mercredi 31 mai 2023

Psychiatrie en France

 Etat de délabrement

                            La psychiatrie est devenue le parent pauvre du secteur médical français depuis surtout deux décennies. Une lente mais inéluctable dégradation au niveau des moyens comme des formations et des personnels. Les témoignages ne manquent pas sur les conditions d'exercice d'une activité médicale reléguée à la dernière place, comme si les "fous" faisaient encore peur, comme cela ne nous concernait pas. La psychiatrie est en crise et cela se sait depuis longtemps. Un rapport sénatorial avait naguère souligné l'urgence de réformes profondes. En vain... Des faits divers récents nous rappellent l'urgence d'une mutation sur le secteur. 


                                                                                                                                                  "... Les politiques évitent soigneusement 
le cœur du sujet : ces violences ne sont pas déconnectées des politiques publiques menées. En psychiatrie, en quarante ans, le nombre de lits a été divisé par deux, conséquence d’une politique souhaitable de « désinstitutionalisation », mais aussi de mesures d’économies. En parallèle, l’offre de soins ambulatoires, en dehors de l’hôpital, au plus près de la vie quotidienne des patient·es, n’a jamais été suffisante : les centres médico-psychologiques croulent sous la demande et imposent des mois d’attente à leurs nouveaux patients et patientes.   « Dans les centres médico-psychologiques, pour répondre aux nouvelles demandes, on est obligés d’espaceles rendez-vous, précise Delphine Glachant, psychiatre au centre hospitalier Les Murets (Val-d’Oise) et présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie. Quand les gens décompensent, on le repère moins vite, et ils décompensent plusNotre seule réponse est l’isolement, qui génère de la violence, de plus en plus de violence. C’est mon sentiment. »...Les contrôleuses générales des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan puis Dominique Simonnot, n’ont cessé de dénoncer ces « formes les plus graves de privation de liberté, parfois prises dans un contexte de grande violence et exécutées dans des conditions indignes », comme l’a encore rappelé Dominique Simonnot dans son rapport annuel 2021....En octobre 2022, la contrôleuse a rendu publiques de nouvelles recommandations en urgence, à la suite de sa visite de l’établissement public de santé mentale de La-Roche-sur-Yon (Vendée). Ses services y ont constaté des portes fermées dans la plupart des services, même ceux des patient·es en hospitalisation libre. Les décisions d’isolement et de contention, des mineur·es comme des majeur·es, y sont nombreuses et souvent illégales. L’accès aux droits des malades est largement entravé.   Ces mesures sécuritaires n’ont eu aucun effet : les services de psychiatrie restent, année après année, les plus touchés par les violences. 22 % des signalements à l’Observatoire des violences en milieu de soins émanent de services de psychiatrie, loin devant les urgences et la gériatrie...."                                                                       Dans des institutions maltraitantes, les risques de passage à l'acte ont toutes les chances d'augmenter.  La dégradations du système ont été maintes fois signalées.                                  On peut même parler d' effondrement

                          _____Si l' institution hospitalière est malade, le secteur psychiatrique l'est plus encore. Mais qui s'en soucie? Ça en devient dramatique. La souffrance mentale n'est plus prise au sérieux. Ce n'est hélas pas nouveau, le problème se pose depuis longtemps, surtout depuis que les molécules chimiques sont venues se substituer trop souvent aux soins individualisés et à la présence et à la parole humaines.                                                                Ce n'est pas la première fois que des rapports, parfois très officiels, font état de la lente dégradation de notre système de soins psychiatriques. Depuis plusieurs dizaines d'années.   Si l'hôpital général est malade, l'institution psychiatrique est en situation critique et on ne s'en préoccupe guère. Surtout en cette période de crise profonde où la santé mentale pose de nouveaux problèmes.    Le déni de l'Etat continue sur une situation concernant plusieurs millions de personnes, malgré quelques aveux passagers, et la spécificité de la formation disparaît peu à peu. Comme si elle était une branche de la médecine générale.

   On a oublié qu'un malade mental n'est pas un malade comme un autre et que sa guérison éventuelle ne relève pas de la pratique médicamenteuse seulement, sinon comme appoint occasionnel.
   La psychiatrie est devenue le parent pauvre des systèmes de soin, où dominent les pressions de l'industrie pharmaceutique.
Or c'est l'état d'urgence qui est proclamé par plusieurs spécialistes et institutions, après bien d'autres avertissements, pour certains déjà anciens.
  La situation n'a cessé de se dégrader, dans un secteur qui concerne plus de personnes qu'on imagine, marqué par le déni, le silence, la honte parfois.
   Un secteur de plus en plus à l'abandon, condamné à fonctionner avec des bouts de ficelle.
     Il manque une volonté politique pour redresser et améliorer un système qui se dégrade à bas bruit depuis des décennies, alors que les divers désordres d'ordre mental de toutes natures n'ont cessé de croître.
   Un rapport parlementaire vient de confirmer l'état de délabrement de ce secteur trop longtemps négligé. Cela après un plus ancien rapport du Sénat, préconisant d'urgence de nouvelles voies.
     Le constat est accablant (*)
  Dans le silence institutionnel, cela ne tourne pas rond. La relation personnelle, si essentielle en ce domaine, est négligée. La chimie, si commode, ne suffit pas et peut parfois aggraver la situation. Les techniques de soins doivent être diversifiées.
   Le système est sous contention un peu partout.
       Ce ne seront pas quelques millions de plus, distribués sans discernement, qui amélioreront les choses en profondeur.
  Repenser la psychiatrie, ses présupposés et ses pratiques est une exigence impérieuse et urgente.

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                  (*)      «... Il faut redonner des moyens supplémentaires à la psychiatrie, je crois que c’est évident pour tout le monde, insiste (d’ailleurs) Martine Wonner, députée et médecin psychiatre de profession, interrogée par Mediapart. Mais je crois aussi très fermement que cela ne suffit pas. Moi, je ne veux plus, à quelques exceptions près, financer un seul lit supplémentaire dans les hôpitaux. Il faut totalement transformer l’offre de soin. » Là encore, même si Caroline Fiat, aide-soignante de profession, diverge sur la rigueur d’un tel moratoire, les deux députées se rejoignent et plaident pour un virage ambulatoire sévère, en réorientant à moyen terme 80 % des professionnels sur l’ambulatoire d'ici 2030.       Le rapport va encore plus loin et propose d’en finir avec l’organisation historique de la psychiatrie depuis les années 1960. À cette époque, pour sortir de la logique asilaire et ouvrir les malades vers la cité, l’institution psychiatrique se divise en « secteur », crée des équipes d’infirmiers extra-hospitalières, des structures d’accueil pluridisciplinaires en ville (comme les CMP, centres médico-psychologiques), le tout tournant autour de l’axe central que reste l’hôpital psychiatrique public. Chaque secteur correspond à un bassin de population.    Les deux rapporteuses, constatant l’échec d’un tel modèle, plaident pour réduire le « mille-feuille » des structures, et pour une offre de soin tissée « autour du patient », où il aurait « le libre choix ». Pour y parvenir, Martine Wonner assure miser sur un changement du mode de financement (acté par la ministre de la santé pour janvier 2020) en dotant davantage le médico-social, tout en forçant un peu la main aux établissements lucratifs. « Sans parler de contraindre, parce que je n'aime pas ce mot, on peut, par le biais du financement par la sécurité sociale, demander aux cliniques psychiatriques privées de participer à un soin de proximité, ou aux médecins de prendre tout type de malades en charge, de faire du soin d’urgence », explique la députée LREM. L’État, en la matière, doit être régulateur, assume le rapport, pour faire participer tous les acteurs à la « permanence des soins »....
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mardi 30 mai 2023

La vache!...

 Comme en Nouvelle Zélande? ...

