mercredi 7 octobre 2009

USA: chômage en hausse

Un chômage destiné à durer

-"Le taux de chômage réel aux Etats-Unis atteint 16% si l'on prend en compte les "travailleurs découragés" et ceux qui ne travaillent pas autant qu'ils le souhaiteraient, a déclaré mercredi Dennis Lockhart, un des responsables de la banque centrale (Fed) américaine.

-"On doit .. s’attendre à une sortie de crise construite sur l’accentuation du chômage, et une économie en stagflation combinant une inflation déterminée par le gonflement des liquidités créées par les plans inefficaces des États, avec une déflation générée par les effets des gains de productivité qui alimenteront des concurrences féroces dans les secteurs industriels et des services, en se traduisant par des baisses de prix en cascade.Le monde occidental est donc entré dans une ère permanente de chômage, au moins pour de nombreuses années"(André Serra)
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-L’ère du chômage est commencée:

"L'information sur la crise en cours, à laquelle nous devrions avoir droit, nous est souvent livrée à l’état brut, ou strictement interprétée à l’aune d’une réalité dépassée, seulement un peu bousculée par la "crise ambiante. Or, toutes les dispositions prises par le pouvoir politique tendent à nous faire revenir à la situation qui prévalait avant l’explosion des subprimes, alors que les acteurs, consommateurs et entreprises, ont tiré de cette crise des enseignements tout à fait différents. Décrivons ces trois états :- Pour le gouvernement des É-U et quelques autres, il n’est question que de revenir à la situation de surendettement des particuliers qui prévalait avant que la crise n’éclate en 2008, comme si les effets de celle-ci se limitaient à l’épisode des subprimes, et qu’une fois supprimés les effets de cet épisode, on pourrait faire repartir la croissance comme si rien ne s’était vraiment passé. C’est ignorer volontairement que ses causes s’étendaient, elles, à la situation de surendettement général de la totalité de l’économie de ce pays, État compris.-Pour le gouvernement des É-U, la seule façon de sortir de la crise consistait donc à recréer les conditions voulues pour que le système bancaire redistribue ses prêts aux particuliers, de manière à ce que ces derniers relancent la croissance, par une consommation aussi irresponsable que celle qui annonçait la crise, comme si rien d’autre n’avait changé entre temps. Or, s’il y avait eu crise, c’est qu’il y avait problème, et s’il y avait problème c’est qu’on n’en avait pas vraiment compris les origines, ni la nature profonde.C’était là considérer les acteurs économiques, tant consommateurs qu’entreprises, pour des ignares, le gouvernement et son administration possédant seuls, a priori, la compétence voulue pour tirer d’affaire le pays. C’était faire preuve ainsi d’un effarant esprit simpliste, et d’une grande incompétence. Les politiciens qui règnent actuellement dans le monde ne sont vraiment plus à cet égard que des « faiseurs de crises » irresponsables.Ils ont tout simplement oublié que toute crise, qu’elle soit économique, sociale ou simplement politique, débouche toujours sur un nouvel équilibre de la société, très différent de celui que, précisément, la crise a eu pour effet de- Les consommateurs ont, semble-t-il, mieux compris l’esprit de la crise que leurs dirigeants. Le spectacle à leurs portes des saisies immondes, dont ont été victimes les familles qui crurent dans les artifices des vendeurs d’hypothèques, leur a davantage ouvert les yeux qu’à ceux des politiciens. Cette vision a agi sur eux à la manière d’un électrochoc salutaire, provoquant la prise de conscience de leur propre fragilité financière, créée par leur propre surendettement. Il devint clair en effet pour eux que la crise avait été déclenchée par l’insolvabilité d’une partie importante des consommateurs à subprimes. Et ils ne se sentaient eux-mêmes qu’à quelques encablures de la même situation.
-Bien sûr, le nœud gordien du déclenchement de la crise était-il lié à de téméraires créations financières, les contrats immobiliers à subprimes. Mais les consommateurs prirent également conscience du fait que ces initiatives avaient été consécutives à l’arrêt du boom immobilier solvable, et avaient eu pour but de prolonger ce boom au-delà de ce que l’économie pouvait décemment supporter. La crise ne pouvait donc s’arrêter à leur porte, car l’insolvabilité générale des É?U était déjà largement connue de tous. Le péril était fort proche.Alors naquit assez rapidement la tendance des particuliers à se défaire le plus rapidement possible de leurs propres dettes, en épargnant le plus possible, donc en consommant moins. Fort naturellement, cette tendance s’étendit à l’ensemble des É-U en quelques mois. Plus réalistes que ceux qui les dirigeaient, les consommateurs ont donc choisi le chemin de la sagesse. C’est ainsi que le taux moyen d’épargne des Étasuniens est passé en près de deux ans, de -3% en décembre 2007, à très près de +8% en octobre 2009.- Les entreprises suivirent un raisonnement parallèle à celui des consommateurs. Pour elles, l’analyse de cette crise, ramenée à une vision réaliste des mouvements économiques en cours, débouchait sur la constatation que sa caractéristique fondamentale était d’être une crise de surproduction immobilière, et non une crise financière, même si ses premiers effets ressentis étaient, de façon logique, d’ordre financier.Il ne faut en effet jamais prendre les effets des phénomènes pour leurs causes, et inversement. Voilà une vérité dont les gouvernements occidentaux, G8 et compagnie, ont voulu faire l’économie, et qui va compromettre leur sortie de crise. Or, toute surproduction immobilière dissimule ou précède une surproduction plus générale, dans la mesure où l’une et l’autre se développent dans un même cadre financier, et ce phénomène n’a pas échappé à la plupart des entreprises.On pourrait illustrer cette réalité en la comparant à une voiture dont le moteur ne devrait pas être poussé au-delà de 5500 tours, mais dont le conducteur, néanmoins, le pousse à 6000 tours pour augmenter sa jouissance personnelle. Dans ce cas, inutile d’être grand clerc pour comprendre qu’un tel moteur aura une longévité fort réduite. Cette métaphore représente pleinement la croissance étasunienne des dix dernières années, où l’écart entre les 5500 et les 6000 tours représenterait, dans l’économie de cette époque, ce qu’a été pour elle le surendettement provoqué par la surconsommation à crédit.

