CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
mercredi 9 mars 2011
Je sonde, tu sondes...
Sondagite aigüe
Un mal qui répand la stupeur...
___"Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés..."
Une épidémie (bien française) qui va durer...un an!
Déjà la saturation s'installe dans le PPF (paysage politique français). Que sera-ce dans 12 mois?
-Un coup médiatique qui arrange tout le monde?
Que Marine LP gagne dans l'opinion, il n'est pas besoin d'être un fin analyste politique ou un professionnel des medias pour s'en rendre compte...
Tout concourt, pour l'instant, à lui donner une certaine crédibilité par défaut, étant donné le vide politique qui s'est installé autour d'elle, les peurs ambiantes, les problèmes économiques réels de "la France d'à côté", les fantasmes entretenus, l'Europe défaillante. Le système sarkoziste aura bien alimenté sa montée, tout en prétendant la phagocyter.
Son récent lifting récupérateur, son ripolinage de façade, son large ratissage, son habile séduction, lui confèrent une aura provisoire qui pour l'instant contribue à son ascension dans de nouvelles couches de la population, fragilisées à tort ou à raison.
Ce phénomène sociologique et politique, une certaine presse s'en empare pour en faire ses choux gras, dans des conditions douteuses. La presse, malade, a besoin de se booster. L'l'institut Harris, d'autres demain, utilise des méthodes singulières pour stimuler les sondés et fait silence sur ses méthodes pour prétendre tester l'"opinion" à un moment donné.
_Une opinion "qui n'existe pas" (Bourdieu), au sens où elle n'a nulle stabilité, nulle indépendance, nul caractère sacré . Elle est toujours mouvante, en train de se constituer, pouvant demain se modifier profondément à la faveur d'un événement majeur ou d'une renversement de situations. "La soit-disant ''opinion publique" n'est qu'un instrument politique, un étandard-caméleon que brandissent les groupes d'intérêts (partis politiques, médias, corporations) en donnant l'impression qu'ils s'y soumettent alors qu'ils participent de façon non négligeable à sa construction dans l'élaboration des questionnaires, le traitement des réponses, et l'exploitation médiatique des "résultats". (Bourdieu)
__Bien sûr, il y a des tendances , provisoires, repérables (mesurables?), mais un traitement statistiques sera toujours sujet à caution. C'est plutôt rassurant...
Mais les sondages d'opinion ont un effet pervers: ils donnent à croire à beaucoup que l'anticipation vaut la conclusion, que les intentions seraient les élections, comme si les sondés étaient déjà dans le contexte électoral projeté, comme si le "montage" des sondeurs était innocent et sans défaut...Surtout, ne pas parler de politique...
Il y a une vérité que les instituts de sondages préfèrent ne pas crier sur les toits.
On n'évoquera pas la guerre qu'ils se livrent entre eux.
_De plus, le "thermomètre" devient vite thermostat, finissant par réguler l'opinion elle-même, l'enfermant dans des résultats provisoires et discutables: effet feed-back pervers d'une pratique dont une démocratie peut et doit se passer. Les méthodes de marketing ne valent que dans un domaine.
Du moins faudrait-il, dans un premier temps réguler (enfin) les sondeurs.
A quand des règles claires ?
___La question ne cesse de se poser: Pourquoi des sondages?
_Si au moins le sondage "explosif" des derniers jours pouvait servir d'électrochoc pour amener les leaders politiques a un changement total de pratique. Et pas seulement de discours.
Le système présidentiel français, tel qu'il fonctionne, "rend fou", disait une observatrice de la presse. Il concentre trop de pouvoirs, donc trop de dérives possibles, indépendamment des hommes, détourne des débats de fond, paralyse l'action, fait le jeu des petits marquis de tous bords.
Réinventer un système parlementaire équilibré et stable par une nouvelle Constitution, introduire la légitimité du vote blanc...contribuerait à changer certaines règles d'un jeu devenu souvent souvent pervers, éloignant le citoyen de ce qui le concerne pourtant.
-Sondages en ligne : danger
-La sondomanie française, reflet des institutions
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire