mercredi 31 mai 2017

Difficile liberté

Larbins d'hier et d'aujourd'hui-
                                                  La servitude volontaire a encore de beaux jours devant elle
             "Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux"(La Boétie)

[Larbin, nom masculin. Synonyme populaire de Domestique. Il s’emploie surtout au sens péjoratif.]

Sens 1 Domestique [Familier]Synonyme;serviteur Anglais flunkey, servant
Sens 2 Homme servile [Familier]Anglais yes-man
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      Homo larbinus:  une espèce plus courante qu'on ne le croit.
           Ce n'est pas seulement le courtisan ou celui celui qui faisait des courbettes devant not'bon maître pour marquer sa soumission ou conserver ses faveurs, souvent minimes.
   Ce ne sont pas tous les béni-oui-oui qui applaudissent toujours aux propos des autorités dites supérieures, quel que soit le contenu de leur propos.
   Ce n'est pas seulement la révérence de principe, la servitude volontaire, le renoncement ostensible à tout esprit critique qui dérange.
      C'est aussi le consentement tacite, qui est souvent une forme d'obéissance dénuée de tout libre examen.
    C'est souvent une attitude intérieure que l'on ne soupçonne pas toujours, fruit d'un certain type d'éducation, entraînant implicitement la recherche d'une certaine adhésion passive, le confort intérieur, parfois le simple intérêt.
    Comme disait Goethe, Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. 
              ___Le syndrome du larbin se manifeste de bien des manières, pas toujours détectables de l'extérieur, parfois ignoré (ou dénié)de l'individu lui-même.
      Plus précisément, il désigne un comportement... visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent....
        __Questions qui dérangent:
       Pourquoi les plus pauvres votent-ils curieusement souvent contre leurs propres intérêts, ici ou ailleurs?
  Pourquoi s'extasie-t-on, parfois secrètement, devant le pouvoir en général, les fortunes indécentes des super-riches on être béatement admiratif devant ça...
  Comment expliquer en partie le succès de de D.Trump dans les classes les moins favorisées, quand le culte de l'argent est à ce point valorisé et que les pauvres sont désignés comme responsables de leur sort?
    Difficile de l'avouer, mais il y a toujours un petit larbin qui dort en chacun.
        L'esprit critique est une tâche permanente. La liberté, toujours relative, est une conquête.
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-Pourquoi les pauvres votent à droite
-Rêve de droite
_______________-Servitude (in)volontaire ?____-Dissonances cognitives__- SOUMISSION: fragile humanité ___-Argent, ignorance et servitude____-Individualisme: positif ou négatif ?____-Consommateurs ou/et citoyens ?
-Democratie en lambeaux...

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mardi 30 mai 2017

Philosophiquement non conforme

Mais historiquement fondé:
                                             L’existence précède l’essence
                   Sartre avait raison.
-L'homme existait avant l'essence
-Il existera après
-Et il peut souvent s'en passer

   L'essence, c'était hier...
        Sa naissance est très récente à l'échelle de l'humanité.
            Demain, elle peut faire défaut.
                Après-demain, elle s'épuisera, inévitablement.
   Il faut s'y préparer.
       C'est bientôt le début de la fin.
          Le peak oil  approche, s'il n'est déjà là.
  La crise énergétique, il faut s'y préparer
      On n'est pas trop bien parti
            La transition ne sera pas facile.
                  Après l'essence, il y aura toujours des hommes...
                      Qui devront réinventer leur avenir.
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lundi 29 mai 2017

