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vendredi 16 janvier 2009

Gaza : tournant fatal ?      


Une intervention qui suscite la réaction indignée de beaucoup de Juifs de par le monde

"Le Hamas
avait fait savoir qu’il voulait une résolution diplomatique au conflit selon les frontières de 1967. Cela signifiait que le Hamas rejoignait le consensus international, qu’il s’alignait à la grande majorité de la communauté internationale à la recherche d’une solution diplomatique. Les israéliens se retrouvaient alors confrontés à ce qu’ils appellent une offensive de paix palestinienne. Et c’est dans le but de contrer cette offensive de paix qu’ils ont entrepris de détruire le Hamas.." (N.Finkelstein)

-Guerre à Gaza, le contexte | AgoraVox
- Rupture de la trêve à Gaza : une chronologie
- La prison de Gaza, par Ilan Pappe
-Aujourd’hui Gaza, demain Massada ?
-Gaza | AgoraVox


La deuxième mort du judaïsme, par Eric Hazan:

« Le tournant n’est pas seulement celui de l’horreur et du massacre de masse des Palestiniens. Il y a deux points qui font des événements actuels ce qui est advenu de plus grave pour les juifs depuis Auschwitz. Le premier, c’est le cynisme, la manière ouverte de traiter les Palestiniens comme des sous-hommes, les tracts lâchés par des avions annonçant que les bombardements vont être encore plus meurtriers, alors que la population de Gaza ne peut pas s’enfuir, que toutes les issues sont fermées, qu’il n’y a plus qu’à attendre la mort dans le noir (...). L’autre nouveauté, c’est le silence de la majorité des juifs. »
-Gaza : un médecin urgentiste français raconte l’horreur
--Voici de quelle manière Israël s’y est pris pour amener Gaza au bord de la catastrophe humanitaire
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-Norman Finkelstein : Israël ne veut pas d’une paix dans les frontières de 1967:

Pour l’universitaire Norman Finkelstein, critique résolu des politiques de l’Etat d’Israël, le principal obstacle à la paix c’est le refus israélien d’un accord sur la base des frontières de 1967. La Ligue Arabe, l’Autorité Palestinienne, et désormais le Hamas lui même sont « en faveur d’une solution à deux états selon les frontières de juin 1967. Le seul et unique obstacle est Israël, soutenu par les États-Unis. Voilà le problème, » juge-t-il.

"Certaines archives, que vous pouvez consulter sur le site internet du Ministère des Affaires Étrangères israélien, ne souffrent pas de contestation. On peut notamment lire qu’Israël a rompu la trêve en Novembre, en entrant dans la bande de Gaza pour tuer 6 ou 7 militants palestiniens. C’est à ce moment là ―et je cite maintenant le site officiel israélien― que le Hamas a riposté ou, en riposte à l’attaque israélienne, en tirant des roquettes.

Maintenant, à savoir pourquoi Israël a attaqué ces derniers jours, encore une fois, les données sont assez explicites. Selon le journal israélien Ha’aretz, le ministre de la Défense Barak avait planifié cette offensive avant même le début de la trêve. En fait, selon l’édition de Ha’aretz d’hier (7 janvier 2009), la planification de l’invasion a débuté en mars. Et la raison en est, je pense, double. Premièrement : il s’agit pour Israël d’augmenter, ce que son gouvernement appelle, sa force de dissuasion, qui pour le dire plus platement, consiste en la capacité d’Israël à soumettre la région par la terreur. Après leur défaite de juin 2006 au Liban, il leur semblait important de transmettre le message que la force de frappe d’Israël était encore capable de terroriser ceux qui oseraient le défier.Et la seconde raison de l’attaque tient au fait que le Hamas avait fait savoir qu’il voulait une résolution diplomatique au conflit selon les frontières de 1967. Cela signifiait que le Hamas rejoignait le consensus international, qu’il s’alignait à la grande majorité de la communauté internationale à la recherche d’une solution diplomatique. Les israéliens se retrouvaient alors confrontés à ceux qu’ils appellent une offensive de paix palestinienne. Et c’est dans le but de contrer cette offensive de paix qu’ils ont entrepris de détruire le Hamas. Comme il était documenté dans le numéro d’avril 2008 de Vanity Fair par l’écrivain David Rose ―qui s’appuyait lui-même sur des documents officiels américains― ceux sont les États-Unis, en collaboration avec l’Autorité Palestinienne et Israël, qui ont tenté un putsch contre le Hamas, putsch que celui-ci a anticipé. Cela non plus, ce n’est plus discutable, cette vérité n’est plus controversée.La question maintenant n’est pas de savoir si le Hamas veut diriger mais s’il le peut sous l’embargo que maintient Israël et empêche toute activité économique palestinienne. Le blocus imposé à Gaza n’a rien à voir avec le Hamas. Des américains ont été envoyés sur place, notamment James Wolfensohn, pour essayer de mettre fin à l’embargo après que les troupes israéliennes aient été redéployées dans Gaza.Le problème majeur a toujours été qu’Israël ne veut pas que Gaza se développe, et qu’Israël ne veut pas résoudre ce conflit par la voie diplomatique. Autant à Damas qu’à Gaza, les leaders palestiniens ont déclaré à plusieurs reprises leur volonté de résoudre ce conflit en se basant sur les frontières de juin 1967. Les archives sont assez claires...."

- Les diplomates israéliens s’inquiètent pour l’image de leur pays:
"Les images en provenance de Gaza, peu diffusées en Israël, pourraient avoir un impact dévastateur et durable sur l’image du pays à l’étranger, avertissent les diplomates, qui relatent qu’ils doivent répondre devant la presse à des accusations de « crimes de guerre ». Tzipi Livni a tenté d’allumer un contre feu en adressant aux dirigeants étrangers une déclaration les appelant à mettre fin à la vague d’antisémitisme provoquée par les évènements de Gaza. Le ministère veut également éviter que la conférence « Durban 2 » de l’ONU qui se tiendra en avril à Genève ne se transforme en tribunal international contre Israël. Mais ses chances de succès sont faibles, estime-t-il.

- Israël face à la conscience des peuples, par Uri Avnery:
« Cette guerre est également un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’État d’Israël ».

