samedi 29 octobre 2022

A bientôt!

 Côte d'Opale 

                       Instants volés...

                                                                                                        ____________________

vendredi 28 octobre 2022

En France, on n'a pas de pétrole

 Mais on a du lithium ...

                      Pour paraphraser la célèbre formule de qui vous savez.....Jupiter l'a proclamé: nous n'en manquons pas. Pékin n'a qu'à bien se tenir...Voici revenue la question de l'énergie, mais sous des formes bien différentes, dans des conditions qui ont radicalement changé, dans le contexte d'un tournant historique inédit: prise de conscience d'un gigantesque défi climatique et d'un conflit inattendu à l'Est, qui nous oblige à repenser plus vite que prévu le monde de la consommation d'énergie, dans les plus brefs délais. Il y a la possibilité du stockage des énergies vertes, mais aussi la question de la production, de nos déplacements Le véhicule électrique annoncé comme généralisable dans les prochaines décennies, à marche forcée, n'est pas sans poser des problèmes majeurs, même si les constructeurs se précipitent sur ce nouveau marché, alléchés par les aides d'Etat et les profits de demain. Les véhicules électriques: toute une histoire.. Mais ce n'est pas le seul problème: il y a celui de la production des semi-conducteurs...                                                                                                           Il y une dimension de pari dans les nouvelles voies que l'on tente d'explorer, sous la pression de la nécessité, dans un contexte géopolitique mouvant. Mais de manière moins empirique qu'à d'autres époques                           Dans la panique énergétique non anticipée dans laquelle nous sommes plongés, une matière première rare prend le premier plan des préoccupations et des investigations des Etats. Une matière déjà connue, devenue stratégique, mais diversement répandue et déjà objet de compétition mondiale: le lithium                                                                                                                                              "...  Llithium figure désormais en tête de la liste des « minerais critiques ». Ce métal, qui sert à la fabrication de batteries électriques, voit ses cours exploser, au point d’être qualifié d’« or blanc ». Il a aussi gagné, dans le jargon des groupes miniers, le surnom de « pétrole du XXIe siècle », indiquant son rôle de premier plan dans la définition des rapports de force mondiaux, un rôle occupé jusqu’ici par les hydrocarbures.  Il suffit de remplacer lithium par gaz pour comprendre la nature des interrogations sur le futur de cette ressource. Le cas de la guerre en Ukraine l’a illustré, lorsque la Russie a en substance fermé ses robinets à destination de l’Europe, procédant à une « militarisation » (weaponisation) de cette ressource naturelle. Voilà qui illustre ce qui pourrait arriver demain avec des minerais dits critiques, au premier rang desquels figure le lithium.   Ce métal est crucial pour la production de batteries (au lithium-ion) pour les véhicules électriques, en remplacement des moteurs thermiques (dont l’Europe a programmé la disparition pour 2035), mais aussi de façon plus générale dans toute l’économie de la transition énergétique, parmi d’autres minerais critiques. « Le monde va passer de kilowattheures très carbonés, consommateurs d’énergies fossiles, à des kilowattheures très “métallisés”. En outre, toutes les technologies de pointe et aciers à haute valeur ajoutée utilisent une quantité croissante de métaux rares. C’est notamment le cas de l’industrie aéronautique et de défense », analyse Vincent Donnen, dans une note de l’Institut français des relations internationales consacrée aux métaux critiques..."                                                                                                                                                       Mais la production de cette précieuse matière première peine à suivre et la concurrence pour son obtention deviendra de plus en plus rude. Seulement, l'impact environnemental n'est pas nul et pose même de sérieux problèmes, connus depuis un moment.  Il en faut beaucoup. Il en faudra beaucoup plus demain avec le développement accéléré des batteries de toutes sortes qui seront nécessaires pour le fonctionnement des voitures électriques en pointe et le stockage envisagé de l'énergie "verte".   La Chine, qui a quasiment le monopole de cette matière très recherchée, ne devrait plus être la seule à en extraire, car l'Europe notamment, envisage d'entrer dans le jeu et de devenir autosuffisante.     Le problème est que l'extraction est très complexe et polluante et demande beaucoup d'énergie et d'eau. Le Portugal est sur la liste, mais le sous-sol français n'en manque pas. En attendant d'autres matières premières et notamment la maîtrise de l'hydrogène, de sérieux problèmes vont se poser.                            ___ Le développement des énergies nouvelles dans des secteurs de plus en plus larges de l' économie dite verte, les transports, etc... posent des problèmes auxquels on réfléchit peu à long terme. Pour le moment.  Les terres dites rares portent bien leur nom. Leur extraction et leur concentration posent des problèmes auxquels nous allons être vite confrontés.  Dans les conditions actuelles, ne sommes-nous pas à l'aube d'impasses à venir?  Le problème des terres dites rares, sans lesquelles les nouvelles technologies numériques et leurs multiples applications actuelles et à venir ne pourraient voir le jour et se développer, commence à émerger dans l'espace informatique et énergétique de manière de plus en plus large, même s'il reste encore largement ignoré.

