jeudi 31 octobre 2019

OTAN la quitter

Otan partir de cette organisation désuète et ambiguë.
                                             Elle n'est pas en crise seulement maintenant.
  Faut-il défendre à tout prix un "machin", comme disait De Gaulle, qui ne fonctionne pas, ou seulement dans un seul sens et qui est en train d'imploser de par ses contradictions et ses aventures?

   Exclure la Turquie ne résoudra rien.
 N'est-ce pas à la France de partir, pour retrouver l' indépendance diplomatique de naguère? 
    Malgré la langue de bois qui continue de sévir, oublieuse de toutes les aventures militaires auxquelles il nous a fallu nous soumettre, de gré , de force ou par intimidation, au nom d'intérêts qui ne sont pas les nôtres, de l'Irak à la Libye notamment. Le nain politique européen finit par céder à toutes les allégeances, et ne dit mot quand Trump twitte, à propos de son retrait syrien.: J'espère qu'ils se débrouilleront tous, nous on est à 11000 kilomètres..."
  La guerre froide, c'est terminé.
     Le monde a profondément changé. Mais les intérêts américains restent, même s'ils connaissent parfois des revirements.
   Dans le chaos mondial actuel, il est urgent de retrouver notre voix, comme n'ose l'exprimer clairement E.Macron ces temps derniers.
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                    On ne comprend rien au président Sarkozy, explique un analyste, si on ne mesure pas sa fascination pour les Etats-Unis. C’est elle qui dicte ses autres prises de position, notamment son engagement en faveur d’Israël. Il est convaincu que c’est parce que nous sommes alliés avec les Etats-Unis que nous pourrons peser sur la politique internationale. "_______
       "Les Etats-Unis ont (ainsi) pu faire de l’organisation politique et militaire de l’Alliance atlantique l’un des instruments privilégiés de leur politique étrangère." (PM de la Gorce)_
         "La stratégie européenne de recours à la force doit se différencier des concepts américains de destruction et avancer une stratégie de neutralisation..Enfin , l'Europe pourrait disposer de son propre système d'évaluation de crises et non plus dépendre des renseignements américains.." (Pierre Conesa)"
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mercredi 30 octobre 2019

Suffit pas d'être blonde

Elle peut séduire
                   
           Authentique, racée ou triviale, comme la blonde de beauf.
      
  Il n'y a que les brunes généreuses qui font vraiment rêver.
      Surtout celle-là, bénite et monastique.
     
    Les blondes ont aussi leur séduction.
     Mais si elle sont parfois surfaites.
          Et même souvent perfides.
            Et pas inoffensives.

 Mais c'est une question de goût.
      Ça se discute...

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_   La bière est-elle trop chère?           Faire le bon choix.






