La zizanie
Elle est un peu partout, même au coeur des familles. Elle s'incruste et parfois s'amplifie. Un peu comme la question du Brexit au RU qui divise des proches, ou en lointaine analogie avec l'affaire Dreyfus dont l'évocation mettait en péril l'équilibre des relations familiales Ce n'est pas le virus en lui-même qui est en jeu, mais les incidences de certains de ses effets sur les esprits qui sont frappés de stupeur au coeur d'une vie chamboulée, dont les repères sont parfois perdus. Pas seulement les organismes, les esprits sont aussi parfois contaminés. Atteints pas un mal sournois, qui ronge les relations jusqu'à la séparation. Comme au coeur d'un guerre, où l'information circule mal, où l'intoxication et les fantasmes se donnent libre cours.
Le complotisme, sous différentes formes, fait des ravages, quand à l'origine de l'infection virale, comme dans la stratégie adoptée pour briser son élan. On nous ment est l'arrière pensée de ceux qui n'accepte pas l'incertitude, qui exploitent les défaillances de gestion, les erreurs et les tâtonnements de la recherche et des stratégies thérapeutiques, les hypothèses sur l'efficacité des vaccins. Les zônes de flou et de questions en suspens sont pour certains le signe d'intentions cachées qui menaceraient nos vies de manière intentionnelle, au nom du profit ou de la domination. Les présupposés du complotisme sont là. C'est l'incompréhension, l'hostilité ou la séparation. Par ex. Anne fait son deuil. "J'ai l'impression d'avoir perdu des amies." Cette enseignante à la retraite de 65 ans a été "pas mal secouée" par "une coupure radicale" avec deux amies "de très longue date", adeptes des médecines douces. A partir du premier confinement, la première a fait sienne les thèses complotistes ciblant Bill Gates et "Big Pharma". La seconde a rejoint les partisans de Didier Raoult. Anne n'a plus supporté d'être inondée par l'une d'elles de documents et de textes aux accents complotistes. "Un jour, je lui ai dit : 'Il faut que tu arrêtes.'" C'était il y a six mois. Depuis, elle n'a plus de nouvelles...."
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