      Des livres et différentes émissions nous confrontent à un   énorme défi pour l'avenir:
     Avec la COP21, un tournant prétendait être pris pour sortir au plus vite des énergies fossiles pour gagner peu à peu en énergies vertes, comme certains pays en pointe dans ce domaine en donnaient l'exemple, pour une transition énergétique douce.
     Mais s'était-on posé le problème de l'accès à ces matériaux, que l'on trouve en quantité infinitésimale dans le sol, la roche, des traitements lourds et polluants qu'il faut pratiquer pour les extraire, de la commercialisation concentrée dans quelques pays, surtout la Chine, qui détient un quasi-monopole de fait, de la pollution massive que nécessitent leurs traitements et leur éventuel recyclage.
     La demande est exponentiellement explosive que ce soit en matière civile (téléphones portables, notamment)  ou en matière militaire (missiles balistiques, etc...)
   Nous entrons, sans y avoir réfléchi dans de nouvelles dépendances, après avoir laissé la Chine accaparer l'exploitation et le traitement de technologies décisives pour l'avenir.
    Ce que l'on considérait comme "propre" se révèle en fait "sale" et dévoreur d'énergie en amont, comme en aval (retraitement).
   Nous avons fait un pari qui ne pourra être tenu et élargi (voitures électriques, par exemple.)
     Il est temps de prendre la mesure du risque des voies que nous sommes en train de prendre, pour repenser le problème et sortir de nos naïvetés.
   "Rares", ces matériaux le seront de plus en plus et on voit déjà qu'en Chine ou en Mongolie les terres rares tuent des villages.
      Un récent papier nous invitait à prendre la mesure de cette question des terres raresici et là, que je découvrais seulement, considérant naïvement que le tout-numérique serait notre avenir, ne voyant pas que même une éolienne demande une quantité importante de nouveaux métaux, peu à peu découverts à partir du tableau de Mendeleïev.
      Serait-ce une bombe à retardement, comme titrait le Point?  En tous cas, les aspects cachés du problème émergent peu à peu dans l'esprit des spécialistes et de certains responsables politiques.
  Vers quelles impasses allons-nous arriver à vouloir foncer tête baissés ver ce nouvel eldorado qu'on nous a fait miroiter?
     Difficile à dire. En tous cas, une réflexion s'impose, au niveau mondial, pour dépasser les intérêts commerciaux à court terme, les rapports de force que l'on a laissé s'installer. Une question de souveraineté nationale.
     Plusieurs livres de bon niveau traitent la question assez complètement. J'ai apprécié particulièrement celui de Guillaume Pitron, accessible à tous: La guerre des métaux rares. préfacé par H.Védrine, dont on peut lire gratuitement sur Amazon les importantes premières pages.
_______- La face (très) sombre des énergies renouvelables
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jeudi 27 octobre 2022

Ecrire, encore..

 Une pratique dépassée?

                         Pour certains, l'écriture manuelle serait une pratique dépassée, d'un autre âge. Un apprentissage long et fastidieux, qui rappelerait une pratique chronophage dans l'école austère de Jules Ferrry, où l'application au graphisme appliqué avec pleins et déliés de rigueur, devait tendre à la régularité, voire à la perfection: la calligraphie, comme on disait, la "belle" écriture. Un apprentissage long et appliqué en milieu scolaire, qui aboutissait parfois à la perfection sous les doigts du greffier ou du secrétaire de mairie. Nostalgie d'une pratique et d'une époque qu'il faudrait reléguer dans les oubliettes d'un passé charmant mais désuet.                                                    Les "modernes" s'opposent résolument à une telle perte de temps et d'efforts vains, à l'heure où domine le clavier, jusque sur les portables. Ils constatent que l'écriture à la main est en voie d'extinction. Qui écrit encore à sa grand-mère ou à sa bien aimée? Le numérique s'est démocratisé. Il faut donc s'y consacrer et abandonner porte-plumes encombrants et même pointes Bic plus récentes. Dans certains pays, on est en train de franchir le pas du tout numérique en milieu scolaire. Les USA et la Finlande, notamment ouvrent la voie, dite du futur. Place aux écrans et aux tablettes dès le plus jeune âge. Du simple mouvement des doigts à la page parfaite et uniforme. Rien de plus simple. Plus de distinction entre différentes écritures. L'idéal démocratique réalisé, quoi...