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mardi 29 octobre 2019

Cette intellligence

...Dite "artificielle".
                        On en parle et on en reparle. On en débat régulièrement.
   Mais comment?  Il y a une part d'illusion et parfois de fantasme qui se glisse souvent dans les propos concernant les toujours plus grandes performances des technologies du numérique, les exploits des systèmes experts de plus en plus sophistiqués, des algorithmes toujours plus élaborés .
      Il y a lieu de revenir sur les limites de ce qui peut à première vue apparaître comme quasi autonome et infaillible. Voire magique. Les performances de certains ordinateurs (Deepmind), dans les domaines les plus variés, les exploits (relatifs) de Tesla, les systèmes embarqués sur avion, qui peuvent être "faillibles", les techniques de reconnaissance faciale, ...toutes ces applications en croissance rapide peuvent nous amener à croire qu'une véritable intelligence préside à ces réalisations à croissance rapide. Pour le meilleur et pour le pire.
       Or le simple bon sens, la chose la mieux partagée, selon Descartes,  nous amène à reconnaître que c'est l'intelligence humaine qui élabore et encadre ces réalisations dont on ne voit pas les limites techniques, qui sont toutes des applications d'un calcul parfois extrêmement élaboré, qui ne peut fonctionner que encadré, parfois imparfaitement, que par réflexion et décision, dans le contexte de choix qui peuvent être discutables et d'un système de valeurs que la machine elle-même ne peut engendrer.
    Les questions éthiques peuvent toujours être éludées, elles reviennent toujours en force, même dans les cercles les plus spécialisés.
     Il n'est pas besoin d'être grand philosophe pour porter un jugement sur la valeur et les limites de ce produit de l'esprit humain, dont Pascal et Leibniz avaient déjà eu l'intuition, que Turing avait initié. Un esprit qui est l'aboutissement d'une culture, qui ne fonctionne pas sans intuitions, imagination et émotions, qui ne rentreront jamais dans le cadre d'un "calcul", même le plus sophistiqué.
    Nous oscillons souvent entre technophobie et technophilie, ce qui nous égare très souvent et sommes parfois soumis au leurre d'une identification, virant parfois à l'absurdité.
     Il est important de mettre les choses à leur place, de relativiser, et de mettre un terme à certains fantasmes des gars de la Silicon Valley, mais pas seulement.
  Les données de la réflexion humaines, avec leurs limites, se situent toujours en amont.
   Penser l'intelligence, dans sa diversité, est une tâche qui ne sera sans aucun doute jamais terminée.
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lundi 28 octobre 2019

Un réveil du peuple

A Santiago
               Il n'y a pas que l' Uruguay en  Amérique Latine.
                       Il y a aussi le Chili, qui connaît une crise éruptive et exceptionnelle. Le résultat d'un système.Vers quel dénouement?
  Selon le rapport de l'OCDE:
   ....Pour Marta Lagos, analyste politique et fondatrice de l’institut de sondages Latinobarometro, « une porte s’est ouverte, et elle ne va pas se refermer de sitôt. La société ­chilienne a accumulé trop de demandes urgentes ». Dans un pays où 1 % de la population, une poignée de milliardaires – parmi lesquels figure le président de droite Sebastian Piñera –, concentre près du tiers des richesses, « l’indignation et le malaise se sont profondément accentués », indique Marco Kremerman, économiste de la Fondation Sol....
      Depuis Pinochet, sous la houlette des Chicago Boys et avec la bénédiction de Reagan, disciple de Friedman, le secteur public a été sacrifié, aux dépens des plus démunis.
  L'ultralibéralisme, dans sa plus pure forme,  a produit les conséquences que l'on connaît.
      Beaucoup d'enfants, notamment souffrent de la situation sociale/
   L'économie du pays s'est transformée en une économie rentière , au profit d'un très petit nombre, et financiarisée.
    ...La politique budgétaire est guidée par la règle de l’excédent structurel, qui exige un excédent de 1 % du PIB. Ainsi, les finances publiques du Chili présentaient un solde positif de 2,2 % du PIB en 2004, et de l’ordre de 3 % en 20058. Cependant, malgré ces bons résultats, une partie importante de la population chilienne continue à vivre sous le seuil de pauvreté...
    Malgré les promesses, les Chiliens sont toujours dans la rue.
 Le Président, par son alarmisme, a contribué à alimenter le mouvement.
   Même le très libéral Contrepoints reconnaît la gravité de la situation.
 Pour la première fois depuis Pinochet, l'armée a été appelée à la rescousse.
     L'état d'exception ne pourra pas durer longtemps et un remaniement, purement de façade, n'arrêtera pas la colère... Mais tout reste à définir.
              Un écho planétaire.
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dimanche 27 octobre 2019

