__ Recul
__ Le risque
__ Casserolades__ Etre vacataire
__ Une de plus
__ Jeux interdits
__Filmer à Hébron
__ Défense des haies
__Apaisement compromis
__ Accepter la pauvreté!
__ De quoi je me mêle?
__________Revue de presse ____________________
CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
Plus qu'un malaise...
Le plus beau métier du monde est à un carrefour. Une véritable crise même. Cela commence à se savoir et à se voir. Le déclassement -certains parleront même de dénaturation- que subit cette profession si essentielle a des effets pervers. IL n'y a pas que la dégradation des rémunérations (parmi les plus faibles d'Europe), en question ces temps-ci, largement cause de la désaffection, qui oblige à des recrutements à tout va, mais aussi les effectifs des classes qui ne baissent pas en moyenne et peut-être surtout l'administration tatillonne issue de la blanquérisation et aussi les exigences parentales parfois contradictoires qui semblent souvent faire la loi. A force de mettre l'élève "au centre", on met le prof' "en marge", dont la fameuse "liberté pédagogique" se réduit comme peau de chagrin. La mise au pas administrative, sous prétexte d'efficacité, produit bien des effets pervers. On en a des échos ici. Le métier est souvent sous tension. Les artifices sont nombreux pour sauvegarder les apparences. Le principe d'autorité part en c****** sous l'effet d'une démission parentale, sur bien des points.
_____ (**) " Il s’agit pour Arnaud Fabre et Nicolas Glière de ne rien cacher sur ce qui va mal à l’Éducation nationale et surtout de rechercher les causes des dysfonctionnements d’une « maison qui rend fou ». Contre des idéologues dogmatiques, faux progressistes et véritables destructeurs de l’école, les auteurs veulent « rendre à l’école son rôle premier : instruire ». Le projet est ambitieux, car un renversement des valeurs, digne de la caverne de Platon, mine l’Éducation nationale. À l’école, « scolaire » est un gros mot ; les bons élèves sont détestés, ceux qui produisent continûment des efforts sont méprisés. Quant aux professeurs attachés aux connaissances qu’ils ont à transmettre, ils sont moqués par des chefs ou des collègues qui ne maîtrisent pas l’orthographe et la syntaxe. Pour « alléger la souffrance de l’élève », les maîtres à penser en « sciences de l’éducation » estiment qu’il n’y a jamais de mauvaise réponse dès l’instant qu’elle émane d’un élève, et que l’absence de logique est la preuve que l’on a affaire à un futur artiste. Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, de la crise particulière de l’enseignement des mathématiques. On fait un cadeau empoisonné aux élèves, à ceux en particulier issus d’un milieu social défavorisé, en renonçant à leur réclamer des efforts et du travail. L’emprise institutionnelle exercée depuis quarante-cinq ans par cette pseudoscience que sont les « sciences de l’éducation » est décrite avec précision, dans sa haine des connaissances académiques, dans son ignorance du métier d’enseignant et de la réalité des classes, dans son jargon et ses positions de pouvoir, notamment dans les centres de formation. Les stagiaires s’entendent dire : « Vous avez eu le concours, eh bien, maintenant il va falloir tout désapprendre pour vous mettre au niveau des élèves. » Pour les parangons des sciences de l’éducation, la chronologie est une hérésie, et l’orthographe et la grammaire sont discriminantes pour les enfants des classes populaires. Quiconque les critique est décrété de droite ou d’extrême droite, anti-pauvre, raciste et passéiste. Lorsqu’ils doivent admettre que leurs solutions miracles n’ont pas procuré les résultats escomptés — que l’école publique joue de moins en moins le rôle d’ascenseur social —, leur réponse est toute trouvée : on n’est pas allés assez loin dans le pédagogisme ! « C’est comme si, en cas d’allergie à un médicament, on vous conseillait de doubler la dose pour ne pas remettre en cause les bienfaits de la molécule. » Comme les métiers de l’hôpital, les métiers de l’éducation souffrent d’une « crise des vocations ». L’expression est récusée par les auteurs qui défendent un métier plutôt qu’un ordre religieux. À l’Hôpital comme à l’École, l’utilité sociale de ces métiers se retourne contre les travailleurs. Parler de salaire est indécent quand il s’agit de soigner ou d’éduquer. Les Stylos rouges ont d’ailleurs reproché aux syndicats de ne pas s’être assez souciés d’une perte abyssale de leur pouvoir d’achat en quatre décennies[2]. L’augmentation des démissions et la chute du nombre de candidats aux concours sont aujourd’hui connues du grand public, désormais au courant que les professeurs sont très mal payés. En revanche, le public ignore encore qu’à l’Éducation nationale, comme dans de nombreux autres métiers, un lien étroit doit être établi entre la santé et le travail. Mais la santé des personnels n’est pas une préoccupation du ministère de l’Éducation nationale. La médecine du travail y est quasiment inexistante et les établissements manquent cruellement de médecins scolaires et de services d’infirmerie. Si on peut être malade, c’est en période de vacances. C’est à ce signe qu’on reconnaît « l’employé modèle ». « Faire cours sans voix ou avec 39° est une ineptie, sauf à croire que nous ne faisons que garder les élèves. » Le manque criant de professeurs remplaçants permet de culpabiliser les enseignants. « Cette vision de la maladie, rappellent les auteurs, est propre à beaucoup de patrons ailleurs qu’à l’école. » L’installation structurelle de la logique du privé à l’école est pointée, à travers la mise en concurrence des établissements entre eux et, au sein d’un même établissement, entre professeurs qui surnotent les élèves pour conserver leurs postes ou leurs heures supplémentaires.
Comme dans les autres ministères et les autres fonctions publiques, l’Éducation nationale fait de plus en plus appel à des contractuels, qui est une main-d’œuvre peu chère, précaire et soumise. Des rectorats cachent des postes vacants pour les réserver à des contractuels. On cultive un cercle vicieux : pourquoi augmenter le salaire des enseignants dès lors que l’Éducation nationale fait d’eux des exécutants interchangeables qui n’ont qu’à suivre un manuel et faire de l’animation ? Il est humiliant pour des professeurs de constater que le métier qu’ils aiment est considéré par l’institution comme un job temporaire. Est évoqué le cas de personnes ayant choisi le devenir professeur « pour faire une pause », qui sont rattrapées par la dure réalité d’un métier épuisant et démoralisant, saboté par l’institution. Certaines découvrent que l’idéologie des faux savants pédagogistes sert à légitimer une baisse des moyens, en même temps qu’elle répercute l’idéologie néolibérale de l’entreprise fondée sur les compétences et le management.
Les Stylos rouges ont été parmi les premiers à s’insurger contre les pressions exercées sur les personnels, tant par les élèves que par les parents et la hiérarchie. Livrés à eux-mêmes, les professeurs sont ignorés, voire sanctionnés lorsqu’ils évoquent ces faits. « Comment ne pas évoquer, écrivent les auteurs, l’assassinat de notre collègue, Samuel Paty, tué par une cabale d’islamistes après avoir été abandonné voire menacé de sanctions et réprimandé par sa hiérarchie, déconsidéré par une partie de ses collègues, simplement pour avoir fait cours et respecté les programmes ? » Cette évocation est d’une alarmante actualité[3].