   On pourrait le penser... Or des études récentes montrent que l'écriture manuelle, avec son apprentissage progressif, est important dans la formation des aptitudes de l'enfant, motrices et intellectuelles.    A l'heure de la digitalisation généralisée, des claviers uniformes, des tablettes de toutes sortes, cet aspect des choses avait échappé même à certains "modernes" pédagogues....Le détour pas l'apprentissage de l'écriture est une phase plus complexe et nécessaire qu'on ne le croit. "... L’écriture manuscrite active davantage de capacités cérébrales, comme la pensée, la langue, la mémoire et la motricité. On apprend mieux à percevoir et à distinguer les lettres quand on écrit à la main. L’écriture manuscrite aide à se souvenir. Elle aide probablement aussi à augmenter les compétences en lecture..."                                 Il est temps de sortir de la tendance lourde à la standardisation dès le premier âge. Le développement cognitif s'en trouverait amélioré.  _______

mercredi 26 octobre 2022

Varia

1.  Enfin!...

              Après tant de dénis et d'atermoiements.

                           Les marchands de doute ont trop longtemps sévi.

2.  Hospitalité

                              "... Toute la politique migratoire est aujourd’hui basée sur la sécurité. Si vous avez un principe d’hospitalité, vous serez obligés de regarder les questions de sécurité et d’ordre public proportionnellement à ce que l’hospitalité exige. Cela permet de contrebalancer la toute puissance de l’ordre public en prenant en considération aussi les droits fondamentaux des personnes migrantes..."

3.  Lithium en France

                     Oui, mais...".. l'impact environnemental n'est pas nul et pose même de sérieux problèmes, connus depuis un moment.  Il en faut beaucoup. Il en faudra beaucoup plus demain avec le développement accéléré des batteries de toutes sortes qui seront nécessaires pour le fonctionnement des voitures électriques en pointe et le stockage envisagé de l'énergie "verte"..." 

4.  Perte atomique

                                 "...un accident est si vite arrivé.    Une bourde était même tellement probable qu'un nom de code spécifique a été attribué aux imbroglios impliquant des armes nucléaires: «Broken arrow» («flèche brisée»). Dans cette terrifiante catégorie, on retrouve les largages intempestifs de la bombe, les tirs inopinés, mais aussi les pertes de la précieuse marchandise. Depuis 1950, on dénombre ainsi pas moins de trente-deux accidents catégorisés «flèche brisée»..."

5.  Marché carbone en question 


                        Une usine à gaz...

5.  Puces conflictuelles

                       La guerre des puces aura-t-elle lieu?

6.  Un Indien dans la ville

                         L'idéologie conservatrice et même libertarienne revient en force. Au pire moment!

7.  C'est quoi ce scandale?

                       La vieillesse est une erreur...   ______________

mardi 25 octobre 2022

Energies

Le grand défi

           A l'origine déjà était l'énergie, au coeur des étoiles et de l'univers en formation. L'art d'utiliser l'énergie est le moteur de l'aventure humaine depuis ses débuts. De l'énergie musculaire, à la traction animale, jusqu'à celle de l'atome, en passant par la puissances du feu et les formes de transformation carbonée...L'histoire de l'homme peut se faire à la lumière de ses découvertes, de ses utilisations et applications dans le domaine énergétique. Chaque bond en avant, chaque mutation technique est le plus souvent la conséquence de l'exploitation de nouvelles sources d'énergies.             __ Nous sommes aujourd'hui à un tournant. Les énergies fossiles finissent pas s'épuiser et le conflit russo-ukrainien nous oblige à repenser nos choix énergétique, de nous adapter plus vite que prévu à une nouvelle donne, qui ne sera pas épisodique.    L'Europe, pour ne parler que d'elle, est confrontée à un grand défi, à un problème qu'elle ne pourra résoudre et dépasser que par la concertation et l'action commune. Pour l'instant, c'est plutôt la cacophonie qui règne, malgré des prises de conscience globale et convergentes sur l'urgence.                                                                                           A l'épreuve des faits, ou bien l'Europe se dissout ou elle se renforce...Pour l'instant, l'Allemagne fait cavalier seul dans ce domaine, comme elle l'a fait longtemps à bas bruit dans les domaines productifs et financiers.  "... "...Aujourd’hui, Berlin est de nouveau saisi par la tentation du chacun pour soi, tant la flambée des prix du gaz et de l’électricité panique ses décideurs économiques et politiques. Son plan de 200 milliards d’euros, dévoilé le 29 septembre et destiné à alléger la facture énergétique des citoyens et des entreprises allemands, en atteste. D’ailleurs, le chancelier, Olaf Scholz, n’a pris la peine de prévenir ni l’Elysée ni la Commission européenne. Lundi 3 et mardi 4 octobre, certains des ministres des finances des Vingt-Sept, qui se réunissaient à Luxembourg, s’en sont émus, évoquant le risque de désintégration qui en découle pour l’UE.."                                                                                    Malgré ses avancées vers la décarbonation, il lui reste un long chemin à parcourir. Elle paye un prix fort, après trop d'années de certitudes et de marchés florissants. Les convergences ne sautent pas aux yeux. Ce qui est loin d'attrister Washington... 