Point d'histoire

Quelques notes sur les origines de l'intervention américaine en Afghanistan
                                                            Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère?...
                                                                                                 Cette sale guerre dans un pays, où les luttes d'influence se firent nombreuses depuis le XIX° siècle et qui laissa un pays invaincu, débouche sur une grande instabilité, une corruption renforcée et un retour des Talibans
   Le retrait des USA, sous Obama, se fit avec hésitation et seulement partiellement.
  L'invasion soviétique antérieure est présentée essentiellement comme une volonté d'ouverture stratégique vers les mers du sud.
        Le conseiller très spécial aux affaires diplomatiques sous Carter, Zbigniew Brzezinski , qui vient de mourir, est passé aux aveux, au sujet de l'engagement des services spéciaux US à l'origine de la guerre contre l'occupation soviétique, épisode dans une stratégie impériale plus globale.
   Il arrive que les conseillers spéciaux de la Maison Blanche sortent du silence à la fin de leur vie, comme le fit tardivement Kissinger au sujet de l'implication des services secrets US dans le coup d'Etat au Chili contre le gouvernement élu de S.Allende.
           L'ancien conseiller de Jimmy Carter, est mort, mais non sans passer à des derniers aveux, Comme il le fit dans le Grand Echiquier.
         L'éminence grise met les pieds dans le plat sur une question longtemps passée sous silence.
      "...La fin de l’année est bien évidemment marquée par le début de la Guerre d’Afghanistan, où l’armée soviétique s’enlisera pendant dix ans et qui accélérera la décomposition de l’URSS. On a longtemps cru que les Soviétiques avaient été les initiateurs de ce conflit, pour soutenir le PDPA, le parti communiste au pouvoir qui rencontrait une forte opposition des tribus les plus islamisées. On sait maintenant que la CIA a commencé ses opérations de déstabilisation et de soutien aux tribus avant l’entrée en Afghanistan des troupes soviétiques. Le 3 juillet, le président Carter signe la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul, ce qui allait par contrecoup provoquer l’intervention militaire soviétique. Les Américains avaient l’occasion de « donner à l’URSS son Vietnam ». Ces tentatives de déstabilisation se font via le Pakistan où le général Zia a instauré, après le coup d’Etat de 1977, un régime militaro-islamiste et fait pendre, le 4 avril, le premier ministre démocratiquement élu Ali Bhutto. Le 14 septembre, le président afghan Mohamed Taraki, très favorable à Moscou, est assassiné par son concurrent communiste Hafizullah Amin, qui lui succède et prend ses distances avec Moscou. Comme si ça ne suffisait pas, l’Iran de Khomeiny, hostile au « grand satan » américain, est également très critique vis-à-vis du régime « athée » soviétique et suscite l’inquiétude de Moscou de voir s’étendre la contestation religieuse dans les Républiques soviétiques d’Asie centrale, pourtant sunnites. En mars, un mois seulement après la révolution iranienne, la ville iranophone d’Hérat s’était d’ailleurs soulevée contre le régime communiste de Kaboul et Moscou y avait vu la main de Téhéran. Toutes ces raisons poussent l’URSS à intervenir. Le 25 décembre, l’Armée Rouge entre en Afghanistan…
        On connaît la suite de l’histoire : les Soviétiques n’arriveront pas à soumettre les moudjahidines, soutenus par la coalition américano-pakistano-saoudienne, et cette défaite marquera le glas de l’URSS. Al Qaeda est créée par Ben Laden et les Talibans ne tarderont pas à apparaître. L’islamisme sera en plein essor au cours des années 90 : attentats du 11 septembre, terrorisme international, guerre dans les zones tribales du Pakistan… De ce point de vue, 1979 aura été le point de départ de thématiques encore très actuelles.
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dimanche 28 mai 2017

LU

__ Le vélo, c'est bien, mais  pas trop...


__ Le naufrage grec continue.
               Le capitaine du bateau a lâché la barre
                               A Berlin, on regarde...

__ Il était une fois, Madoff. 
                                             Les victimes attendront...

__ Merkel: une leçon  de diplomatie?
                                 Mais où est donc passée l' Europe commune?

__ Quand l'ancien Président du Mexique vire Donald Trump:

__ Quand les riches parlent aux super-riches
                                  Le premier budget de Trump : "La Maison-Blanche comptabilise non pas une mais deux fois le bénéfice de 2.000 milliards de baisses d'impôts sur dix ans : une première fois, en proclamant que ces milliards doperont la croissance économique, une seconde, en affirmant qu'ils équilibreront le budget. C'est quand même énorme !
   Mais cela n'a rien d'une erreur comptable, ils savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. "

__ Baisse annoncée des retraites au programme de Monsieur Macron.
                Les cotisations salariales maladie et famille (0,75 point et 2,4 points) seraient supprimées et remplacées par une hausse de la CSG (de 1,7 point, sauf pour les petites retraites, nous dit Mr Macron).
Cela est incohérent, les allocations de remplacement (maladie ou chômage) doivent être financées par les personnes couvertes. La hausse de la CSG ne pèsera pas sur les revenus du capital, mais uniquement sur les retraités.
Ce sera donc un petit transfert au profit des salariés du privé, payé par les retraités (et par les salariés du public).....
Ce transfert ne fournira aucun gain global de pouvoir d’achat. ......
La hausse de 1,7% du salaire net des salariés du privé sera payée par une baisse de 1.7 % des retraites .....Rappel pour 14 millions de retraités :
- Pas de revalorisation des retraites supérieur a 1200 euros depuis avril 2013 (1.3%) ....
- 2013 Creation de  la Contribution additionnelle de solidarité de 0,3% payée uniquement par les retraités (au seuil 2 ) .....
- 2014  La suppression de la "demi-part des veuves"
- 2017 baisse des retraites de 1.7 % (CSG) au programme de Mr Macron
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samedi 27 mai 2017

Jeux de mains...

...Jeu de vilains malins
                              Ce fut une franche rencontre, celle deTrump et de Macron.  « Franche   et  pragmatique », comme dirent les journalistes dans leur langue de bois.
    Les deux Inattendus sur la scène politique se sont enfin regardés les yeux dans les yeux et en sont arrivés aux mains...
   Une poignée de main inédite, exceptionnelle, historique, à forte connotation diplomatique, comme le remarquèrent les observateurs, surtout américains. Jupitérienne, pour tout dire.
   Une handshake prolongée plus que de coutume, que l'on qualifiera de virile, entre les deux ex-outsiders, ceux qui ont créé la surprise électorale chacun de leur côté.
   Le petit gaulois a osé défié l'impressionnant affairiste Obelix. L'Empire en fut ébranlé.
      Ce ne fut pas un bras de fer, mais une main d'acier qui répondit par défi aux avances de la force trumpienne erratique, qui laisssa le locataire de la Maison Blanche "anéanti Diable!
   Ce fut le jeune Macron qui résista à la puissance de la nouvelle Amérique
        Avec le sourire macronien de circonstance.
   Beaucoup d'Américains exultèrent devant ce qu'ils considérèrent comme une sorte d'humiliation pour celui qui connaît une chute rapide dans les sondages. Le rapport de force n'a pas joué en faveur  du hâbleur de Washington, si on lit entre les lignes.
      U.S. President Donald Trump met his match in a handshake showdown with France's new president, Emmanuel Macron.
    At their first meeting, ahead of a NATO summit in Brussels on Thursday, the two men locked hands for so long that knuckles started turning white.
     Trump finally seemed ready to pull away -- but Macron evidently wasn't. The French leader held the shake for a few seconds more. Both men's jaws seemed to clench....
          Il y a bien des manières de se serrer la main. La manière molle, indifférente, veule, conventionnelle, appuyée, vigoureuse, chaleureuse...
        C'est bien plus qu’un simple geste . Un rite qui a une histoire, plus complexe qu'on ne le croit, si l'on se fie aux historiens.
     Celle du jeune Macron, à la limite du défi politique, ne ressemble pas du tout à celle, imposée par Clinton, de Arafat et Rabin,  ou à celle de Mitterand et de Kohl à Douaumont, a impressionné les médias américains, de manière hyperbolique, mais significative.
             ". Réputé pour broyer la main des personnes qu'il rencontre, le président américain a trouvé son maître, à en croire les médias outre-Atlantique. Voici la scène en images.Le journaliste chargé de suivre la visite du président américain pour les médias de son pays a décrit la confrontation en détail : "Ils se sont serré la main pendant un long moment. Chaque président s'est agrippé à la main de l'autre avec une intensité considérable, leurs phalanges sont devenues blanches, leurs mâchoires se sont serrées et leurs visages se sont crispés".
              Cet affrontement symbolique partira sans doute dans les poubelles de l'histoire, mais pourrait bien préfigurer d'autres face à face plus orageux...
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vendredi 26 mai 2017

Malte, île avenante

Tourisme profitable.
               Il ne faut pas aller au bout du monde pour découvrir de nouveaux horizons.

                   Dépenser des fortunes pour jouir d'un accueil permanent et chaleureux.
    Pas besoin de prendre des risques à s'aventurer au bout de la planète, comme au Panama ou sur certaines îles peuplées parfois de Caïmans.
         Ni non plus de faire trop de kilomètres et de se compliquer la vie.
             A Londres, on se sent déjà loin de chez soi.
   Tout près de chez nous, on peut faire de charmantes découvertes.
  Par exemple, qui connaît bien le Luxembourg, d'où notre bon Mr Juncker est originaire?
     Qui a déjà visité la petite Andorre, sans parler du Liechtenstein, de Monaco, et surtout de la Suisse, si attractive?...La liste n'est pas exhaustive, bien sûr.
    Le paradis est à deux pas, où l'on peut optimiser sa vie, échapper au poids de contributions trop pesantes, donc profiter à moindre frais.
      Optimisons donc sans peine et sans risques...ou si peu.
                                         Un peu de prudence s'impose quand même.
        La presse s'attarde ces temps-ci sur un attractif petit îlot au sein de l'Europe, trop souvent délaissé.
          La discrète Malte fait enfin parler d'elle. Une publicité méritée.
    Les contributions de quelques touristes, connus ou moins connus, ne pouvaient suffire, il fallait une information plus large.
     L'île est ouverte à tous, sans discrimination (*)
             C'est pour ça qu'on l'aime.
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(*) Suivez le guide. qui permet  ... de lever le voile sur les Français qui ont succombé aux charmes financiers de Malte. On y retrouve la trace, aux côtés du « parrain des parrains », d’autres habitués des affaires judiciaires, qui apprécient à sa juste valeur la discrétion de l'île. Lorsque Serge Dassault, mis en examen pour achats de votes, a dû nettoyer le montage financier libanais qui a servi à rémunérer ses hommes de main de Corbeil-Essonnes, sous couvert d’achat d’un Falcon, il a fait appel à l’un de ses amis pour transférer l’avion et le reliquat de l’argent à Malte, dans une société baptisée Eurodiv Limited (lire ici).    ____Malte a aussi hébergé certaines des structures offshore utilisées par l’homme d’affaires Alexandre Allard, qui fait l’objet d’une enquête pour fraude fiscale pour avoir dissimulé 67 millions d’euros de commissions lors de l’achat du palace parisien le Royal Monceau (lire notre enquête ici). Idem pour l’avocat parisien Yann Streiff, soupçonné notamment d’abus de faiblesse, et dont l’affaire embarrasse le barreau de Paris (lire ici et ). Pourtant perclus de dettes, Me Streiff a pourtant trouvé les moyens d'investir dans une société maltaise de jeux en ligne, MMBet Gaming, par le biais d'une holding locale baptisée Canopus Holdings Limited. ____Grâce à une législation aussi souple que sa fiscalité, Malte est en effet devenue l’eldorado des jeux et paris. Tous les Français s’y sont précipités pour y monter leurs sites : casinos Partouche et Barrière, Alexandre Dreyfus (ChiliPoker). Mais tous ces poids lourds ont fini par se casser les dents, faute de rentabilité. Y compris un certain Laurent Tapie. À la suite de l’affaire de l’arbitrage du conflit qui opposait le Crédit lyonnais à Bernard Tapie, puis à l'attribution du magot de 403 millions d'euros à l'homme d'affaires, son fils Laurent a monté à partir de 2012 la société d'e-commerce Global Auction International et la structure ISPT Malta, destinée à organiser des méga-tournois de poker dans les stades. « La société a été créée à Malte uniquement car notre activité n’était malheureusement pas légalement possible en France », précise son associé, Prosper Masquelier. Le projet ayant fait flop après un premier tournoi au stade de Wembley, Laurent Tapie n’a quoi qu’il en soit pas profité des avantages fiscaux maltais.....D’autres y sont au contraire passés maîtres. Grâce aux documents Malta Files, nous avons pu reconstituer les montages maltais de plusieurs personnalités et institutions venues de tous les horizons. De l’héritier Chanel aux magasins discount GiFi, du roi de la comptabilité Christian Latouche aux mannequins de l’agence Elite, des marchés financiers au rugby amateur, révélations sur les Français qui ont logé leur argent dans l’île aux trésors fiscaux...David Wertheimer est l’un des héritiers les plus riches du monde. Ce jet-setteur trentenaire est le fils de Gérard Wertheimer, l’un des deux frères qui possèdent et dirigent Chanel, et dont la fortune est estimée à 16,5 milliards d’euros. Malgré l’immense richesse de sa famille, David Wertheimer arrondit ses fins de mois comme consultant via une société maltaise… qu’il détient via une coquille offshore panaméenne....
___Malte : l'île où il fallait faire escale pour l'évasion, le blanchiment, la corruption... 
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jeudi 25 mai 2017

Donald Trump et l'Iran

Notes sur un périple peu engageant
                                                     L'Iran est sans doute à un tournant important de son histoire récente, avec la réélection de Hassan Rohani dès le premier tour, qui confirme une volonté d'ouverture du pays à l'international, en affaiblissant le poids des ultraconservateurs.
    Une ouverture souhaitée par une large partie de la population, malgré la faible participation au vote. Les réformateurs , la jeunesse et les  femmes manifestent une volonté de  changement incontestable, après tant d'années d'isolement et d'ostracisme.
      Une volonté de changement manifeste au sein des couches de la population les plus éclairées, les plus jeunes, avec de nouvelles prises de conscience.
    Malgré la rigidité et la complexité des pouvoirs du pays, nulle doute que les évolutions récentes soient irréversibles et que les forces du changement contribueront à sortir de manière plus décisive le pays de son isolement politique et économique.
     La réalité iranienne est plus complexe qu'on le dit et riche de potentialités.
                  ____ C'est justement ce moment-là que choisit Trump, à l'occasion de son périple moyen-oriental, pour lancer des anathèmes à l'égard de ce pays et de son besoin d'ouverture, ignorant, comme à son habitude, la géographie comme les réalités géopolitiques.
    Il a joué surtout le voyageur de commerce en Arabie Saoudite, encensée après avoir été vilipendée.
380 milliards de dollars, ça vaut le coup de faire des concessions, de désigner l'ennemi chiite, de revenir à la politique buschienne, avec son vieux slogan tout en nuances de "l'Axe du mal".
  Même discours en  Israël  pour ne pas fâcher un Netanyahu pourtant critiqué naguère.
        Le business vaut bien une messe,  voire deux.
  L'éléphant républicain (dans un magasin de porcelaines) continue de cultiver les contradictions et les incohérences, souvent pris  au piège de la realpolitique habituelle de l'Oncle Sam.
     "Alliés indéfectibles d’Israël, dont l’Iran appelle à la destruction, les États-Unis ne peuvent se ranger au côté de Téhéran sans s’aliéner l’État hébreu. Pour autant, Barack Obama avait atténué la rhétorique anti-iranienne, que Donald Trump a remise au goût du jour. Cette résurgence s’explique par sa très grande proximité avec Tel-Aviv et par un partenariat économique déterminant avec un autre ennemi viscéral de l’Iran : l’Arabie saoudite – plus de 339 milliards d’euros de contrats ont été signés entre Riyad et Washington le 20 mai."
   L'isolationnisme, on verra plus tard...On n'abandonne pas ses amis et on reste fidèle au cher royaume, même si c'est au prix de spectaculaires contorsions.
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Point de vue 
Donald Trump s'en va-t-en guerre
                                                               "Tout être normal s'instruit de ses erreurs. Pas les dirigeants américains. Après le chaos provoqué par les interventions des Bush père et fils contre l'Irak de Saddam Hussein, voici que Donald Trump menace de récidiver contre cette fois l'Iran de Hassan Rohani...
     Sommes-nous victimes d'une hallucination ? Devant une une cinquantaine d'autocrates musulmans, le président des États-Unis s'en prend à l'Iran, présenté comme le fer de lance du terrorisme international (*) !
      Cette déclaration de guerre survient deux jours après que les Iraniens ont reconduit le président Hassan Rohani, un modéré, anxieux d'ouvrir son pays sur l'Occident et la modernité. Ce scrutin démocratique, sans équivalent dans le Moyen-Orient actuel, a été salué par des concerts improvisés dans toutes les grandes villes iraniennes.
     Il est vrai que l'Iran est une république religieuse structurée par de multiples pouvoirs et contre-pouvoirs qui limitent drastiquement l'autorité du président et, au-dessus de lui, du Guide Suprême, aujourd'hui Ali Khamenei (*). C'est un trait que le pays partage avec... la démocratie américaine.        Le président Trump a quant à lui tenu son discours à Riyad, capitale de l'Arabie séoudite, où la musique et l'alcool sont prohibés et les femmes astreintes à ne sortir que voilées de la tête aux pieds. L'Arabie, de même que le Quatar voisin, est en effet une théocratie vouée au wahhabisme. Cette doctrine vieille de trois siècles prône la guerre sainte et le retour à l'islam des origines. Elle dicte les actions des gouvernants séoudiens depuis la naissance du royaume.           Grâce à leurs pétrodollars, les oligarques séoudiens et quataris financent les campagnes d'islamisation de la planète, du Sénégal à l'Indonésie en passant par le Kossovo, Lunel et Molenbeek. C'est à eux que l'on doit le succès du voile intégral, jusqu'ici réservé aux femmes de quelques oasis arabes. Plus gravement, ils financent aussi Al-Qaida, Daesh et leurs antennes régionales. Les terroristes qui ont dirigé des Boeing contre les tours du World Trade Center étaient ainsi des Séoudiens wahhabites.       C'est donc à ces amis de l'Amérique et de la démocratie que Donald Trump a adressé ces mots empreints de morale chrétienne : « Chaque fois qu'un terroriste tue un innocent et invoque faussement le nom de Dieu, il insulte toute personne de foi. Les terroristes n'adorent pas Dieu, ils adorent la mort. Ce n'est pas une bataille entre différentes croyances, différentes sectes ou différentes civilisations. C'est une bataille entre le Bien et le Mal. »
Gardons-nous de gloser sur le Bien et du Mal (où était le Bien quand Colin Powell brandissait une fiole de poudre de perlinpinpin à l'ONU, en 2003, pour justifier l'anéantissement de l'Irak ?). Poursuivant son discours, le président Trump en vient à dénoncer le Mal. Surréaliste :       « Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire. Mais il importe de mentionner le gouvernement qui procure aux terroristes refuge, soutien financier et centres de recrutement. Ce gouvernement est responsable de l'instabilité de la région. Je parle bien sûr de l'Iran. Du Liban à l'Irak au Yémen, l'Iran finance, arme et forme des terroristes, des milices et d'autres groupes extrémistes qui propagent la destruction et le chaos dans toute la région. Son gouvernement promet la destruction d'Israël, la mort en Amérique et la ruine pour de nombreux dirigeants et nations dans cette salle.         Parmi ses interventions les plus tragiques, il y a la Syrie. Soutenu par l'Iran, Assad a commis des crimes indescriptibles. Jusqu'à ce que le régime iranien soit disposé à la paix, toutes les nations doivent travailler à l'isoler et prier pour qu'un jour, les Iraniens aient le gouvernement juste et droit qu'ils méritent. »       Dans ce raccourci « powellien » (d'après Colin Powell, 2003), le président met dans le même sac des phénomènes très différents :    - le terrorisme islamiste qui frappe les Occidentaux, d'Orlando à Manchester : ce terrorisme est le fait des sunnites intégristes inspirés et financés par les Séoudiens et les Quataris et de personne d'autre,  - le terrorisme qu'emploient les Arabes sunnites dans leur guerre contre les chiites, du Liban à l'Irak,  - enfin le terrorisme d'État : la République islamique a employé cette arme contre les Occidentaux quand ceux-ci aidaient l'Irak dans sa guerre d'agression (1980-1988) puis contre Israël jusqu'en 2012 pour soutenir les chiites libanais.        De ces trois phénomènes, seul le premier est proprement inédit. Les deux autres relèvent des guerres qui déchirent le Moyen-Orient arabe et opposent de façon inextricable les factions et leurs alliés extérieurs (Russes, Américains, Iraniens, Israéliens).
Si l'on est informé des horreurs commises en Syrie par les troupes du dictateur Assad, on ne peut en dire autant des horreurs commises par le camp opposé ni surtout de celles commises au Yémen. Ce pays aussi peuplé que la Syrie (25 millions d'habitants) a été agressé par l'Arabie séoudite il y a deux ans, quand les chiites locaux (houtites) ont commencé de s'affronter aux sunnites. Les bombardements de populations civiles par l'aviation séoudienne n'ayant pas suffi à briser la résistance houtite, les Séoudiens organisent aujourd'hui le blocus alimentaire du pays. On parle de millions de victimes potentielles...    Après l'exposé des faits vient l'analyse. Et là, avouons-le, nous sommes gênés de ne trouver aucune explication rationnelle à l'attitude de Donald Trump.     Une première question se pose : pourquoi Donald Trump et les gouvernants américains s'entêtent-ils à nier le potentiel démocratique de l'Iran ? Trente ans après la Révolution islamique, ce pays de 80 millions d'habitants a surmonté ses démons et s'affirme comme une démocratie certes imparfaite mais plus avancée qu'aucun autre pays du Moyen-Orient, l'exact opposé de l'Arabie séoudite.    Dans le « Grand Jeu » moyen-oriental, pourquoi faut-il aussi que les stratèges américains abandonnent à leurs rivaux russes le privilège d'une alliance avec l'Iran, l'État de loin le plus stable et le plus prometteur du Moyen-Orient ? Que leur restera-t-il si l'Arabie séoudite devait sombrer dans l'aventure yéménite et la Turquie d'Erdogan s'abandonner à la répression de ses libéraux et de ses minorités ?     Peut-être cet aveuglement remonte-t-il au « pacte du Quincy » (1945) entre le président Roosevelt et le roi Ibn Séoud ? Peut-être au renversement du Premier ministre iranien Mossadegh par la CIA (1953), premier rendez-vous manqué entre l'Iran et l'Occident ? Ou à l'humiliante prise d'otages de l'ambassade de Téhéran (1979) ?   Peut-être aussi n'a-t-il aucun motif sinon le caractère brouillon de l'actuel président et l'immaturité de la diplomatie américaine, si souvent démontrée ? Au demeurant, les dirigeants iraniens, qui en ont vu d'autres, encaissent l'affront avec philosophie. Le temps joue pour eux depuis... 2500 ans....       (Merci à Hérodote.net)
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mercredi 24 mai 2017

Regards

__ Loi Macron: elle devait simplifier les prud'hommes, disait-on...

__  Un labo pharmaceutique qui a trouvé le bon filon.
                              Le dumping fiscal tourne bien dans l'Europe à plusieurs vitesses.
                L'évasion fiscale a le vent en poupe.

__ Gentrification de la gauche: ça se confirme.

__  Donald Trump dans ses oeuvres: les revirements continuent.
                                    C'est la politique (dangereuse) de gribouille.

__ Plus que tout bon Américain, il ignore la géographie.

__  Le « Dieselgate » continue. En France cette fois-ci.
                                   Pour l’ex-patron de Volkswagen,  rien ne va plus.
                                       Le fier slogan Das AUTO ist weg.
                                                Ach! die deutsche Tugend!

__ La montée des inégalités se poursuit. De manière préoccupante.

__ C'est bientôt le Bac philo, l'épreuve redoutée (comme on dit.)
         Les exigences ayant beaucoup baissé, et le niveau étant ce qu'il est, on peut "réviser" de manière ludique.
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mardi 23 mai 2017

I like!

Liker or no liker?
                          That is the question...
     Sur Facebook ou maintenant de plus en plus souvent sur certains journaux en ligne , on est invité à liker.
    Parfois presque sommé de le faire.
      A la suite d'une opinion, d'une appréciation, d'un article, d'une image, d'une vidéo...
  Il n'y a pas d'alternative, comme pour l'empereur romain qui détenait l'ultime décision dans l'arène: pouce levé ou baissé. Pas de milieu. On ne peut pas liker ++ ou --. C'est ça ou c'est pas ça.
     De plus en plus nous sommes invités à liker et de plus en plus vite.
  Aimer la tarte à la framboise ou non, apprécier telle voiture ou non, telle vedette ou non, être en accord avec tel homme politique ou non... Il faut savoir.
   Facebook vous y invite en permanence, c'est le principe du club.
      Même à la Maison Blanche, on fait de la diplomatie twittienne. Un peu brouillonne, mais enfin...On n'arrête pas le progrès.
 Je like, donc je suis.
       Je peux être invité à entrer dans le monde autrefois secret des grands et des moins grands et à donner mon avis sur leur toilette, leurs goûts, leurs idées, leurs choix. En likant, je  peux contribuer à faire baisser la cote de popularité d'un élu et compromettre sa réélection, ou le contraire. C'est pas magique?
    Le pouvoir du pouce peut même (re)dorer le blason d'un idole en perdition, vedette ou pape.
C'est le nouveau pouvoir de la grande famille des likers, en temps réel. C'est trop top.
  Une bonne idée pour les modalités de vote pour demain, pour les citoyens comme pour les élus à l'Assemblée. Fini les isoloirs et les échanges plus ou moins amènes sur les bancs des élus.
    Foin de temps perdu, de débats interminables, de nuances superfétatoires, d'arguties sans fin.  Il faut trancher du pouce et du clavier. C'est oui ou c'est non. C'est ça ou c'est pas ça. Tu veux ou tu veux pas..♪♫♪
    Rangeons-nous docilement à la logique simple du numérique , à la logique binaire qui en est le principe: le courant passe ou ne passe pas...
   La logique modale, la discussion socratique-à-couper-les-cheveux- en-quatre, le pinaillage sur les queues de cerises, les débats incertains sur les choix moraux et politiques, les questions jamais tranchées, les improbabilités, les problèmes toujours en suspens, c'est fini. J'aime Macron, comme j'aime Madona. Je n' aime pas le bruit mais aussi Mélanchon. C'est rassurant.
   C'est clair, c'est rapide, c'est efficace
        Autrefois, on ne likait pas à la vitesse de l'éclair, on réfléchissait. Que de temps perdu!
           C'est aussi narcissiquement jouissif. Un nouveau pouvoir nous est né au sein de la tribu de millions d'amis. La convergence des "like" est la force nouvelle de décisions de demain; sur l'immigration, la peine de mort, la politique sociale, que sais-je encore...Plus aucun sujet ne doit échapper à la logique du pouce.
     I like Europe, c'est tendance. Oui mais quelle Europe? la question n'est pas là...
         Les esprits chagrins diront que le symbole peut vite devenir un traceur, un pixel espion, un hameçon pour les marchands toujours en maraude sur le net, mais on peut répondre qu'il peut aussi être fédérateur pour de bonnes causes,  point de ralliement des hommes de bonne volonté. Par exemple, En Amérique latine, l'organisation non gouvernementale TECHO a utilisé un dérivé du bouton « J'aime » de Facebook dans leurs campagnes, comme symbole de l'insatisfaction envers la pauvreté et le logement déplorable dans les bidonvilles, selon Wiki.
     Des million d'amis, ça compte! Et aujourd'hui les meilleurs ltwittent en likant!
         Alors, likons en coeur, mes bien chers frères en numérique.
Demain sera forcément meilleur. C'est nos grands frères de la Silicon Valley qui nous le promettent.       Alors...
   [Tout en bas, likez si vous voulez. C'est vous qui voyez...]
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lundi 22 mai 2017

Grèce: potion mortelle

|Ça continue
                On croit rêver...
                                  C'est Ubu et Molière à sa fois:
     Plus on saigne le malade, plus on croit à sa guérison.
 Tout va assez bien pour le secteur touristique et très bien pour les privilégiés qu'on ne veut fâcher.
         C'est sans fin. De crise en crise, une autre se profile;
 "La Grèce ne s'en sortira jamais si une partie de sa dette n'est pas annulée, et dans ces conditions, le fonds monétaire ne peut être l'un de ses créanciers", ose-t-on même au FMI
     Comment décrire le chaos qui s'approfondit? La dette, en grande partie fruit d'une intégration irréfléchie et de spéculations étrangères sur le sol hellène, reste un point de fixation où l'obstination de Berlin et l'aveuglement de Bruxelles s'illustrent particulièrement. Angela oublie que la dette allemande a été plusieurs fois annulée dans son histoire.
   Un débat faussé sur fond de grande hypocrisie européenne.
 Pierre Moscovici, le roi de la logique comptable bruxelloise, énonce sentencieusement que  la croissance s’améliorera si l’austérité se durcit ! 
     Alors que même au FMI, certains voient un peu plus loin,  Emmanuel Macron s’est clairement déclaré en faveur d’une restructuration de la dette grecque – qui représentait 179% du PIB en 2016 – parce que « le système est intenable » et il a reconnu que « nous savons tous qu’il faudra en venir là » Mais il ne dit rien sur les modalités et le rôle de l'Allemagne de Merkel et Schaüble
     La détresse continue à régner dans de multiples secteurs, les plus vitaux.
   Pendant ce temps, les Grecs qui le peuvent, les moins résignés, continuent à manifester contre l'austérité.
     Les mythes sur la Grèce ont la vie dure et la crise risque de durer encore et même de s'approfondir:
       Dans les campagnes électorales en Europe (Hollande, France, Allemagne) on continue à asséner des contre-vérités avec aplomb. La dernière sortie du président (socialiste !) de l’Eurogroup sur « les gens du Sud qui ont dépensé leur argent pour se payer des femmes et de l’alcool et demandent au gens du Nord de payer les dettes qu’ils ont contracté pour cela » est le cas le plus scandaleux. (la tribune 21/03/2017)
    En France des candidats, moins violents, affirment qu’il faut tailler, en France, sur les dépenses sociales, les retraites, les salaires et les services publics pour ne pas se retrouver dans la situation de la Grèce, où les Grecs ont dilapidé leur pays.. la narration sur la Grèce est fausse et le remède, comme le révèle le cas grec, contre-indiqué.
    Comme membre de la Commission pour la Vérité sur la Dette et coordinateur du chapitre sur les origines de la dette j’affirme que le surendettement de la Grèce a une cause unique que tout le monde tait : des dépenses militaires excessives justifiées par les menaces d’un voisin menaçant, la Turquie, et le refus (malgré des demandes répétées de tous les gouvernements grecs depuis 1981) des pays européens de garantir les frontières de la Grèce. Si la Grèce avait dépensé autant que les autres pays européens pour sa défense ses dépenses publiques totales auraient été inférieures à la moyenne de tous les pays de la zone Euro, comme l’indique le graphique ci-dessous à gauche, qui figure dans le rapport de la Commission et n’aurait pas eu à se sur-endetter...
    Les marchands d’armes, principalement allemands, français et hollandais et les banques françaises et allemandes qui ont financé ces achats grecs. Et c’est pour subventionner tout cela que la Grèce a été soumise à un remède qui a eu pour résultat de diminuer de 27% son PIB et d’augmenter son chômage jusqu’à 27%.
     Malheureusement pour les Grecs la cure continue. De nouvelles diminutions des retraites, la soumission à l’impôt des revenus de moins de 800 euros/mois, la vente au rabais à une société publique allemande de leurs aéroports et la privatisation de l’EDF grecque sont parmi les dernières mesures qu’ils ont dû accepter. Et tout cela au nom d’une dette dont le montant – 300 milliards - n’a pas augmenté depuis 2012 mais du fait de l’appauvrissement infligé au pays atteint 180% du PIB : un niveau jugé par tous, sauf Mr Schaüble, comme insoutenable. Tant que cette dette pèsera sur ses épaules aucune perspective de rétablissement réel n’est possible pour la Grèce et le cercle vicieux de l’austérité lui sera appliqué, jusqu’au jour où la Grèce se révoltera, ou jusqu’au jour où l’Europe changera. Quand ? Le 15 juillet prochain (si la Grèce fait défaut) ? En Septembre (si l’Allemagne change de gouvernement) ? Nul ne sait....
    Mais il n'y a pas de cause unique à la dette grecque, qui n'est qu'une goutte d'eau par rapport à celle d'autres pays..mais l'Eurogroupe veut faire un exemple.


La dette grecque, une tragédie européenne © CADTMD’autres articles et vidéos traitant du sujet :-Si la Grèce respire, c’est toute l’Europe qui ira mieux-Quelques vérités sur la dette grecque____________________________