Il est expliqué comment « inspecteurs, formateurs et chefs d’établissement sont la parfaite courroie de transmission des ordres du pouvoir en place, quel qu’il soit ». Ainsi, à quelques années d’intervalle, ils exigent des enseignants tout et son contraire, selon la mode et le ministre du moment. L’ouvrage fourmille d’exemples éloquents. Citons le cas de l’inspectrice qui exige, lors d’une formation liaison CM2-6e, que le professeur explique des consignes aux élèves en difficulté pendant que les autres travaillent. Lorsque le professeur demande comment faire pour que la classe travaille tranquillement, l’inspectrice répond : « Vous leur dites : ‘Allez, zou, au travail !’ Et ils s’y mettent. » La dame ne blaguait pas[4]. Il est une règle à laquelle l’Éducation nationale ne déroge pas, c’est celle du « pas de vague ». Un enseignant, un conseiller principal d’éducation, un membre du personnel médical, un assistant d’éducation fait appel à sa direction en cas de problème ? Très mauvaise idée ! Quand on sollicite un chef au sujet d’un problème, on devient le problème. La ressemblance avec le management France Telecom ou la Poste est justement soulignée. Non seulement l’agent n’est pas soutenu, mais il est convoqué et calomnié. On refuse parfois de le recevoir accompagné d’un représentant syndical. La bienveillance qu’on exige des enseignants leur est refusée par les chefs d’établissement et les inspecteurs qui « cassent, humilient, harcèlent pour certains, sans vergogne et sans jamais rendre de comptes ». Les auteurs ne nient évidemment pas que des professeurs rencontrent des difficultés et ont besoin d’être aidés. Toujours est-il que les inspections qui se bornent à démolir sont contre-productives. Les auteurs prennent l’exemple d’inspecteurs expliquant uniformément à des professeurs ayant trente ans de métier, qu’ils sont vieux, dépassés, nuls et que rien de ce qu’ils ont fait jusque-là n’est à conserver. La réalité d’une hiérarchie « qui se couvre en permanence, dans l’obsession du contrôle et du culte du chef » n’est pas le fait de cas isolés. Elle est structurelle. Dans ces conditions, « les chefs compétents et humainement respectables sont noyés et invisibilisés dans une masse d’incompétents aux valeurs humaines plus que détraquées ». De son côté, le professeur régulièrement humilié par des élèves perturbateurs jouissant d’une complète impunité est seul et méprisé. Le cocktail « déni des faits, refus de sanctionner, omerta, idéologie » est le carburant ordinaire de l’Éducation nationale. Comment éviter les ennuis ? Comment espérer être bien vu ? En renonçant à transmettre librement les connaissances. En dénigrant l’école comme outil égalitaire d’émancipation face aux déterminismes sociaux. Mais cela suffit-il pour obtenir ce qu’on veut ? Les auteurs ont forgé avec humour et pertinence le néologisme « larbinat » pour rendre compte avec exactitude et précision de ce qui se passe en 2023 à l’Éducation nationale. Dans une note de bas de page, le larbinat est ainsi défini : « Il s’agit du ‘métier’ de larbin et des compétences à acquérir pour devenir le larbin parfait auprès de ceux qui détiennent le pouvoir ». Ainsi, par exemple, les profs-larbins obtiennent les classes qu’ils souhaitent ainsi que le versement d’heures, parfois non effectuées, selon l’envie du proviseur ou du principal. Par contre, le syndicaliste honni se verra refuser arbitrairement l’autorisation d’effectuer des heures d’enseignement dans le supérieur. Mais attention : l’enseignant n’a pas l’exclusivité du larbinat. Ce rapport social pathologique se retrouve à tous les niveaux du ministère. L’obsession pyramidale qui a atteint des sommets depuis les années Blanquer impose partout des tyranneaux serviles qui se vengent sur leurs subalternes. Pitoyable modèle offert aux élèves que l’école devrait former à l’esprit critique et à la solidarité humaine ! Ce rejet conjoint du pédagogisme, du néolibéralisme et… du larbinat s’accompagne d’une contestation sans équivoque du renoncement à la laïcité « envisagée à l’aune des États-Unis, du communautarisme culturel sans rapport avec notre histoire ». « Il est assez surprenant, précisent N. Glière et A. Fabre, que des gens se revendiquant de la gauche, parfois