  ____ "...Ce 20 mars 2022, l’heure n’est pas à la transition écologique ni à la « diplomatie des valeurs » chère à cette figure des Verts allemands : si M. Habeck marque ainsi sa déférence vis-à-vis d’un défenseur des droits humains aussi irréprochable que l’émir du Qatar, avant de faire courbette, le lendemain, devant celui des Émirats arabes unis, c’est pour acheter de l’énergie climatiquement peu correcte : du gaz naturel liquéfié (GNL) susceptible de remplacer le gaz russe qui propulsait jusque-là l’économie allemande. Outre-Rhin, l’image a marqué. Elle reflète le séisme provoqué en Europe par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales imposées à Moscou. En quelques semaines, la question de la sécurité énergétique a rejoint sur le devant de la scène celle du climat. Et, sans surprise, l’a effacée.    Depuis la fin du XIXe siècle, sécuriser leur approvisionnement en ressources fossiles obsède nations et empires, dussent-ils pour cela exploiter leurs populations, remodeler les paysages, coloniser des continents, vassaliser des alliés, peupler ou dépeupler des régions entières. Entre 2007 et 2011, ExxonMobil dominait Wall Street et, en novembre 2007, Petrochina pulvérisait brièvement le record mondial de valorisation boursière. Quinze ans plus tard, seule Saudi Aramco, partiellement privatisée, surnageait dans le palmarès des dix plus importantes capitalisations boursières, entourée par huit géants de la haute technologie. L’ère numérique, qui dissimule soigneusement son infrastructure énergivore derrière les petits écrans du grand public, et le flou qui accompagne la transition vers les ressources renouvelables ont fait perdre de vue l’évidence qui avait hanté des générations de dirigeants occidentaux : l’accès à l’énergie conditionne la souveraineté des nations, leur puissance.   Trois mois après le début de l’invasion russe, la bataille de l’énergie qui se joue loin de Kiev compte déjà ses cocus, ses coquins et ses conquérants. L’Europe et, en particulier, l’Allemagne appartiennent sans ambiguïté à la première catégorie.  Dans sa gestion de la crise ukrainienne, Bruxelles a commis deux imprudences. La première a consisté à réduire dans la précipitation plutôt que de manière planifiée sa forte dépendance au gaz (45 % début 2022) et au pétrole (27 %) russes sans disposer de solution de rechange d’une fiabilité et d’un coût équivalents. Dès le 8 mars 2022, la Commission européenne ébauchait le plan REPowerEU visant à « éliminer notre dépendance aux combustibles fossiles russes » d’ici 2027 et, plus concrètement, à réduire des deux tiers les approvisionnements de gaz russe d’ici la fin de cette année. Généreusement assaisonné d’« hydrogène vert », de solaire, d’éolien et de biométhane, le projet repose dans l’immédiat sur le recours au GNL. Transportée par navire méthanier (chacun contient en moyenne l’équivalent d’une journée de consommation française), cette source d’énergie majoritairement exportée par les États-Unis, l’Australie et le Qatar fait l’objet de toutes les convoitises, car un tiers des échanges internationaux s’effectuent non pas à la faveur de contrats à long terme, mais au comptant : le plus offrant remporte la cargaison. Comme les ronds de jambe de M. Habeck au Proche-Orient, les justifications morales apportées par l’exécutif européen pour diversifier ses approvisionnements inspirent une certaine perplexité. « Notre réflexion stratégique est la suivante, expliquait Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission : nous voulons construire le monde de demain en tant que démocraties avec des partenaires partageant les mêmes idées », avant de citer les associés énergétiques d’avenir que sont les États-Unis ainsi que trois autres démocraties exemplaires : l’Azerbaïdjan, l’Égypte et le Qatar … En outre, les pourparlers ne se traduiront pas en flux gaziers importants avant des mois, voire des années : les États-Unis ne disposent pas de capacités d’exportation suffisantes pour remplacer le gaz russe ; le carnet de commandes du Qatar, majoritairement tourné vers l’Asie, affiche complet jusqu’en 2026 ; l’Égypte exporte la majorité de sa production vers la Chine et la Turquie. Avec les troubles en Libye et le différend algéro-marocain, qui a conduit à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Afrique du Nord n’offre guère de solution. Résultat : le 27 avril dernier, le prix du gaz en Europe planait six fois plus haut qu’un an plus tôt .À l’aune des intérêts européens, l’alignement de l’Allemagne et de la Commission sur les positions américaines constitue une seconde erreur. Washington peut d’autant plus aisément décréter un embargo sur les hydrocarbures russes (8 mars) qu’il ne pâtit pas de ces sanctions. Que la Commission européenne lui emboîte le pas en annonçant le 4 mai l’« élimination progressive de l’approvisionnement en pétrole brut russe dans les six mois et en produits raffinés d’ici la fin de l’année » revient à sanctionner les populations du Vieux Continent, en particulier celles aux niveaux de vie les plus modestes. Plus de la moitié du gazole importé par l’Europe provient en effet de Russie. Or les mesures gouvernementales destinées à éviter une crise des « gilets jaunes » à l’échelle continentale ne compensent ni entièrement ni durablement la hausse des prix du carburant. Ainsi, lorsqu’elle diversifie à juste titre son approvisionnement énergétique, l’Union n’a guère intérêt à boycotter Moscou. À ce sujet, déjà, une fracture se fait jour : face à la Pologne et aux pays baltes, alignés sur Washington et décidés à se couper immédiatement des hydrocarbures « qui financent la guerre de Poutine », la Hongrie et la Slovaquie, deux pays alimentés en pétrole par un oléoduc russe, refusent le hara-kiri énergétique que leur propose Mme von der Leyen...." -[Mathias Raymond- Pierre Rimbert]-         (à suivre...forcément)           ______________________