En deux mots

__ Ce n'est qu'un début?

__ Géographie trumpienne

__ Où va l'argent?

__ Et le foot?

__ L'avenir énergétique sera-t-il belge?

__ Israël: parti unique.

__ Réformer la finance: la solution!

__ Les guerres de Syrie.

__ Toujours plus haut.

__ Big bazar. Fog and Mess
 House of Fools?
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samedi 26 octobre 2019

Au nom de la langue

Défense et illustration...
                                 ...D'une langue mise à mal
                                            Ce n'est rien de le dire...
  Sans vouloir dramatiser à outrance, sans passer pour un taliban de la langue, qui évolue sans cesse, il faut bien constater que le niveau de langue s'érode,  que l'expression devient de plus en plus approximative, que la grammaire n'est plus intériorisée (ce qui n'est pas sans conséquences au niveau logique), que le vocabulaire s'appauvrit et que la colonisation  par le globish est de plus en plus rapide. C'est plus qu'un emprunt occasionnel, c'est devenu une marotte ridicule. Même mon coiffeur s'y met.
    C'est l'effet de multiples causes, culturelles et économiques bien sûr, mais renforcé par l' abandon progressif d'un enseignement digne de ce nom, où le ludique a souvent supplanté les bases linguistiques fondamentales  et la nécessaire rigueur. Une langue mérite d'être travaillée, au-delà de son aspect utilitaire. Les vrais amoureux de la langue se font rares.
    Si encore il ne s'agissait que de l'orthographe,... C'est l'expression de la pensée qui est malmenée. On peut le voir jusque dans nous universités et nos écoles d'ingénieurs, où la pensée souvent pâtit d'un manque de rigueur. Par ex, la confusion entre le futur et le conditionnel n'est pas anodine. C'est par la langue que l'on pense.
    La pauvreté du langage constitue un enfermement, souvent peu ressenti comme tel.
    Malgré les déclarations d'intention et les réformes qui ne changent rien (combien d'heures de français reste-t-il aujourd'hui dans nos collèges?), y a -t-il encore place pour un sursaut?
    Celui qui maîtrise (mieux) sa langue peut maîtriser tout le reste.
        Si déjà les préconisations de la loi Toubon étaient respectées....
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                  Manifeste méritant d'être diffusé:
« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, Cahiers de prison.
« Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre ce sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant ». Louis Aragon, poète et résistant.
Accompagnant la casse néolibérale et euro-atlantique du cadre national, des services publics et des conquis sociaux, une politique destructive de substitution systématique du « globish » à la langue française (pourtant « langue de la République » au titre de la Constitution…) affecte tous les aspects de la vie sociale en France. Entre mille exemples : Carrefour-Market lance une campagne intitulée Act for food ! ; Renault, Airbus et PSA basculent toute leur documentation technique à l’anglais ; des centaines de grandes entreprises, voire de « startup », obligent illégalement leurs salariés francophones à ne plus travailler qu’en anglais, pendant que la Poste lance « Ma French Bank », que la SNCF en voie de privatisation promeut ses Ouigo (lire we go), qu’EDF invite ses « clients » à « pulser », et que, plus grave encore, la contre-réforme Blanquer du lycée s’ajoute à la loi Fioraso et aux pratiques délétères de la direction de la Recherche pour faire de l’anglais, de la maternelle au Supérieur en passant par le CNRS, non pas une langue enseignée en France, mais une langue d’enseignement concurrençant et évinçant systématiquement le français (et se substituant de fait de toute autre langue étrangère !).
