lundi 5 décembre 2011

Angela sans angélisme

Germanophobie ou germanolâtrie?
______ Ni l'une ni l'autre!
_________________Ne pas se tromper de cible...


___La stricte-attitude de la Chancelière , à laquelle s'est rangé notre Président, ses projets d'encadrement budgétaire drastique des partenaires de l'eurozône, n' ont pas manqué de provoquer des critiques, jusque dans les rangs centri
stes, et des réactions que d'aucuns ont jugées germanophobes.
Un vent mauvais soufflerait-il de ce côté du Rhin? Reviendrions-nous au temp
s de la ligne Siegfried, se demandent certains ironiquement? Derrière des relations pacifiées, normalisées, de vieux ressentiments pourraient-ils encore surgir?
(Si Napoléon a involontairement favorisé la naissance de la nation allemande_Iena et l'entrée dans Berlin furent un tournant_, il a aussi déclenché une animosité, qui, hélas!, fut bien partagée...)

Qui a dit: "La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide"?... Nicolas Sarkozy le 17 avril 2007 à Metz. A l’époque, on n’avait pas entendu M. Fillon s’énerver contre les "germanophobes"..

No panic! Relativisons! Angela n'est pas Bismarck. Elle a moins de pouvoir que l'on ne croit. Son alliance avec les libéraux l'entrave.
Il est des paroles, des expressions (malheureuses) qui ont sans doute dépassé la pensée d'une minorité de responsables (de gauche, notamment), raisonnablement outrés par la démesure des propositions de Merkozy, qui s'avèrent pour le moins peu démocratiques et certainement catastrophiques pour l'avenir économique de l'Europe si elles sont appliquées en l'état.

Vouloir faire du super-Maasstricht n'annonce rien de bon. Des groupes d'experts et des technocrates ne peuvent se substituer aux urnes et au débat parlementaire, sous prétexte que les problèmes sont complexes et demandent une solution rapide, car la maison brûlerait...L'eurocratie prendrait un peu plus le pas sur sur l'eurodémocratie. Celle-ci devrait être remise à plus tard...Pourtant,"Ce ne sont pas des affaires pour les experts mais pour les peuples, car ce sont eux qui vont devoir payer", disait Bayrou
___Donc les critiques de type chauvin, national, voire nationaliste, si elles existent, n'ont pas leur place et faussent le débat. Un leadership allem
and existe bien, mais il faut en prendre la mesure, relativiser et exercer les critiques à bon escient, sur le terrain qui convient.
La crise, engendrée par les désordres financiers, travers toute l'Europe et rattrape l'Allemagne
Il n'y a
" pas de problème allemand, Il y a un conflit de répartition des richesses entre classes sociales, qui traverse l'Union européenne et chacun de ses Etats."
Car l'Allemagne, si elle est le paradis enchanté de la lutte contre l'inflation et de la «vertu» budgétaire..., est aussi le pays de l'OCDE dans lequel la pauvreté a le plus augmenté sur la période récente. Les réformes conduites par le gouvernement «social-démocrate» de Gerhard Schröder sous le nom de «paquet Hartz», du nom de son ministre du travail, y sont pour beaucoup. Elles ont multiplié les statuts d'emploi précaires et engagé le pays dans une politique de déflation volontaire dont les pauvres et les ouvriers payent aujourd'hui le prix...". Situation qui a fait le bonheur d'une industrie conquérante sur les marchés asiatiques et européens.

___. Ce qu'on appelle réussite allemande, surtout depuis une dizaine d'années, demande à être analysé de près, dans le contexte d'une Europe mal bâtie (on a mis la charrue avant les boeufs) et d'une monnaie mal conçue, mal ajustée à l'extrême diversité des situations.
Elle est arrivée à un point où elle est devenue un
problème pour elle-même.
Le
"miracle allemand" , expression déjà utilisée dans les annnées Ehrard, ne se révèle-t-il pas être en partie un succès fragile et coûteux, derrière un dynamisme industriel incontestable, des savoir-faire anciens et des exportations qui font pâlir les Français, mais qui vont drastiquement chuter si la rigueur s'installe chez les voisins.. L'Allemagne a tout intérêt à ce que l'euro soit maintenu à son niveau actuel.
La création de l'euro a "bénéficié à l’Allemagne en sécurisant ses
exportations vers ses partenaires européens, le jeu collectif qu’exigeait ce système n’a pas été appliqué. "
"l
es Allemands ont tout intérêt à rester dans un euro maintenu à son niveau actuel. Et, puisqu’ils y gagnent, ils feront en dernier ressort tout ce qu’il y a à faire pour maintenir des nations « faibles » au sein de la zone euro…" . Là est un certain aveuglement d'une partie des élites allemandes. L'ordolibéralisme impose sa rigidité.
L'Allemagne est le premier bénéficiaire de l'Union Européenne (comme le reconnaît Romano Prodi), mais de ce fait a mis en péril le système.

Elle se trouve à la croisée des chemins. La pauvreté en hausse ébranle la société et Angela Merkel est de plus en plus critiquée en Allemagne, ou l'on commence à réfléchir à des salaires minimum.
L'euroscepticisme gagne du terrain dans l'opinion de son pays..

_________Le problème n'est pas l'Allemagne, mais la fonction qu'elle joue dans l' eurozône, la construction européenne, telle qu'elle s'est faite, l'euro tel qu'il est devenu (que critiquait Delors lui-même), l'absence d'équilibre et de solidarité entre les pays et surtout la question des banques, , de l'eurolibéralisme, de l'euroatlantisme...
Peut-on encore sauver l'euro? Le problème semble inextricable et la question de la BCE insoluble, pour l'instant:
"
Réclamer que la BCE émette des obligations (les Bonds) pour tout le monde ne fait que repousser le problême. Car en fait, il faudra in fine décider qui pourra faire appel à ces fameux Bonds ? Qui décidera, et sur quelles bases ? La mutualisation reste un mot flou, sans procédures ni limites. C’est une fuite en avant.Tant que ces questions ne seront pas résolues le marasme va perdurer. Que cela plaise ou non à certains. A tout cela s’ajoute le fait que Bruxelles reste trop loin des citoyens et est perçue comme une usine à gaz, terreau facile des lobbies et des combines. "(Jason)
____Finalement ne s'agit-il pas surtout de crise des banques et des assurances?
"
Par un jeu de balancier, familier depuis le début de cette crise, la tourmente dans laquelle est pris l'ensemble de la zone euro est en train de retourner d'où elle est venue : vers le système financier, totalement déstabilisé après avoir perdu la pierre angulaire sur laquelle il s'appuyait : les dettes souveraines.Les risques ne cessent de grossir au fur et à mesure que les interrogations sur la zone euro s'accentuent. La solidité des banques est en question. Mais à plus court terme, c'est l'accès à la liquidité qui est en train de redevenir une préoccupation permanente. Sans oser le dire publiquement de peur de provoquer une panique bancaire, certains évoquent une situation assez comparable à celle de l'automne 2008, au moment de la chute de Lehman Brothers. La peur est peut-être excessive. Les signaux d'alerte, cependant, se multiplient. "
Une refonte de la finance et du marché de la dette publique est de plus en plus urgente.

______________
-L'ordolibéralisme allemand
-Un fossé qui se creuse
-Miterrand et l'Allemagne (1981-95)
-La monnaie unique condamnée à disparaître ?
-Pourquoi l'Euro ne peut pas fonctionner_
-Comment faire bouger Merkel?
-La leçon d'Helmut Schmidt
-Ce qu'il faut savoir avant de « copier l'Allemagne »

-Réactions de J.Delors
-L'Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?

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