mercredi 1 juillet 2020

On arrête tout

A Fessenheim
                     Le démantelement, c'est parti...
   C'est donc décidé, après de si longues tergiversations d'Etat, les indécisions d'EDF et les pressions des Etats riverains.
  Des années de travail attendent Fessenheim, avec une grande zône d'incertitudes. Un problème qui suscitera encore longtemps de vifs débats.
   Construire, ça va (quoique Flamanville démontre le contraire), déconstruire, c'est une autre paire de manches. L'impréparation technique et financière laissent songeur
     La vieille centrale de  Brennelis en donne une idée. C'est une masse de béton gris improbable au milieu des Monts d'Arrée
    Une présence qui dure, inerte en apparence, mais où l'on continue à s'activer, loin des rares regards curieux. On finirait par oublier son existence et sa banalité triste ne suscite que peu d'interrogations pour le passant ordinaire
Une question de fond
    C'est Brennilis,  la centrale nucléaire de première génération mise en arrêt depuis 1985 et toujours en cours de démantèlement. Cela peut durer encore bien longtemps.
   Après seulement 18 ans d'activité et bien des surprises et des dysfonctionnements, un démantèlement fut décidé, qui devait servir de vitrine, mais qui fut plein de surprises, d'incertitudes et de rebondissements. Une opération qui paraît interminable, même si on l'annonce régulièrement en bonne voie. En 2040 tout de même....
     Le site de Creys-Malville, supposé super-générateur miracle à l'époque de Giscard, fut vite arrêté tant pour des raisons techniques que politiques. On ne sait quand se terminera l'énorme chantier de démantèlement.
     A Chooz, les choses se passent plus classiquement, mais c'est souvent l'improvisation, comme si rien  n'avait été vraiment anticipé. Peut-être en 2030, une partie essentielle des travaux complexes sera arrivé à terme.. Mais il reste bien des incertitudes.
     Il restera toutes les autres centrales dans les prochaines années, qui n'ont pas une vie éternelle, même si on en prolonge le fonctionnement, pas toujours dans les meilleures conditions.
    Un travail pharaonique qui durera des décennies, pas vraiment anticipé et non provisionné, contrairement à ce qu l'on avait voulu nous faire croire à une certaine époque. Des opérations longues et complexes, parfois pleines d'incertitudes.
       Une tâche immense qui atteindra des dizaines de milliards, sans possibilité de chiffrer avec certitude le coût de chantiers qui ne sont jamais de routine.
 ...." Personne ne sait aujourd'hui évaluer le coût du démantèlement-retraitement. " Cette saillie ne vient pas d'un militant écologiste, mais d'Emmanuel Macron. Le démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets constituent en effet la grande inconnue de l'industrie nucléaire......Lorsque les premières centrales sont sorties de terre dans les années 1950, l'idée de les démonter un jour n'avait pas été anticipée par les ingénieurs d'EDF et du CEA. " On était alors en pleine euphorie, il fallait construire des réacteurs très vite et on se disait qu'avec les progrès de la technologie, on trouverait une solution plus tard ", indique un expert du secteur. Mais comme le dit Barbara Romagnan, " rien ne s'est passé comme il aurait fallu ". Les neuf premiers réacteurs d'EDF - six unités UNGG (uranium naturel graphite gaz) et trois tranches issues de trois technologies différentes - sont maintenant à l'arrêt depuis parfois plusieurs décennies. La centrale expérimentale de Brennilis (technologie à eau lourde), en Bretagne, a fonctionné seulement dix-huit ans avant d'être arrêtée en 1985. Le démantèlement de ce petit réacteur de 70 mégawatts a débuté il y a six ans et devrait être achevé en 2032, soit quarante-sept ans après sa mise à l'arrêt. En 2006, la Cour des comptes avait évalué l'opération de Brennilis à 482 millions d'euros, vingt fois plus que l'estimation initiale.....
     On ne peut faire l'économie de cette question dans le débat sur le nucléaire.
  Sans évoquer le problème du stockage des déchets, et des pièces irradiées des centrales démantelées, toujours en suspens.
    Le rapport de l'assemblée nationale donne à réfléchir. Des failles à plusieurs niveaux.
           Le chantier de Flamanville ne porte pas à l'optimisme quant à l'avenir du nucléaire.
  On ne prend pas la voie d'une réflexion de fond, alors que l'Italie et d'autres pays ont déjà tranché.
                  Cela risque de durer.
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