-Gaza : une stratégie plus ambitieuse ? | AgoraVox:
"...L’opération aurait été planifiée depuis au moins 6 mois, et probablement depuis 18 mois, selon le journaliste israélien J. Cook. L’attaque aurait été escomptée après avoir poussé les palestiniens à bout, par cumul de restrictions successives : ”Mr Barak began expanding the blockade to include shortages of electricity and fuel. It was widely assumed that this was designed to pressure the civilian population of Gaza to rebel against Hamas”...
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-Gaza divise l’Amérique (et les Juifs US)
-Gaza : des figures juives britanniques exhortent Israël à un cessez-le-feu
-Neuf organisations israéliennes appellent à intervenir d’urgence à Gaza
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- Médias en guerre (1) : Sous couvert de neutralité - Acrimed
-Gaza : les JT pris au piège de la neutralité
-GAZA : LA PROPAGANDE JOUE UN ROLE MAJEUR !
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- Palestine: vérité des cartes
-ISRAEL: opinion captive ?
-GAZA : revue de presse
-GAZA: guerre des mots . Maux de guerre

jeudi 7 mars 2013

Israël: l'impasse

 "Nous gagnons chaque bataille, mais nous perdons la guerre..."

_____Ce constat critique adressée aux gouvernements successifs d'Israël, surtout depuis l'époque Rabin, n'émane pas de quelque antisémite borné ou de quelque anti-israëlien notoire, ou même d'un journaliste de Haaretz, souvent critique à l'égard de la politique du Likoud et de ses alliances avec les sionistes les plus radicaux.
Non.Il émane d' un ancien haut représentant du Shin Beth, le pendant israëlien du FBI américain, aux méthodes discutées, qui, avec d'autres membres, plus que perplexes, s'en prend à la politique suicidaire menée par les différents gouvernements d'Israël, du Likoud en particulier, qui ont mené la politique du pire en prétendant défendre l'intérêt du pays, au mépris d'une démocratie pourtant revendiquée.
Un courageux plaidoyer pour la paix, un peu acide et parfois désespéré. La nostalgie de l'époque Rabin, assassiné pour ses efforts de paix, plane sur ces évocations, faisant allusion aux dégradations de la vie politique qui s'en suivit à l'égard du problème palestinien.
Le documentaire, diffusé par Arte, ravageur pour les dirigeants israéliens, ne manque pas de surprendre, étant donné la nature et l'activité passées des témoins. Six anciens chefs de service du service de sécurité parlent et ce qu’ils disent est terrible pour Israël et la politique de ses dirigeants. Extraits :
- « Les premiers ministres d’Israël se sont succédés sans jamais prendre en considération le peuple palestinien, ni en deça des frontières de 1967, ni au-delà. » Avraham Shalom (patron du Shin Bet de 1980 à 1986)
- « Nous rendons la vie de millions de gens insupportables. Leurs souffrances sont permanentes. Et nous laissons un soldat qui n’est à l’armée que depuis quelques mois décider de ce qui est admissible ou non. Dans le meilleur des cas, il a passé son bac l’année précédente. Il est là devant un père avec un bébé dans les bras et il doit décider s’il le fouille ou non, s’il le laisse passer ou non. Ça me rend malade. » Carmi Gillon (patron du Shin Bet de 1994 à 1996)
- « Le futur est sombre. Noir est l’avenir. (…) Nous sommes devenus cruels envers nous-mêmes mais surtout envers la population que nous contrôlons sous prétexte de lutter contre le terrorisme. » Avraham Shalom
- « On ne fait pas la paix avec des méthodes militaires. La paix se construit sur la confiance. Moi qui connaît bien les Palestiniens, je pense que ça ne devrait pas être difficile d’instaurer avec eux une véritable relation de confiance. » Avi Dichter (patron du Shin Bet de 2000 à 2005)
- « Je suis prêt à tous les interlocuteurs possibles. Il n’y a pas d’alternative au fait de se parler. Il faut parler avec tout le monde, ça inclut même Ahmadinejad, n’importe qui.» Avraham Shalom
- « La tragédie du débat public sur la sécurité est que nous ne comprenons pas que nous sommes dans une situation frustrante où nous gagnons chaque bataille, mais nous perdons la guerre. » Ami Ayalon (patron du Shin Bet de 1996 à 2000).
_____________Le film  'Caméras brisées' (1) va dans le sens de ces témoignages.
Les dernières mesures concernant les bus réservés aux Palestiniens confortent les propos, enfermant un peu plus la société israëlienne dans une sorte d'apartheid, cherchant à justifier des actions contre des situations créées par ses propres excès.
"Le sionisme ne peut se légitimer lui-même dans ses outrances que par l’entretien d’une paranoïa dans laquelle la menace de l’antisémitisme a une place centrale.Si nul ne peut nier l’abomination qu’a pu représenter ce péril dans le passé, ceux qui luttent contre sa résurgence ou son entretien,sont désarmés par le sionisme lui-même, ses crimes, sa mauvaise foi et l’impunité qu’il revendique autant que son mépris des lois internationales ou résolutions onusiennes.Le camp de la paix, le vrai, qui existe du coté palestinien et du côté israélien, doit se battre contre ses propres frères acquis à une logique haineuse de part et d’autre, qui ne peut que favoriser le camp le plus fort d’un conflit aussi asymétrique...."
  L’instrumentalisation de la Shoah, qui paralyse la diplomatie européenne, sommée d’aider les infrastructures palestiniennes, ce qui arrange le colonisateur, est régulièrement condamnée par des Juifs, israëliens ou non. Burg, Finkelstein (qui connaît des problèmes au sein de l’université US), entre autres, sont de ceux-là.
Dans son livre, « La démocratie maintenant », le professeur Avi Shlaim de l’université d’Oxford, expert reconnu du conflit israélo-palestinien a déclaré que : «  Israël n’a pas d’immunité contre la critique, il n’a d’immunité morale contre la critique en raison de l’holocauste. Israël est une Etat-nation souverain, il devrait être jugé sur les mêmes critères que n’importe quel autre Etat. Norman Finkelstein est quelqu’un de très sérieux, quelqu’un de bien informé et un critique sévère des pratiques israéliennes d’occupation des territoires et de dépossession des Palestiniens »
Tant qu’Israël ne sera pas considéré comme un Etat comme un autre, soumis au droit commun international, le problème perdurera...
____Une spirale suicidaire est en marche, le fondamentalisme religieux gagnant droit de cité
 Pour sortir de cet enfermement mortifère, beaucoup d'Israëliens pensent qu'il est temps, dans leur propre intérêt, de passer à une autre stratégie.
 L'UE condamne la colonisation, mais reste soumise in fine aux volontés de Washington, malgré les critiques dans ce pays et les trop nombreuses résolutions de l'ONU.
 Son aide humanitaire est l'argent du silence, qui donne objectivement carte blanche à Netanyahou.
Le conflit israélo-palestinien n'est pas  dépassé et nous concerne aussi.