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Economie libidinale

 Le désir et le marché (bis repetita)

                   Avec le développement de l'économie de marché de plus en plus avancée, les secteurs de la vie, même la plus privée, parfois la plus intime, deviennent objets d'investissements lucratifs. Il est dans la logique  marchande  de  s'immiscer dans tous les secteurs de la vie, même la plus personnelle. Au nom de la "liberté" d'entreprendre et de consommer sans frein, jusqu'à la démesure, L'individualisme devint une référence, un terreau à exploiter, à exacerber même, pour vendre des produits de plus en plus nombreux, pour insuffler des valeurs de plus en plus axées sur la jouissance personnelle, dans le cadre d'une société véhiculant des valeurs les plus narcissiques. Il ne s'agissait pas de faire naître le désir , mais de le stimuler et de l'orienter. La vie affective fut une cible de choix, pour stimuler par la publicité, l'intérêt redoublé pour le sexualité notamment, jusqu'à la pornographie, devenue une quasi industrie. C'est ce qu'ont bien montré certains sociologues et des philosophes, faisant état de ce virage marchand, surtout à partir des années 1970. Aucune sphère ne doit échapper à la sphère marchande, au profit, qui ne doit rien avoir à faire avec la morale, mais doit relever d'une action sur les désirs: 


                Dans le sillage de ce qu’on a pu appeler le freudo-marxisme (dont l’un des principaux représentants, Herbert Marcuse, a beaucoup inspiré des philosophes comme Gilles Deleuze ou Michel Foucault), un certain nombre de penseurs se sont emparés du concept d’« économie libidinale ». Le terme en tant que tel donne son titre à un essai de Jean-François Lyotard. Son idée : l’économie capitaliste investit dans la consommation de marchandises un certain nombre de pulsions d’ordre libidinal ou sexuel. L’analyse a été reprise et radicalisée par des auteurs comme Michel Clouscard, auteur d’un Capitalisme de la séduction (1981) ou Dany Robert-Dufour, qui parle quant à lui d’un « capitalisme libidinal » pour signifier, plus encore, que le capitalisme s’est peu à peu mis à investir la sphère érotique elle-même, jusqu’à la rééduquer et la diriger complètement. Robert-Dufour expose notamment ses vues dans un ouvrage incisif intitulé Le Délire occidental et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisir, amour (Les Liens qui libèrent, 2014).À ses yeux, le tournant libidinal du capitalisme aurait débuté à partir de la crise de 1929, au moment où s’observait une crise de la production qui devait se résoudre par une relance de la consommation : « Ce tournant, écrit le philosophe, peut être analysé comme une rétrocession de jouissance. Pour sortir de la crise, le capitaliste rationnel, soucieux de son intérêt, a été amené à envisager de partager une partie de la jouissance qu’auparavant il confisquait en s’appropriant presque tous les fruits du travail des prolétaires. »   Dany Robert-Dufour explique qu’à cet instant-là, l’économie capitaliste ne s’est plus concentrée seulement sur le temps de travail des individus, mais aussi sur leur temps de loisir : « Et le loisir, explique-t-il, s’est trouvé saturé de marchandises, c’est-à-dire, pour l’essentiel, de leurres qu’il s’est agi de présenter comme répondant à des besoins impérieux, autrement dit à des pulsions qu’il n’y eut plus besoin de réprimer, mais au contraire d’exalter. Le capitalisme, de répressif qu’il était, devenait libidinal. Il passait du commandement “Travaille bêtement et pour le désir, tu repasseras !” à une intimation incitative : “Pour peu que tu veuilles bien continuer à travailler bêtement, tu auras des récompenses, c’est-à-dire quelques chatouilles !” »    Il fallait que les ouvriers des usines Ford puissent eux-mêmes consommer les voitures qu’ils avaient produites et que la plupart des personnes aient accès à l’automobile, la télévision, le réfrigérateur, ce qui a été rendu possible par un certain nombre de mécanismes tel que le crédit à la consommation. Mais il aurait été dommage de ne pas aller vers un terrain particulièrement efficace, une récompense ou une chatouille particulièrement chatouilleuse – à savoir, le plaisir sexuel. Il ne suffisait pas de donner un tour libidinal à la consommation mais aussi de faire de la libido elle-même, de la sphère du désir et du plaisir sexuel, jusqu’alors relativement épargnée par le marché, un lieu qui n’échapperait pas à la sphère de la consommation capitaliste...C’est là que les publicités comme celle de Lelo, mais aussi celles de Flink, la plateforme de livraison rapide qui promet de livrer en dix minutes aussi bien des préservatifs que des glaces en vertu du mot d’ordre « Chacun ses pulsions », prennent tout leur sens. La consommation doit être pulsionnelle, irréfléchie, immédiate. À un désir, une satisfaction rapide et efficace.    La puissance du désir sexuel à cet égard fait qu’il ne pouvait logiquement pas être épargné et c’est ainsi, explique Robert-Dufour, que le capital a changé « l’érotisme » en « pornographie », c’est-à-dire en un endroit où la sexualité n’est plus délestée d’un horizon de domination par l’argent et les affects et mots d’ordre qui ont cours dans le capitalisme (efficacité, intensité, compétition, humiliation…), et à faire de la masturbation une activité rentable..."      _______________

jeudi 25 mai 2023

Bis bald!...

     Echappée belle...

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Varia

__ Désemparés

__ Sarko rififi

__ Fuites belges

__ Jours de colère           

__ Modèle contesté

__ Services ou industrie?

__ Femmes islandaises

__ Italie: homme malade?

__ Psychiatrie en crise__ Immenses défits

__ L'écologie EST politique

__ Colonialisme des déchets

__ Bientôt dans la rue?

__ Banques: pour un changement

__ Les affaires...sont les affaires

__ Médecine grecque: sinistrée           ______________________

mercredi 24 mai 2023

Tout le monde est concerné

 Il n'y a pas de raison....

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Lu et approuvé

Dans le désordre...

___ Gros soucis à Vittel

                                      A Contrexéville et ailleurs...L'eau neuve de vos cellules a des problèmes. Les nappes phréatiques ne sont pas infinies. Surtout par les temps qui courent. Dans les Vosges comme ailleurs...

__ ParcoursSup

                        Promesses non tenues.  On s'en doutait. Une usine à gaz à réparer ou à remplacer...Un système qui n'est pas neutre, induisant des effets pervers.

__  L'eugénisme n'a pas disparu.

                   Il a pris des formes nouvelles. La "médecine de reproduction", notamment, peut franchir de nouvelles frontières

  ___   Berlin se fait du souci

                        Est-ce la fin d'un système incertain?...

___ La Suède n'est plus ce qu'elle était.

                C'est la fin d'un "modèle." ...Un modèle en trompe l'oeil. Son système scolaire n'est plus un exemple.  Les effets pervers du système sont manifestes.  On rétropédale...

__ La délinquance et l'immigration ne sont pas corrélées

                        Contrairement à certains discours.   ___________________

        ______________________________ Trésors de Thérouanne: la cité des Morins disparue, n'a pas fini de livrer ses secrets.

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mardi 23 mai 2023

Le déluge attendra...

    Encore faut-il que Noé comprenne la notice de montage

          Sinon, c'est une bonne maison. Enfin, presque...            _______________________

Economie: une science?

Un peu de modestie. Prédictions en question

                  Le propre des sciences de la nature est son pouvoir prédictif, sur la base d'observations méthodiquement menées, à partir d'hypothèses toujours à confirmer. La "science" économique, si elle a sa nécessité et sa rigueur popres, ne peut répondre au même statut. Même quand elle use du calcul (statistique, le plus souvent), elle ne peut être qualifiée de "scientifique" au sens strict, même si elle s'en donne l'apparence. Sur les bases de données présentes à un moment donné, elle ne peut anticiper l'avenir. Tout juste peut-elle énoncer des tendances possibles. Les crises, par exemple, prennent le plus souvent, les économistes de court, comme celle de 2008, que seuls deux ou trois économistes  ont vu venir...        "...Depuis la pandémie de Covid-19, la boule de cristal des prévisionnistes s’est opacifiée jusqu’à la caricature. Trimestre après trimestre, les anticipations sont systématiquement démenties. Après avoir noirci le tableau postconfinement, ils ont clairement sous-estimé le risque inflationniste. Quant à cette récession qui devait frapper en 2023 une Europe fragilisée par la guerre à ses portes, elle n’aura été qu’un mirage. Comme avait un jour ironisé l’économiste américain Ezra Solomon, « la seule fonction des prévisions économiques est de donner à l’astrologie une apparence respectable »....                                                                        Faut-il dire: L'économie est une science trop sérieuse pour être laissée aux économistes?...Ou: l'économie est une science trop imparfaite, voire une connaissance trop problématique, pour que nous lui fassions  pleine confiance?..

    Cela dépend de son objet, de ses hypothèses, de ses parti-pris, de ses présupposés et de ses ambitions, secrètes ou masquées.
   Si elle a pour projet de donner une vaste synthèse sur les mécanismes de production et d'échanges à l'intérieur d'une société dans son rapport aux autres, de décrypter ses causes et ses effets en se projetant ambitieusement vers l'avenir, il est sûr qu'il faut se montrer particulièrement prudent, malgré l'intérêt que peut présenter l'éclairage particulier qu'elle présente.
    Car l'économie (micro ou macro) n'est pas une science dure, elle n'est qu'une connaissance humaine ou sujet et objet sont inextricablement liés, où l'objectivité pose des problèmes spécifiques et aigus.
   Beaucoup d'économistes le savent bien mais le disent trop peu.
Des débats, trop souvent feutrés ou méconnus, on lieu régulièrement entre eux, au sujet des méthodes et des limites de leur discipline.
    Comme dans le récent échange entre André Orléan et Jean Tirole,  dans le Manifeste pour une économie pluraliste publié cette semaine. Le premier réclame que J.Tirole, éminent représentant de l’économie dite “néoclassique”, qui prône la dérégulation, soit le porte-parole d’un courant parmi d’autres, et pas de toute l'économie. Il réclame un pluralisme opposé à une forme de pensée unique. Un pluralisme qui vient d’être refusé à l’Université
« Historiquement l'économie a toujours été un lieu de débat, ce n’est pas une science exacte et donc les débats ont toujours existé, jusqu'aux années 90, explique André Orléan à Mediapart. La France apportait beaucoup, elle était une terre d'accueil de ce pluralisme et ça s'est arrêté parce que le corpus dominant, celui des néoclassiques, a été de plus en plus dominant. La théorie néoclassique a pris des positions de pouvoir et elle a perdu une espèce d'esprit critique. Les néoclassiques se présentent tout le temps comme les seuls défenseurs de la seule vraie science. Il n'y a plus aucun débat... On ne peut pas faire vivre la recherche de cette manière. Toutes ses forces vont absolument dans le même sens, or la seule vraie force est de dire "méfiez-vous, ce n'est pas parce que vous êtes puissant que vous dites la vérité, ce n’est pas parce que vous avez le prix Nobel que vous dites forcément la vérité". La vérité, c'est l'esprit critique, et on ne peut pas faire un corps scientifique sans cet esprit critique et sans cette humilité. La crise financière a quand même montré au monde quels étaient les dangers d'une pensée unique qui ne s'autocritique pas. Or rien n'a changé ! Les capacités d'autorégulation de ce corps de néoclassiques sont nulles. »
    Ce qui est reproché ici, c'est la quasi exclusivité laissée aux voix néoclassiques, qui sont, ouvertement ou non, instrumentalisées par les gouvernements et les médias, qui, sans le dire, défendent la pensée libérale, instituée comme un dogme depuis les années Reagan, inspiré par l'école de Chicago, avec Hayek et Friedmaan.
   C'est aussi l'absence de débats sur les résultats et surtout les présupposés, les choix, qui président à la recherche dans ce domaine. Il y a une réelle demande de changement.
            Comme si on avait oublié l'état de désarroide déroute même, dans lequel s'étaient  trouvés des économistes bien pensants après le choc de la crise qu'il n'avaient pas vu venir, et qui retournent dans les mêmes ornières, les mêmes errements qu'avant, parfois au service d'un groupe bancaire comme conseillers financiers.
       L'hétérodoxie perd du terrain au profit de la doxa officielle, qu cède au dogmatisme, au conformisme ou à la pusillanimité.
      Comme disait l'économiste Maurice Allais, A toutes les époques de l’histoire, le succès des doctrines économiques a été assuré, non par leur valeur intrinsèque, mais par la puissance des intérêts et des sentiments auxquels elles paraissent favorables... La science économique, comme toutes les sciences, n’échappe pas au dogmatisme, mais le dogmatisme est ici considérablement renforcé par la puissance des intérêts et des idéologies ». [Maurice Allais_ 1968]
                -Krugman fustigeait naguère "la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché". "Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix"---- M. Greenspan avouait qu’il était dans un état d’ « incrédulité choquée » car « l’ensemble de l’édifice intellectuel » s’était « effondré ». Cet effondrement de l’édifice intellectuel étant aussi un effondrement du monde réel de marchés, le résultat s’est traduit par une grave récession"( P.K.)_
    « Lorsque dans un pays le développement du capital devient un sous-produit de l’activité d’un casino, le travail est susceptible d’être bâclé», disait Keynes.
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lundi 22 mai 2023

Dure époque!...

