lundi 18 juillet 2011

Insaisissable Chine

Chine: toujours aussi difficile à décrypter...

Avis de gros temps?
___Le coeur politique du réacteur chinois, le centre de décision, la logique qui l'anime, nous échappe dans une large mesure.
Pour ce que nous en saisissons, la Chine nous apparaît comme ambivalente
Est-elle un ami qui nous veut du bien et finalement nous sortira de la crise par son seul développement, ainsi que le pensent certains, comme Raffarin et Rocard, comme Paul Jorion aussi, ou son mercantilisme agressif finira-t-il par nous affaiblir économiquement un peu plus?
_La Chine est un usine géante , mais aux fondements politiquement et économiquement fragiles, pouvant être confrontée assez vite à une crise de surproduction massive, pas seulement par défaillance possible du marché américain.
Les débats autour des réformes en Chine sont vifs. Les mouvements sociaux prennent de l'ampleur. Les cahiers de doléances commencent à fleurir au grand jour. La corruption se développe, malgré une volonté du régime de la contrer. Les classes moyennes se réveillent, ne se contentant plus de consommer, et des contradictions surgissent au coeur même du régime, pour autant qu'on puisse en percer les secrets.
"Le mécontentement s’accroît ; les luttes pour l’amélioration des salaires s’intensifient. Et les injustices commencent à indigner une partie des couches moyennes jusque-là obnubilées par leur propre enrichissement. En témoigne l’article de Liu Junsheng, chercheur reconnu d’un institut dépendant du ministère des ressources humaines et de la sécurité, publié dans le très officiel China Daily sous le titre « Augmenter les salaires est vital pour le pays ». Pointant l’augmentation des inégalités, il conclut en retournant le slogan du pouvoir : « Ce résultat n’est guère compatible avec l’objectif de construire une société harmonieuse . » Devant les cadres de l’école du Parti communiste à Pékin, le président Hu, qui, une fois de plus, devisait sur « le chemin vers l’harmonie et la stabilité », a mis en garde : « Nous sommes à un moment où de nombreux conflits sont susceptibles de se produire. » (M.Bulard)
Pékin cherche à concilier puissance et stabilité, ordre et désordre engendrés par une modernisation TGV.
La Chine cherche un nouveau paradigme, mais les contradictions sont manifestes:
"«La Chine n’a pas d’autre option [consommer plus]; spécialement dans cette conjoncture post-crise, sans demande croissante venant des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon. Et le gouvernement va dans cette direction: il a mis en place un plan pour développer de nouveaux emplois, élever les salaires et réduire le taux d’épargne en construisant un embryon de réseau de sécurité sociale. C’est le ciment d’une société de consommation. Cela est absolument nécessaire. Mais, à la fois, c’est un risque énorme. La Chine est le principal épargnant du monde. Elever le niveau de consommation [des ménages qui ont une épargne de précaution pour faire face aux coûts de l’éducation, de la maladie, de la «vieillesse», etc.] réduira le taux d’épargne et, avec lui, le niveau d’accumulation des réserves en devises, de la demande en bons du Trésor américain, de dollars étatsuniens. Là se trouve le problème… Il peut y avoir une collision si le principal épargnant commence à consommer, mais le principal consommateur ne commence pas à épargner. Comment les Etats-Unis vont-ils se financer?»...Un vrai problème.
La Chine n'est pas à l'abri de crises multiples, et la crise de la dette aux USA terrorise Pékin, qui détient le quart de la dette américaine
Comment réagira-t-elle aux immenses défis constitués par ses contradictions internes et les périls externes, les uns et les autres liés dialectiquement?

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