Malgré cela, les pouvoirs publics cherchent encore à inciter les entreprises à investir, croyant naïvement que l’investissement pourrait être l’ébauche d’une nouvelle croissance. Ils pensent que la reprise des investissement porterait sur des achats destinés à augmenter la production, ou à créer de nouveaux produits qui allècheraient les consommateurs.-Or, les chefs d’entreprises vivent à l’écart des grands concepts agités par les politiciens et les économistes théoriciens. Ils ont le nez sur le pare-brise du milieu dans lequel ils baignent, composé de clients, de fournisseurs et de concurrents. Sans avoir peut-être objectivé le concept de surproduction à l’échelle nationale ou mondiale, ils ont en tout cas compris que ce n’était pas le moment d’accroitre le volume de leur production, car, au contact de leur clientèle (certains diraient : « de leur marché »), il leur est possible de constater qu’entreprises et consommateurs doivent être en phase, bien loin des considérations des gouvernements idéologiques.-Si les consommateurs épargnent afin de pouvoir survivre à la crise, que font donc les entreprises dans ce même but ? Hé bien elles investissent, c’est-à-dire le contraire de leurs clients, mais certainement pas en vue de produire davantage.-Ce que les entreprises cherchent en effet à faire, ce sont deux choses. La première, déjà très avancée, a consisté à réduire leurs effectifs au strict nécessaire pour les besoins de leur marché, en brusque minimalisation du fait du chômage et de l’augmentation de l’épargne, dont l’effet immédiat est de diminuer la demande. L’économie se trouve donc à mille lieues de pouvoir repartir sous une incitation artificielle à revenir à l’endettement passé, ce que les supputations Obama/Geithner/Bernanke n’ont absolument pas pris en compte dans leurs plans. Plus fort, ils s’apprêtent à en remettre une couche… !La seconde chose à laquelle les entreprises sont en train de travailler, c’est de diminuer leurs couts, pour se mettre en position favorable de compétitivité face à ce que j’appellerais “la concurrence de sortie de crise“, car la crise actuelle, nécessairement, s’achèvera par la mise hors course d’une quantité d’entreprises, petites ou grandes, par liquidation (ou faillite) pure et simple, ou bien rachat (ou fusion). Trop d’entreprises se partagent un marché de plus en plus en phase de réduction, au moins pour l’instant.Or, la seule part des prix de revient sur laquelle les entreprises peuvent agir assez librement et avec efficacité est celle des couts de personnel, dans la mesure ou les couts sociaux qu’ils comprennent sont en hausse constante, notamment en raison du fait que les États, face à leurs propres déficits, tentent de s’en décharger de plus en plus sur leurs citoyens par l’augmentation des cotisations (assurance maladie et chômage …).

. À
Le resserrement des couts de personnel commence évidemment par celui des effectifs, et celui-là ne peut être réalisé que par des progrès dans la productivité de l’entreprise, une fois réalisée l’élimination du personnel surnuméraire;A son tour, la productivité du travail, à égalité de production, ne peut être obtenue que par des investissements ciblés : allègement des procédures de travail et augmentation des automatismes de production et de livraison. Dans l’un et l’autre cas, les investissements correspondants font appel à des spécialistes de l’organisation du travail, conjointement avec des renouvellements de matériel permettant la fusion de deux ou plusieurs étapes des chaines de production et/ou l’accroissement de la fluidité de cette chaine (diminution du temps de permutation de produits sur un même ensemble de machines, particulièrement nette, par exemple, dans l’imprimerie). Or ces différentes dépenses d’investissement sont totalement passibles d’un financement bancaire, ce qui ne peut être le cas d’une embauche de personnel supplémentaire. Le choix de la meilleure solution est évident-Cette tendance est actuellement centrale, bien que tout à fait invisible aux yeux de l’opinion publique. C’est elle qui permettra aux entreprises de rester dans le marché, et de survivre à toutes les nouvelles contraintes qui s’exercent sur elles. Les licenciements secs se poursuivront donc encore longtemps, et pas seulement au niveau des emplois précaires. Beaucoup de postes d’encadrement seront également concernés, car remplacés par des procédures informatisables.On doit donc s’attendre à une sortie de crise construite sur l’accentuation du chômage, et une économie en stagflation combinant une inflation déterminée par le gonflement des liquidités créées par les plans inefficaces des États, avec une déflation générée par les effets des gains de productivité qui alimenteront des concurrences féroces dans les secteurs industriels et des services, en se traduisant par des baisses de prix en cascade.Le monde occidental est donc entré dans une ère permanente de chômage, au moins pour de nombreuses années. J’en suis le premier désolé. Il est temps que les gouvernements en prennent conscience. Cela prendra cependant du temps. D’ici là de grands bouleversements risquent bien d’intervenir."(André Serra)

