Le débat n'en finit pas
Le projet de loi est toujours âprement discuté, car jugé inutile ou d'application impossible ou scabreuse.
Il existe déjà un délit de fausse nouvelle.
Non pas qu'il n'y ait pas problème, mais la question des fausses rumeurs ne date pas d'aujourd'hui et ne peut être contrée et combattue que par une meilleure formation et une plus exigeante information.
Parfois c'est de l'ordre du dérisoire, parfois c'est plus sérieux.
La diffusion des réseaux sociaux et leur multiplication facilitent bien sûr les pires rumeurs, les plus absurdes contre-vérités. Mais aux pouvoirs médiatiques et politiques de se donner les moyens de les soumettre à la critique et à brider leurs tropismes mercantiles.
Facebook commencerait à faire le ménage dans ses rangs. C'est déjà ça. Mais à bon escient?
Mais on peut manipuler l'opinion de bien des manières, qu'il est important d'analyser.
Par un curieux renversement, le fake tend à devenir l'information de l'autre et on ne s'en prive pas, même dans les chancelleries. A Moscou comme à Washington. On se souvient des intoxications réciproques pendant la guerre froide, des mensonges officiels de la Maison Blanche sur le Chili de Allende ou sur l'Irak, pour justifier son engagement, déstabilisateur de tout le Moyen-Orient.
La propagande n'est jamais loin.
Le problème du mensonge, de la désinformation, de la propagande, comme on le disait déjà en 14, en politique notamment, de l'enfumage des esprits, de la manipulation de hommes n'est pas un problème de notre temps, même si les moyens de transmissions et de pression sont aujourd'hui décuplés
Une loi sur les “fake news”, d'où qu'elles viennent est un projet irréalisable ou dangereux.
Les dénoncer, par contre, quand elles sont reconnues ccomme telles, est toujours possible, après de bonnes investigations et non sur la base de rumeurs.
“Le grand danger, c’est de donner la responsabilité à l’Etat de dire le vrai du faux”, surtout à l'heure de la massification et de l'extension rapide des fausses nouvelles. car l'Etat ne peut être un arbitre neutre.
Derrière l’illusion d’un diagnostic, l’expression fonctionne comme un écran, un alibi pour une censure étatique qui masque les causes du discrédit de la parole publique et son histoire.
La culture, l'esprit critique, l'instruction l'exigence d'une presse de qualité et libre sont les meilleurs défenses.
De nombreux effets pervers découleraient d'une législation imposée en ce domaine.
Il faut se méfier de ceux qui se déclarent censeurs suprêmes et infaillibles et de la notion de post-vérité, et surtout de ceux qui veulent faire taire toutes critiques, sous prétexte de "fausses nouvelles"
Ne pas faire confiance à ceux qui disent “Faites-nous confiance, on va vous dire ce qui est vrai !”
Internet n'a pas inventé les mensonges et force est de constater que les plus dangereux ne sont pas ceux qui circulent anonymement sur les réseaux sociaux mais ceux qui sont proférés de façon très officielle par les gouvernements avec le concours des médias institutionnels....
On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. » (Abraham Lincoln)
Dans les faits, l’information est (souvent) une guerre, et si l’on considère l’exploit d’avoir fait élire un banquier semi-royaliste à la présidence française dans un monde post-2008, on peut en tout état de cause constater que la poignée de milliardaires qui contrôlent la quasi-totalité des médias continue à la gagner.
Une loi impossible donc.
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