radicale, suivent ces modèles importés ultra-individualistes ». Si tout se vaut, la frontière entre croire et savoir n’a pas de sens. Dire que la Terre est plate devient une opinion comme une autre. Comme le soulignent les auteurs, les fanatiques religieux connaissent la puissance émancipatrice de l’instruction, car « en en privant les autres, on les domine et on les mène où on veut ». Mais pour les idéologues qui se disent de gauche, il faut respecter les croyances, comme si elles étaient essentiellement attachées aux personnes. On connaît la suite : « Combien de ces universitaires et autres collègues de tendance pédagos ont renoncé à la laïcité ? Combien d’entre eux ont quasiment cherché à justifier le massacre de Charlie Hebdo ou la décapitation de Samuel Paty ? », demandent Arnaud Fabre et Nicolas Glière. Les auteurs terminent par des propositions décapantes, allant d’un travail à mi-temps dans les classes pour les personnels d’inspection et de direction à l’abolition du Concordat en Alsace-Moselle, en passant par une augmentation des salaires de 50 % sans contrepartie. Ce livre d’enseignants est un livre politique de citoyens de gauche qui savent que « l’école est le creuset par lequel tout le monde passe ». Il est aussi celui de salariés en activité qui se reconnaissent pleinement dans le présent mouvement contre la réforme réactionnaire des retraites. La réponse que la macronie oppose à cette lame de fond populaire n’a pas dépaysé les deux professeurs qui y retrouvent « le même autoritarisme et le même mépris ». N. Glière et A. Fabre font d’ailleurs résonner dans les deux cas le même appel : Ne vous laissez plus faire ! Ce livre corrosif, sincère et confiant est à recommander particulièrement à tout professeur qui se sentira moins seul, et à toute personne de gauche qui apercevra concrètement que les combats pour l’instruction, les services publics, la justice sociale et la laïcité sont indissociables..." _____________________________.
Un peu, ça va.... Beaucoup, bonjour les dégâts...
Elle court, elle court, l'inflation...Jusqu'où? Dans quelles limites? Qui pourrait le dire pour l'instant? Un peu d'inflation maîtrisée, c'est bon pour les affaires, mais au delà d'un certain seuil, cela devient problématique. Quand elle s'emballe, ce n'est pas sans conséquences économiques et politiques et tout le monde y perd. Si on a bien compris, pour l'instant, la hausse des prix, qui affecte plus ou moins même des pays de l'euro-zône, semble largement circonstancielle, conséquence de la flambée du cours de certaines matières premières, lié au choc ukrainien et à ses conséquences en Europe, parfois au-delà. Mais, l'occasion faisant le larron, des industriels en profitent pour augmenter leurs marges. La hausse des matières premières, le coût des transports, etc...ont parfois bon dos et les sanctions des pouvoirs publics se font attendre, qui a souvent face à lui des multinationales puissantes...Ce qui peut mettre en péril tous les système des échanges. Même si, dans certaines limites, le phénomène inflationniste est bon pour la dette d'Etat, celui-ci gagnant aussi sur la réduction des dépenses publiques, quand les salaires et les pensions se réduisent sans compensation à la hauteur. Et parfois la récession gagne. "...On a déjà dit ici à de nombreuses reprises que l’inflation était avant tout un phénomène redistributif. Ce qui est vrai entre le capital et le travail l’est aussi entre le débiteur et le créancier. En effet, lorsque survient l’inflation, la valeur monétaire de la somme empruntée dans le passé se réduit. Le débiteur doit rembourser sa dette dans une monnaie avec un moindre pouvoir d’achat, et la dette détenue par le créancier perd de sa valeur.Le taux d’intérêt doit, en théorie, couvrir ce risque, mais si le taux auquel la dette a été contractée est fixe et plus faible que le taux d’inflation, alors le créancier ne peut pas compenser cette perte de valeur. Les créanciers ne peuvent alors qu’ajuster le taux pour les nouvelles émissions, mais cela ne règle pas le problème de la dette passée. L’inflation conduit donc souvent à une redistribution entre créanciers et débiteurs au profit des seconds. Cela est particulièrement vrai pour la dette publique dans la période actuelle...."