[L'ère du chômage est commencée - AgoraVox]

-Aux Etats-Unis, le chômage au plus haut depuis quinze ans
- - Recherche Google
-USA: le taux de chômage monte plus que prévu

-USA: le taux de chômage réel atteint 16% selon un responsable de la Fed :
"Le taux de chômage réel aux Etats-Unis atteint 16% si l'on prend en compte les "travailleurs découragés" et ceux qui ne travaillent pas autant qu'ils le souhaiteraient, a déclaré mercredi Dennis Lockhart, un des responsables de la banque centrale (Fed) américaine."Si l'on prend en compte les gens qui voudraient un emploi mais ont cessé d'en chercher un (les travailleurs dits "découragés") et ceux qui travaillent un nombre d'heures inférieur à ce qu'ils souhaiteraient, le taux de chômage passerait des 9,4% officiels à 16%", a déclaré M. Lockhart lors d'un discours à Chattanooga, dans le Tennessee (Sud des Etats-Unis).Ces deux catégories de personnes sont recensées chaque mois par le département du Travail, chargé de publier les chiffres officiels du chômage.Mais les "travailleurs découragés" sont exclus de la population active et les personnes contraintes de travailler à temps partiel du fait de la conjoncture économique sont comptabilisées comme des personnes employées, ce qui fait que ni les uns ni les autres n'apparaissent dans le taux de chômage officiel.Selon les derniers chiffres du ministère, celui-ci était de 9,4% fin juillet. Les Etats-Unis comptaient alors près de 15,5 millions de chômeurs "officiels", auxquels s'ajoutent près de 9 millions de personnes à temps partiel malgré elles, et près de 800.000 chômeurs "découragés".M. Lockhart, qui dirige l'antenne de la Réserve fédérale à Atlanta, en Géorgie (Sud des Etats-Unis), est le premier responsable de la Fed à reconnaître ainsi l'ampleur réelle du chômage. Il vote cette année au Comité de politique monétaire de la Fed, l'organe chargé de prendre les principales décisions de la banque centrale.Jugeant que le rythme de la reprise du marché de l'emploi risquait d'être "péniblement longue", M. Lockhart a estimé en substance qu'il serait difficile pour les autorités d'agir contre le chômage en augmentant davantage la dépense publique."Les effets complets (du plan de relance budgétaire promulgué en février) ne sont pas encore clairs" a-t-il dit, selon le texte de son allocution remis à la presse à Washington, et faisant ouvertement mention des "craintes" qui ne manqueront pas de s'exprimer si l'on "ajoute à la dette nationale", qui atteint des sommets."
-Les hommes, premières victimes du chômage aux Etats-Unis

- A quels indicateurs se fier dans la crise ?:
"...au-delà des indicateurs financiers, les états triturent de plus en plus les chiffres officiels du chômage dont, en général, tous pays confondus, notre équipe estime qu'ils ne reflètent plus que 50% à 70% de la réalité en matière de pertes d'emploi. Plus la situation va s'aggraver, plus cet écart avec la réalité va s'accroitre car les politiques et les bureaucrates préfèrent toujours mentir que reconnaître qu'ils échouent. Ils se convainquent de la légitimité d'une telle attitude en se disant qu'il faut « gagner du temps ». Pourtant, en matière de chômage, ils sont les victimes de leur propre communication. En effet, on a vu se multiplier les affirmations définitives d'économistes patentés (qui en général ont découvert la crise et sa gravité quand les grands médias en ont fait leur titre) assurant que le taux de chômage est un indicateur décalé dans le temps, un « indicateur attardé » en somme. C'est une affirmation très intéressante, et probablement vraie dans les crises « classiques », non systémiques, mais, en l'occurrence, dans le cas de la crise actuelle, c'est faux. L'ampleur et la rapidité de la montée du chômage ont construit une vague immense, destructrice de consommation, d'investissement, d'emplois qui ne va commencer à se faire sentir aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone Euro, au Japon et en Chine qu'à partir de l'été 2009. Cette fois-ci, le chômage ne sera donc pas un indicateur attardé, mais bien un indicateur avancé car il génère sa propre phase de la crise..."
-L'Etat US, consommateur de dernier recours
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-USA : réalité des chiffres
-Chomage : chiffres fiables ?

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