Il est clair qu’à terme, si ces pratiques continuent de se généraliser en France et en Europe (au détriment de l’allemand, de l’espagnol, de l’italien, du portugais, du russe, de l’arabe, du turc, du chinois, etc.), il n’y aura bientôt plus qu’une langue de prestige, celle de l’Oncle Sam et de Wall Street, ce qui portera un coup gravissime à la diversité culturelle qui fut toujours un aliment vital des échanges et de la culture. Le mauvais exemple est donné par Macron, qui ne perd jamais une occasion de jargonner en Globish devant les grands patrons et de promouvoir l’anglais comme langue internationale unique, non seulement à l’étranger mais en France même… Même si les intéressés n’en ont pour la plupart pas conscience parce qu’elle suit la mode, par mimétisme ou par « modernisme branché », cette invasion de la langue française par des mots ou des expressions d’origine anglosaxonne a contaminé jusqu’aux milieux populaires, voire militants : le tract n’est-il pas trop souvent devenu un flyer ? Il y a peu, des chercheurs en lutte défilaient derrière une banderole portant l’inscription Academic Pride…
Il faut dénoncer ces pratiques faussement anodines car elles sont le symptôme de l’allégeance sournoise à l’impérialisme occidental qui génère guerres et inégalités entre les hommes et entre les peuples. Du reste, des phénomènes identiques d’acculturation au détriment des langues nationales se déroulent en Europe orientale ou en Afrique, partout où l’impérialisme occidental est prégnant, économiquement et politiquement. Et nous sommes solidaires de tous ceux qui, en Roumanie, au Sénégal, etc. luttent pour la défense de leur langue et de leur culturel.
En France, derrière cette manœuvre antipopulaire de grande envergure et totalement soustraite au débat démocratique, on trouve le MEDEF : son ex-président, le baron Sellières, clamait ainsi en 2004 que l’anglais doit désormais « devenir la langue (sous-entendu : unique) de l’entreprise et des affaires » ; pratiquant de fait une « préférence nationale » inavouée, le CAC-40 n’embauche déjà plus guère que des « English Mother Tongue » (anglais langue maternelle) comme cadres supérieurs, pendant que l’OTAN a fait de l’anglais, y compris en France, la langue de travail unique des armées.
Quant à l’UE, elle ne craint pas, en plein Brexit et alors que l’anglais n’est plus la « langue officielle déposée » d’aucun Etat-membre, de promouvoir l’idée qu’il faut faire de l’anglais la langue officielle unique des institutions bruxelloises au détriment des autres langues nationales d’Europe. L’enjeu de cette politique de casse et de classe est énorme : il s’agit de renforcer le « marché unique » cher aux monopoles, de préparer la future « Union transatlantique » sous la houlette de Washington et de faciliter la mise en place des traités néolibéraux transcontinentaux (du type CETA, UE/Mercosur ou TAFTA).
En instituant la langue unique, les maîtres du grand capital rêvent de mettre en place un hypermarché continental et mondial de la force de travail qui, tout en humiliant les peuples non anglophones, en affaiblissant décisivement les nations existantes, en dévaluant les travailleurs actuels et futurs qui ne maîtriseraient « que » leur langue nationale (ou une langue étrangère autre que l’anglais), accentuerait brutalement la concurrence acharnée et le moins-disant social et salarial entre les prolétaires d’aujourd’hui et de demain : énormes avantages pour le grand patronat sur tous les terrains, social, politique, culturel…
(Il s'agit de) ...combattre vigoureusement la POLITIQUE DU TOUT-anglais : c’est-à-dire la politique oligarchique et antidémocratique tentant à imposer une langue unique continentale, voire mondiale.
Nous appelons donc à : · exiger des autorités, du patronat, des services publics et des collectivités publiques le respect et le renforcement de la législation visant à protéger le français ; · promouvoir un véritable apprentissage des langues étrangères dans leur pluralité dans le cadre de l’Education nationale (avec des maîtres qualifiés), y compris des principales langues de l’immigration de travail (ainsi que des langues régionales là où une demande significative existe) ; · ; non dans un esprit de « purisme » ou de fermeture aux autres cultures, mais pour favoriser un dialogue et une coopération égalitaires entre toutes les nations, toutes les langues et toutes les cultures nationales d’Europe et du monde. c’est-à-dire l’anglo-américain managérial…