lundi 3 mars 2014

Israel et ses lobbies

 Permanences et vicissitudes
           Notes sur des  lobbies  en voie de transformation vis à vis d'un pays en constante mutation.
                                                                       Retour de bâton prévisible: la colonisation, souvent masquée, toujours déniée, mais toujours continuée, ne pouvait que se retourner contre l'extrême droite israëlienne et sa ligne politique constante, quelles que soient ses promesses.
  "Le gouvernement israélien est embarrassé parce que la plupart de ses membres refusent la position de la communauté internationale sur la colonisation. Pour l’ONU et pour la quasi-totalité de ses membres, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, conquis durant la guerre des Six Jours en 1967. En construisant des villes, des places fortes, des quartiers, qui abritent aujourd’hui 7 % de sa population – 350 000 habitants en Cisjordanie, 200 000 à Jérusalem-Est, l’État hébreu viole le droit international.    Le gouvernement Netanyahou accepte d’autant plus difficilement ce point de vue qu’il compte plusieurs ministres issus de ces localités. Les colons ont en effet de nombreux relais dans différents partis de droite ainsi que dans l’armée et dans l’administration, qui affecte chaque année des dizaines de millions d’euros aux implantations. Or, à leurs yeux, dénoncer le droit d’Israël à la terre de Judée-Samarie – la Cisjordanie –, c’est porter atteinte au droit à l’existence de leur pays, c’est faire preuve d’antisémitisme. Le hiatus sur cette question cruciale est sans doute davantage perceptible aujourd’hui qu’hier du fait de la forte baisse de la violence en Cisjordanie. Le silence des armes permet de mieux appréhender d’autres formes de contrainte et de violations du droit..."
              L'antisémitisme, reste toujours l'argument instrumentalisé par le pouvoir. Comme le souligne Esther Benbassa: "La thèse de l’antisémitisme a été utilisée comme une arme pour rehausser l’image d’Israël et défendre sa politique 
                A l'heure même où  Amnesty International dénonce l’impunité d'Israël,   les relations sont de plus en plus problématiques entre l'Union européenne et Tel-Aviv, ce qui constitue une certaine nouveauté par rapport au passé..
Même des tensions commencent à se manifester avec l'Allemagne, généralement plus bienveillante à l'égard d'Israël.(1)  
      Mais le travail des lobbies toujours actifs de par le monde, en France comme au Canada et aux USA surtout, ne cesse pas (même s'il est encore discuté parmi les spécialistes américains).
 L'alliance solide et profonde qui unit les États-Unis et Israël depuis plus de soixante ans est communément attribuée à l'influence d'un lobby juif tout-puissant qui tirerait les ficelles de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient. Or cette vision réductrice néglige un aspect essentiel de la question : aujourd'hui, aux États-Unis, les supporters d'Israël les plus fervents et les plus nombreux sont issus de la droite chrétienne. (1)
Les mouvements plutôt de gauche aux USA se désinvestissent de plus en plus d’Israël et le gouvernement montre son irritation.
                 La société israëlienne, elle, tend à se diversifier toujours plus, sous l'effet de nouveaux migrants, russophones surtout, constituant peu à peu une nouvelle  mosaïque.
  "...Ce qui caractérise la société israélienne en effet, c’est un multiculturalisme de nature antagoniste et engagée en vertu duquel chaque communauté ethnique, linguistique ou religieuse est détentrice d’une vision, d’un rêve et surtout d’une exigence sur la totalité de la collectivité politique. Ainsi, loin de se dissoudre dans l’indifférence de ses parties les unes aux autres, la mosaïque hébraïque demeure à présent cimentée par la force centrifuge de sa conflictualité..."
     Une mosaïque qui ne va pas sans conflits, sans tensions internes parfois. (2)
 Des intellectuels israëliens ne ménagent pas leur critiques par rapport au sionisme revendiqué et les nouveaux penseurs et historiens postsionistes, comme Finkelstein ou Shlomo Sand ne se privernt pas de démystifier certains mythes, pour faire d' Israël un Etat normal, répondant au droit international.
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(2) Comme l'avoue le cinéaste israëlien  Nadav Lapid (« Le policier »), sorti il y a deux ans, et qui, lui aussi, radiographiait les bouleversements de la société israélienne:« À l’étranger, on a souvent une image idéalisée de ce qui se passe en Israël et les films n’y sont pas pour rien… Les Israéliens ne passent pas leur journée à parler de l’Etat palestinien. De façon assez tragique, pour la majorité d’entre eux, le conflit appartient au passé. Une idée basique et terriblement primaire s’est imposée : le camp palestinien est une bonne fois pour toutes celui des méchants. »  Il ajoutait :
     « Le mythe fondateur du “ Tous ensemble contre les autres ”, ressemble à la façade d’un immeuble. Au fil des années, les failles se voient de plus en plus. Et, progressivement, il n’existe plus qu’une gigantesque faille, qu’il faut tenter de masquer par tous les moyens..."

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lundi 2 septembre 2013

Point d'histoire

Israël: le mythe de l'exil
                                         Une émission intéressante sur Arte vendredi soir, qui soulève une question débattue en Israël même, qui a été et reste au coeur du projet sioniste.
La notion de l'exil est la thématique dominante du monde juif croyant et préside à la fondation de l'Etat d'Israël, exil conditionnant celle du retour..[ L'an prochain à Jérusalem, ville chargée de  mythes et objet de conflits entre toutes.]
Mais s'agit d'un retour et y a-t-il eu véritablement exil?
      Un chercheur israëlien indiquait que l'exil semble avoir été, si l'on en croit les textes,  toujours d'actualité: depuis Abraham, quittant Ur en Chaldée, les Hébreux fuyant l'Egypte, quittant plus tard Babylone...puis expulsés par les troupes romaines après le deuxième révolte...  si l'on en croit les mythes officiels et les récits bibliques, tels qu'une tradition religieuse les a livrés, contestés par nombre d''intellectuels israëliens eux-mêmes, souvent caricaturés, vu les réactions passionnelles que leurs analyses engendrent.
_Tout porte à croire que le thème du retour a été surtout forgé à Babylone, dans  certains groupes juifs et a servi rétrospectivement à interpréter l'histoire passée et comme de grille de lecture pour les présumées conséquences de l'épisode de l'occupation romaine.
     Or, il n'y aurait pas eu d'exil après la destruction du Temple et il y a de fortes probabilités, de nombreux indices archéologiques et culturels l'indiquent, que les Palestiniens d'aujourd'hui sont les descendants des Juifs d'hier, arabisés à partir du 7° siècle. De plus, il n'était pas dans les pratiques de la politique romaine de vider un pays occupé de ses habitants. Ils en ont certainement déplacé un certain nombre, notamment de Jérusalem, transférés certains à Rome comme signes de victoire, mis quelques-uns en esclavage, mais un transfert massif est de l'ordre de l'imaginaire. De plus, la diaspora juive existait déjà depuis longtemps tout autour de la Méditerranée.
         Cette thèse iconoclaste pour l'orthodoxie juive est confortée par les études historiques de l'historien israëlien Schlomo Sand et indirectement par les recherches archéologiques de l'équipe de Finkelstein.
"La Déclaration d’indépendance d’Israël dit que le peuple juif est né sur la terre d’Israël et a été exilé de son pays natal. Chaque écolier israélien apprend que cela s’est passé pendant la période de domination romaine, en 70 après J-C.. La nation est restée fidèle à sa terre, à laquelle elle a commencé à revenir après deux millénaires d’exil. Faux, dit l’historien Shlomo Sand, dans l’un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps. Il n’y a jamais eu de peuple juif, seulement une religion juive, et l’exil non plus n’a jamais eu lieu - il n’y a donc pas eu de retour. Sand rejette la plupart des histoires de la formation de l’identité nationale dans la Bible, y compris l’exode d’Égypte et, de façon plus satisfaisante, les horreurs de la conquête sous Josué. Tout cela est de la fiction et un mythe qui a servi d’excuse à la création de l’État d’Israël" affirme Sand. 
 La notion de peuple juif est donc une invention, un mythe, forgé pour les besoins de la cause, à la suite des idées et du projet sioniste de T.Herzl.
                                    "D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).
Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l’approche de Sand ? « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple « rétrospectivement », avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »
                 La déconstruction du mythe national de l'Etat d'Israël ne va pas sans susciter des réactions parfois violentes, surtout dans le milieu des Juits ultra-orthodoxes et /ou nationalistes. Remettre en question une tradition et des convictions revendiquant la réappropriation de la terre sacralisée (aux contours imprécis) donc légitime ne peut aller pour l'instant sans vives contestations privées ou officielles.Nous avons eu, nous aussi nos mythes historiques.
  Les révélations du réalisateur israélien Ilan Ziv semblent plutôt libératrices.
Selon   Uri Avnery, « Si nous, les Israéliens, voulons consolider notre nation, nous devons nous libérer des mythes qui appartiennent à une autre forme d’existence et redéfinir notre histoire nationale. L’histoire sur l’exode d’Egypte est bonne en tant que mythe et allégorie - elle célèbre la valeur de la liberté - mais nous devons reconnaitre la différence entre mythe et histoire, entre religion et nation, entre une diaspora et un Etat, afin de trouver notre place dans la région dans laquelle nous vivons et développer une relation normale avec les peuples voisins..."
Gush Shalom ajoute:If we, the Israelis, want to consolidate our nation, we have to free ourselves from the myths that belong to another form of existence and re-define our national history.
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lundi 21 mai 2018

Retour sur Gaza

Prison à ciel ouvert et bombe à retardement.
                                           Un an après la meurtrière opération sur Gaza, on savait que le terrible chapitre ne serait pas clos, tant que les problèmes sur l'étroite bande de terre ne connaîtraient pas un début de solution.
    Or, la situation s'est aggravée et les manifestations, de moins en moins contrôlées par le Hamas, n'ont pas manqué.
      Comprendre la situation à Gaza est essentiel pour mieux saisir les récents événements, le nouvel embrasement. Les protestations internationales et onusiennes sont restées de pure forme ou incantatoires, postulant une symétrie dans les rapports de force. Faire preuve de retenue, voilà le mantra encore souvent adressé à l'égard de Netanyahou, sans poser la question fondamentale du droit et des injonctions de l'ONU.
   Sans le retour à une histoire récente, sans analyse de la dépendance économique de Gaza par rapport à Israël, l'essentiel du problème nous échappe.
   Les questions de fond restent en suspens, propres à relancer sous de nouvelles formes les révoltes locales. L'aggravation semble la seule perspective, tant que la peur sera le ressort essentiel de la politique de Netanyahou  et tant que l'alliance américaine du moment durera.
   La critique de la politique israëlienne du moment reste toujours aussi difficile et le régime actuel de Tel Aviv joue avec les confusions verbales, la culpabilité et la répression interne, interdisant toute critique, même modérée, comme celle de l'ancien ministre S.Ben-Ami, s'inquiétant des dérives ethnocentriques de sa société:
     "....Ce gouvernement actuel israélien – le gouvernement le plus à droite, et anti-paix de mémoire d’homme – est déterminé à diaboliser et à délégitimer ses détracteurs nationaux, en particulier les militants des droits de l’homme et les groupes de la société civile. En faisant fi de la liberté de parole et d’expression ! Pourquoi ? Parce que la critique juive de l’État juif a toujours été plus difficile à rejeter ou à ignorer. Que ce soit Albert Einstein et Hannah Arendt dans les années 1940… ou Natalie Portman récemment ce mois-ci. L’actrice israélo-américaine a provoqué un tollé en Israël après avoir refusé d’assister à une cérémonie de remise de prix à Tel Aviv parce qu’elle a dit qu’elle ne voulait pas apparaître comme approuvant Benjamin Netanyahou » et s’est opposée au « mauvais traitement de ceux qui souffrent des atrocités actuelles » en Israël. Et quelle a été la réponse du gouvernement israélien ? Le ministre Yuval Steinitz a affirmé que le boycott de Portman « frôlait l’antisémitisme ».
Quiconque s’élève contre le comportement répressif du gouvernement israélien, tant à l’intérieur qu’au-delà de la ligne verte, doit être réduit au silence. C’est maintenant la mentalité autoritaire et ultranationaliste qui domine non seulement à l’intérieur du cabinet Netanyahou, mais aussi à la Knesset. Plus tôt cette année, les législateurs israéliens ont donné leur feu vert à un amendement permettant au ministère de l’éducation d’interdire aux associations critiques à l’égard de l’Armée de défense d’Israël d’entrer dans les écoles. Les membres de la Knesset ont explicitement désigné Breaking the Silence lors du débat sur l’amendement."
    Pendant que Washington fait le jeu des plus conservateurs comme Liberman, l'Europe  joue un double-jeu.
    Le déni de l’occupation s'approfondit, éloignant les perspectives de règlement pacifique d'une situation qu'on laisse cyniquement pourrir.
       "....Le journaliste israélien Gideon Levy, du Haaretz, qui s’est spécialisé dans la couverture de la vie des Palestiniens, commentait ce mépris lors d’une conférence à Washington en février dernier: «Si vous grattez la peau de presque n’importe quel Israélien, vous trouverez que les Palestiniens ne sont pas des êtres humains comme nous. Ils n’aiment pas leurs enfants comme nous. Ils n’aiment pas la vie comme nous. Ils sont nés pour tuer, ils sont cruels, sadiques, sans valeurs, sans manières. C’est très très enraciné dans la société israélienne.»
   Dans ces conditions, évidemment, toute répression menée par l’Etat d’Israël contre les Palestiniens s’en trouve justifiée. D’autant que l’occupation des territoires palestiniens (et le siège imposé à Gaza) paraît comme effacée de la mémoire, elle ne compte plus. «On a conditionné la société pour qu’elle l’accepte, disait le 20 avril au Monde Efraïm Halevy, ancien chef du Mossad. Même s’il existe une forte minorité qui rejette l’occupation et surveille sa réalité, la population est globalement dans le déni. Avec le sentiment qu’il faut se concentrer sur l’essentiel: la nucléarisation au Moyen-Orient, le risque d’une attaque sans précédent venue du nord (Syrie et Liban), la possibilité que le système de défense ne soit pas étanche…»
  En avril 2017, chez lui près de Jérusalem, Alon Liel, diplomate israélien de haut vol à la retraite, nous donnait une explication peu différente, pour s’en désoler: «Le pays est fort, vit en sécurité depuis 1948, il est même devenu très fort et riche, avec une économie sophistiquée. L’équipe gagne 5-0, pourquoi en changer? Même des gens comme moi peuvent se dire qu’ils bénéficient de la situation, que tout va bien pour eux. Sauf que je me sens terriblement mal et je crains qu’un jour on doive payer tout cela très cher. Mais moins de 5% des Israéliens pensent comme moi… Pourquoi? Une partie de la réponse est ce qui se passe dans la région. Tout s’effondre, sauf nous!»
     Cette société peut-elle évoluer? Gideon Levy n’y croit pas. «Je suis très sceptique à propos d’un changement de l’intérieur d’Israël car la vie y est trop agréable et le système de lavage des cerveaux bien trop efficace. Tenir un dialogue aujourd’hui avec la plupart des Israéliens est devenu une tâche impossible même pour moi. (…) Espérer que cette société se lève et dise Assez , comment cela peut-il arriver, et pour quelle raison?» (Article publié dans la rubrique «Analyse» dans le quotidien Le Soir,en date du 16 mai 2018)"
    Les Gazaouis sont abandonnés et déshumanisés et Benjamin Netanyahu se sent plus libre dans ses ambitions territoriales et son durcissement à Gaza. Les condamnations de l’occupation israélienne  n'ont plus de portée, malgré les timides et minoritaires mises en garde internes. La dualité du projet sioniste  arrive à une impasse prévisible.
       Tant que la misère sociale sera le régime normal de la majorité des Gazaouis, la situation a toute chance de déboucher sur d'autres affrontements. La situation actuellement géopolitiquement favorable à Netanyahou ne durera pas.
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- Point de vue de Norman Finkelstein
La Nakba palestinienne, un enjeu politique et une bataille mémorielle
- L'inacceptable massacre
- Lettre de Jérusalem
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lundi 21 juillet 2014

