CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
dimanche 13 avril 2025
Petit billet du dimanche
__ Nestlé trichait
__ Discrétion
__ Passé revisité
__ Paris financiers
__ Désinformation
__ Histoire occultée
__ Pétrole en baisse
__ Trump pas content
__ Délit d'amitié.
__ Vols de bois
__ Chacun pour soi
__ Einstein et Bohr
__ Rentabilité durable
__ Abattage marchand
__ Discours du déni
__ Reconnaissance en vue?
__ Immobilisme pour durer?
--------- Dominer le monde ou sauver la planète? _____________
samedi 12 avril 2025
Le mythe Elon?
Supériorité "naturelle" ou mégalomanie suprémaciste? [Notes de lecture]
Une "richesse à préserver" ou une mégalomanie toxique? Un mythe utile et valorisant.
Génie de l'affairisme sans limites plutôt? Une figure qui interroge et qui inquiète, malgré son relatif déclin actuel...
Point de vue: "...Avez-vous déjà entendu parler de « suprématisme autiste » ? Le courant gagne aujourd’hui en influence outre-Atlantique, alerte un article récent de Claire Touzard paru dans L’ADN. Elon Musk, qui avait révélé son « autisme Asperger » en 2021, en est le fer de lance.
"...L’idée de suprématisme autiste est fondée sur une série de distinctions hiérarchiques. Comme le en 2018 le bloggeur « SamFelSouth », un autiste atteint du syndrome d’Elhers-Danlos qui raconte son quotidien sur son site personnel, « un courant prend actuellement de l’ampleur. Le combat contre l’autismophobie voudrait se séparer ou tout du moins prendre le dessus sur celui contre la psychophobie ». L’autisme, affirment certains, n’a pas sa place parmi les troubles psychiques pathologiques : il s’agirait plutôt d’une atypicité positive. Deuxième distinction : tous les autistes ne se valent pas. https://www.philomag.com/articles/elon-musk-et-le-suprematisme-autiste?L’autisme est une catégorie hétérogène. Un petit groupe d’individus autistes – ceux atteints du syndrome d’Asperger, selon une catégorisation de moins en moins utilisée – serait supérieur aux autres, nous disent ces idéologues. Dernière distinction : ces autistes brillants, originaux, créatifs, ne doivent pas être considérés à égalité avec les « gens normaux », ils seraient nettement supérieurs aux « neurotypiques ». De par leur fonctionnement psychique singulier, ils seraient davantage capables d’innover, de penser librement, hors des cases, et moins sensibles aux dispositifs de propagande et de fabrique du consentement. « Les “aspies” possèderaient des pouvoirs extraordinaires qui non seulement rendent leur existence plus intéressante, mais les rendent meilleurs que les autres », résume l’écrivain lui-même atteint d’autisme Fergus Murray, qui dénonce ce « suprématisme aspie ».
Les « génies » Asperger de la tech sont érigés en symboles de cette supériorité. Victimes des programmes eugénistes nazis, les autistes sont désormais présentés comme une richesse à préserver. « Que perdrions-nous d’autre à réduire le nombre d’enfants nés avec l’autisme ? Réduirions-nous également le nombre de futurs grands mathématiciens, par exemple ? », glissait un jour le scientifique Simon Baron-Cohen. Déjà en son temps, le psychiatre autrichien Hans Asperger, qui donna son nom au syndrome et collabora avec les politiques nazies, défendait l’utilité sociale de certains individus autistes, tout en légitimant de fait par cette hiérarchisation l’extermination ou la stérilisation des autres. « Asperger a utilisé une hiérarchie eugéniste, délimitant une gamme de “niveaux de capacité” et de valeur sociale, niant l’humanité de certains enfants autistes qu’il considérait comme “plus handicapés”, faisant référence à leur “manque de valeur productive” pour la société », résume Jillian Enright. Mouvement diffus, le suprématisme autiste n’a pas attendu le patron de Tesla pour émerger. Le chercheur américain Paul Heilker évoque le phénomène dès le début des années 2010 dans le chapitre « Autism, Rhetoric, and Whiteness » (« Autisme, rhétorique et blancheur ») de l’ouvrage On Whiteness (« De la blancheur », non traduit, 2012). Il identifie déjà comment le suprématisme autiste se construit en lien avec le suprématisme blanc : « Différentes forces […] contribuent à faire de l’autisme [Asperger] un phénomène majoritairement blanc dans le discours public, notamment les films populaires, les programmes télévisés », etc. Les autistes non-Blancs sont rarement représentés, ou rabattus sur des formes dévalorisées d’autisme. L’autisme Asperger est perçu comme une spécificité de la « race blanche », un signe de sa supériorité. L’autiste est parfois présenté comme « la prochaine étape de l’évolution », note Fergus Murray. Ces analyses sont reprises par Anna de Hooge dans son article « Binary Boys: Autism, Aspie Supremacy, and Post/Humanist Normativity » (« Garçons binaires. Autisme, suprématisme Asperger et normativité (post)humaniste », 2019). L’originalité du travail de Hooge est de montrer que l’image construite de l’autiste Asperger génial n’est pas seulement blanche : « [sa] supériorité est définie en termes de blancheur, de masculinité et de valeur économique. » Que le récit du suprématisme autiste rencontre un certain écho chez les autistes eux-mêmes n’est pas étonnant, pour Murray. « Dans les sociétés modernes, les individus autistes ont toujours été victimes de harcèlement, de persécution et de discrimination […] L’exclusion sociale et l’isolement sont monnaie courante. […] Dans ce contexte, il est compréhensible que certains enfants autistes s’accrochent à leurs points forts » : mémoire extraordinaire, compétences logiques, etc. « On nous traite comme des moins-que-rien, et cela nous pousse à nous accrocher à tout pour nous sentir bien dans notre peau. » Le monde hostile dans lequel vivent les autistes pousse ceux-ci à mettre en avant leurs prouesses exceptionnelles. Cette stratégie, à la racine du suprématisme autiste, n’est évidemment pas la solution pour Murray : « Valoriser les gens pour leurs compétences peut signifier négliger leur valeur intrinsèque en tant que personne, qui a parfaitement le droit d’exister, quelles que soient ses capacités. À l’inverse, survaloriser certaines compétences revient à mépriser ceux qui ne les partagent pas. » Le diagnostic « syndrome Asperger » n’est plus ou presque utilisé en médecine. Peut-être faut-il aussi laisser de côté les mythes qui l’accompagnent ?..." ________________
vendredi 11 avril 2025
Gaza (suite...sans fin?)
Jusqu' à quand? Vers l'anéantissement? ou la déportation?
On croyait avoir tout vu. Mais tout s'aggrave. Une détresse explosive. Toute proche de l' enfer. Un gouffre sans fin...On ne sait plus trouver les mots pour qualifier cette situation dramatique.. Malgré l'inversion du langage. L' impunité est totale. Même les secouristes ne sont plus en sécurité. La peur domine. La division mine Tsahal, l'armée la plus morale du monde, disaient-ils.. Que pourra faire le Président, dans ce climat de terreur entretenue? ? Contre le suprémacisme de Bibi mettant en danger son pays. Est-il possible d'aller plus loin dans la destruction et l' horreur? Pas une journée sans de nouvelles victimes, de nouvelles destructions. Des réservistes de l'armée israëlienne n'en peuvent plus. La dévastation laisse sans voix. Comme c’est le cas depuis un an et demi, il est impossible de rendre compte très précisément de la situation à Gaza puisque le gouvernement israélien bloque également tout accès à la presse. Mais ces derniers développements ne laissent malheureusement plus guère de doute sur la nature réelle des intentions et des actions du gouvernement israélien, et même si c’est bien sûr aux juges de la Cour pénale Internationale qu’il reviendra de trancher la question en dernier ressort, il devient impossible, pour toute personne sensée, d’écarter l’idée que nous avons bien affaire désormais à un génocide au titre des 3 premiers cas de figure prévus par la Convention.t Parler de génocide ne fait plus problème pour certains esprits jusque là modérés et prudents:
