dimanche 30 juin 2024

La pire peur..

 ...Est celle d'avoir peur de la peur.

                Celle qui paralyse

                                    Celle qui dissout la liberté

           Un homme qui n'a pas peur est libre...trop libre, incontrolable. La peur rend stupide.


-Le sage a dit : « Ne crains personne. Ne te crains pas toi-même ».

-George Washington, « La plus grande de nos libertés est celle qui nous délivre de la peur ».

Benjamin Franklin, le père de la Constitution américaine, le disait déjà : « L’homme qui accepte d’abandonner sa liberté pour gagner sa sécurité perdra les deux ».
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- La Peur : histoire d’une idée politique, Corey Robin:
"...la question centrale que l'auteur semble poser tourne en effet autour des relations entre la démocratie « modèle » américaine et les errements du maccarthysme. Comment un pays dont les institutions et l'histoire fournissent un modèle de libéralisme politique peut-il donner naissance à un système efficace de répression des oppositions politiques ? Commencé avant le 11 septembre la rédaction de l'ouvrage s'achève après et trouve dans le Patriot Act de 2001, voté par les parlementaires américains pour lutter contre le terrorisme une prolongation de la réflexion sur l'incompatibilité entre peur et libertés individuelles..."
-------Governing through Crime, de Jonathan Simon :
"...La force de cet ouvrage vient de la démonstration selon laquelle les principes fondateurs et démocratiques de la société américaine ont été détournés au profit d’une recherche obsessionnelle de l’ordre...">>La politique et la « guerre contre le crime »
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-L'existence et la peur : récupération et justification de la peur:
"Maintenir les hommes dans la peur, c’est les maintenir sous un grand pouvoir. Le pouvoir suprême ici-bas est le pouvoir politique. Il n’est donc pas étonnant que les techniciens du pouvoir aient cherché à justifier l’usage de la peur. Une pratique machiavélique de la politique n’a aucun mal à justifier la valeur et l’emploi de la peur. Tous les rhéteurs savent que la peur est une arme de persuasion très efficace et qu’il est habile de savoir passer dans le discours de la peur à la flatterie. C’est là un usage de la parole nécessaire à qui veut assurer la suprématie de son pouvoir. Machiavel enseigne que le Prince doit être craint, mais cependant ne pas être haï. S’il est haï, il retourne le peuple contre lui, s'il est seulement craint, il maintient son autorité et son pouvoir. Aussi est-il de ce point de vue de bonne politique de maintenir la peur, sans pour autant qu’elle se transforme en haine..."

-Propagande : "La terreur artificielle, le chemin de la dictature": "Tout au long de l’histoire de l’humanité, la peur a toujours été utilisée pour dominer et contrôler la société"    ___
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Billet du dimanche

__ Péril

__ Tragédie

__ Confusion

__ Musique                                           

__ Hypothèse

__ Cohabitation?

__ Bienveillance

__ Exemption

__ Destructeurs

__ Terrifiant

__ Désintoxication

__ Logiciels libres?

__ Droit du sol

__ Capitalisme libre?

__ Equité en question

__ Bilan carbone

__ CRS: racisme

__ RN et écologie

__ On aménage

    _______________Revue de presse    _________________

Incertitudes et désorientation

 Dans la dernière ligne droite 

                                 Des élections aussi clivantes, aussi potentiellement décisives, aux enjeux inédits mais pas complètement imprévisibles, incluant tant de passions et de risques de basculement vers l'inconnu, je n'en avais encore jamais connu, après un nombre  respectable d'années.. Même dans les périodes les plus agitées, voire les plus dramatiques: les convulsions violentes de la fin de la guerre d'Algérie qui auraient pu faire basculer le pays dans la guerre civile, les soubresauts insurrectionnels de l'épisode inouïe de Mai 68, finalement conclue par des élections qui mirent le pays sur une voie de stabilité inédite par la vertu d'un gaullisme à l'héritage assez durable. Sans oublier le rétablissement démocratique de 1946 après des année de silence des urnes. Certes, rien n'est écrit de ce que demain pourra- être, mais on peut légitimement redouter des convulsions sévères et un changement progressif de régime, vers une aventure mortelle pour les institutions démocratiques déjà malades (ceci expliquant cela), un basculement vers une période historique dont on a peine à distinguer les contours futurs après la désolante aventure jupitérienne des derniers temps. Mais il n'y a pas que cela. ___Où allons-nous? Vers une révolution conservatrice à la Orban. Si ça marche...? Avec l'aide de qui vous savez... 