"Désastre sans nom"

        L'exquise politesse de l'armée la plus morale du monde, faisant toujours preuve de beaucoup de retenue, est tout à fait remarquable.
                                                                                          Une preuve? Avant de détruire une maison supposée abriter des armes, Tsahal dit Bonjour.   «Bonjour, mon nom est Danny. Je suis officier de l'agence militaire israélienne.  Dans une heure, je vais faire exploser votre maison.»
   Courageusement, l'armée tire à distance, pas drones interposés.
                 Mais cette guerre si civilisée comporte quelques "bavures". Plus de 300 400 500 600 700 800 1000...++ morts déjà, dont nombre de femmes et d'enfants, dans cette petite bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes, soit l’une des densités de population les plus fortes au monde.
         " Bien sûr, des frappes ont également lieu sans aucun avertissement, ou au mauvais endroit. Plus étonnant, plusieurs articles de presse relatent des cas où l’avertissement n’a pas été suivi d’effets. Un moyen de maintenir la pression, en quelque sorte.
D’après le New York Times, Israël vise à minimiser le nombre de tués mais aussi à « se couvrir » contre les accusations de crimes de guerre. Une fois prévenus, si les habitants n’évacuent pas, Israël ne les considère plus vraiment comme des civils."
  Bien sût, ce n'est pas (encore) la brutalité de Plomb durci (La droite israëlienne craint les réactions internationales, un nouveau rapport Gladsone et d'une partie de sa population) mais dans cette petite bande de terre en détresse, prison à ciel ouvert, les dégâts sont déjà considérables, les privations, dramatiques, la situation sanitaire catastrophique.
        Rien n'a changé  depuis 2008.
Pas tout à fait. Le désespoir a grandi d'un côté, tandis qu'à Tel-Aviv, Netanyahou, utilisant les vieilles recettes machiavéliques et selon un nouvel agenda, un jeu à plusieurs bandes, s'allie aux ultranationalistes, adeptes d'une colonisation sans frein, au nom d'un Grand Israël.. Le Hamas, produit de l'intransigeance de son voisin surarmé, s'étant laissé allé à la fuite en avant et aux divisions, récolte aussi les fruits de ses erreurs accumulées ainsi que de la situation voulue par son puissant voisin. Le Hamas existe, quoi qu'on on pense. On ne négocie qu'avec ses adversaires. Rabin l'avait compris.
          Dans cette confrontation  asymétrique, la voix de la raison ne se fait plus entendre. L'opinion est devenue captive, par peur ou par lassitude, ne croyant plus à la paix, à laquelle certains s'obstinent encore à rêver, refusant la haine. Haine qui s'exporte dans la communauté juive, elle-même divisée.
                        La situation politique actuelle israëlienne depuis Sharon, le jeu des alliances internes poussent les faucons comme Liberman à une perpétuelle fuite en avant. 
  La Palestine n'est plus à l'ordre du jour, repoussée aux calendes grecques, quand les poules auront des dents, quand les Palestiniens seront finlandais ou quand les rabbins (ou les mollahs) mangeront du cochon...
    Les critiques ne manquent pas, soulignant le caractère surtout intérieur de cette opération-prétexte, mais n'affectent pas encore le régime. Obama regarde ailleurs, l'Europe, toujours équivoque, se tait ou tient le sempiternel discours hypocrite de la symétrie des forces. La France fait dans l'équivoque.
        Des voix israëliennes, peu écoutées dans le contexte de peurs instrumùentalisées s'élèvent pour dénoncer un désastre sans nom et le piège qui menace le pays, qui refuse toute paix, sourd aux multiples résolutions onusiennes.
                      Zeev Sternhell n'y va par quatre chemins: 
                                                           "..La droite israélienne est porteuse d'un désastre sans nom qui est en train de s'abattre sur nous, mais elle n'est pas bête. Elle sait aujourd'hui exactement ce qu'elle veut. Elle veut conquérir la Cisjordanie, elle veut l'annexer sans le dire tout en l'annexant. Elle veut que les Palestiniens acceptent de leur propre chef leur infériorité face à la puissance israélienne.
La droite israélienne procède aujourd'hui de deux manières. À l'intérieur d'Israël, elle prépare une série de lois, notamment celle qui définit Israël comme un Etat juif. C'est-à-dire qu'on dit aux Palestiniens, aux Arabes israéliens, citoyens israéliens qui ont la même carte d'identité que moi, qui sont 20% de la population, qu'Israël est un État juif, c'est-à-dire qu'il n'est pas le leur. Ils vivent à l'intérieur de l'État juif, mais ils doivent accepter le fait que cet État est à nous, et pas à eux. C'est ce qui se fait à l'ouest de la ligne verte.
Dans les territoires occupés, il y a deux populations, dont 350.000 juifs. Ça crée une situation que certains aujourd'hui considèrent déjà comme irréversible. Moi, j'essaie de croire qu'elle est encore réversible. Mais, au fond de moi, je sais que la situation est désespérante et désespérée.
Moi qui ai participé en tant que soldat à de nombreuses campagnes militaires de 1956 à 1983, de la guerre des Six Jours à celle du Kippour puis celle du Liban, puis ai été l'un des fondateurs du mouvement «la Paix Maintenant», que les rêves sionistes de ma jeunesse me semblent aujourd'hui abîmés ! Même si je reste attaché à l'idée qu'on peut changer le monde par la raison. C'est l'idée mère des Lumières françaises..."
                    Il n'est pas le seul, passant outre un tabou s'appliquant aux non-Israëliens et aux Israëliens, Juifs ou non Juifs, comme La Paix Maintenant ou l' UJFP.
        L'intimidation a toujours sa place. La stratégie du choc de N.Klein semble bien s'appliquer. (*)
Quand comprendra-t-on que critiquer la politique d'Israël n'est pas être antisémite?
            Mais la confusion est bien entretenue... 
                                                        Jusqu'où la patience
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- La colère des Israëliens modérés
 - Semer la peur (*)
-  Manœuvres fatales 
- Likoud/Hamas: complémentaires: "...
                                                           "...L'un n'a pas d'avenir sans l'autre, et inversement. La droite israélienne du Likoud et le Hamas palestinien se montrent une fois de plus face à face dans le fracas des armes. Ils sont en réalité côte à côte, avides d'engranger les bénéfices politiques de la fureur guerrière qu'ils ont déclenchée sur la bande de Gaza. Cette nouvelle guerre, la quatrième en huit ans, vient encore une fois souligner les nouveaux rythmes du conflit israélo-palestinien. Il faut tous les deux ans environ un conflit, dans lequel chacune des deux parties – droite israélienne et radicaux palestiniens – vient se régénérer et regagner la légitimité entamée ou perdue durant la période précédente.
Il n'est nullement question dans cette affaire de la sécurité d'Israël, n'en déplaise à Benjamin Netanyahou. Ses objectifs sont autres : ressouder la coalition gouvernementale instable qu'il a dû construire l'an dernier avec l'extrême droite radicale ; empêcher tout réveil de négociations de paix, mises en échec il y a deux mois malgré l'activisme de John Kerry ; démontrer l'écrasante supériorité militaire israélienne à un moment où les États-Unis continuent d'explorer les voies d'une normalisation avec l'Iran.
Il n'est pas plus question pour le Hamas d'engager la grande bataille finale contre Israël. Ses objectifs sont autrement pragmatiques : s'imposer comme le seul acteur politique à Gaza, au moment où le Djihad islamique le concurrence ; ressouder l'opinion palestinienne quand sa popularité est en chute libre à Gaza et quand il a dû, largement contraint, rejoindre un gouvernement palestinien d'union nationale avec son ennemi juré, le Fatah ; obtenir de l’Égypte la réouverture de la frontière à Rafah, voire de certains tunnels d'approvisionnement..."
- Bonne conscience 
En Israël, la droite se radicalise et la gauche est dans l'impasse
- Sortir de l'apartheid 
- Nouveau seuil
Ici, comme là-bas. Entre les colonies et la paix, il faut choisir
Norman Finkelstein sur Gaza
Je suis juive, je suis allée à la manif d'hier
                          - Commencement de début de changement aux USA?..
          "  « Il y a beaucoup de raisons à l’échec de cet effort de paix, mais les Israéliens ne doivent pas ignorer l’amère vérité : le sabotage principal est venu des constructions de colonies. Les Palestiniens ne croient pas qu’Israël a l’intention de les laisser fonder un État quand, dans le même temps, il construit des implantations sur le territoire destiné à cet État. » (Indik)
     « Les Palestiniens se sont plaints à plusieurs reprises durant ces neuf mois de tractations, que Kerry rencontrait Netanyahu deux fois plus souvent qu’Abbas », raconte à Mediapart un universitaire américain proche de l’équipe de négociation. « Mais c’était parce que le secrétaire d’État avait le sentiment que, dès qu’il lui tournait le dos, le premier ministre faisait quelque chose de différent que ce qu’il avait promis. »
     On a pu entendre des voix dissonantes de l’écho médiatique habituel, comme celle de l’ancien secrétaire d’État Zbigniew Brzezinski qui a déclaré sur CNN : « Netanyahu est en train d’isoler Israël. Il met le futur de son pays en danger. Je crois que nous devrions dire clairement que nous désapprouvons ce qu’il fait, que nous ne le soutenons pas, et que cela va nous inciter, avec le reste de la communauté internationale, à prendre des initiatives visant à légitimer les aspirations palestiniennes, peut-être aux Nations unies. »
- Armes variées
- Histoires mêlées 
Nous n'avons rien essayé d’autre que la force , dénonce une ONG de soldats israëliens
Israëliens, ils refusent de porter les armes
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dimanche 10 décembre 2017