vendredi 25 octobre 2019

Le fantôme de Franco

Hante encore la vie politique espagnole
                                        En ce qui concerne la tragédie d'une guerre civile d'une grande cruauté et de la longue répression souvent sanglante qui suivit, les conditions d'un inventaire n'ont jamais été réunies.
   Ce fut une longue période de silence et de refoulement. Or ce qui est refoulé tend à resurgir, parfois longtemps après et parfois violemment. La force des traumatismes ne s'est pas annulée.
   L'ombre du gaudillo, enjeu politique, revient régulièrement dans l'espace public, sortant de la sphère de la vie familiale.Une partie de l'Espagne peine. à retrouver un rapport apaisé avec son passé.
   Franco n'en finit pas de mourir.
     L'exhumation du corps du dictateur de la sinistre Valle de los caidos continue à réveiller des passions que l'on croyaient enfouies.  Les longues années de silence forcé a produit des effets qui retentissent sur le présent.
 Son ombre plane toujours dans l'esprit d'Espagnols qui ne peuvent oublier ce qu'ont subi leurs pères et qui ne supportent plus les longues années de silence sur un traumatisme national que certains ont voulu évacuer sans jugements, sans travail de mémoire.


        Quand on veut tourner la page vite et brutalement, en créant l'amnésie, sur un long épisode douloureux comme celui-là, il est inévitable de voir resurgir régulièrement une mémoire obsessionnelle et de vieux démons.
   . La nostalgie hante encore certains esprits qui entretiennent la flamme au mausolée clivant de la Valle de los Caidos, que le dictateur a voulu faire ériger pour lui-même (à quel prix humain!), où se retrouve régulièrement des groupes de fidèles.
  Les fantomes du franquisme reviennent régulièrement après tant d'années d'oubli volontaire de la tragédie perpétrée avec l'aide des puissances de l'axe contre un régime légitimement élu.
   L'Espagne entretient toujours des rapports complexe à sa propre l'histoire.
       Les faits ont été accablants, l'horreur a existé dans les deux camps, dans cette guerre civile atypique, mais le franquisme a dépassé de loin toutes les exécutions du camp adverse et a duré, sous des formes diverses, longtemps après la fin du deuxième conflit mondial.
 Juqu'à une certaine évolution tardive forcée, au passage du pays vers une forme de modernisation et de "normalisation".
    L'arbitraire a été la loi, sans qu'il y ait de pardon, l'Eglise représentant pourtant un pilier solide du régime, face aux menaces fantasmées, dans la Croisade contre le mal...
     Des enfants n'ont pas été épargnés.
          La lutte pour la vérité continue, après tant d'années de silences entretenus, la censure jouant à tous les niveaux de la société et une forte résistance mémorielle encore jusqu'à une époque récente.
  Les stigmates de l'épuration n'ont pas tous disparu.
 ...L’histoire de la répression nationaliste n’a pas fait l’objet de la même attention de la part des historiens espagnols jusqu’à une date récente, non seulement parce que l’accès aux archives de la guerre civile rassemblées à Salamanque était strictement réglementé et soumis à autorisation préalable, sans parler des purges et des destructions volontaires qu’elles eurent à connaître, mais aussi parce que les persécutions endurées par les citoyens espagnols en territoire républicain ouvrirent droit à des indemnités au lendemain de la guerre et donnèrent lieu à d’innombrables procédures judiciaires ; ce qui ne fut évidemment pas le cas des victimes républicaines du franquisme, dont les familles eurent parfois le plus grand mal à faire reconnaître le décès officiellement, quand elles ne furent pas contraintes à un exil forcé, à l’éparpillement géographique et au silence. On a parlé de 200 000 victimes pour la période 1939-1944 tant chez Max Gallo que chez Gabriel Jackson, mais quel crédit donner à ces chiffres qui englobent au passage la période de la guerre civile et le premier franquisme? ; c’est là toute la question qui est posée et à laquelle ont tenté de répondre depuis quelques années les nouveaux historiens espagnols....
     Ce qu'on a appelé la Terreur Blanche hante encore beaucoup d'esprits, surtout ceux des descendants des Républicains, principales victimes de la répression franquiste.
           ... Les tueries assimilées à la « terreur blanche » durent encore plusieurs années après la fin de la guerre. Le bilan officiel, qui ne concerne qu'un peu plus de la moitié du territoire espagnol, s'élève à environ 80 000 personnes tuées par les nationalistes. Selon l'historien britannique Antony Beevor, le nombre total des victimes de la répression franquiste pourrait approcher les 200 000, compte tenu du fait que le bilan de la guerre civile dans plusieurs provinces espagnoles n'a pas encore été réalisé...
     Il est temps que la Valle de los Caidos soit débarrassée de sa sacralité fabriquée, de pélérinage indécent et insultant.
En faire un lieu de réconciliation après déplacement du corps du dictateur?
        ...Parece difícil mantener esta afirmación si se hace caso al decreto que el propio Francisco Franco firmó en 1940 cuando acordó la construcción del Valle de los Caídos y en el sólo hablaba de los vencedores de la guerra y, sobre todo, si se recuerda que cuando se colocó la primera piedra estuvo acompañado por los embajadores de la Alemania de Hitler, de la Italia de Musolini y de la Portugal de Somoza. 
                                                                             

