lundi 14 juillet 2025

Régression manifeste

 Grand bond en arrière

                      Et rupture démocratique.    ___ Sale temps pour le climat

            Au nom de la croissance...La biodiversité menacée, comme la santé humaine.  Une catastrophe pour beaucoup.   Dans le cadre d'un écologie en berne, les dispositions de la loi portant le nom du sénateur de Haute Loire, dont le contenu est explosif,  ne passent pas dans le milieux où domine le souci d'une agriculture raisonnée, soucieuse d'avenir. "...Les défenseurs de l’agriculture productiviste n’ont jamais eu autant le vent en poupe..." : soutien aux méga-bassines, , réautorisation des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles, autorisation de drones pulvérisateurs de pesticides, facilitation d'implantation d'élevage intensif, limitation du contrôle démocratique Une loi qui va alimenter les fractures. La FNSEA a imposé ses règles. aux dépends des risques sanitaires avérés.

        « “Vous êtes les alliés du cancer et on le fera savoir. Ce sont les mots lancés mardi par Fleur Breteau, fondatrice du collectif de malades Cancer Colère, aux 316 députés qui ont voté pour la proposition de loi Duplomb. Cette dernière consiste, entre autres, à ré-autoriser des insecticides comme l’acétamipride, connu pour tuer les abeilles… et pour présenter des risques pour la santé humaine. Ce vote m’évoque une histoire qui contient le mot “saloperie”.    “Mais comment vous faites pour choper des saloperies pareilles ?” Je me souviens très précisément de cette phrase prononcée par l’une des infirmières qui me soignait lorsque je suis moi-même tombée malade, en 2011. Le “vous” désignait tous les patients du service et sans doute plus largement tous les gens très malades. J’avais trouvé la phrase brutale, et en même temps, j’avais conscience que ces mots cachaient en réalité une grande empathie, car cette soignante, certes un peu bourrue, était surtout la gentillesse même. Quand elle disait “Comment vous faites pour choper des saloperies pareilles ?”, je savais qu’elle ne s’adressait pas à “nous”, les malades. Elle faisait comme tout le monde quand la maladie surgit : elle cherchait un coupable.


               Dans mon cas, le coupable tenait en un mot : pesticides. C’est en tout cas la seule raison qui avait été mentionnée par les médecins, à l’époque. Voilà. J’avais ma cause. J’avais un truc à haïr. J’avais le nom de la saloperie qui avait créé l’autre saloperie (celle pour laquelle on me soignait). C’était abstrait, lointain, sans visage, et je suis rapidement passée à autre chose. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas que ça à faire. Parce que la maladie est avant tout un drame personnel. Comme l’écrit la philosophe Claire Marin, elle est une expérience intime, elle s’enfonce au cœur du sujet, s’y enlise, au point de se mêler profondément et douloureusement à son sentiment d’identité (La Maladie, catastrophe intime, PUF, 2014).

       Quand les traitements commencent, on n’a plus le temps d’être indigné. On arrête de chercher un coupable. On cesse d’en vouloir à la terre entière (quand bien même ce serait littéralement de la terre, et de ceux qui la rendent toxique, que vient le problème). Petit à petit, on s’approprie une idée insatisfaisante, qui finit presque par devenir apaisante : c’est la faute à personne. C’est injuste, mais c’est comme ça. On ne peut pas se permettre d’ajouter de la rage à la peine. C’est pourquoi les malades ne sont pas des animaux politiques. On n’a jamais vu des manifestations de personnes alitées sur des brancards, avec des pieds à perfusion en guise de pancartes. D’ailleurs, l’image du combat, quand il s’agit de la maladie, m’a toujours parue stupide. J’ai horreur de ces images de crabes géants qu’il faudrait combattre comme de bons petits soldats avec des épées.

              La maladie, je crois, n’est jamais une question de courage. Comme tous les patients, Fleur Breteau n’a pas choisi de tomber malade. Elle n’est pas courageuse parce qu’elle a un cancer. En revanche, hier à l’Assemblée nationale, elle a eu la force de combattre cette idée parfois fausse : celle de la “faute à pas de chance”. Elle a souligné que la catastrophe intime de la maladie était aussi une catastrophe politique, et une question de santé publique. Elle a brisé le cercle confortable du fatalisme. Elle a fait sortir tous les malades actuels et à venir de leur chambre. Enfin, elle a répondu à la question que m’avait posée cette infirmière : “Mais d’où peut bien venir cette saloperie ?” De ceux qui votent les lois Duplomb. »                 ____________________

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