 Pour les familles nombreuses...

                  Ça passe mal...

«J'ai moi même une famille nombreuse. Je paie beaucoup de prix de paquet de pâtes (sic). Je sais parfaitement à quel point ces prix sont devenus insupportables pour les français».

Bruno Le Maire, Ministre de l'économie
C'est bien ce qu'a osé déclarer le ministre à la télévision, sur France 2 le 21 mai 2023, pour justifier l'absence de politique d'encadrement des prix. Il a même ajouté : «j'ai quatre enfants à nourrir». De quoi arracher une larme aux téléspectateurs. Pour rappel, Bruno Le Maire, c'est 10.500 € par mois, son salaire de ministre, payé à écrire de mauvaise pages pornographiques en pleine crise sociale. Il est député et ministre depuis plus de 10 ans. Et c'est un salaire garanti même après le départ de son ministère. Mais cela n'est que de l'argent de poche, puisque Bruno n'a aucune dépense réelle. Car Bruno Le Maire bénéficie d'un logement de fonction. L’État prend en charge un «loyer équivalent à une superficie de 80 m² accrue de 20 m² par enfant ou ascendant à charge nécessaire» pour ses ministres. C'est aussi la gratuité des transports en train ou en avion, une voiture avec chauffeur, la gratuité des forfaits téléphoniques et internet, des gardes du corps... Ce n'est pas tout. Un ministre touche une enveloppe de 150.000 € par an de «frais de représentation». De l'argent bonus pour organiser des fêtes, des restos, des cadeaux… Ça fait partie des privilèges républicains. Quand il était ministre, Macron a utilisée cette somme pour des dîners mondains avant de se présenter à la présidentielle. Bruno Le Maire, c'est aussi Pauline Doussau de Bazignan, sa femme. Elle a été assistante parlementaire de son mari, puis de son suppléant, pendant des années à l'Assemblée Nationale. Médiapart a enquêté et doute de la réalité du travail effectué à ce poste. Pour finir, Bruno Le Maire, c'est une maison secondaire de 310 m² dans le Pays Basque, des placements financiers et des tableaux... Bref, si Bruno Le Maire n'arrive pas à acheter des paquets de coquillettes à ses enfants, c'est qu'il est un gros renflement brun. Ou qu'il nous prend pour des cons...." _______________________

Un mal étrange

Vous n'avez rien à déclarer?

                       Comme chaque année, le rituel bien rodé de la déclaration des revenus est arrivé.  Les feuilles tombent avant l'automne. Même si le système fiscal comporte bien des anomalies, des dysfonctionnements, et des injustices, il a le mérite d'exister. Depuis une époque récente d'ailleurs. Nul ne peut échapper (théoriquement)  à l'obligation fiscale, ce devoir national, auquel bien des superprivilégiés trouvent des moyens et des aides pour s'évader, au moins partiellement, ou de passer sous les radars. "légalement" ou pas...  Il y a ceux que protège le "bouclier fiscal", en toute "légalité" pour ne pas mettre à mal leur fortune conséquente, d'autres, héroïques,  qui réclament un surcroît d'efforts, se considérant comme trop favorisés par rapport au vulgum pecus. Mais c'est plus rare et cela ne dure pas....   


                                                                                                                 __   En tout cas, c'est une période jugée un peu désagréable, où l'on tend souvent à repousser au lendemain ce que l'on pourrait faire le jour même. C'est souvent le moment où l'on se retrouve en flagrant délit de procrastination, où l'on attend parfois la veille fatidique pour penser faire enfin son devoir.  Beaucoup se trouvent d'un coup atteint d'un mal étrange, que certains appellent "phobie administrative", stratégique ou réelle. Ça peut se soigner, disent certains experts. En tous cas, les alibis ne manquent pas.  ...                                                                                                                        Je fais partie du lot.  Tous les ans, c'est la même épreuve.