jeudi 24 octobre 2019

Lagarde ne meurt pas

Et se rend à Frankfort
                                Au chevet d'un euro dont la santé est en péril.
  En business girl, pas économiste, elle va quand même s'atteler à la BCE, actuellement en crise.
   Va-t-elle tuer l'euro, se demandent certains, telle un médecin de Molière?
 Ou va-t-elle, en tant que femme, maternellement, introduire un remède nouveau, qui pourrait remettre sur pied le malade, affecté par un certain relâchement - pardon, un quantitative easing- fort périlleux, qui donne des sueurs froides à certains économistes et financiers.
   Certains en doutent. Le sexe ne fait rien à l'affaire, en matière de gouvernance économique. Il y a des précédents. Le business et le genre n'ont guère de rapport et le new style ne suffira pas.

       Elle va être rapidement sous allégeance. La reine Christine régnera sans doute sans gouverner, ou si peu....(*)
"  .. à la tête de la banque centrale européenne, elle devra composer avec le conseil des gouverneurs. Ils seront alors 25 autour de la table, 6 membres du directoire de la BCE, et les 19 gouverneurs des pays de la zone euro.  
Elle devra aussi composer avec le mandat de la BCE, pour qui le changement climatique n'est qu'une des priorités affichées par l'Union Européenne. Une priorité parmi d'autres. Favoriser les énergies non polluantes, au détriment des emplois dans le secteur automobile par exemple, c'est un choix politique. Or la BCE se veut apolitique. Sur cette question, je vous conseille l'extrait de l'audition par les députés français de Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE au printemps 2019, ou le discours (en anglais) vers lequel la BCE renvoi pour toutes questions sur son implication climatique...."
         Pourra-t-elle seulement éviter le chaos financier redouté?  Malgré quelques velléités de réforme déjà annoncées et quelques regrets formels et tardifs, elle a jusqu'ici suivi la ligne néolibérale sans trop sourciller, au coeur du FMI, qui, sous prétexte d'aide financière, a mis plus d'un pays à genoux ou  sous tutelle, comme en Argentine récemment.    
     Evitera-t-elle les dérapages et les sorties de route? Beaucoup pensent que son influence ne sera pas miraculeuse.
_____ (*)  ...Au moment où la politique monétaire non conventionnelle menée par la BCE semble à bout de souffle et de moyens pour soutenir une croissance anémiée et une zone euro en pleine fragmentation, il va falloir montrer beaucoup d’autorité d’intellectuelle et d’habileté pour prendre la suite de Mario Draghi. La conduite de l’institution monétaire va demander beaucoup d’imagination et de connaissances pour inventer un chemin permettant de se frayer dans les eaux tumultueuses qui s’annoncent.       Or Christine Lagarde n’est pas économiste et n’a aucune expérience de banque centrale. Elle n’a pas cette connaissance des marchés et des mécanismes monétaires et bancaires, aujourd’hui indispensable pour tous les banquiers centraux. Elle ne s’est jamais distinguée par ses prises de position économiques, jamais révélée comme une penseuse de l’économie. Elle est avocate de formation, a travaillé dans le cabinet américain Baker McKenzie comme avocate d’affaires et lobbyiste à ses heures, avant de devenir ministre puis directrice générale du FMI....
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mercredi 23 octobre 2019