lundi 24 octobre 2022

Petit point d'histoire

Crime d'Etat



Et pourtant, il savait

De Gaulle savait et il savait tout. Depuis plus de soixante ans, un épais mystère entourait l’histoire du massacre du 17 octobre 1961, un crime d’État qui ne cesse aujourd’hui encore de hanter la mémoire franco-algérienne. Les faits sont connus : une manifestation d’Algériens, qui protestaient pacifiquement dans Paris contre le couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par les autorités, a été réprimée par la police dans une brutalité inouïe, faisant des dizaines de morts — certaines victimes de la répression ont été jetées à la Seine...."

                                                                                 _______________

(Dé)croissance démographique?

 Où va la population mondiale?

             Les démographes sont en pleine interrogation. Ils savent qu'ils ne pratiquent une science exacte (il n'en existe aucune dans les sciences humaines), mais ils se donnent les moyens d'y voir plus clair dans les mouvements de populations à un moment donné et surtout les tendances profondes sur le long terme ou le court terme. Modifications sur le taux de natalité, qui a des incidences sur l'histoire d'un peuple ou d'un continent, chutes brutales d'une population après un événement naturel, comme la peste noire ou une profonde modification climatique, etc... Autant d'objets d'étude qui peuvent en apprendre beaucoup sur l'histoire locale, régionale, voire mondiale...                                                                                                                                                   Aujourd'hui, beaucoup de spécialistes en la question s'interrogent sur les tendances de la population mondiale, qu'on a vu monter rapidement depuis le début de l'ère industrielle. Assistons-nous en ces dernières décennies à une chute programmée de la population mondiale, de manière différenciée, une chute qui ne serait pas provisoire, mais tendancielle, sous l'effet de facteurs divers, naturels comme culturels? Certains pays s'interrogent déjà sur une moindre natalité en leurs sein, leur apparaissant problématique en leur, comme l'Allemagne qui peine à renouveler sa population. Mais ce pays n'est pas le seul. D'autres voient leur natalité baisser régulièrement, comme certains pays de l'Afrique du Nord, tandis que le Sahel connaît une explosion problématique, pour des raisons surtout culturelles. La démographie peut souvent aider l'historien sur les modifications profondes à venir.   


                                                                                 __  La France n'est plus la grande puissance quelle était au XVIII° siècle, mais sa politique de soutien familial lui permet de ne pas être affectée comme certains de ses voisins. Mais des données nouvelles pourraient modifier la tendance: les effets (relatifs) de la covid sur l'espérance de vie, les données récemment enregistrées sur la baisse de la fécondité masculine, les résistances psychologiques liées à une certaine angoisse écologique...Quelques facteurs partiels qui ne sont pas sans doute à eux seuls des éléments explicatifs, mais qui contribuent à mieux saisir ce qui s'annonce sans doute comme une régression, voire une stabilisation de la population mondiale. Ce qui ne serait pas en soi un drame, si l'économie s'adapte aux nouvelles donnes, ce qui serait pour d'autres une chance de voir se réduire une pression excessive sur le milieu vital, aux ressources limitées. Un débat en cours qui n'est pas anodin...                                                                                              En tout cas la "bombe démographique" n'aura pas lieu, si les tendances constatées continuent à se vérifier. Des questions d'ordre moral et politique se posent. Faut-il d'urgence "arrêter le enfants" comme il est parfois préconisé?... Un grand défi attend l'humanité, que ne résoudront pas les démographes, qui ne peuvent que poser des diagnostics à partir de leurs données chiffrées et de leurs projections et leurs hypothèses.. _________________

dimanche 23 octobre 2022

Notes du jour

                              En quelques mots:

__ Déni

__ Ruptures

__ Survivre...

__ Résistances

__ Contexte tendu           

__ Mocro maffia

__ Chine électrique

__ Consultants contestés

__ De l'eau dans le Chianti?

__ Peste noire: conséquences

__ Abjection et indécence

                            ____________     *  Revue de presse        __________________

samedi 22 octobre 2022

Le vélo, la femme

Et sa libération.

