vendredi 29 avril 2022

Il n'est pas mort, dit-il...

  Mort ou moribond?..  Avis de décès...             

                 En tout cas plus que dans un état de coma, même dépassé. Le PS est déjà mort!  Il y a longtemps que le parti a commencé son agonie, ses dérives électoralistes successives, par "réalisme"... ou mimétisme. Au nom de l'"adaptation" et du "progrès"...Amen!...Le constat est cruel mais sans appel. Un ancien ministre socialiste l'avoue, après d'autres.  Les incantations sont sans effets. Tout reste à (re)construire.    Pas étonnant:                                                                                                               "En matière de privatisations, la gauche plurielle a réalisé en trois ans un programme plus important que n'importe quel autre gouvernement français" (Revue Socialiste 07/2000)___-« C’est la gauche du Vieux Monde qui ressemble de plus en plus à la gauche américaine », ( Lipset)____ -« Le projet historique de la social-démocratie est définitivement achevé », ( Pierre Rosanvallon ) ___- Jean-Pierre Le Goff remarque les efforts pathétiques de la gauche pour « maintenir ensemble les morceaux d’une identité éclatée », oscillant sans cesse entre ses conceptions traditionnelles et « une fuite en avant moderniste » censée lui attirer les bonnes grâces des couches sociales montantes.                                                                                                                                La vague néolibérale est passée par là, ainsi que la mondialisation financiarisée et sans frein....Cela ne pouvait aller sans crises. Comment la rebâtir?  Sur de nouvelles bases, avec de nouveaux hommes?...    


                                                                                                                                                                                                            __  Points de vue:     
"Dans un livre publié en 1998, un brillant sociologue affirmait : « il n’y a plus aucune alternative au capitalisme. Le débat ne porte plus que sur la question de savoir jusqu’où et par quels moyens on doit régir et réguler le capitalisme. » Ces paroles sont tout particulièrement remarquables parce que l’homme qui les a écrites, Anthony Giddens, était aussi célèbre pour être le gourou intellectuel du Premier Ministre britannique et chef du Parti travailliste, Tony Blair. En se convertissant à la troisième voie (The Third Way, titre du livre de Giddens), qu’il faut clairement comprendre comme la voie médiane évitant à la fois l’anticapitalisme de gauche et le conservatisme de droite, Blair a contribué à mettre fin à une période d’un siècle pendant laquelle la gauche européenne a été dominée par les socialistes. En agissant ainsi, lui et ses homologues du continent ont également facilité un processus qui a eu pour effet de rapprocher davantage les divisions entre les partis politiques européens de celles existant aux États-Unis où le socialisme n’a jamais vraiment pris pied..."                                                                                                                                    ______"...La crise de la gauche tient à un épuisement idéologique sans précédent et probablement sans remède. Faute de voir encore un avenir au parti socialiste, ses figures les plus marquantes le quittent. ...Cette globalisation suscite, qu'on le veuille ou non, un effet de vases communiquant, entraînant entre les grandes zones du monde une contagion des inégalités et parfois de la précarité. Qui ne voit que la tendance naturelle du libéralisme mondialisé est l'alignement par le haut des inégalités mondiales ? La globalisation du marché de l'immobilier en est un signe parmi d'autres. La course au moins disant fiscal ou au moins disant social entrave les régulations de l'Etat providence, dont les partis sociaux démocrates, même s'ils n'en avaient pas l'exclusivité, avaient fait leur fonds de commerce.  Encore cette globalisation n'aurait-elle pas eu tant d'effets si les grands partis de gauche avaient pu y faire obstacle. Or non seulement ils ne l'ont pas fait mais ils ont au contraire encouragé cette évolution, parti socialiste en tête. Ils l'ont fait d'abord parce que la gauche n'a jamais surmonté sa contradiction fondamentale : elle se veut à la fois le parti de la justice sociale et celui de l'universalisme, pour ne pas dire de l'internationalisme. C'est en raison de sa propension originelle à l'universalité qu'elle n'a pu s'opposer à un progrès des échanges de toutes sortes qui prenait le visage de l'ouverture au monde et du dépassement des frontières, sans mesurer que cette ouverture à un monde qui n'est pas encore, ni près, socialiste ne pouvait que compromettre son autre objectif, celui de la justice sociale..."                                                                    ____    "...La crise capitaliste actuelle ne laisse pas indemne le projet au nom duquel le social-libéralisme se voulait adaptation au défi de la modernité. Depuis une vingtaine d’années, l’ensemble de la social-démocratie s’accordait sur l’idée que le capitalisme était sorti vainqueur des affres du XX° siècle, que la mondialisation rendait inévitable l’acceptation de la doxa néolibérale, qu’il ne restait plus qu’à accompagner cette évolution en cherchant à en atténuer les effets les plus erratiques. Avant de devenir un penseur du sarkozysme gouvernemental, voilà des années que Jacques Attali théorise cette mutation des sociaux-démocrates en sociaux-libéraux. Il est vrai qu’il y contribua fortement en inspirant le « tournant de la rigueur » que la gauche gouvernante décréta en 1983, sous l’égide de François Mitterrand...cette gauche sans ressorts laisse le terrain totalement libre à Nicolas Sarkozy. Celui-ci peut sans risque user d’une rhétorique qui se serait écroulée à peine formulée s’il existait une opposition digne de ce nom. Il lui est même loisible de paraître occuper simultanément l’espace de la droite et celui de la gauche. Promettre d’intensifier la révolution néoconservatrice dont il a fait son projet, et se revendiquer du volontarisme en politique. La rue de Solferino en reste muette…" 
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