_______________________
Des dégâts environnementaux
Mais pas seulement...
Sur-utilisation en question1. __ Euro-folies
2.__ IA et climat
3. __ Positivisme macronien
4.__ Crise hospitalière
5.__ LDH en question
6.__ Egéries rouges
7.__ Profits et inflation
8.__ Ré-vo-lu-tio-naire!
9.__ Voitures à bouses
10.__ Hypothèses climatiques
11.__ Hébron et l'écoeurement
12.__ Provocations et fractures
13.__ Télés et climato-scepticisme
14.__ Péril en la demeure
15.__ Silence dans les champs
16.__ "Beau jeune homme"..
17.__ OTAN: Suède/ Finlande __________________________
Nouveau servage?
Nos belles campagnes françaises ne sont pas seulement comme marginalisées, trop souvent loin des avantages des services publics, ou de qu'il en reste. La paysannerie, de plus en plus réduite en nombre, sur des terres de plus en plus concentrées, subit, quand elle ne reste pas traditionnelle ou semi-traditionnelle, des pressions fortes pour s'insérer dans le monde des multinationales ou de l'industrie alimentaire locale, qui ont souvent une puissance insoupçonnée, non seulement pour fixer les prix de production sans négociation, mais aussi pour imposer l'achat des produits phytosanitaires et des intrants. C'est le monde de l'agrobusiness, qui fait beaucoup de perdants, sous la pression de puissants lobbies, qui se sont installés jusque dans le monde des coopératives agricoles, avec l'appui de syndicats puissants, au nom du "progrès". Un système qui s'est imposé, notamment en Bretagne, qui produit ses winners et trop souvent ses loosers, quand le poids des dettes se fait trop fort et que la course au rendement produit des effets délétères. L'accoutumance à l'emploi encore systématique du glyphosate, notamment, est devenue persistante, malgré les mises en garde, les études qui aujourd'hui ne permettent plus de douter de leur nocivité pour la santé des utilisateurs et de l'environnement, sans parler de la qualité des sols. Que ce soit des produits de Monsanto ou d'un autre. Leurs effets nocifs sur le système endocrinien sont maintenant bien connus, surtout après les études sur le sujet, en France ou ailleurs, notamment les travaux de Marie Robin. Malgré les dénégations des vendeurs ou le doute constamment instillé.
Les événement marquants
Mayotte revient à la France. (On en parle...)
Et bien d'autres choses...
Comme l'étonnante Révolution des Oeillets ________________
Politique du logement
Se loger est un des premiers besoins de l'homme. Se loger de manière décente et selon ses moyens financiers est une priorité. C'est un problème politique in fine, qui relève de décisions prises en plus haut lieu. On parle de "politique du logement" pour désigner les moyens qui sont aux mains du pouvoir étatique pour inciter à la construction du logement social, pas exemple, où pour intervenir afin de freiner la hausses des loyers, d'éviter les ghettos urbains. Après le boum de la reconstruction d'après guerre, la frénésie constructive des années 70, il semble qu'aujourd'hui on laisse les banques et les spéculateurs faire la pluie et le beau temps, au détriment des foyers plus modestes, obligés de quitter des zônes urbaines où les loyers ne cessent de flamber, du fait de la gentrification, qui affecte aussi bien Paris que Londres. Le logement ne peut être considéré comme un bien semblable aux autres, seulement régulé par la loi de l'offre et de la demande. Un dossier explosif. Le problème se pose à l'échelle européenne. ______"...Dans Logement, critique d’une politique impossible (L’Aube), l’urbaniste François Rochon explore la raison pour laquelle la France s’est habituée à vivre avec la « la crise du logement ». Alors que les Français sont étranglés par le coût de leur logement, premier poste de dépense des ménages, que des millions d’entre eux subissent le mal-logement et vivent dans des passoires thermiques, l’inertie du gouvernement sur la question interroge. Une réforme, en profondeur, est pourtant possible... ... Il y a une difficulté à saisir la politique du logement aujourd’hui, ce qui n’a pas toujours été le cas à d’autres époques. La campagne de 2017 a été symptomatique sur ce point puisque qu’on n’a pas parlé de logement. J’ai voulu, dans ce livre, repartir de cette question du manque de vision d’ensemble et de la perte de sens