Le toyotisme fait des émules
Le lean management comme méthode de gestion des hommes, souvent critiqué dans le monde de l'industrie, s'invite dans les ci-devant services publics.
Le Nouveau management public, qui nous vient du monde anglo-saxon, visant un désengagement de l'Etat et une financiarisation généralisée, investit même l'hopital et l'enseignement.
La rationalisation managériale fait même son entrée dans le domaine judiciaire...
_____Le stress au travail et la suite de drames qui on eu lieu à France-Télécom, semblent se reproduire à la Poste, en pleine restructuration, surtout depuis quelques années, où elle s'est accélérée.
Le management brutal, plus soucieux de rendement financier que de véritable service, produit des effets pervers, la souffrance au travail, pas toujours visible.
_______________A La Poste aussi, au coeur d'une évolution commencée dés 1987, il faut maintenant raisonner en termes de rendement, devenu l'objectif essentiel, dans le cadre d'une accélération de sa privatisation, dans une perspective d'un glissement vers d'autres enjeux .
La RGPP est passée par là, devenant pour les fonctions de l'Etat une sorte d'horizon indépassable.
Plutôt un dogme libéral discutable dans beaucoup de ses aspects...
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__"Pour parvenir au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, Bercy s'est appuyé, dans le cadre de la RGPP, sur de nouvelles méthodes de management censées accroître la productivité des services.
Dans la droite ligne du Nouveau management public qui, depuis une vingtaine d’années, a profondément bouleversé la manière de travailler dans le secteur public en introduisant des indicateurs de performance ou la rémunération au mérite, le lean management s’est très récemment développé chez les fonctionnaires. Historiquement, cette méthode du “lean” (amaigrissement, en anglais) a été conçue dans les années 1980 par des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui essayaient de comprendre la réussite industrielle du groupe Toyota.
À Bercy, le directeur de la DGME en est devenu son plus fervent défenseur : « C’est une méthode qui a deux caractéristiques fondamentales : la chasse au temps perdu, ce qui a un écho dans l’esprit des fonctionnaires qui ont l’impression d’être plus utiles. Et le second principe, c’est la participation : ceux qui ont la réponse, ce sont les fonctionnaires eux-mêmes. ...
Dans une tribune au journal Acteurs Publics, il vantait récemment le lean comme « un modèle de rationalisation des processus (qui) a déjà donné des résultats spectaculaires dans les services publics du Royaume-Uni ou des États-Unis, où il est en vigueur depuis cinq ans». ( vidéo Le lean nécessaire dans l'administration)...Pour diffuser cette méthode de management dans toutes les administrations, mais aussi chez les opérateurs de l'État ou la fonction hospitalière, le ministère du budget a donc lancé en juin 2010 une Ecole de la modernisation de l'Etat où, par promotions, les « managers publics » se forment au lean dans des « Ateliers de la performance opérationnelle ». Jean-Paul Bailly, PDG du groupe La Poste, a ainsi été invité à parrainer la première promotion de l’Ecole.
« Il y a des managers publics qui peuvent se servir du lean, où l’on demande aux agents de sans cesse mettre leurs problèmes sur la table, pour appuyer là où ça fait mal, pointer par exemple un fonctionnaire sous-productif », explique un consultant de Capgemini, qui accompagne différents ministères dans la démarche. Il conclut : « Il y a aussi une façon de transformer le lean en flicage permanent. » La standardisation des procédures, la chasse aux temps morts, aux déplacements inutiles, ont aussi conduit dans les services qui l’ont expérimenté à une notable augmentation du stress. « Pour tenir le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, il a bien fallu reporter la pression sur ceux qui sont restés », affirme ainsi Pascal Pavageau, secrétaire national de Force ouvrière, qui a chapeauté Le Livre noir de la RGPP (ICI)___Lorsqu’on évoque avec le directeur de la DGME ces questions de souffrance au travail induites par ces nouvelles formes de management, il renvoie à une phase de transition nécessairement compliquée à vivre. « Nous sommes dans une période de transformation. Je reconnais que ce n’est pas une période de confort. Mais nous essayons au maximum d’accompagner et d'aider les personnes à vivre les changements », explique-t-il...
(.Merci à Lucie Delaporte-Mediapart)
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_ GRANDEUR ET DÉCADENCE DU SERVICE PUBLIC
voici un PPS pour illustrer la RGPP
RépondreSupprimerhttp://2ccr.unblog.fr/2011/05/25/pps-la-rgpp-pour-les-nuls/
Merci pour le lien
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