samedi 12 octobre 2024

Israël/Palestine: deux Etats?

 Y croire encore?   

              Toute une histoire.

       Evoquée, oubliée, déchirée, instrumentalisée; redevenue d'actualité par nécessité. Ce que les accords d'Abraham avait fait oublier. On le proclame, on l'oublie, on y repense...On le dit encore, mais de moins en moins, ou pour la forme. Pour se donner bonne conscience? pour garder une petite lueur d'espoir dans ce terrible affrontement qui s'éternise? Mais le rêve a fait long feu.      L'impasse semble totale.  On s'achemine plutôt vers une guerre longue.   Un vieux projet: migration ou anéantissement.... 


                                                                                                                             Certains y croient encore, d'autres pensent que dans les conditions actuelles, on ne voit pas comment cela serait encore possible. Certains Israëliens y croient encore, comme ultime chance, mais sans voir très clair sur une solution possible, dans les ténèbres actuelles et la situation en apparence inextricable dans laquelle le régime de Netanyahou sciemment, conformément aux perspectives de Jabotinski,,a créé une situation ruinant, après Sharon,  les maigres espoirs encore présents à Oslo.     ___Comment sortir du roman national, des mythes entretenus, après les études des nouveaux historiens israëliens, notamment Shlomo Sand ou de Finkelstein?                    On ne voit pas comment le peuple palestinien pourrait continuer à vivre dans la division  géographique et politique, exclu de fait de son puissant voisin ou subissant les coups des plus radicaux. Depuis,  une guerre sans fin...

                                                   Ceux-ci ne peuvent continuer à faire la loi impunément, avec la complicité du Likoud et de l'armée. L'apartheid de fait ne peut que se renforcer. Il s'agit pour les colons radicaux, de "finir le travail"... L'ancien ambassadeur Gérard Araut le souligne avec force. ___Ari Shavid ose dire: "...La seule force au monde capable de sauver Israël de lui-même, ce sont les Israéliens eux-mêmes, en créant un nouveau langage politique qui reconnaît la réalité et le fait que les Palestiniens sont enracinés dans cette terre.  Je vous exhorte à chercher la troisième voie afin de survivre ici et de ne pas mourir..."                                         Un certain nombre de Juifs, dont Einstein, sollicité pour prendre la direction du pays, favorable à un foyer juif dans le contexte de l'époque,  furent très critiques à l'égard des méthodes utilisées par certains dirigeants de l'époque.                                                                                        __Anna Arendt, notamment, qui était sioniste après la guerre, a vite évolué en voyant que le foyer juif dont elle rêvait en Israël n’avait plus rien à voir avec un melting pot avec la population palestinienne ( il n'y avait pas que des arabes), mais à l’émancipation d’un état nouveau, dont les fondements étaient basés sur un mensonge, celui du droit historique, prêt à bafouer celui des populations occupantes. Elle a analysé de façon prophétique le risque pour Israël de devenir un état paranoïaque, avec des colons « environnés par une population arabe entièrement hostile, enfermés entre des frontières constamment menacées, occupés à leur autodéfense physique au point d’y perdre tous leurs autres intérêts ». __ Des contradictions structurelles.__Quelle proportionalité? ____________________

                Une Palestine déchirée, instrumentalisée, violentée.... Une histoire compliquée , dès l'origine. Une impasse? Une Palestine ouverte, mais parfois otage. "Un pays qui n'est pas un pays"...


Peut-on aimer un pays

Qui n’est même pas un pays ?

Un pays
Dont on n’a jamais foulé le sol
Un pays avec lequel on n’a,
Pour tout lien physique,
Qu’une lampée d’huile d’olive
Parsemée de zaatar
Qui caresse le gosier
Qui enchante les papilles de sa verdeur

Un pays
Dont on regarde de vieilles photographies,
Le cœur battant,
En y cherchant le visage de ses ancêtres
Au détour d’une ruelle de Jérusalem

Peut-on aimer un pays
Que tant de gens autour de soi
Se réjouissent de voir brûler
Un pays défiguré, englouti par la corrosion d’un seul mot :
« Terroriste »

Un pays d’enfants radieux
Transformés en pantins mutilés
En cadavres poussiéreux

Un pays dont le nom, à lui seul,
Constitue une offense
Dont le drapeau peut vous mener au commissariat
Dont les habitants
Pèsent moins qu’une plume
Sur la balance des vies humaines

Peut-on aimer un pays
Dont même vos amis
Semblent ignorer la part de douceur

Un pays qui vous rend suspecte
Qui vous isole dans le tremblement de votre effroi
Dans le chagrin qui vous réveille la nuit
Dans l’infinie litanie
De souffrances trop vertigineuses
Pour que l’esprit les saisisse

Peut-on aimer un pays entêté
Qu’il serait si facile de renier
Mais qui vous interdit de l’oublier
Un pays qui vous appelle, qui vous oblige
Un pays qui vous demande
De mettre à l’abri ses trésors
Quand vient l’heure inexorable de la destruction     __
Écouter ce poème de et lu par Mona Chollet 

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