                    Dans la longue marche vers l'émancipation toujours en cours, à des degrés divers selon les pays et les cultures, le vélo prend une place à part dans l'univers féminin, depuis le début du XX° siècle. Dans les rêves d'enfant déjà, le vélo a depuis longtemps été associé à l'autonomie (rouler tout seul) et à la liberté (sortir plus loin, s'échapper pour un temps du cadre familial) Dès le début du succès de la petite reine (bien féminine), certaines femmes participèrent à ce symbole d'émancipation, bien relatif, mais dans une bien moins grande mesure que les hommes, qui en firent le plus souvent un instrument de déplacement au travail comme dans leurs loisirs..   


                                                                                                       ___ Le chemin que prirent les femmes fut plus long. Il est des pays où il s'ouvre seulement, avec des réserves, comme en Arabie Saoudite. En Occident, il fallut du temps pour vaincre les préjugés concernant la pratique féminine du vélo, malgré l'audace de certaines pionnières, même si l'origine de l'expression "petite reine" est féminine:  "...Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors que le vélocipède devient un symbole de la modernité, une moitié de l'humanité en est encore privée. Le débat entre les hygiénistes –partisans d'une activité physique pour tous– et les conservateurs fait rage. Dans «Le corps des jeunes filles de l'Antiquité à nos jours», on lit: «La crainte d'une virilisation excessive des filles, par le muscle aussi bien que par l'emprunt de la culotte au costume masculin, freine l'usage de la bicyclette.» Les quelques voyageuses à vélo présentes sur les routes de France sont accusées par les chroniqueurs des années 1890 d'appartenir à un genre à part. Le Progrès Illustré décrit Annie Londonderry, première femme à accomplir un tour du monde cycliste, comme un «être neutre» appartenant au «troisième sexe»
, pur produit du système anglo-américain, où la réussite des femmes en tant qu'individu triompherait sur les devoirs d'épouse et de mère..."   
                                                                                                               Les fantasmes sur la sexualité et les conséquences sur la reproduction allaient bon train...                     Le vélo nous apprend beaucoup de choses sur nos représentations, sur nous-mêmes.
 Quand il se laisse aller aux confidences... ou non, surtout si on est un familier de ce morceau de ferraille ( ou de carbone) monté sur roues, reposant toujours sur les mêmes principes de base, malgré les variantes et quelques mutations.

    Sur l'histoire récente aussi.
Depuis le fin de XIX° siècle, les Français ont entretenu une relation particulière avec la petite reine.
  Il s'est intégré peu à peu dans leur vie de loisirs, de travail, de luttes aussi (pendant la guerre, le vélo avait une valeur militante, combattante...), d'émancipation des femmes.
" Depuis sa naissance à Paris, le vélo a parcouru toutes les évolutions de notre pays, jusqu’à devenir aujourd'hui le porte-drapeau de l’écologie. Le vélo, la bicyclette, le biclou, c'est l'histoire d'un mythe populaire, nourri par nos souvenirs personnels et par des luttes politiques et sociales...le vélo est un symbole qui incarne des évolutions économiques, environnementales et politiques, pour nos arrières grands-parents comme pour nos enfants. Le vélo n’est pas un véhicule comme les autres : véritable prolongement de notre corps, il nous rend sensibles aux autres et à l’environnement."
    Elle est devenue reine... Une histoire bien française.
Sa préhistoire remonte à 1817: du vélocipède à la bicyclette
 Peugeot a très tôt imposé son hégémonie dans le PVF (Paysage vélocipédique français)   En Arabie saoudite...Il sera permis aux femmes d'avoir un permis. Après le vélo, on progresse. En Arabie Saoudite, les femmesprennent le pouvoir_. sont aussi autorisées enfin à voter pour la premiere fois. Mais attention, seulement aux municipales... C'est toujours ça, après le vélo à petite dose...et le fouet pour les stimuler.  Quelques libertés se mettent en place peu à peu, sous la pression et la nécessité d'un avenir plus problématique.
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vendredi 21 octobre 2022

La presse-empire

     Business et manipulations

                                                         Si l'hyper-concentration des médias pose problème en France, pour ne parler que de la presse écrite, le même phénomène s'observe au niveau mondial, pouvant être transfrontalier. Le problème n'est pas nouveau, il se poursuit, malgré un carré de résistants qui peine à exister, ne touchant qu'une frange des lecteurs motivés ou parfois militants. La grande masse reste en marge d'une presse de qualité ( qu'on lit d'ailleurs de moins en moins) ou finit par céder à la "fatigue informationnelle", ne trouvant plus les moyens de comprendre les événements majeurs, se détournant de la surabondance anxiogène des nouvelles diffusés par des relais jouant sur la superficialité ou le sensationnel, les émotions et l'écume des jours. Il n'y a pas que les réseaux sociaux qui finissent par détourner de l'information sérieuse et critique, il y a aussi les puissances d'argent qui y trouvent matière à profit et à influences. Ce n'est pas nouveau, mais le phénomène atteint aujourd'hui une ampleur sans précédent, quoique souvent peu connue. Les "verrous médiatiques" s'amplifient guidés essentiellement par la logique du profit et de l'influence.     Privatisations et concentrations se poursuivent....