                          Qui confine à la névrose. Ça peut donner des boutons!
      Je n'arrête pas d'attendre le tout dernier moment pour remplir la rituelle feuille chère à Bercy.
          Je m'arrange pour différer au maximum l'envoi de ce précieux document à mon percepteur local.
   Je suis atteint, m'a dit mon psychologue, d'un mal étrange:
       Un mal que l'on nomme phobie administrative.
   Heureusement je ne suis pas le seul à être affecté par cette pathologie difficilement guérissable.
    Pourtant, je ne suis pas un grand délinquant financier, Cahuzac n'est pas mon ami et je n'ai pas de compte aux Îles Caïmans.  J'ai même conscience (héroïsme suprême!) de la nécessité civique de l'impôt, même si sa répartition me pose plus d'un problème.
    Mais je suis incurable. C'est pas trop logique et c'est pathologique.
         Que ceux qui sont dans le même cas que moi lèvent le doigt.
            Nous pourrions mettre en place un groupe d'anonymes administrativo-phobiques. Juste pour partager et adoucir nos tourments périodiques...😉

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dimanche 21 mai 2023

Survol

__ Contradictions

__ Vrai débat?

__ Dans l'ombre

__ Etat fautif

__ IA et précarité  

__ Les invisibles

__ Figure ambiguë 

__ La Chine attaque

__ Transports gratuits

__ Captagon en question

__ Cinéma: le risque

__ Protocole crédible?

__ Mourir hors de prix

__ Eau: problème politique

            ___________ Revue de presse  _____________

samedi 20 mai 2023

En Ch'tis-land

Un plat pays?...

       Il n'y a pas que les Monts des Flandres

              Ni les collines d'Artois

               Il y a aussi des terrils, ces montages noires... _________________________

Fraude fiscale (encore)

 Enfin dénoncée?

              Ce ne serait pas la première fois...La question est de savoir si la volonté réelle est là, si ce n'est pas qu'un effet d'annonce et si les moyens  annoncés seront à la hauteur, à la mesure d'un problème qui n'est pas anodin. Si on peut parler d'un pas en avant, on peut se demander quel sera l'ampleur de cette avancée et sa continuité. Car on peut y voir uns stratégie ponctuelle, un effet d'annonce lié aux circonstances. Ce que l'on peut appeler un fléau social sera-t-il demain un lointain souvenir, du moins dans ses formes les plus graves? Wait and see..... 


                                         ___ On peut douter que l'agitation présidentielle, tous azimuts, celle des "100 jours", soit capable de redresser la barre dans ce domaine comme dans le domaine de la réindustrialisation, tardivement  prise en compte. Un choix politique s'impose. « ...Faire payer ce qu’ils doivent aux ultrariches et aux multinationales », c’est avec cette promesse que le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal, a annoncé une série de mesures visant à lutter contre la fraude fiscale, dans un entretien au Monde le 8 mai.  Certaines d’entre elles témoignent d’une vraie inflexion dans la politique du gouvernement, comme les moyens humains mis au service du contrôle fiscal, quand d’autres relèvent davantage de la communication politique. Comment distinguer les mesures efficaces des effets d’annonce ? Comment lutter concrètement contre les méthodes sophistiquées mises en place par les grandes fortunes pour échapper au fisc ?   Enfin, le gouvernement lie la fraude fiscale à la fraude sociale dans ses annonces. Les deux phénomènes sont-ils comparables en termes de sommes à recouvrer ? En quoi les lier relève-t-il d’un choix politique ?..."  Il y a, c'est vrai, un gouffre abyssal entre les petits et les gros fraudeurs. C'est bien de le reconnaître enfin: "... celle des plus puissants est impardonnable ..."    Surtout quand il s'agit de groupes bancaires qui ont pignon sur rue ou de multinationales qui ont des stratégies d'évitement sophistiquées, à l'heure où elles affichent des profits hors du commun. Il ne suffit pas de prétendre vouloir durcir la lutte. Les zônes d'ombre restent encore nombreuses...  La vigilance  citoyenne s'impose. L'enjeu n'est pas minime. C'est possible.      _______________________

vendredi 19 mai 2023

Faire bouger les lignes

 Problématique complexe

          Vers un modèle français?...