Jerusalem: le noeud gordien

Jerusalem: sainte ou maudite? 
                                             A la suite de l'initiative de Trump, surtout destinée à une partie de son électorat, on peut craindre que l'initiative concernant Jérusalem ne débouche sur une action violente, réveillant de vieux antagonismes politico-religieux bien partagés.
       Sans forcément présager le pire, la voix de l'ONU étant inaudible, l'Europe étant muette, la ville est une poudrière, surtout que Netanyahou cherche par tous les moyens à faire oublier ses multiples casseroles et les réactions hostiles à son égard dans son pays.
      Comme souvent, surtout depuis  un demi-siècle ,  Jérusalem, ville "partagée" et contestée, au statut hors du commun, devient le lieu d'enjeux extérieurs, le point de fixation de passions, où de nouvelles Croisades se font jour régulièrement.
     Surtout depuis les provocations de Sharon sur l'esplanade des Mosquées et la montée en force de l'extrême droite israëlienne, profitant de la colonisation galopante de la Cisjordanie, rendant ainsi aujourd'hui impensable la création d'un Etat palestinien envisagé initialement sous l'oeil vaguement et formellement réprobateur du parrain américain.
     La radicalisation US et israëlienne rallume un conflit potentiel, qui à vrai dire n'a jamais cessé.
Jérusalem est le nœud gordien dont on voit pas comment il pourra être tranché, quand on considère l' histoire compliquée d'une ville de si vieille tradition historique, qui plonge ses racines dans un long passé mythico-religieux.
    Le jeu des passions exacerbées ferait regretter à certains l'époque pré-balfourienne.
 Comme le disait l'historien israëlien Marius Schattner, évoquant une histoire encore brûlante, où les mythes ont la vie dure..
   Comme d'autres, devenus inaudibles:
        Nombre d'Israëliens,  d'arabes israëliens et de Juifs hors Israël pointent un danger mortel, comme Yakov Rabkin ou Norman Finkelstein. 
M. Rabkin dénonce les politiciens israéliens qui déclarent agir au nom du peuple juif sans se soucier des effets néfastes de l’activité de l’armée israélienne sur l’image du juif dans le monde. Il déplore que l’allégeance à l’État d’Israël ait depuis longtemps remplacé le judaïsme comme ancrage principal de l’identité juive.
      On voit mal pour l'instant comment rompre l'engrenage, maintenir le fragile équilibre, éviter le risque renforcé de radicalisation et d'islamisation. Attiser les extrêmes, cela s'appelle jouer avec le feu.
              Seul un processus de laïcisation et de démocratisation bilatéral pourrait faire sortit de l'ornière des tensions d'un autre âge. Et la clé essentielle du problème se trouve à Washington. C'est mal (re)parti...
_________________________________________________________________________________________( sorry pour les  lignes parasites qui se sont glissées inopinément dans le coeur du billet... mystère de l'informatique!...___

jeudi 27 août 2009

Avenir en XXL ?


Un problème sanitaire majeur à l'échelle de la planète








-"Globésité" et espérance de vie en question
-
Un phénomène dangereusement croissant , mais inégalement réparti
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-"Chaque année, les contribuables américains paient 147 milliards de dollars (103 milliards d’euros) pour le traitement des maladies liées à l’obésité. Soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Et deux fois plus que pour la lutte contre le cancer."

-"Alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim, 300 millions sont reconnues obèses, dont près de la moitié dans les pays dits “en développement”. En vingt ans, le nombre des obèses a doublé dans le monde. Et le chiffre de cette suralimentation contagieuse ne cesse de grossir."
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-L'épidémie suralimentaire:

"Le modèle alimentaire occidental constitue un problème de santé publique croissant, au point d’inverser la progression de l’espérance de vie. Et l’exportation de ce modèle dans les pays en développement laisse craindre une généralisation du phénomène.

Les habitudes alimentaires ont considérablement évolué depuis le milieu du XXe siècle. Comme cela est observé dans le rapport commun de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2002 intitulé « Alimentation, nutrition et prévention des maladies chroniques », une alimentation riche en graisses et en aliments à forte densité énergétique, centrée autour d’aliments d’origine animale, a remplacé l’alimentation traditionnelle principalement basée sur des aliments d’origine végétale. Cela a joué un rôle clé dans l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques évitables d’origine nutritionnelle : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers et ostéoporose principalement. Ces maladies ne sont plus limitées aux « pays riches », et constituent désormais un problème de santé publique croissant dans les pays en développement, où le modèle alimentaire « occidental » se propage et remplace souvent les alimentations traditionnelles.
Entre 1950 et aujourd’hui, soit en à peine deux générations, l’alimentation des pays occidentaux s’est complètement transformée. Ce phénomène peut s’expliquer par les profondes mutations économiques et sociales ayant conduit à un bouleversement des modes de vie au cours de cette même période.
Cette modification des modes alimentaires s’est traduite par une forte augmentation de la consommation de viande, produits laitiers (yaourts, fromages), produits à index glycémique élevé (boissons sucrées, desserts lactés sucrés et glaces notamment), produits gras (dont fromage et charcuterie) ainsi que par une forte diminution de la consommation de pain, céréales, pommes de terre, légumes secs.
Ces évolutions ont conduit à une alimentation trop riche en lipides, trop riche en sucres rapides et trop pauvre en fibres. L’effet néfaste de l’excès quantitatif de graisses est renforcé par le déséquilibre qualitatif des graisses consommées (excès d’acides gras saturés du fait de la consommation excessive de produits animaux, déséquilibre entre oméga6 et oméga3). Concernant les protéines, la tendance est également à l’excès et au déséquilibre qualitatif : près de 80% des protéines consommées sont désormais d’origine animale, quand elles étaient à 80% d’origine végétale il y a un siècle.