Dictature de la ligne

Tout pour mon bide!
                      Dans une certaine presse, la dictature de la ligne revient comme un marronnier sur le devant de la scène, surtout au début de printemps, dans la perspective d'un été supposé chaud et dénudé...
   Objectif: ventre plat! raplapla...
   Une nécessité, un impératif catégorique, une urgence!
Sus aux bedaines, aux méfaits de l'hiver et à ses excès de table!
Un mois doit suffire: exercices adaptés, régime calculé, avec ou sans machines...même  sans faire d’abdos. 
             Comme j'aime....Sus aux gourous!
  Ça devrait marcher, puisqu'on le promet
 C'est ainsi tous les ans...
Il faut un corps parfait! 
   Narcissisme oblige... 
Le marketing de l'ego l'impose.
________________________Le culte du corps, réaction trop humaine à notre finitude et à notre mortalité s'exprime à travers lfantasme d'une forme parfaite et durable, capital(e), et d'une possible intervention des techniques modernes pour le maîtriser et le réparer à souhait, jusqu'à l'absurde
"L’ idéologie libérale... repose sur l’exaltation de la « liberté de choix ». Or, ce qui frappe, c’est l’impuissance que trahit le discours de ses enquêtés : « Qu’on le veuille ou non, seule l’apparence compte dans notre société » « Le fait est que le poste va toujours à celle ou à celui qui paraît le plus jeune », etc. Le lifting ou le Botox leur apparaît comme une fatalité, « au même titre que les impôts ou la mort », observe-t-elle. Ainsi, ils créent eux-mêmes la réalité qu’ils prétendent subir, comme si la portée collective de leurs actes, à force d’être niée, se retournait contre eux. Puisque chacun veut sortir du lot, on voit s’instaurer une surenchère absurde où les fronts doivent être toujours plus lisses, les traits toujours plus figés, les seins toujours plus gros. Le déferlement d’images de corps artificiels, lisses et brillants, ceux des mannequins et des célébrités, donne le la, alimentant l’anxiété, le mépris et la haine du corps réel...."
   Les normes de la beauté, relatives et changeantes, finissent par imposer leur diktat.
      Le conditionnement est d'autant plus puissant qu'il est ignoré.

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mardi 22 octobre 2019

Ne pas se voiler la face

Le voile dévoilé
                    Deux mots sur le voile, qui masque tant d'ambiguïtés et de prises de bec parfois au delà du raisonnable. cachant d'autres enjeux.
    L'habit ne fait pas le moine. Le voile ne fait pas l'islamiste. Quoique...Et il y a voile  et voile.

Il y a la face visible du voile et souvent la face cachée.
  Les polémiques sur le voile sont innombrables, répétitives et souvent biaisées ou politiquement instrumentalisées.
   Le terrain est piégé depuis longtemps, du moins en France.
     Il arrive que certains voiles soient portés par convention, prêt à être facilement abandonné. Sans connotation particulière, culturelle ou surtout religieuse. Et il y a bien des degré dans l'adhésion religieuses; parfois l'athéisme domine dans beaucoup de milieux d'origine musulmane.
 Pour des raisons historique, contingentes,le voile est parfois un marqueur, même s'il n'est pas spécifiquement musulman, mais il l'est devenu.
    On se bat encore sur l'interprétation des textes. Sous la pression de la montée intégriste, il s'est répandu, mettant en évidence le statut socio-politique des femmes, chez les salafistes notamment.
  Entre maghrébins, croyants ou non, le débat existe aussi.
Le débat sans fin dont il fait l'objet, s'il est parfois fondé, masque mal les questions identitaires, qui finissent par oculter les questions sociales et politiques, qui sont d'une autre importance.
  L'idéal républicain, rappelé opportunément par Mme Kintzler, doit être rappelé sans relâche, quand le voile devient une marque d'opposition aux principes qui fondent notre démocratie:
                        "...L’activisme religieux cherche ainsi à pervertir les principes républicains avec les armes de la démocratie. Il cherche à faire disparaître la mixité sexuelle au nom du droit à la différence, il encourage le séparatisme social au nom des droits culturels, décourage toute volonté d’intégration au nom de l’identité communautaire, favorise l’uniformisation et l’allégeance culturelles au nom d’une altérité folklorique fantasmée, cautionne un puritanisme prétendument « féminin » au nom du féminisme. Faire de ce qui apparaît comme un choix une contrainte de fait, telle est la terrible entreprise qui se cache derrière le voilement ; elle se nourrit de la lâcheté politique qui délègue aux tribunaux un rôle qui revient au législateur..."
        Fatiha Aga-Boudjahlat fait sans concession, mais tranquillement, la critique des présupposés et des incidences des défenseurs inconditionnels du voilement et de ce que celui-ci implique.
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lundi 21 octobre 2019

Ambigü langage

Les mots et les choses           
                                 Parlons peu, parlons bien. 
     Les mots, ah les mots!
Nos meilleurs amis ou nos pires ennemis, d'après Esope. 
Nous les utilisons souvent mécaniquement, à tort ou à travers.
  On en hérite, ils nous précèdent, nous révèlent, parfois nous trahissent.
Outils souvent défaillants, ils ne sont guère en adéquation avec le réel. Ils ont leur propre logique, au point parfois qu'on les utilise, consciemment ou pas, pour le masquer ou le distordre. Mais on ne peut faire un détour. C'est bien par les mots que le réel se dit, et se constitue très tôt dans le monde de l'enfance. Pas de langage, pas d'être développé psychiquement.

      Changer un mot peut avoir des conséquences importantes dans certains domaines, comme quand on parle d' l'optimisation fiscale, notion si avenante, en apparence. 
 Si un mot ne plaît pas, ne passe pas ou heurte des intérêts, on peut aisément le changer pour rendre la réalité moins rude ou moins contraignante. Dans le domaine du marketing, on est passé maître. Dans d'autres secteurs aussi aussi:
  C'est ainsi que, au lieu de parler de planche à billet, évocation triviale et peu rassurante, il est mieux d'évoquer la notion plus soft d'assouplisseur quantitatif (sic!)
 Comme on parle de non-voyant, de mal entendant, de mal comprenant, etc...
  Les mots peuvent être de bons paravents ou des caches-misère efficaces et habiles, pas toujours faciles à  détecter.  Les collaborateurs chez Amazon sont des employés comme les autres...
         Dans 1984, Orwell montre comment on peut agir sur les hommes en changeant les mots, en créant une novlangue habile.
  La vie sociale et politique est souvent une bataille de mots, ou un lieu du politiquement correct masquant la vraie nature et les vrais ressorts des structures ou des événements. Les éléments de langage, ça s'apprend, ça se fabrique et ça se maîtrise...

  La notion même de démocratie peut être détournée de son sens et celle de gouvernance  pose plus d'un problème. 
     La langue de bois  aussi a  encore de beaux jours devant elle.
  De fréquentes inversions de sens ne sont pas innocentes dans des domaines sensibles, comme dans certains sujets d'actualité, où la passion et l'intérêt prennent le pas sur la connaissance et l'analyse critique.
        Il est des usages de mots qui servent à ne pas penser, à neutraliser d'emblée la vraie nature du réel. ou à la distordre, comme le montre à sa manière Claude Lepage...
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- Point de vue sur les éléments de langage
- Le politiquement correct et le role du marketing
Nouveau dictionnaire de novlangue
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