                  Quitter le grand cirque?  Ou résister...


     Point de vue:   Comme le souligne Joseph Confavreux,"...Le calendrier décidé en solitaire par Emmanuel Macron rendait de toute façon impossible une véritable campagne, arguments contre arguments, programme contre programme, candidat·es contre candidat·es. Mais l’emballement et la gravité du moment, combinés à une folie médiatique et à une perte de repères politiques, mettent chaque jour davantage les cerveaux en surchauffe et les intimités en tension.   Bien sûr, l’élément déterminant de l’angoisse, de l’inquiétude, du stress, voire des sentiments dépressifs que l’on perçoit aujourd’hui chez celles et ceux qui ne partagent pas les convictions de l’extrême droite, est lié à la perspective de voir celle-ci accéder au pouvoir pour la première fois dans l’existence de la Ve République française. Une perspective qui se double de sur ce que seront, en cas de victoire, les écarts entre ce que le Rassemblement national (RN) annonce, ce qu’il pense réellement mettre en œuvre, et ce qu’il lui sera véritablement possible de faire. Même s’il est d’ores et déjà certain qu’il brisera des parcours de vie, fragilisera les institutions et aiguisera les tensions de la société, notamment en laissant libre cours aux différentes expressions du racisme.                                                                                                                 Mais si cette élection met autant les nerfs à rude épreuve, c’est aussi parce qu’il faut remonter loin dans le temps pour se trouver face à un scrutin dont on perçoit à la fois qu’il va changer les vies en profondeur et qu’il se déroule dans un espace public brouillé et chauffé à blanc. Avec des prises de parole indignes et dangereuses, en provenance non seulement d’adversaires politiques identifiés comme tels, mais aussi d’institutions, d’organisations ou de médias ayant perdu toute boussole.                                        Le sentiment que certains cadres organisateurs de l’espace public et de la conflictualité politique à l’intérieur des institutions de la République ont volé en éclats laisse désemparé·es celles et ceux qui voient non seulement venir le choc, mais aussi s’évanouir les repères et remparts sur lesquels il serait possible de s’appuyer. Les élections n’ont jamais été des moments neutres et ont toujours concrètement pesé sur les vies quotidiennes. L’attente de leurs résultats a donc été un motif régulier de stress ou d’espérance. Mais le fait que les scrutins, ces dernières décennies, se soient réduits à une forme d’alternance et non d’alternative, a contribué à un désintérêt croissant pour les urnes, en premier lieu parmi des classes populaires n’attendant plus de leurs gouvernants qu’ils changent leur vie, sinon en pire...                                                                   De façon symétrique, sans que cela soit comparable, les ultrariches d’abord, les détenteurs et détentrices de capital et de patrimoine importants ensuite, et plus généralement les 8 % de la population les plus privilégié·es du pays, celles et ceux qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, peuvent escompter des changements réels si le Nouveau Front populaire (NFP) l’emporte. Moins dans leur mode de vie, qui restera aisé, ou dans leurs métiers, qui ne risquent pas d’être affectés en profondeur, que dans leur habitude d’être les bénéficiaires en dernier ressort des politiques menées depuis des décennies. Cette acuité plus répandue au fait que les vies – même si ce n’est pas avec les mêmes temporalités et si certaines catégories sont beaucoup plus exposées que d’autres – dépendent très matériellement des scrutins des dimanche 30 juin et 7 juillet ne suffirait sans doute pas à expliquer l’état de tension perceptible aujourd’hui si celui-ci ne s’inscrivait pas dans une réalité politique et médiatique ayant perdu tout repère.                Cette situation de désorientation a été amorcée par la tentative de faire tourner ces législatives autour de la seule question, largement piégée à des fins électoralistes, de l’antisémitisme.                                 _____Elle s’est poursuivie par la manière dont le camp présidentiel passe son temps à taper sur la gauche pour tenter d’assurer sa survie en renvoyant dos à dos le Nouveau Front populaire et l’extrême droite, et en allant jusqu’à accuser ces camps politiques de mener à la « guerre civile » après avoir attisé toutes les braises possibles à sa disposition.                                             Elle a été régulièrement réalimentée par les choix d’un gouvernement qui prétend, en façade, avoir des désaccords avec la galaxie Bolloré, mais, à l’instar d’une Aurore Bergé, dont on ose à peine rappeler qu’elle est « ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations », choisit Europe 1 et l’émission de Cyril Hanouna pour affirmer que « le meilleur rempart contre le Nouveau Front populaire, c’est pas le RN, c’est [les macronistes] ». Bref, pour assumer que l’ennemi prioritaire n’est pas la régression promise par l’extrême droite, mais bien la gauche unie pour une société plus juste.....                                                                                                                                    Cette inanité du débat politique et médiatique face à l’ampleur de l’enjeu n’a pas été absente à gauche, notamment, lorsque la seule question semblait être de savoir si, en cas de victoire du NFP, Jean-Luc Mélenchon serait premier ministre ou non, l’intéressé lui-même disant à peu près chaque jour sur le sujet le contraire de ses propos de la veille…  Ces exemples désespérants sont nombreux en seulement quelques jours de campagne. Mais ils s’ajoutent à la vérification ou à la manifestation de bouleversements plus profonds qui ont de quoi affecter un bon sens qui paraît de moins en moins partagé.          On a beau avoir facilement perçu la droitisation de la Licra ces dernières années et la manière dont cette organisation a négligé le « r » de racisme que contient pourtant son acronyme, cela n’a pas le même sens ni le même poids lorsque c’est cette organisation qui entonne la rengaine des extrêmes qui se rejoignent que lorsque c’est le camp présidentiel qui le fait.       Quand les macronistes vont jusqu’à affirmer vouloir « faire barrage » à la gauche, dixit la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, cela relève certes de l’infamie politique mais néanmoins de la stratégie électorale. Lorsque c’est la Licra qui appelle, dans son éditorial récent, « à combattre de la même manière et aux mêmes fins » le Rassemblement national et La France insoumise, c’est à la fois une faillite morale et une perte de repères inquiétante pour l’ensemble de l’espace public...."      Rappelons en effet que dans le comité central de la Lica (Ligue internationale contre l’antisémitisme), ancêtre de la Licra fondée à la fin des années 1920, on trouvait notamment l’intellectuel Victor Basch, qui fut assassiné par la milice en 1944. Et que le fondateur et premier président de la Lica, Bernard Lecache, fut un fervent partisan du Front populaire, lançant cet appel avant les élections législatives du printemps 1936 : « Votez contre la peste ! »  Et militant ensuite pour que Léon Blum soit non seulement président du Conseil, mais également ministre des affaires étrangères. « Au nom des Français du Front Populaire, Léon Blum, vous avez une mission à remplir ! C’est vous qui devez parler aux fascistes. C’est vous qui devez les vaincre », écrit-il dans la revue Le Droit de vivre en mai 1936.   On ne pouvait sans doute pas espérer de la Licra d’aujourd’hui, dirigée par Mario Stasi, une attitude comparable à celle de Bernard Lecache en 1936. Mais est-il pour autant interdit d’exiger un peu de tenue au nom de l’histoire comme de l’avenir ?

De façon similaire, il était sans doute difficile d’attendre grand-chose de « ministres et anciens ministres issus des rangs de la gauche de gouvernement » ralliés à Emmanuel Macron.

   Mais vraiment, Nicole Belloubet, Olivier Dussopt, Stanislas Guerini, Roland Lescure, Agnès Pannier-Runacher et Sylvie Retailleau, assumez-vous cette tribune publiée dans Le Monde dans laquelle vous expliquez que « lutter contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite est donc aujourd’hui [v]otre priorité », mais que « cette priorité ne doit pas nous faire tomber de Charybde en Scylla » ? Voter Nouveau Front populaire contre le Rassemblement national, est-ce véritablement, selon la définition que le dictionnaire Le Robert donne de l’expression que vous employez, « éviter un danger pour en trouver un autre plus grand encore » ?    Si de telles déclarations ont de quoi faire vriller, ce n’est pas seulement en raison de la colère légitime de celles et ceux qui ont voté Macron au deuxième tour des élections présidentielles de 2017 et 2022 seulement parce qu’il était opposé à Marine Le Pen, et qui auraient pu attendre aujourd’hui au mieux une forme de réciprocité ou, au moins, un minimum de décence.    C’est aussi parce que des propos de ce genre, sans être étonnants, sont inquiétants dans la mesure où ils annoncent que tout un pan de cette bourgeoisie macroniste est, au fond, déjà prêt à composer, voire à travailler avec un gouvernement d’extrême droite si celle-ci était victorieuse le 7 juillet.........                        Ce qui rend fou dans cette législative tient encore à une autre dimension. Les études sociologiques sérieuses démontrent en effet que la société est nettement moins polarisée que ne le montrent les chaînes d’information en continu, mais aussi que ne donnent à voir le naufrage moral du camp macroniste, les propos de Bardella ou la crispation sur (et de) Mélenchon.   Certes, le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) rendu public jeudi 27 juin indique des tendances inquiétantes sur « l’indice de tolérance » des Français·es, mais la xénophobie qui polarise comme jamais le champ politique pour ces élections est décuplée dans l’espace médiatique par rapport à une réalité sociale où les mariages mixtes n’ont jamais été aussi nombreux.     L’inquiétant spectacle politique auquel on assiste depuis quelques jours, où la diabolisation de l’adversaire l’emporte sur le débat politique et où les affects mobilisés par les droites en fusion du macronisme au Rassemblement national sont d’abord les peurs et non les espoirs, remonte à deux sources. La plus proche tient aux pratiques politiques du pyromane de l’Élysée. La plus lointaine découle d’un scrutin majoritaire à deux tours qui radicalise les stratégies et les positionnements. Le seul petit soulagement dans ce moment de tension est donc qu’on connaît les premiers remèdes pour sortir de la sidération et de l’angoisse : obliger l’actuel président à une cohabitation avec un gouvernement de gauche et introduire de la proportionnelle dès les prochaines élections.... "  ______________________ 


vendredi 28 juin 2024

Manger tue...

       Trop souvent

               Il y a péril en la demeure

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Au fil de jours incertains

  _____ 1.  Les enfants de Hayek

               Aux sources d'une droite identitaire mondialisée. On a oublié la figure économique de Hayek et de son disciple Friedman avec son école de Chicago, de  son influence sur les choix politiques et économiques de R. Reagan et de M.Thatcher , avec le seul marché comme horizon, seul dogme sensé acceptable, à partir du parti pris d'un libéralisme sans règle,, devenu vite mondial, estompant peu à peu les règles de la solidarité sociale, largement héritées de Truman  et glorifiant l'égoïsme jugé créateur. Les partis "nationalistes", mâtinés peu ou prou de bannonisme, qui montent en Europe, malgré leurs prétentions électorales, n'ont pas l'intention de mettre un freine au capitalisme dérégule, mais plutôt de le renforcer.... Pour une simplification?

______2.   Bonne question:

                                        Et après

                                                Où l'on retrouve le dossier si controversé et la question souvent mal posée de l'immigration


   _____ 3.   La question se pose  Et se repose... Pourquoi tant de haine?

                                 Tout le monde peine à comprendre.

                                                                  A moins que...

_____   4.   Le mécontentement ne suffit pas....

____     5. Pourquoi s'en cacher? Mais pourquoi?

                     Mes ancêtres étaient Lorrains, qui ne furent pas toujours français, d'ascendance Goths.😨  On peut encore en rire...


                                                                     ______________

jeudi 27 juin 2024

Français, journaliste et citoyen...

Mieux vaut s'appeler Bernard...

      Journal de la haine ordinaire

             Comme Karim. __ Etrange...et inquiétant.

    RN en roue libre

             Boulevard de la haine et de la division.    

                        Stratégie numérique.           __________________________

Varia

__ Dérives

__ Ruptures

__ Drôle

__ Lâchage

__ Menaces

__ Contradictions

_  Lobbyisme

__ Mirobolant!

__Dézingage

__ Décomplexion          

__ Diabolisation

__ Boîte de Pandore

__ Plan Matignon

__Question de saisons

__ Culture en danger?

__ Tondre la pelouse

__ Capitalisme et futur

__ La "niche" de Marine

__ Les Romains et l'Afrique       ___________________

mercredi 26 juin 2024

Fin de travaux

 Pas si étonnant

                  Dis-rupteur ou destructeur?

                                  Disgracié.       Grosse fatigue.