Point de vue: " Jusqu’ici, je faisais partie de celles et ceux qui refusaient d’employer le terme de « génocide » pour désigner la sale guerre que mène depuis un an et demi le gouvernement de Benyamin Netanyahou contre les Palestiniens à Gaza, bien que nombre de responsables israéliens aient exprimé à de multiples reprises des intentions qui étaient clairement génocidaires à ce sujet. Il me semblait que les qualificatifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité étaient suffisants pour caractériser de tels actes. Et il me paraissait important de ne pas prendre le risque de galvauder le mot de génocide. Mais aujourd’hui il n’est plus possible d’en rester là. Le gouvernement israélien a en effet rompu unilatéralement la trêve signée sous les auspices du président Joe Biden pour reprendre la guerre et les bombardements, condamnant ainsi selon toute probabilité les otages survivants tout en causant de nouveau la mort de milliers de civils supplémentaires, dont de très nombreux enfants. Mais il ne s’est pas contenté de ce crime-là. Il a aussi instauré depuis plus d’un mois maintenant un blocus complet de l’enclave, ne laissant entrer à Gaza ni nourriture, ni carburant, ni eau, ni électricité, ni médicaments. Ce qui fait que non seulement la famine règne partout dans l’enclave mais l’eau potable y fait aussi défaut ainsi que l’accès aux soins les plus élémentaires...." __________________
jeudi 10 avril 2025
Varia
__ Séisme
__ Myopie
__ Non sens
__ Absurdités
__ Répressions
__ Effondrement
__ Les NatCons
__ Même bateau__ Terreur à Gaza
__ Santé menacée
__ Succès inquiétant
__ Nettoyage ethnique
__ Longévité américaine
__ Secouristes assassinés
__ Difficiles périodisations _____________________
mercredi 9 avril 2025
Le grand MAGA-planteur
Ou le grand remplacement
En Trumpland. Drill Baby!...Il déracine et il replante
Tout un symbole...
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Citoyens souverains?
Un étrange mais révélateur mouvement
Il existe des individus ou des groupes qui se déclarent "souverains", se prétendant seuls maîtres d'eux-mêmes et de leurs agissements , se déclarant en dehors des lois, de tout droit, de la notion d'intérêt général, de bien commun, de l' Etat, quel qu'il soit, et de ses lois Bref, des individualistes d'un genre particulier, radicaux, assumés, voir forcenés. On connaissait Ayn Rand et ses critiques de tout pouvoir étatique, son individualisme assumé. Dans le sillage des libertariens US, dont le système Trump représente un avatar. Le rôle de l'Etat et des institutions collectives devant être réduit au minimum et le pacte social devenant peau de chagrin. Dans le sillage aussi des mouvements survivalistes, prenant en charge seuls leur propre destin. Un mouvement lié à un certains conspirationnisme, une méfiance assumée et systématique envers toute initiative externe, étatique surtout. "...Du Canada à l'Allemagne, le mouvement des "citoyens souverains" est présent à travers de nombreux pays. A l'origine, ce mouvement complotiste est issu des Etats-Unis. Aujourd'hui, les estimations portent à 350 000 le nombre d'adeptes dans le pays. Des "sovereign citizens", notamment liés aux émeutes du 6 janvier 2021 au Capitole et à de nombreuses violences - parfois mortelles. De 1983 à 2020, vingt-sept policiers américains sont morts dans des affrontements armés avec des membres de la mouvance." (Radio France)
___ Un fait divers récent vient en donner une illustration un peu étrange, voire délirante. En France même. "...La viralité de la vidéo – vue plus de quinze millions de fois – a cependant mis en lumière la mouvance des « citoyens souverains », une communauté conspirationniste qui refuse l’autorité de l’État. Le couple Legrand a eu le droit à un reportage, intitulé « Dans la tête des complotistes », dans « Envoyé spécial ». Sur le plan sécuritaire, le Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN) a consacré une note à ce phénomène. Contacté, son auteur, le chercheur spécialisé dans les problématiques de terrorisme et de tueries de masse Alexandre Rodde, explique avoir été surpris en visionnant la vidéo. « Je découvrais un vocabulaire d’habitude utilisé par des complotistes américains. Et, en réaction, des commentaires amusés. Il m’a semblé opportun d’analyser ce phénomène apparu récemment en France. Bien sûr, les citoyens souverains français ont une capacité d’action pour l’heure réduite, et d’ailleurs surtout fantasmée, mais cette capacité existe bien. Ce mouvement porte en lui une opposition à l’État, considéré comme illégitime par nature, et cette opposition peut dégénérer en violence. » Dans sa note, le chercheur cite un rapport des services de renseignement des Pays-Bas s’inquiétant que sur le long terme, ce mouvement puisse « saper » la confiance du public dans les institutions régaliennes. Nées dans les années 1970 au sein de la mouvance survivaliste d’extrême droite américaine, les « Sovereign Citizens » rejettent l’État fédéral, qui serait par nature oppressif, et préfèrent respecter des normes juridiques fictives perçues comme supérieures aux lois en vigueur. Le mouvement s’exporte d’abord dans les pays anglo-saxons lors de différentes crises sociales et économiques. Dans sa note, Alexandre Rodde insiste sur la « grande adaptabilité idéologique » du mouvement, « traduisant et modifiant ses éléments de langage en fonction du pays et de la culture locale où il se développe ». En Allemagne, les « Reichsbürger » ne reconnaissent que la Constitution de la République de Weimar de 1919, alors que les « Společenství legitimních věřitelů České republiky » (« créanciers légitimes de la République tchèque ») dénoncent la légitimité de la partition de la Tchécoslovaquie. En France, les citoyens souverains se sont développés avec les premières polémiques autour du covid. Dans une note en septembre 2021 consacrée à la mouvance complotiste, la DGSI souligne que « la pandémie a eu un réel effet catalyseur et a contribué à l’augmentation et la diffusion des théories conspirationnistes ». « Le confinement a, par ailleurs, favorisé l’augmentation des échanges entre les partisans de cette mouvance, les individus passant plus de temps devant leurs écrans », poursuit le service de renseignement intérieur...." Un mouvement symptomatique, radical, qui a peu de chances de faire école, dont le destin sera sans doute de se dissoudre dans ses propres contradictions . ..._______________
mardi 8 avril 2025
Quand meurt une ville
A deux pas de Saint Omer
Une cité disparue
Charles Quint a été impitoyable
On peut encore voir quelques restes __________
Fin de la mondialisation?
Quelle mondialisation du commerce?
La mondialisation "heureuse", comme disait Alain Minc ? Celle qui, ouverte aux quatre vents, dans la logique des marchés financiers, devait apporter développement harmonieux et égalité progressive entre les nations, par le respect des règles de l'OMC?
Très vite, il s'avéra que les règles étaient faussées, que les dérives s'accumulaient. La voie vers une mondialisation modérée restait à réinventer, à renégocier. Maurice Allais avait bien montré les failles d'un système hyper-financiarisé, inégalitaire et générateur de crises, de pertes d'autonomie, de souveraineté. Dont les classes laborieuses et moyennes américaines, entre autres, payèrent les frais.. préparant les réactions que l'on voit aujourd'hui. Aves Trump, c'est une réaction brutale, une loi de la jungle, qui va modifier les cartes pour revenir certainement, de gré ou de force, à un nouvel équilibre négocié, encore hypothétiqque...
Point de vue:
"...En ce mois d'avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé l'instauration de droits de douane sur les importations en provenance de ses rivaux (la Chine) comme de ses alliés les plus fidèles (les pays ouest-européens, Taïwan, la Corée). Certains de ces nouveaux droits de douane (tariff en anglais) dépassent le seuil de 40%. C'est une rupture brutale avec la libéralisation des échanges engagée au niveau mondial il y a près de soixante ans. Aux États-Unis, les dégâts sociaux (et écologiques) occasionnés par cette mondialisation, la troisième du genre (note), étaient devenus tels que, dès la présidence du démocrate Joe Biden, le gouvernement américain avait commencé à relever les droits de douane tant avec la Chine qu'avec l'Europe. Trop tard et trop peu pour éviter la « tornade Trump ». Que le nouveau président des États-Unis réussisse ou non son pari, il est d'ores et déjà certain que la troisième mondialisation (1948-2025) est derrière nous. On ne reviendra pas à la situation antérieure. Le lien de confiance entre les États est brisé, y compris au sein de l'Union européenne où chacun est tenté de négocier pour son compte avec Washington..... Les annonces fracassantes de Donald Trump sont conformes aux attentes de ses électeurs, lesquels appartiennent en grande majorité aux populations ouvrières ou ex-ouvrières de la Rust Belt (la « Ceinture de la Rouille »), de la région des Grands Lacs au centre de l'Atlantique. C'est de cette région que sont sortis pendant la Seconde Guerre mondiale les tanks, les avions et les armements en tous genres qui ont permis aux Soviétiques et aux Anglais de vaincre le IIIe Reich, ainsi qu'aux Américains de vaincre le Japon. C'est aussi de cette région que sont sortis les belles voitures et les équipements électroménagers qui ont fait le bonheur des générations d'après-guerre. Il n'en reste aujourd'hui à peu près rien. Les habitants ruminent leur désespoir, aggravé par l'épidémie des opioïdes (note). D'où leur vote en faveur de Trump qui a surpris les observateurs.À défaut d'être subtil et nuancé, le président américain est un homme d'instinct. Il a bien senti les attentes profondes de ces classes populaires, à la différence de ses rivaux démocrates comme des gouvernants européens, tous partis confondus. C'est sans doute ce qui lui vaut d'être qualifié de « populiste » (le mot se traduit en latin par populare : ainsi qualifiait-on dans la Rome antique le parti de... Jules César, un patricien qui, comme l'actuel président, avait su gagner la faveur de la plèbe ; mais là s'arrêtent les similitudes entre les deux personnages !).Il a donc entrepris de revivifier autant que faire se peut la production industrielle nationale et de ne plus abandonner à des rivaux potentiels des biens stratégiques et vitaux (composants microélectroniques par exemple). Y réussira-t-il ? Cela reste à voir. Il prend le risque de déstabiliser l'économie mondiale mais peut aussi se targuer d'atouts décisifs comme l'attrait qu'exercent les États-Unis sur les scientifiques, les ingénieurs et les entrepreneurs de Chine, d'Inde, d'Europe et d'ailleurs. En France comme dans le reste de l'Union européenne, les grands patrons l'ont compris et sont moins disposés que jamais à se retirer du pays. Face à l'agressivité décomplexée de leur « allié » américain, les dirigeants de l'Union européenne sont en panique ainsi que le constate le philosophe Marcel Gauchet : « Les Européens ont hélas perdu les moyens intellectuels de penser la réalité. Nous sommes devenus le continent de l’irréalisme politique » (Causeur, 5 avril 2025). À la différence de Donald Trump et des autres hommes d'État, qui servent les intérêts de leur pays avec pragmatisme, les Européens s'obligent, quel que soit le contexte, « à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres ». Il s'agit rien moins que de l'article 206 du traité de Lisbonne, un document à valeur constitutionnelle qui s'impose aux gouvernants de tous les États-membres. Autant dire que l'Union européenne aura du mal à résister à la « guerre » commerciale engagée par les États-Unis, d'autant qu'elle prétend dans le même temps faire la guerre (pour de vrai) à la Russie... sous réserve de l'agrément du Pentagone et des fournisseurs américains de chasseurs F-35 et de missiles Patriot ! Pour prendre la mesure de la capacité de décision de nos dirigeants, songeons que la suppression du changement d'heure saisonnier (heure d'été, heure d'hiver) a été votée par le Parlement européen en mars 2019. Six ans après, les vingt-sept pays de l'Union n'ont pas encore réussi à s'accorder sur la mise en oeuvre de cette mesure tout à fait anodine et ne requérant pas l'unanimité des États..." [André Larané] ____________________
lundi 7 avril 2025
Investir
Dans le savoir
C'est capital
Un capital qui fructifie toujours.
Etre ou avoir? L'accumulation peut être compulsive
_________________Electricité si stratégique
Qui peut comprendre une situation engendrée par un libéralisme dogmatique.
Une concurrence en trompe l'oeil sur un marché faussé: telle est la situation de la distribution de l'électricité en France, depuis que la loi du marché a été instaurée par injonction bruxelloise, qui ne veut pas s'arrêter là. Un système absurde, comme le faisait remarquer un temps l'ancien Ministre Lemaire lui-même. La question du bon sens de la gestion de cette énergie si stratégique se pose. Une logique parfois encore difficile à comprendre, comme le signalait in intervenant dans le document diffusé hier soir sur France 5, au coeur du système qui reste pour Bruxelles une « la Bastille à démolir », comme d'autres services autrefois dits publics. La libéralisation doit être poussée jusqu'au bout.. Un marché très lucratif pour certains. "...Depuis des années, le ministère des finances fait preuve d’une imagination sans limite pour tirer profit de la rente nucléaire au détriment des entreprises, des ménages et d’EDF. La facture d’électricité n’est plus qu’un empilement de taxes, d’accises, de fiscalité en tout genre. Outre la taxe sur la consommation, s’ajoutent les taxes sur le développement et la modernisation des réseaux électriques – Enedis demande 5 milliards d’euros l’an prochain pour cette mission –, la taxe pour soutenir le développement des énergies renouvelables, sans parler de la TVA, voire de la TVA sur la TVA. « La facture d’électricité est illisible. Plus personne ne comprend rien », relève le sénateur communiste Fabien Gay. Et c’est sur cette illisibilité que comptent le gouvernement et Bercy pour faire passer cette mesure." Qui peut s'y retrouver? C'est le grand yo-yo des prix de l'électricité en Europe. Dans cette jungle aux tarifs à géométrie variable. Dans le cadre d'une privatisation qui n'avait pas lieu d'être dans ce domaine pas comme les autres,. On commence enfin à le reconnaître en haut lieu. Dans le domaine de l'énergie, c'est tout bénéf' pour les courtiers. Ça disjoncte vraiment! Allez comprendre la logique qui préside à la fixation du prix de l'énergie et notamment, en cette période, de l'électricité. Accrochez-vous! Pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué? On a beau nous expliquer... Il y a de la promotion dans l'air, comme au supermarché du coin. Sauf que l'électricité n'est pas un produit comme un autre. On avait dit que c'était un bien public, où la concurrence n'avait pas sa part, comme on le préconisait .Mais où va-t-on? Non seulement ça disjoncte, mais le courant ne passe plus...Des surcoûts injustifiés. Il conviendrait de "débrancher le marché"....
Dans les méandres du grand marché énergétique européen, on perd vite le fil. Surtout en ce moment où le système semble sombrer dans des variations de prix irrationnelles, pas seulement à cause du grain de sable ukrainien. ___Sortir ou s'en sortir? Le marché se déglingue et certains responsables politiques appellent à une révision de l'ensemble de ce capharnaüm ( à commencer, timidement, par Mr Lemaire) et de la "loi du marché", qui peut valoir pour la vente des petits pois, mais qui n'a pas sa place dans un domaine aussi "immatériel", stratégique et évolutif que l'électricité, où la souveraineté des pays doit être restaurée, étant donnée la diversité des histoires de chaque pays, de ses ressources propres, ce qui n'interdit pas des échanges régulés . On veut bien essayer de comprendre le fonctionnement de ce marché si particulier, de l'ajustement aux prix de gros au sein de l'UE, on est vite amené à s'interroger sur ce système irrationnel, qui est en partie un marché de dupes..." L'architecture actuelle du marché de gros n’est pas adaptée à une production massive d’énergie renouvelable intermittente et subventionnée de façon maladroite à l’image des autres incitations à l’énergie bas.."