Netanyahu, pressé par des scandales le concernant et profitant des circonstances liées au Covie-19, de l'appui de Trump et de ses encouragements, béni par les évangélistes américains et pressé par les ultra-orthodoxes sionistes, avance ses pions.
Une stratégie depuis longtemps élaborée, qui suscite dans son pays soit une passivité résignée, soit un opposition marquée mais sans portée, des manifestations récentes. Sans parler des réactions internes et internationales dispersées. Même Angela Merkel ose donner timidement de la voix.
La colonisation continue comme jamais, avec la phase prévue d' annexion pure et simple.
Pour Bibi, pas l'ombre d'une hésitation ou d'un scrupule, suivant les principes de sionisme radical prôné en son temps par Jabotinsky : « Voici la vérité : ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme. » Rabin se retournerait dans sa tombe.
Malgré les avertissements variés, quoique timides, notamment de la France, il tente un coup de force, dont on voit mal comment il ne pourrait pas déboucher sur un régime d'apartheid renforcé de fait , ce que critiquent certains Israëliens qui y voient un danger mortel pour le pays.
Depuis longtemps, le concept de deux Etats, programmé depuis la création d'Israël s'est évanoui.
Les instances internationales sont endormies, tétanisées, ou regardent ailleurs...
Les réactions de M.Abbas, affaibli et souvent déconsidéré, n'y feront rien.
La fuite en avant s'accélère, la démographie étant un force de combat.
Et les palestiniens, les grands oubliés, n'ont plus que le des-espoir comme horizon, abandonné de tous. Ce qui risque de déboucher sur une situation explosive.
Il n'y aura pas d'Etat palestinien. Toutes les conditions ont été créées pour cela et la droite, appuyée pas l'extrême droite et les colons les plus radicaux, semble avoir gagnée la partie.
Après tant de négociations avortées et de vaines et formelles tergiversations, la colonisation de la Cisjordanie ne cessant jamais et même parfois s'accélérant pendant les discussions. Demain, toujours demain...
On aimerait y croire, mais Obama a échoué, comme ses prédécesseurs, tant est grande notamment la pression de l'Aipac sur les élus US et la Maison Blanche. Il fait mine d'y croire encore mais est sans réelle volonté politique, alors qu'il détient les clés du problème.
Mme Livni est déjà sceptique avant de commencer...comme beaucoup à Jérusalem ou à Ramallah.
Netanyahou l’a déclaré, « reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens est dans l’intérêt stratégique d’Israël ». Ce sont donc les négociations (sans fin) avec les Palestiniens qui sont dans l’intérêt stratégique d’Israël, pas la paix. Gagner du temps surtout, jusqu'à l'irréversible. Cela c'était il y a quelques années.
Nouveau leurre, nouvelle mascarade.
Il est plus que probable que, une fois encore, la Palestine attendra.
Il n'y aura pas d'Etat palestinien avant longtemps, si les choses restent ce qu'elles sont, selon Ziyad Clot, ancien négociateur à Annapolis. Personne n'a l'air d'y croire vraiment, souligne-t-il.
L'impasse est totale. La colonisation se poursuit.
Le voeu de S.Hessel restera lettre morte.
_____Le temps joue contre les Palestiniens mais l'intransigeance de la droite israëlienne, plus ultra que jamais, radicalisant un peu plus l'aile dure du Hamas, joue contre l'avenir du pays.
Olmert, dans un moment de lucidité disait:"Si nous ne faisons rien,nous perdrons l'occasion de voir coexister deux Etats. Nous serons alors devenus un Etat d'apertheid et les organisations juives américaines seront les premières à contester notre existence" ( declaration à Yedioth Ahronoth)
Une spirale suicidaire est en marche, le fondamentalisme religieux s'imposant de plus en plus.
Pour sortir de cet enfermement mortifère, beaucoup d'Israëliens pensent qu'il est temps, dans leur propre intérêt, de passer à une autre stratégie.
Mais le courage politique fait défaut.
Le réalisme politique à courte vue le dispute au cynisme et à la résignation.
Comme le reconnaît Sylvain Cypel, la politique israëlienne du moment joue contre l'intérêt du pays. Ce que comprennent bien ceux qui manifestent aujourd'hui là-bas.
"....Imagine-t-on en France une loi qui établirait deux catégories de citoyens : par exemple, les " Français de souche " et les autres, qui ne bénéficieraient pas de droits égaux ? Une loi ségrégationniste de ce type, le Parlement israélien l'a votée en 2018, au bénéfice des seuls citoyens juifs. Comment s'étonner que, de Trump à l'Indien Modi, du Hongrois Orbán au Brésilien Bolsonaro, les nouveaux dirigeants dits " illibéraux ", dont certains cultivent leurs franges antisémites, plébiscitent désormais Israël ? Ce qui les fascine, c'est la capacité de cet État à imposer sa politique " identitaire ", à multiplier les lois antidémocratiques, à faire taire les critiques et à promouvoir un modèle où la " guerre au terrorisme ", la xénophobie et l'islamophobie assumées jouissent d'un soutien massif au sein de l'ethnie majoritaire. Comment est-ce advenu ? Quelles en sont les conséquences, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens ? Ce sont les questions auxquelles ce livre tente de répondre.
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