lundi 27 février 2023

La vache et le Président

           Il fallait y être

                            Le rituel annuel a été respecté. Comme tous les ans, le Président s'oblige à descendre dans l'étable, à se montrer au milieu de la gente bovine et à partager fromage, rillette et saucisson. Depuis Chirac surtout, le rituel est bien rodé, avec son lot d'imprévus, de prises à parti, d'altercations viriles, de mises en demeure. La routine, quoi....Comme on s'en doute, il fut quand même un peu question d'agriculture et des problèmes qu'elle affronte dans ce tournant historique, au coeur d'un commerce mondial impitoyable et d'une crise climatique qui interroge. 


                              Les questions de fond comme celle de l'indépendance alimentaire ne fut pas vraiment évoquée. Le déclin relatif de notre capacité agricole encore moins: "...La France importe près de 63 milliards d'euros de denrées alimentaires, soit 2,2 fois plus qu'en 2000. La plupart des secteurs sont touchés : un poulet sur deux consommés en France est importé ;   56% de la viande ovine consommée en France est d'origine importée ; 28% de la consommation de légumes et 71% de la consommation de fruits sont importés...."   Les grands distributeurs ne sont pas pour rien dans le renchérissement des prix, mais il y a une problème à la source. Les sociétés financiarisées commencent à prendre le contrôle. Et au niveau mondial, le défis sont nombreux. L'élevage n'est pas sans poser des problèmes. La souveraineté alimentaire est en question. Les fractures sont nombreuses. L'agriculture intensive de par le monde ne va pas sans effets pervers. Au niveau mondial, on peut noter une forte instabilité et nombre d'incertitudes.
      __ Une vieille histoire: "...Aujourd'hui, en France, les derniers paysans bénéficient de conditions matérielles proches de celles des employés en ayant toutefois fait le sacrifice de leur indépendance à l'agro-industrie et à la grande distribution. Ils sont souvent devenus des ouvriers à domicile payés à la pièce, mais toujours à la merci du climat et de la spéculation, ainsi que le déplore Matthieu Calame. Fait aggravant, la monnaie unique a levé toutes les barrières à l'importation de produits agro-alimentaires à bas coût issus des fermes industrielles d'outre-Rhin. Il s'ensuit que la France, bien qu'exceptionnellement dotée par la nature, a perdu en vingt ans sa place parmi les grands exportateurs de produits agro-alimentaires et risque même de devenir débitrice nette avec plus d'importations que d'exportations..." ___________________  ___________

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