de cette politique pour l’interroger. Le président Sarkozy défendait une vision politique claire du logement : la France de propriétaires – avec cette idée de l’émancipation par la propriété qui correspond à une tradition ancienne en France. Avant lui, Jean-Louis Borloo, qui avait un vrai poids politique aux côtés de Jacques Chirac, était arrivé à faire des lois de programmation, pluriannuelles, sur les quartiers. À gauche, pour ne prendre que la période récente, il y a eu des moments d’assez forte politisation du sujet. Sous Lionel Jospin, avec Marie-Noëlle Lienemann, qui a initié les prémices de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et la relance de la construction, mais aussi avec Cécile Duflot, au début de la présidence Hollande, avec l’encadrement des loyers… Et puis cela s’est dissous. Emmanuel Macron ne s’est jamais montré intéressé par le sujet en tant que tel. Sa vision reste financière. La grande mesure de son début de premier quinquennat a été une mesure technique : la RLS (réduction du loyer de solidarité) sur le logement social, qui a amputé le budget des bailleurs sociaux. C’était non seulement violent symboliquement, avec l’idée qu’il fallait stresser le système au détriment des plus modestes pour qu’il bouge, mais, surtout, c’était une mesure budgétaire de réduction des déficits publics, indépendante d’une réflexion sur le logement. C’est d’autant plus paradoxal, qu’aux origines de la politique du logement en France, l’instrument majeur, l’innovation politique qui porte une vision de la société, vient en grande partie du logement social. _____Pourtant, tout le monde reconnaît qu’il y a une crise aiguë du logement – avec des millions de mal-logés, de personnes qui ne trouvent pas de logement là où il y a du travail, 330 000 sans-abri – et qu’il y a urgence à agir. Je préfère l’expression « grippage du système » à « crise du logement », car une crise qui dure depuis plusieurs décennies, ce n’est plus une crise. Le problème est qu’il est globalement devenu trop difficile de trouver un bon logement, pas trop cher, en fonction de ses besoins, le moment venu. Pour travailler ce grippage, vous avez trois approches possibles. La première consiste à s’intéresser aux mal-logés, aux gens qui sortent du système. C’est tout ce courant de réflexion sur le mal-logement qui donne le rapport de la Fondation Abbé Pierre, très structurant dans le débat public. Il y a une deuxième façon, complémentaire, qui est de s’intéresser aux outils de la gestion politique, pour comprendre ce qui ne marche pas bien à l’intérieur du système, les points qui bloquent et donc ce qu’il faut revoir. C’est ce que j’appelle l’approche par l’action publique. Enfin, une troisième approche, plus théorique, et qui correspond peut-être plus à une approche de chercheurs, s’attache à comprendre, à partir des processus urbains et sociaux, quels sont les ressorts dynamiques plus profonds qui sont à l’origine du grippage. ....
« JIl tire une sonnette d’alarme : les chiffres de la demande en logement social explosent […]. Pendant cinq ans, l’État qui aurait dû être un soutien de la production et de la rénovation des logements sociaux n’a eu de cesse de nous rendre la tâche plus difficile. » Dans l’enceinte feutrée de la salle Eurexpo à Lyon, où le congrès annuel des HLM s’est ouvert mardi 27 septembre, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale de l’habitat, le mouvement des HLM, n’a manifestement plus envie de mâcher ses motsMalgré la politesse républicaine d’usage, la colère des bailleurs sociaux, après un quinquennat qui les a malmenés, pointe dans presque chaque intervention. Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron a été brutal pour le secteur du logement social qui a subi des coupes budgétaires massives.Mise en place parallèlement à la baisse des APL en 2018, la réduction de loyer de solidarité (RLS) a profondément grevé les finances des bailleurs sociaux. L’idée était simple et consistait à supporter cette économie sur les offices HLM qui y ont perdu 1,5 milliard d’euros chaque année....Le passage de la TVA de 5,5 à 10 % sur la construction de logement sociaux a, là encore, fragilisé leur situation financière. Des ponctions dans le secteur, parfaitement assumées par l’Élysée.