                                                                                                                                       On se souvient de la critique cinématographique de O.Wells, Citizen Kane. Une fiction éclairante sur ce qui se passe aujourd'hui, à plus grande échelle. Le héros de Wells a fait des émules: on pense au groupe Springer en Allemagne, on a en tête l'empire Murdoch, qui s'étend sur plusieurs pays anglo-saxons, que certains ont qualifié de dominateur, mais aussi de manipulateur. "...Rupert Murdoch, plus grand magnat de la presse de l'histoire, manipule l'information à l'échelle mondiale. Inspirateur de la série Succession, il est aujourd'hui l'un des hommes les plus puissants de la planète. Héritier d'un petit journal d'Adélaïde, en Australie, Rupert Murdoch a bâti un empire médiatique qui couvre quatre continents.  Depuis plus de 70 ans, il dirige ses équipes d'une main de fer et a fini par prendre possession du Times, du Sun, du Wall Street Journal, de Fox News... Ces médias lui procurent une influence sans précédent tant sur les opinions publiques que les dirigeants occidentaux, qui se disputent ses faveurs. Considéré comme « l'homme le plus dangereux du monde » par le président des États-Unis Joe Biden, Murdoch ne cesse de vouloir peser sur le cours de l'histoire, au bénéfice de ses idées ultra-conservatrices.Dans cet ouvrage, David Colon, spécialiste de la propagande et de la manipulation de masse, décrypte la personnalité, les méthodes et les buts plus ou moins avouables de ce Citizen Kane des temps modernes, qui fait et défait les gouvernements, combat sans relâche la construction européenne, et propage d'innombrables fausses informations et théories du complot...."       ____ Un temps en déclin, son empire résiste, par-delà les frontières. Il n'a pas fini d'exercer son pouvoir de nuisance démocratique.                  ____D'une manière générale, les médias de qualité qui survivent sont en péril et on ne voit guère de mouvements citoyens d'ampleur pour protester contre leurs disparitions ou parfois leurs dérives.                                                                                        « Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre ». (Victor Hugo)

             « Article 1er : La presse n'est pas un instrument de profit commercial. C'est un instrument de culture, sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. Article 2 : La presse ne peut remplir sa mission que dans la liberté et par la liberté. Article 3 : La presse est libre quand elle ne dépend ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d'argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs ».(Fnp-CNR)                                                  ___________________________

jeudi 20 octobre 2022

Une situation "électrique"

Défi énergétique et spéculation.

      Il va falloir faire avec...Pour combien de temps?                                                                                                      Nous fûmes longtemps un modèle, un champions en matière de production électrique, favorisés par la nature, en matière d'hydroélectricité et depuis la fin de la guerre, stimulés par une politique d'Etat volontariste. Mais depuis les années 80, les choses changèrent peu à peu, puis rapidement, la logique des marchés venant peu à peu s'installer dans ce domaine si crucial et les virages se succédèrent pour aboutir à l'état très problématique que l'on connaît aujourd'hui, accentué pas l'état de guerre à nos portes et les pénuries européennes qui s'ensuivent. Les débats sur le mix énergétique sont toujours en cours et on ne peut pas dire que la clarté y règne, à l'heure des choix qui engagent le long terme sous la pression des exigences climatiques. Les craintes d'une pénurie hivernale, du moins partielle et temporaire, ne sont pas infondées, si le nucléaire, mal en point, ne se ressaisit pas rapidement, en tant que source énergétique destinée à être un provisoire qui risque de durer...même si les projets macroniens de privatisations sont remisés pour un temps, surtout pour redresser l'effondrement financier.   C'est tout le marché européen qui pète les plombs:   