Alors que la sous-alimentation et les carences en vitamines et minéraux, répandus dans les pays pauvres, affectent la santé générale dès l’enfance, la suralimentation a une incidence à long terme sur la santé, engendrant des maladies cardiaques, des cancers ou d’autres maladies chroniques qui apparaissent généralement à partir de la quarantaine et au-delà.
Des chercheurs de l’université de Harvard ont montré que la suralimentation était responsable d’au moins autant de cas de maladies de par le monde que la sous-alimentation, et que plus de la moitié du fardeau mondial des maladies résultait d’une mauvaise alimentation – par manque, par excès ou par déséquilibre.
Une alimentation pléthorique et trop riche en graisses favorise l’obésité, laquelle augmente considérablement le risque de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète, et de divers cancers. Ces quatre pathologies sont responsables de plus de la moitié de l’ensemble des décès dans les pays riches. En outre, avec l’augmentation de l’obésité juvénile, il est à prévoir que ces « maladies d’adultes » toucheront à l’avenir de plus en plus de jeunes.
L’incidence des cancers a augmenté de 63% en France entre 1980 et 2000. C’est aujourd’hui la première cause de mortalité en Europe. D’après le Fonds mondial de recherche contre le cancer, un simple changement d’habitudes alimentaires permettrait de prévenir 30 à 40% des cas de cancers dans le monde, soit autant, voire plus que l’arrêt du tabac.
Le nombre de diabétiques dans le monde a quintuplé entre 1985 et 1998, passant de 30 millions à 143 millions. Le diabète est désormais la troisième cause de mortalité en Europe. Sans compter qu’il est également indirectement responsable de nombreux autres décès. La Fédération internationale du diabète estime que le nombre de diabétiques doublera d’ici 2025 pour atteindre les 300 millions. D’autre part, le diabète de type 2 touche de plus en plus de jeunes adultes et d’enfants (20% en 1998 contre seulement 4% au début des années 1990).
Les maladies cardio-vasculaires restent la deuxième cause de décès en Europe, bien que les progrès de la médecine aient permis de diminuer la mortalité liée à ces maladies au cours des dernières décennies. Cependant, du fait de l’augmentation de la prévalence de quatre facteurs de risque de ces maladies (obésité, tabagisme féminin, sédentarité et pollution de l’air), on peut craindre un retournement de cette tendance et une évolution à la hausse de la mortalité par maladies cardio-vasculaires dans les années à venir.
Des chercheurs des universités de Harvard et de Washington ont conduit en 2008 une étude qui a mis en évidence une baisse de l’espérance de vie des femmes dans certains comtés défavorisés des Etats-Unis, ceux où l’on trouve le plus de décès entraînés par des maladies chroniques liées au tabac, à l’obésité, au surpoids et à l’hypertension artérielle. Le docteur Murray qui a mené cette étude a déclaré : « Dans la mesure où les modes de vie malsains mis en cause dans cette étude se répandent partout, on peut craindre que la baisse de la longévité ne se généralise. Je pense que c’est un signe avant-coureur. Cette situation ne restera pas un cas isolé limité à ces comtés. Les coûts de santé publique ne cessent d’augmenter, de même que la prévalence de l’obésité et de l’obésité infantile. »
Une autre étude menée par des chercheurs américains en 2005 avait déjà conclu que l’augmentation continuelle de l’espérance de vie observée depuis deux siècles aux Etats-Unis allait prochainement se renverser à cause de l’épidémie d’obésité. Etant donnée la diffusion du mode d’alimentation américain à l’ensemble de la planète, on peut craindre que ce phénomène ne se généralise. En effet, la « Framingham heart study » a montré qu’un simple surpoids faisait perdre en moyenne trois ans de vie, alors que l’obésité faisait perdre en moyenne entre sept ans de vie pour un non-fumeur et quatorze ans pour un fumeur.
Dans son livre paru en 2006 intitulé Espérance de vie, la fin des illusions, le scientifique CLAUDE AUBERT prédit lui aussi une baisse de l’espérance de vie dans les décennies à venir du fait d’une convergence de facteurs dont les principaux seraient l’obésité et la pollution. Selon lui, « si nos habitudes alimentaires n’ont pas empêché l’espérance de vie d’augmenter, c’est parce qu’elles sont trop récentes pour avoir déjà un impact notable [...] la première génération à n’avoir connu depuis l’enfance qu’une alimentation proche de celle d’aujourd’hui, trop riche en viande, en matières grasses et en glucides rapides, est née à la fin des années 1960. Elle a aujourd’hui moins de cinquante ans et est donc trop jeune pour que les principaux effets de ces déséquilibres se traduisent déjà par une augmentation sensible de la mortalité. »
Une étude a montré que la viande, les produits laitiers, les oeufs et les graisses animales représentaient 77% des apports en acides gras saturés et 100% des apports en cholestérol dans les pays développés.
Afin d’évaluer le coût des soins médicaux directement imputables à la consommation de viande, le Physicians Committee for Responsible Medicine (comité de médecins pour une médecine responsable) a comparé la prévalence de l’hypertension, des maladies cardiaques, des cancers, du diabète, des calculs biliaires, et de l’obésité chez les végétariens et chez les non-végétariens aux Etats-Unis. Il ressort de cette étude qu’entre 29 et 61 milliards de dollars annuels sont directement attribuables à la consommation de viande.
Il est donc possible de prévenir ou de guérir les maladies liées à la suralimentation par un changement d’habitudes alimentaires et de mode de vie. Ainsi, 30 à 40% des cancers, 17 à 22% des maladies cardio-vasculaires et 24 à 66% des cas de diabète pourraient être évités par une forte réduction de la consommation d’acides gras saturés – présents principalement dans la viande, les oeufs et les produits laitiers – et par une augmentation de l’activité physique.
Une recherche menée par l’école de santé publique de Harvard a montré que les alimentations traditionnelles ayant été associées à une meilleure espérance de vie et à un taux réduit de maladies d’origine nutritionnelle étaient des alimentations basées principalement sur des aliments végétaux (riches en céréales complètes, légumes, fruits et noix), et de très faibles quantités – voire une absence – de produits animaux.