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Nouvelle question juive

 La grande confusion

               La question était déjà assez épineuse, lourdement chargée historiquement. Les débats, souvent baisés, ne concernent pas que la France, mas reflètent aussi les tensions qui s'exercent en Israël depuis longtemps. Ici les amalgames continuent, se renforcent, notamment à la faveur de la politique israëlienne actuelle et de ses implications, à laquelle le RN donne maintenant sa caution, des déclarations discutables de certains. Le piège se referme de plus en plus, même au plus haut niveau. Dans l'oubli de l'histoire, le plus souvent, la crise économique aidant. De Marx à Sartre, les regards ont évolué. Aujourd'hui, le racisme n'est plus devenu "honteux", mais semble se déplacer au RN...."La tragédie en cours à Gaza est accélératrice des calomnies chez les soutiens inconditionnels du gouvernement israélien. La démarche de la France insoumise est très claire : une solidarité active avec le peuple palestinien et en particulier la population gazaouie, qui subit selon LFI un génocide. Elle n’est pas seule à utiliser cette caractérisation : c’est le cas de nombreux-ses juristes, historien-nes, chercheur-ses, universitaires, organisations internationales, et notamment plusieurs historiens israéliens spécialistes de l’histoire des génocides et en particulier de la Shoah, à l’instar de Raz Segal ou Amos Goldberg …" 


