour l'économie de leur pays. «L'échec de Mahmoud Ahmadinejad est complet, et les sanctions internationales contre l'Iran ne sont pas la cause première de cette faillite, juge Ali Ansari, chercheur associé au programme Moyen-Orient de la Chatham House, à Londres, et auteur de l'ouvrage Confronting Iran. Ahmadinejad a appliqué un programme populiste, mais n'a pas mis fin à la corruption, comme il l'avait promis durant l'élection en 2005. Le secteur privé est dans un état lamentable, les classes populaires ont faim... C'est un désastre.»-L'Iran est pourtant un pays riche, de ses étudiants, de ses ressources pétrolières et gazières surtout. La chute du prix du baril en 2008 a certes eu un impact direct sur l'Iran, dont le pétrole représente 80 % des exportations. La crise des matières premières oblige en outre l'industrie iranienne de produits pétrochimiques à baisser ses prix, ce qui tend à mettre en péril leur rentabilité.-Mais depuis la révolution de 1979, les revenus pétroliers représentent en moyenne 60% des recettes budgétaires de l'Iran, soit, sous la présidence Ahmadinejad, 70 milliards de dollars chaque année, qui ont alimenté une croissance annuelle du PIB de 4%, selon les chiffres de la Banque mondiale. De quoi mettre quelques subsides de côté en prévision de temps plus difficiles. Comment, dans ces conditions, ce pays de 70 millions d'habitants, deuxième économie de la région, deuxième exportateur de pétrole au monde, peut-il compter 14 millions de pauvres? Un déficit budgétaire en augmentation constante? Des inégalités croissantes? Et jusqu'à 30 % d'inflation?-«Le lancement du satellite participe de la même logique que le décalage qui existe entre le programme nucléaire de l'Iran et la crise économique, estime Azadeh Kian, professeur à l'université Paris VII et spécialiste de l'Iran. Il y a de plus en plus d'économistes en Iran même qui se posent la question de savoir pourquoi les milliards de dollars du pétrole sont dépensés dans l'industrie nucléaire alors qu'ils pourraient être convertis en investissement et créer de l'emploi. Il s'agit en fait pour les dirigeants d'essayer de recréer un sentiment de fierté nationale à l'approche de la présidentielle de juin 2009. Le gouvernement d'Ahmadinejad a échoué par rapport à ses promesses électorales, mais il souhaite faire passer le message que, malgré l'embargo décrété par la communauté internationale, et par les Etats-Unis depuis 1986, l'Iran est capable d'investir et de réaliser des prouesses sur le plan scientifique. On sait cependant que ce sont les Russes qui ont apporté leur aide technique sur ce satellite.»...

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