mardi 17 novembre 2009

Faim au Sommet


Un sommet pour rien?

FAO:Une réunion symbolique où sont absents les pays riches

Malgré les belles déclarations... pas d'objectifs chiffrés

L'OMC en question
_____________La faim n'est pas une fatalité
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-"C'est plutôt sur la question, très délicate, de la coordination des institutions internationales que la réunion romaine pourrait se révéler utile. En clair, comment faire pour que les institutions internationales parlent à l'unisson face à la crise alimentaire ? Pour l'heure, entre la FAO, qui milite inlassablement pour la défense de l'agriculture familiale, et l'Organisation mondiale du commerce, qui ne jure que par la disparition des tarifs douaniers, c'est le grand écart. «Le plus efficace, face à la crise, serait d'autoriser les Etats du Sud à mettre des droits de douane sur les produits vivriers, comme l'Europe l'a fait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui permettrait de fixer des prix sur le marché intérieur»( Bruno Parmentier). Sauf que l'OMC dit tout le contraire, et bloque toute avancée" (L.L.)

-Invité de France inter le 31/05/2008, Edgar Pisani, qui fut Ministre de l’agriculture de 1961 à 1966, proposait les pistes suivantes : déposséder l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de son monopole comme instance de règlement des problèmes commerciaux, lier de façon rigoureuse politique agricole et politique alimentaire, considérer que le problème de la faim est l’un des plus dangereux pour la sécurité mondiale, organiser le monde en zones les plus homogènes possibles ayant des règles internes correspondant à leur réalité et des règles externes d’échange prenant en compte l’équilibre du monde .L'urgence est là : selon la FAO, la « flambée des prix des denrées alimentaires provoque d’immenses souffrances et privations: elle peut avoir des effets dévastateurs sur les 800 millions d’êtres humains déjà victimes de sous-alimentation chronique. Déjà leur nombre se grossit de plusieurs autres millions de pauvres qui ne sont plus en mesure d’aujourd’hui de se procurer la nourriture dont leur famille a besoin pour mener une vie saine »
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-FAO: les chefs d'Etat se mettent à table, le monde a toujours faim | Mediapart:
"Un sommet mondial sur la «sécurité alimentaire» se tiendra à Rome, du 16 au 18 novembre, nouvel effort de la communauté internationale pour trouver des réponses au marasme alimentaire qui secoue la planète. A quelques semaines du très attendu sommet de Copenhague sur le climat, les chefs d'Etat ne devraient pourtant pas promouvoir des avancées majeures.________D'après l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), 1,02 milliard de personnes – une personne sur sept – souffre de la faim dans le monde. Avec deux régions particulièrement touchées : l'Afrique sub-saharienne et l'Asie du Sud. Ce nombre ne dépassait pas 800 millions de personnes il y a encore trois ans. «La nouveauté depuis 2007, c'est que les victimes habitent les villes», précise Marc Dufumier, agronome, spécialiste du développement, et auteur de Nourrir l'humanité (La Découverte, 2008)._______La flambée des cours agricoles de 2007-2008, qui avait provoqué des «émeutes de la faim» dans plusieurs capitales de pays en développement au printemps 2008, n'est plus d'actualité. A l'exception du sucre, les prix, certes très volatils, sont désormais orientés à la baisse sur le long terme, grâce, entre autres, à des perspectives d'améliorations des rendements et à de bonnes récoltes dans des pays exportateurs comme l'Australie et l'Ukraine. Mais ce sont désormais les effets de la crise économique qui se font sentir, et sapent les revenus des plus pauvres. Les Nations unies estiment à une centaine de millions le nombre de personnes qui n'auraient plus les moyens de se nourrir à cause de la crise.
Quant aux prévisions, elles sont vertigineuses. Pour nourrir les 9,1 milliards d'habitants de la planète à horizon 2050, il faudra augmenter d'ici là les volumes de production de 70%. D'après la grande majorité des agronomes réunis fin septembre à Rome, l'équation, pourtant, est tenable. Grâce, notamment, à l'ampleur des surfaces non cultivées (au moins trois milliards d'hectares, contre 1,5 milliard d'hectares cultivés). L'enjeu serait plutôt de savoir si cette production sera accessible aux pays du Sud, et surtout à quel prix.
____Au-delà de la flambée des cours et/ou de la crise économique, des raisons plus structurelles continuent d'expliquer les désordres alimentaires sur la planète. Parmi celles-ci :• La hausse structurelle des prix de l'énergie (qui se répercute presque mécaniquement sur les cours), • L'explosion démographique dans certains pays du Sud, • L'engouement pour les agrocarburants, • La
spéculation financière sur les cours dès qu'une récolte s'avère moins bonne que prévu, ou encore les modifications des régimes alimentaires dans les pays émergents (en mangeant plus de viande et moins de riz, «à l'occidental», les Chinois utilisent de plus en plus de terres pour l'élevage, et moins pour l'agriculture stricto sensu). Reste une grande inconnue : les effets du changement climatique sur l'agriculture.
___C'est la grande affaire des derniers mois sur le front agricole : des pays d'Asie et du monde arabe, assis sur des réserves de change confortables, achètent, ou louent pour 99 ans, d'immenses terrains cultivables, dans des pays pauvres, en Afrique, en Asie du Sud et en Amérique latine. Les Sud-Coréens à Madagascar, les Chinois aux Philippines, etc. A chaque fois, la production est exportée vers les pays propriétaires des terres en question, pour garantir leur souveraineté alimentaire.___La presse s'est emparée du phénomène et a lancé un débat sur ce que certains considèrent comme de nouvelles formes de néocolonialisme. L'ONG
Grain, qui a réalisé, en octobre 2008, le tout premier rapport de référence sur la question, tient à jour un site passionnant, mais vite anxiogène, de recension de tous les accords en discussion et déjà conclus d'achats de terres par des étrangers. Même le G-8, d'ordinaire assez lent pour réagir aux questions sensibles, s'est prononcé, en juillet, pour un «code de bonne conduite».[
Razzias sur terres cultivables]

Certains experts veulent toutefois relativiser l'importance de ces accords, très opaques, et dont beaucoup n'ont jamais réussi à dépasser le stade de l'annonce. Comme l'expliquait Jean-Michel Severino, patron de l'Agence française de développement (AFD), à Mediapart, «ces grands programmes d'acquisition foncière sont absolument irréalistes sur le plan technique comme sur le plan politique». Et de poursuivre : «J'observe d'ailleurs que les grandes annonces fracassantes des derniers mois ne se traduisent pas vraiment par des choses très concrètes
L'aide de Paris est très en deçà des promesses, (presque) comme d'habitude. D'après le budget français pour 2010, l'aide au développement, notamment en direction de l'agriculture au Sud, devrait s'établir à 0,44% du Produit intérieur brut (PIB) l'an prochain. Soit une stagnation (0,44% déjà en 2009). Paris s'était pourtant engagé à atteindre 0,51% en 2010, pour atteindre les désormais très hypothétiques 0,7% d'ici 2015, conformément aux objectifs du Millénaire des Nations unies. Raison avancée par l'exécutif pour justifier ce retard : la crise. Sauf que des pays européens parmi les plus touchés par le marasme économique, comme l'Espagne et la Grande-Bretagne, vont, eux, nettement augmenter leur effort en 2010, pour atteindre les 0,6%.___«La priorité donnée dans les discours à l'Afrique et à l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement est loin de se traduire dans la réalité», déplore Coordination Sud, plateforme des ONG françaises de solidarité internationale. En fait, la France est en train de rejoindre le rang des mauvais élèves de l'Europe, aux côtés de l'Italie. Ce qui ne devrait pas faciliter son travail diplomatique à Rome...
Côté promesses chiffrées, il ne devrait pas se passer grand-chose : les chefs d'Etat avaient déjà annoncé une enveloppe de 22 milliards de dollars sur trois ans (en fait quelque dix milliards véritablement «neufs»), à destination de l'agriculture au Sud, lors du G-8 élargi de L'Aquila, en Italie, en juillet. D'autant que le sommet de Copenhague sur le climat approche.
C'est plutôt sur la question, très délicate, de la coordination des institutions internationales que la réunion romaine pourrait se révéler utile. En clair, comment faire pour que les institutions internationales parlent à l'unisson face à la crise alimentaire ? Pour l'heure, entre la FAO, qui milite inlassablement pour la défense de l'agriculture familiale, et l'Organisation mondiale du commerce, qui ne jure que par la disparition des tarifs douaniers, c'est le grand écart. «Le plus efficace, face à la crise, serait d'autoriser les Etats du Sud à mettre des droits de douane sur les produits vivriers, comme l'Europe l'a fait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui permettrait de fixer des prix sur le marché intérieur», plaide par exemple Bruno Parmentier. Sauf que l'OMC dit tout le contraire, et bloque toute avancée.__Les chefs d'Etat réunis à Rome devraient donc réactiver une vieille structure endormie, liée à la FAO, le «conseil de sécurité alimentaire», qui permettrait de réunir, autour de la table, plusieurs fois par an, ONG, Etats et institutions internationales, afin de mieux coordonner la lutte contre la faim. D'après les projets français, ce même Conseil, totalement archaïque sur le papier, serait apte pour désigner un comité d'experts, chargé de produire une expertise indépendante sur l'agriculture. Objectif rêvé : la formation d'une sorte de «GIEC» agricole, du nom du Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat, dont les travaux font désormais référence pour lutter contre le réchauffement climatique. Si ce volet scientifique, au point mort depuis juin 2008, avançait à Rome, il s'agirait sans aucun doute de la vraie bonne nouvelle du sommet
."(L.Lamant)


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