__ Bref la situation est "électrique" notamment avec l'alignement sur le coût du gaz, maintes fois critiqué. ___Il serait utile de relire les critiques faites naguère par l'ancien directeur d'EDF: «Je ne pensais pas que cela arriverait, que les autorités européennes de la concurrence auraient une vue si dogmatique et voudraient appliquer la concurrence dans le secteur de l'électricité où pourtant cela s'applique très mal... Emportée par le courant des idées, la France a mis fin au monopole d’EDF et ouvert l’électricité aux disciplines du marché. La pression de la concurrence devait améliorer la gestion, dynamiser les équipes, faire baisser les prix du courant. Une dizaine d’années plus tard, telle la poule qui a couvé un canard, la France ébahie se dépêtre de ses paradoxes, le problème n’est plus de faire baisser les prix, mais d’accepter ou non de les laisser monter pour s’aligner sur ceux du marché européen. On avait ouvert l’électricité à la concurrence pour baisser les prix et il faudrait aujourd’hui les élever pour permettre la concurrence »__(Marcel Boiteux (ancien président d'EDF) ___L' aboutissement logique du rapport Champsor. "Les fournisseurs profiteront de la manne nucléaire sans aucun investissement. On a vu ce que cela a donné il y a plusieurs années en Californie avec la grande panne électrique. Là-bas comme ailleurs, l’Etat s’est réapproprié le secteur. Quant à nous, nous privatisons à tour de bras !" "C’est dans la nuit du 24 novembre que l’Assemblée Nationale a voté le texte définitif. Depuis début juin 2010, les parlementaires ont entre les mains l’avenir du service public de l’électricité. Les 27, 28 et 29 septembre, le Sénat avait adopté le projet de loi. _Du jamais vu : obliger une entreprise, dans le monde de la concurrence libre et non faussée, à céder une partie de ses atouts à des concurrents qui produisent peu ou pas du tout d’électricité. Cette loi est une étape supplémentaire vers la déstructuration complète du secteur électrique, sous le prétexte fallacieux de permettre la sacro-sainte concurrence, qui dans le domaine de l'électricité, tout le monde le constate désormais, fait augmenter les prix." _La Nouvelle organisation des marchés de l'électricité: "baptisée loi Nome, vise à assurer la concurrence entre les différents acteurs du marché de l'électricité. Elle s'appuie sur un constat: malgré l'ouverture des marchés à la concurrence, EDF conserve la clientèle de plus de 95% des ménages français. Selon le dogme actuel, si les clients restent chez EDF, c'est parce qu'il y a une distorsion de la concurrence, d'où l'idée de légiférer pour augmenter la concurrence. En ligne de mire, les tarifs réglementés d'EDF, que Bruxelles veut supprimer. Dans le même temps, la commission exige qu'EDF vende sa production électrique nucléaire à ses concurrents à un tarif inférieur au prix du marché, en clair à un tarif "régulé".___Curieuse façon de voir l'économie: on exige la suppression des tarifs régulés pour les particuliers et leur création pour les concurrents d'EDF... Etonnamment, Bruxelles n'a pas cherché à obliger les producteurs à faire des gains de productivité. N'aurait-il pas été plus logique de demander aux producteurs autre qu'EDF de faire des efforts pour produire moins cher? De les obliger à passer à des centrales plus performantes?" __Une curieuse concurrence, organisée au frais des consommateurs , dans l'esprit de la lettre de la commission_europeenne ..."...On peut débattre de la rente supposée liée à la production d'électricité d'origine nucléaire dans notre pays mais il n'y à aucune raison d'en faire bénéficier les nouveaux entrants sans que ceux-ci soient concernés par les charges à venir. En procédant ainsi, on ne les incite pas à innover en investissant dans des unités nouvelles de production d'électricité. Et comment pourras-t-on vérifier que cette électricité achetée à un « prix discount » ne sera pas revendue plus cher à l'étranger par ces mêmes opérateurs ? Au final, c'est le consommateur qui sera pénalisé. Il y a quelques jours, on apprenait que Bercy autoriserait une nouvelle hausse de 3% des tarifs de l'électricité au début de l'année prochaine, après une augmentation identique le 15 août dernier destinée au financement des énergies nouvelles. La loi Nome provoquera à nouveau une hausse importante des prix de la part d'EDF dans les années à venir qui répercutera à ses clients le manque à gagner du discount fait à ses concurrents sans aucune contrepartie positive, bien au contraire..."