                               Dans la dignité.

Mourir, oui, mais comment?
Les structures palliatives sont insuffisantes et pas toujours adaptées.
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Casseroles en tous genres

Corruptions 

               Ce fléau social et politique, pas toujours visible, pas toujours dénoncé, n'est pas un phénomène d'un autre temps. Régulièrement, il révèle son activité au sein des sociétés, à bien des niveaux, de manière le plus souvent masquée,  parfois massive. De manière généralisée et institutionnelle, comme en Russie, qu'on a pu appeler comme une kleptocratie, inquiétante, comme en Moldavie, généralisée, comme dans nombre de pays aux systèmes juridiques faibles,  du moins comme en Afrique ou dans certains pays d'Amérique Latine. La liste serait longue des pays affectés par ces phénomènes divers et variés. Il serait plus facile de compter ceux qui y échappent, du moins partiellement, quel que soit le domaine, même dans le sport. Dans le domaine de l'influence politique, les conséquences peuvent être graves au niveau de la crédibilité des institutions et de la confiance civile. Cette gangrène généralisée demande une prise de conscience, une vigilance constante  et une condamnation sans appel. Mais la tolérance à ce phénomène n'est pas la même selon les pays et le niveau d'éveil et d'éducation des populations. L'argent et le pouvoir (son corollaire) est le principal moteur de ce phénomène. Un virus mortel.                                            S'il n'est pas un problème envahissant comme dans certains pays, le phénomène de la corruption dans notre pays tient une place qu'on n'apprécie pas toujours dans son ampleur véritable:

                      Dernièrement, une nouvelle affaire de corruption éclatait dans les médias français, mettant cette fois-ci en lumière des transactions illicites pour l’obtention du permis de conduire impliquant un certain nombre de célébrités. Loin d’être la première affaire du genre, ni la dernière, elle ne constitue pour autant qu’une infime partie du phénomène de corruption qui gangrène la société française à tous les niveaux, depuis les plus modestes officiers de l’État jusqu’à ses plus prestigieux serviteurs, qu’ils soient élus ou nommés aux plus hautes fonctions.
    Toutes les affaires de corruption ne défraient pas la chronique de la même façon, et l’écrasante majorité n’est même jamais révélée au grand public. Pour autant, en se basant sur ce qui apparaît dans les procès, les confidences de certains industriels et même quelques indiscrétions de corrupteurs eux-même, des journalistes ont pu évaluer à 30 milliards d’euros par an le montant de la corruption en France. Une somme impressionnante mais qui ne serait en réalité qu’une estimation basse ne tenant pas compte des transactions les plus occultes impliquant de très hauts responsables industriels, syndicaux et politiques, et dont seule l’histoire se fera peut-être l’écho dans quelques années ou décennies.  [De quoi financer l'assurance maladie et plus !]
    Chaque année, l’ONG allemande Transparency International publie son classement des pays les plus corrompus, s’appuyant notamment sur un indice établi à partir des avis du FMI, de diverses organisations en faveur du développement et d’observateurs institutionnels. On a coutume de croire que la corruption ne concerne que les pays en développement ou encore quelques dictatures dont le régime politique favorise une oligarchie au détriment de la population. Pourtant, la France n’est pas en reste et, en 2016, elle est classée 23e seulement sur la liste des pays les plus vertueux et les plus transparents de la planète, à égalité avec l’Estonie, le Chili et les Émirats Arabes Unis...... Une corruption qui prospère avec notre argent...   

                                              _____    "...En 1992dans son livre La Corruption de la République (Fayard), l’un des rares ouvrages de référence sur le fléau des atteintes à la probité en France, l’universitaire et chercheur en science politique Yves Mény écrivait ceci : « La corruption prend appui sur des mécanismes, des valeurs et des règles parfaitement intégrés et légitimés par le système politique. La corruption n’est pas à côté ou en marge du système, elle vit en symbiose avec lui, se nourrit de ses faiblesses, s’infiltre dans ses interstices. »
        Avec la condamnation en appel de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un ferme, et une privation de ses droits civiques pendant trois ans, on peut dire que cette corruption a, aussi, atteint le sommet de la République, la nôtre...."
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