....Emmanuel Macron, assez peu intéressé par la question du logement en général, partage avec les « technos » de Bercy l’idée qu’il y a un « pognon de dingue » à récupérer dans le logement social, dont le poids reste en France une exception à l’échelle européenne. Persuadé que les HLM étaient des « dodus dormants » - une expression notamment employée sous le quinquennat Sarkozy et reprise à son compte par Macron en 2019 – le gouvernement a entrepris ces cinq dernières années de les mettre à la diète. « Le logement social est apparu comme le secteur privilégié pour réduire les dépenses publiques », analyse le chercheur Yoan Miot, maître de conférence à l’école d’urbanisme de Paris, qui décrit le bilan de Macron comme « en rupture par l’ampleur de l’effort demandé aux acteurs du logement social ». Macron a appliqué au secteur les traditionnelles recettes néolibérales ... À Bercy, qui n’a laissé qu’un rôle de figurants aux derniers ministres du logement, Julien Denormandie et Emmanuelle Wargon, le secteur des HLM reste une anomalie d’un autre âge. Un secteur auquel il faut appliquer – avant de s’en débarrasser complètement ? - les recettes néolibérales habituelles pour qu’il fonctionne mieux : imposer la fusion des organismes pour faire des économies d’échelle (loi ELAN de 2018), le pousser, surtout à développer sa capacité d’autofinancement… Contraints à devenir rentables, les bailleurs sociaux se sont mis, par exemple, à construire toujours plus de logements intermédiaires pour accroître leurs recettes locatives, loin des besoins pourtant croissants en logement très social. À rebours de leurs missions de loger les plus démunis qui se retournent vers le parc privé dégradé. Macron a aussi accéléré la vente de logements sociaux par les bailleurs, ce qui revient – même si pour l’instant le nombre d’opérations est assez limité - à privatiser une partie du parc. Sans être explicitement revendiqué, c’est bien le modèle allemand de vente des logements sociaux à des gestionnaires d’actifs qui fait rêver bon nombre de fonctionnaires de Bercy, quand ce n’est pas, pour certains, le modèle britannique de privatisation totale du parc social initiée par Margaret Thatcher. Après cinq ans de purge, les acteurs du logement social sont donc amers. « Le résultat de cette politique, c’est un affaiblissement considérable de notre capacité à construire », relève Marcel Rogement qui rappelle que deux millions de personnes sont aujourd’hui en attente d’un logement social en France. L’endettement des bailleurs sociaux atteint désormais les 150 milliards d’euros, ce qui fait craindre pour la pérennité du système. La potion est d’autant plus difficile à avaler que, parallèlement, les bailleurs sociaux doivent mener une ambitieuse politique de rénovation thermique de leurs logements pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie bas carbone. « C’est un objectif écologique mais c’est aussi un objectif social puisqu’on agit directement sur les factures de nos locataires. L’État doit nous aider », tance Marcel Rogemont...." [ Merci à Lucie Delporte ] ___________
« Je
Dansun essai incisif, Logement, critique d’une politique impossible (L’Aube), l’urbaniste François Rochon explore la raison pour laquelle la France s’est habituée à vivre avec la « la crise du logement ». Alors que les Français sont étranglés par le coût de leur logement, premier poste de dépense des ménages, que des millions d’entre eux subissent le mal-logement et vivent dans des passoires thermiques, l’inertie du gouvernement sur la question interr