           Point de vue:Quand il revêt ainsi la forme d’un discours public et non celle, en forte hausse, d’actes anonymes – menaces, tentatives d’incendies, tags, etc. – l’antisémitisme se présente souvent sous les habits de l’antisionisme tandis que le soutien à la cause palestinienne fait du Hamas un combattant de la liberté. Les massacres perpétrés le 7 octobre 2023 sont omis, ou minimisés, et on aboutit souvent à la demande de la disparition pure et simple de l’État hébreu. Or aucun régime au monde n’a droit à un tel traitement, qui exige non pas sa seule liquidation, mais la disparition de l’État lui-même. En l’occurrence, un État juif. Là, se donne à percevoir l’antisémitisme. Le soutien à la cause palestinienne est ainsi perverti pour devenir chez certains un appui à une organisation terroriste, religieuse et islamiste. Mais cela n’autorise pas à qualifier d’antisémite toute la gauche, et donc le Nouveau Front populaire. Au sein de La France Insoumise, et dans son électorat, beaucoup y résistent et contestent cette ligne que des tensions internes mettent en cause, en même temps que la gestion de ce parti.                                      Par ailleurs, les autres composantes du Nouveau Front populaire sont au plus loin de toute haine des Juifs : socialistes, qui sortent requinqués des élections européennes, où ils ont sous la houlette de Raphaël Glucksmann obtenu plus de voix (13,80 % des suffrages exprimés) que La France Insoumise (9,87 %), écologistes, communistes ou membres de Place Publique. C’est une malhonnêteté intellectuelle que de présenter le Nouveau Front populaire sous la bannière de la haine des juifs.      Considérons maintenant l’autre extrémité du spectre politique et l’extrême droite. Il faut notamment noter le positionnement d’intellectuels et d’acteurs politiques, tels Alain Finkielkraut ou Luc Ferry à sinon accepter du moins ne pas s’effaroucher à l’idée d’un succès du RN le 7 juillet prochain. Le cas de Serge Klarsfeld est différent : cette admirable figure de l’antinazisme et de la mémoire de la Shoah est allé encore plus loin en se disant prêt à voter RN.    Les positionnements de ce type ont été ébauchés de longue date, au début des années 2000, quand déjà l’actualité proche-orientale se projetait sur le sol français, quand l’antisémitisme rendait la vie intenable aux Juifs dans certains quartiers populaires, et à leurs enfants dans les écoles publiques, et quand la République se révélait pour eux défaillante. Dans ce contexte, les notions de « nouvelle judéophobie » et d’« islamo-gauchisme » ont commencé à se diffuser dans des milieux droitiers.   D’une part, les tenants d’une république intransigeante, d’une laïcité pure et dure ont adopté des positions de plus en plus raides et le collectif Le Printemps républicain, créé en 2016, illustre bien cette évolution.   Tout en se tenant à distance du FN, devenu RN en 2018, les « républicanistes » partageaient déjà avec lui peurs, phobies et suspicions vis-à-vis de l’immigration et de l’islam – et pas seulement de l’islamisme. Ils s’étaient par exemple emparés rapidement de la [controverse autour du burkini] et on peut dater leur crispation en remontant jusqu’à l’affaire du foulard en 1989. Tout cela aurait rapproché les deux mouvements, si le mur de l’antisémitisme, auquel le FN était toujours associé de par ses origines, ne les en avait séparés. Pour les républicanistes, la haine des Juifs, par ailleurs accessoire, procédait principalement de l’immigration d’origine arabo-musulmane.  Mais la suite s’est accélérée avec l’institutionnalisation du FN entamée au début des années 2010. Le FN, groupusculaire jusqu’en 1983, et national-populiste jusqu’à l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête, a alors entamé sa « dédiabolisation » pour se réclamer de la démocratie et du respect des institutions.                                                                                               Autre étape : le tournant opéré de plus en plus nettement par Marine Le Pen, qui dit avoir fait exclure son père du FN en 2015 en raison notamment de son antisémitisme dont pour sa part elle proclame régulièrement l’abandon. Est venu aussi le soutien à l’État d’Israël après les attaques du Hamas. Ce travail achevé, la communion était possible avec les « républicanistes » qui, comme le RN, ont fait des populations issues de l’immigration arabo-musulmane une cible prioritaire de leur politique migratoire.   Peut-être faut-il rappeler que ce fut là la thématique ayant assuré le décollage du FN à partir de 1983. Il n’y a désormais plus guère de mur, en tous cas infranchissable, séparant les « républicanistes » et les nationalistes. Le souverainisme du RN ne pouvant que faciliter la tâche. Le tropisme vers l’extrême droite de secteurs entiers de l’univers républicain, y compris parfois du fait de transfuges plus ou moins lointains de la gauche, notamment chevènementistes, tient donc à des processus qui préexistent à la période ouverte par l’attaque du 7 octobre 2023.            La question juive leur sert à justifier ce qui était dans l’air, mais injustifiable jusqu’ici. Elle est comme gonflée et biaisée par ceux qui en font l’alpha et l’oméga de toute position politique pour renvoyer dos à dos le RN et le Nouveau Front populaire, ou, surtout, pour se rapprocher du RN.      Au sein du RN pourtant, la haine et le mépris vis-à-vis des Juifs ne s’effacent pas comme par enchantement des consciences du personnel politique ou des électeurs, comme le montrent certaines candidatures à ces élections législatives ou les propos récurrents de militants.Certains responsables traînent la patte – y compris Jordan Bardella, qui disait encore en novembre 2023 ne pas tenir Jean-Marie Le Pen pour antisémite.  Diverses enquêtes journalistiques établissent l’existence d’amitiés, de complicités, de liens discrets avec des acteurs qui n’ont pas dételé et continuent de haïr les Juifs.  Par ailleurs, l’ultradroite, rétive à l’institutionnalisation du RN, demeure activement antisémite, avec ses intellectuels – dans la lignée d’Alain Soral – ses réseaux, ses groupuscules néonazis ou skinheads. L’antisémitisme n’est pas le monopole des populations issues de l’immigration récente, et ce n’est pas parce qu’il se rencontre au sein de la gauche de la gauche qu’il est prédominant dans toute la gauche, bien au contraire.    Il n’a disparu ni de l’extrême droite, ni, dans la société, chez des personnes qui le véhiculent sans être nécessairement politisées, et chez qui il peut être activé par l’ambiance politique et médiatique actuelle.    Et pendant qu’il est mis en avant et instrumentalisé à des fins politiciennes, les autres racismes sont évacués sinon du débat public du moins du discours des droites et extrêmes droites et des médias qui en accompagnent l’accès au pouvoir.     On ne parle pas suffisamment des violences, des propos haineux, des discriminations anti-arabes, anti-musulmanes, anti-noires, xénophobes dans la France d’aujourd’hui, en hausse depuis 2023 selon les récents chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur dont l’enquête de victimation rappelle : « Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes enregistrées ».  Malheureusement, l’oubli, l’omission, la minimisation d’un racisme qui n’est pas explicité accompagnent souvent les accusations d’antisémitisme dans des jeux politiques qui préparent l’arrivée aux affaires de l’extrême droite...."     _ Face  cachée. ----                     _____   Selon the Conversation, "...Si la ligne officielle de Marine Le Pen sur le conflit israélo-palestinien reste celle de la diplomatie française, à savoir la recherche d'une solution à deux États selon les frontières de 1967, on assiste sous son impulsion à un tropisme proisraélien de plus en plus évident, surtout depuis l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Elle a notamment appelé de ses vœux l'éradication du mouvement terroriste.On est bien loin des déclarations de son père Jean-Marie Le Pen, qui parlait des chambres à gaz comme d'un «détail de la Seconde Guerre mondiale». En effet, on serait bien en peine de trouver un commentaire antisémite prononcé par Marine Le Pen ou Jordan Bardella, contrairement aux militants, dont les liens avec des éléments troubles tels que le GUD ressortent régulièrement....." __________________