Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

mercredi 19 septembre 2012

Paroles d' Israëliens

 __La vie en Israël n'est pas un long fleuve tranquille...
Des tensions fortes traverse cette société très hétérogène, divisée, jusqu'au sein de l'armée.
Un société jeune, aux frontières non définies, toujours en quête d'une identité problématique, qui oscille encore souvent entre mythe et histoire.
C'est dire que les historiens ont là-bas une tâche difficile, quand ils s'efforcent de mettre à jour les fondements historiques du peuple juif, de son exil, de son retour, des conditions de la constitution de l'Etat d'Israël et de sa légitimation. Notions sur lesquelles planent un brouillard entretenu, des confusions et des croyances qu'il n'est pas toujours bien vu d'éclaircir.
Il faut du temps pour détruire un certain nombre de mythes nationaux. En France, nous sommes seulement en train de remettre en question l'image que nous avions de nos ancêtres les Gaulois, chère à Lavisse.
Quand le nationalisme et/ou la religion interfère(nt), la pensée critique peine à se faire entendre.

_____C'est le cas de l'historien israëlien  Shlomo Sand, et de quelques autres se situant dans le courant dit postsioniste, objet de vifs débats internes, reconnaissant la légitimité de l'Etat d'Israël, mais remettant en question un certain nombres de croyances fondatrices et de pratiques sociales partagées même par des dirigeants athées pour des raisons politiques, notamment l'invention de la terre d'Israël, qui sous-tend le traitement fait au peuple palestinien, à l'existence déniée dès l'origine. Comme citoyen, l'auteur ne met pas en cause l'identité israëlienne , mais il conteste les choix politiques de ses élites au double langage et prône une laïcisation de l'Etat, contre le retour de l'ultraorthodoxie religieuse et les tendances extrêmistes avec lesquelles joue dangereusement le pouvoir.(1). De nouvelles formes de racisme se font jour.
__En tant qu'historien, il n'échappe pas bien sûr à la critique dans sa discipline, comme c'est naturel, mais il est parfois contesté pour les remises en question dérangeantes qu'il suscite chez ceux qui ont renoncé aux engagement au moins formels d'antan.
 "Continuant son entreprise de questionnement du lien entre les juifs et la “terre d'Israël”, Shlomo Sand décrypte « cette image mystifiante centrale » consistant à présenter la Palestine comme “une terre sans peuple” forcément destinée à “un peuple sans terre”. L'ouvrage s'attache à démontrer le rôle des chrétiens évangélistes dans la propagation d'une telle appréhension.
« En apparence, l'occupation, entrée dans sa cinquième décennie, prépare, au plan territorial, la constitution d'un État binational. La pénétration croissante de colons au sein de zones d'habitation palestiniennes densément peuplées apparaît comme un processus qui rend impossible toute tentative de séparation politique (...) Le grand compromis prometteur, reposant sur le retour d'Israël aux frontières de 1967, la création d'un État palestinien voisin (avec Jérusalem comme capitale commune), la fondation d'une confédération entre deux républiques souveraines et démocratiques appartenant à tous les citoyens qui vivent dans chacune d'elle, apparaît comme un rêve qui s'éloigne et s'évanouit dans l'obscurité du temps. »
__Dans ce pays pas comme les autres, engagé aujourd'hui dans un bras de fer avec l'Iran, contesté par certains Israëliens et, officiellement pour l'instant, par Obama, les voix de la modération peinent à se faire entendre.
___________________________
- Les élections américaines vues... d'Israël

Aucun commentaire: