samedi 6 juillet 2024

A qui le Tour?

 Un business qui roule

               Toujours plus vite!...Plus dure sera la chute!                                                                     Au rendez-vous annuel incontournable sur les routes de France, ce ne sont pas les coureurs qui posent problème, mais le système qui les conditionne et les formate. Le tour n'est plus ce qu'il était. D' "artisanal" il n'y a pas si longrtemps, il s'est "marchandisé". ce qui n'est pas sans conséquences sur le déroulement des épreuves et le comportement des coureurs.      C'est devenu le tour des marques et non plus des pays; l'emprise commerciale est totale. La pub est sur les maillots.  Les sponsors font partie du jeu et imposent leurs conditions, pas seulement matérielles. Dans Le vélo, G.Lambert avait déjà montré les prémisses de cette évolution.                                                                                               Certes, ce n'est plus la folle époque de Armstrong, ni même de Froome et de l' équipe Sky mais la logique n'a pas changé. Il faut aller vite, toujours plus vite dans le temps imparti par les exigences télévisuelles. Show must go on. Les marques doivent se démarquer. Plein feu sur Michelin ou Cochonou. Une logique ultra-compétitive où les écarts de réduisent toujours plus et où il faut frénétiquement se "placer" et jouer du guidon. Au risques de chutes de plus en plus nombreuses.   Madiot pointe le problème, mais pas les causes quand il dit:« Moi, ce soir, je n’ai pas envie que mon gamin soit coureur cycliste professionnel. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est plus du vélo, là. Il faut qu’on change. Si on ne le fait pas, un jour on va avoir des morts. Ce n’est pas digne de notre sport. »

                Il fut un temps où le Tour enthousiasmait, où l'on ne se déplaçait pas pour voir des robococks serrés comme des harengs, filant à 50 km à l'heure, caméras partout, attendant la prochaine chute, guettant la demi-seconde qui fera la différence...
    Avec Albert Londres, Antoine Blondin et après...Quand le Tour ressemblait à un tour, non à un produit commercial.
     Aujourd'hui, le Tour est fatigué. C'était quand même mieux moins pire avant...
           Le Tour est cadenassé (capteurs de puissance, oreillettes et divers produits de plus en plus indétectables...qui faussent les données et la spontanéité, etc...)
    Une déjà vieille histoire...
 On peut être journaliste, même philosophe ou être un simple amoureux du vélo, sans partager les excès et les dérives d'une aventure qui est loin de celle de naguère, par exemple, celle de Bartali, Robic, Geminiani, etc...
      Le cyclisme a changé. C'était quand même mieux moins pire avant.
             [On annonce que Jupiter fera une étape de montagne. Il s'y prépare...Non pour rehausser un sport qui s'est depuis longtemps déconsidéré, comme d'autres, mais...pour se montrer. Il y a tant de caméras...]
                     Malgré tout, le vélo (le vrai) ira loin...Certains ont plus d'un tour.
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Assiste-t-on à un cycle infernal?
        On parle bien d' "enfer du Nord" pour une épreuve plus modeste, plus chaotique. Evoquer les symptômes et les dérives ne suffit pas.            
"...Le Tour de France n'est plus ce qu'il était. Il fut d'abord cette captivante dramaturgie populaire dans laquelle les spectateurs aimaient à vibrer pour leurs héros : le bon, la brute ou le truand. Les tréteaux du "pauvre" en quelque sorte : Anquetil, la bombe profilée, Poulidor, l'éternel second tenace mais sans roublardise, Bahamontes, l'aigle fulgurant des montagnes, sans compter le géant polyvalent, Fausto Coppi. Bref, le sport faisait rêver les foules. Le capitalisme a transformé tout ce petit théâtre de l'émotion populaire en une vaste entreprise qui tourne à pleins gaz.   La marchandisation du monde n'a pas épargné le sport. Règne du plus fort, culte de la performance épuisant jusqu'à la mort des sportifs obstinément dopés, transformant des hommes certes doués en androïdes futuristes, aspirant foules, capitaux en une spirale avide. "Plus vite, plus haut, plus fort", la juste devise olympique a dégénéré en pitoyable slogan d'entreprise. Robert Redeker, pamphlétaire mordant, a mille fois raison. Le Tour de France, jadis instructive leçon d'histoire pour tous, de géographie itinérante et de morale républicaine, est devenu une plate "leçon de choses" : le bréviaire désenchanté de l'économisme de notre temps...."       On mérite mieux!_________

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