L’exemple de la Corée du Sud corrobore ce constat. La population de ce pays a conservé son alimentation traditionnelle largement végétale, en dépit des évolutions socio-économiques de ces dernières années. Des études ont montré que les maladies chroniques et l’obésité étaient moins fréquents en Corée du Sud que dans les autres pays industrialisés ayant un développement économique comparable.
La suralimentation est donc une forme de malnutrition dont les conséquences en termes de santé publique sont aussi lourdes qu’une autre forme de malnutrition, la sous-alimentation. Si près de 900 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim, le nombre de personnes en surpoids dépasse désormais 1 milliard de personnes et ne cesse de s’accroître, y compris dans les pays en développement.
Si rien n’est fait pour enrayer cette véritable épidémie et son cortège de maladies chroniques, un renversement à la baisse des tendances de longévité est à prévoir, sans parler de l’accroissement de la morbidité liée à ces maladies.
Les professionnels de santé peuvent et doivent agir au quotidien contre ce phénomène, en divulguant le plus largement possible des conseils hygiéno-diététiques adaptés : promotion d’une alimentation principalement végétale, augmentation de l’activité physique, arrêt du tabac, etc.
"(Le Courrier.CH)

-Obama engage la «révolution des assiettes» contre l'obésité:
"...Selon une étude publiée par l'institut RTI International, le coût des maladies liées à l'obésité a doublé en dix ans, pour atteindre aujourd'hui le chiffre astronomique de 147 milliards de dollars par an, loin devant les 93 milliards de dépenses liées au cancer. Dans le même temps, le taux d'obésité a augmenté de 37 %, représentant 9,1 % des dépenses de santé. «L'obésité est l'unique vraie raison de l'augmentation des dépenses, explique Eric Finkelstein, le principal responsable de l'étude. Si on veut vraiment réduire les dollars de la santé, il faut mettre les gens au régime et au sport, les amener à mener une vie plus saine. Sinon, quelqu'un va bien devoir payer pour toutes ces maladies liées à l'excès de poids.»


L'ancien président Bill Clinton, dont la fondation est très engagée sur ce dossier, tire lui aussi la sonnette d'alarme, insistant sur la menace qui pèse sur les enfants gavés de boissons sucrées et de glaces Xtralarges : l'obésité infantile est «le problème de santé publique numéro un et fait courir le risque à la plus jeune génération d'être la première de l'histoire à avoir une plus faible espérance de vie que ses parents». Un diagnostic que partage la ministre de la Santé : «Si, dans le pays, il y avait une épidémie d'enfants attrapant le cancer au taux où ils contractent le diabète actuellement, je crois que les gens se mobiliseraient pour exiger une solution d'ordre national.»

-L’obésité, un poids lourd pour la nation
-Mortelle obésité aux Etats-Unis
-Obésité : vers une épidémie mondiale ?
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-L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent
-L'Angleterre, le corps obèse de l'Europe | Mediapart
-La nourriture, entre nécessité et excès