                                                                                                              "...La forte reprise post-Covid caractérisée par une remontée subite de la consommation d’énergie au niveau mondial, suivie de la guerre russo-ukrainienne qui conduit le vieux continent à se détacher des hydrocarbures russes, ont fini de faire sauter les boulons qui assuraient le fonctionnement — déjà branlant — du marché libéralisé de l’électricité européen.   Nos puissances publiques et financières tentent d’étouffer la réalité de la situation, à coups de boucliers tarifaires (des pansements de court terme qui provoquent des gouffres financiers de long terme) et de ruée (voire de pillage) vers le gaz produit hors de Russie, aux quatre coins du monde, provoquant une volatilité historique sur les marchés énergétiques mondiaux, et mettant ainsi en péril la sécurité énergétique.    La spirale infernale des prix de l’électricité en Europe semble hors de contrôle. Avant la crise sanitaire, les prix moyens de l’électricité de gros en Europe oscillaient autour des 50 euros le MWh (mégawattheure). À la rentrée 2021, la reprise post-Covid sur fond de déséquilibres profonds du commerce mondial avait déjà propulsé les prix vers les 100 euros (1), avant de passer la barre des 200 euros en décembre 2021.   En février 2022, l’invasion russe en Ukraine a fait bondir les prix à plus de 300 euros le MWh dès mars. Et depuis le printemps, la faiblesse des vents et la sécheresse inédite qui touche l’Europe (augmentant encore la demande en électricité) sont venues alimenter la pression sur les prix, qui ont tutoyé les 500 euros le MWh en moyenne en août 2022, avec un pic français à plus de 1000 € le mardi 30 août.   Une situation qui est partie pour durer. Habituellement bien moins volatils, les prix sur le marché à terme de l'électricité (2) explosent à leur tour, sur fond de crainte de défaillances, c’est-à-dire de pénuries cet hiver.   Dans l'Hexagone, ils se négocient au prix délirant de 800 euros le MWh pour la période octobre-décembre 2022 et tutoient les 1500 euros pour les heures de pointe. Soit deux à trois fois plus cher que dans les pays voisins. Les craintes de pénuries cet hiver en France sont particulièrement élevées alors que le parc nucléaire traverse une période d’indisponibilité historique, avec 27 des 56 réacteurs du territoire à l’arrêt pendant l'été, pour maintenances et contrôles.              Pour comprendre comment les prix de gros de l’électricité évoluent et pourquoi ils ont tant augmenté depuis l’année dernière, il faut connaître le fonctionnement du marché européen intégré de l’électricité  : il détermine chaque jour un prix de gros de l’électricité qui est fixé au niveau du coût marginal de l'électricité. C’est-à-dire en fonction du coût de production de la dernière centrale utilisée pour satisfaire la demande. Ainsi, les sources de production les moins chères sont appelées en premier (soit les énergies renouvelables et le nucléaire), puis, à mesure que la demande d’électricité augmente, les centrales à charbon sont sollicitées, et enfin, les centrales à gaz, dont les coûts de production sont les plus élevés.                                                        
En cette période de demande élevée et d’offre réduite, les prix de l’électricité sont en réalité déterminés par ceux… du gaz. Un véritable non-sens : l’électricité décarbonée s’achète et se vend sur la base des prix d’une énergie fossile, dont les prix atteignent des records historiques. L’Europe, dans sa course mondiale pour le GNL (gaz naturel liquéfié) acheminé par bateau, fait peser de gros risques de goulots d’étranglement, accentuant la tension sur les prix.                 Dans ces flots de volatilité sur les marchés financiers, il y a ceux qui perdent, avec en première ligne, les consommateurs, également contribuables, qui ne paient plus un coût technique de production et de transport, mais un coût de marché. Et ceux qui gagnent, comme les gros acteurs du marché de l’électricité, qui profitent des faillites en cascade des petits opérateurs (le danois Barry, Bulb, Leclerc Énergie…) asphyxiés par des conditions de marchés ingérables. C’est le cas en France avec EDF (3) et Engie, qui gagnent des parts de marché depuis la crise énergétique (En 2021, l'EBITDA d'Engie a augmenté de 18,6 %, à 10,6 milliards d'euros). Ainsi Engie, le premier fournisseur de gaz en France a-t-il plus que doublé son bénéfice au 2e trimestre 2022, à 5 milliards d’euros.      Plus encore, ce sont les producteurs de gaz américains qui raflent des milliards. Les États-Unis sont en effet devenus les premiers fournisseurs de gaz de l’Europe, devant la Russie. Une première. Alors que la valeur moyenne d’une cargaison est passée de 50 millions à 80 millions de dollars en 2022, les exportations américaines de GNL vers l’Europe ont atteint environ 30 milliards de dollars au premier semestre de 2022.     La flambée des prix fait exploser les marges des producteurs, TotalEnergies en tête. Par ailleurs, l’Europe affrétant principalement son gaz par la mer, les prix du fret maritime ont également gonflé. Le transporteur CMA-CGM a ainsi engrangé des bénéfices historiques, de 7,2 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l’année.    Enfin, le secteur financier international affiche des performances record, profitant de « conditions exceptionnelles sur les marchés ». Traduction : profitant notamment des flambées historiques des cours sur les marchés de l’énergie. Avec de tels mouvements de prix, les spéculateurs se frottent les mains et alimentent ainsi la spirale infernale.Le cas de la France est révélateur : si les signaux indiquent en effet des risques importants de pénuries cet hiver — ce qui fait monter les prix sur le marché à terme —, ils semblent largement surestimés par le marché. Au point d’alerter la CRE (Commission de régulation de l’énergie), qui suspecte des anomalies de cours. Sans pouvoir affirmer qu’il y a manipulation de marché, elle a enclenché une procédure de « surveillance renforcée ». (Merci à Martine Rabreau)     _________________