jeudi 24 octobre 2019

Lagarde ne meurt pas

Et se rend à Frankfort
                                Au chevet d'un euro dont la santé est en péril.
  En business girl, pas économiste, elle va quand même s'atteler à la BCE, actuellement en crise.
   Va-t-elle tuer l'euro, se demandent certains, telle un médecin de Molière?
 Ou va-t-elle, en tant que femme, maternellement, introduire un remède nouveau, qui pourrait remettre sur pied le malade, affecté par un certain relâchement - pardon, un quantitative easing- fort périlleux, qui donne des sueurs froides à certains économistes et financiers.
   Certains en doutent. Le sexe ne fait rien à l'affaire, en matière de gouvernance économique. Il y a des précédents. Le business et le genre n'ont guère de rapport et le new style ne suffira pas.

       Elle va être rapidement sous allégeance. La reine Christine régnera sans doute sans gouverner, ou si peu....(*)
"  .. à la tête de la banque centrale européenne, elle devra composer avec le conseil des gouverneurs. Ils seront alors 25 autour de la table, 6 membres du directoire de la BCE, et les 19 gouverneurs des pays de la zone euro.  
Elle devra aussi composer avec le mandat de la BCE, pour qui le changement climatique n'est qu'une des priorités affichées par l'Union Européenne. Une priorité parmi d'autres. Favoriser les énergies non polluantes, au détriment des emplois dans le secteur automobile par exemple, c'est un choix politique. Or la BCE se veut apolitique. Sur cette question, je vous conseille l'extrait de l'audition par les députés français de Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE au printemps 2019, ou le discours (en anglais) vers lequel la BCE renvoi pour toutes questions sur son implication climatique...."
         Pourra-t-elle seulement éviter le chaos financier redouté?  Malgré quelques velléités de réforme déjà annoncées et quelques regrets formels et tardifs, elle a jusqu'ici suivi la ligne néolibérale sans trop sourciller, au coeur du FMI, qui, sous prétexte d'aide financière, a mis plus d'un pays à genoux ou  sous tutelle, comme en Argentine récemment.    
     Evitera-t-elle les dérapages et les sorties de route? Beaucoup pensent que son influence ne sera pas miraculeuse.
_____ (*)  ...Au moment où la politique monétaire non conventionnelle menée par la BCE semble à bout de souffle et de moyens pour soutenir une croissance anémiée et une zone euro en pleine fragmentation, il va falloir montrer beaucoup d’autorité d’intellectuelle et d’habileté pour prendre la suite de Mario Draghi. La conduite de l’institution monétaire va demander beaucoup d’imagination et de connaissances pour inventer un chemin permettant de se frayer dans les eaux tumultueuses qui s’annoncent.       Or Christine Lagarde n’est pas économiste et n’a aucune expérience de banque centrale. Elle n’a pas cette connaissance des marchés et des mécanismes monétaires et bancaires, aujourd’hui indispensable pour tous les banquiers centraux. Elle ne s’est jamais distinguée par ses prises de position économiques, jamais révélée comme une penseuse de l’économie. Elle est avocate de formation, a travaillé dans le cabinet américain Baker McKenzie comme avocate d’affaires et lobbyiste à ses heures, avant de devenir ministre puis directrice générale du FMI....
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