mardi 30 juin 2020

Le vert lui va si mal

A l'aube d'un virage?
                             Mutation ou délitement?
        Les résultats assez inédits des urnes et le bilan de la Convention pour le climat semblent indiquer à la fois une prise de conscience collective qui s'affermit et une volonté de passer enfin à des mesures significatives pour repenser notre aventure industrielle et marchande à la lumière des alarmes lancées par un toujours plus grand nombre de spécialistes, pas seulement de climatologues.

   Nous avons peu de temps devant nous pour entamer un grand virage, sans nous contenter d'incantations et nous parer de belles vertus, pour continuer à assurer les conditions nécessaires à la vie humaine pour notre descendance.
  Le Président Macron ne pouvait pas rester sourd à la vague qui monte, même si elle est floue et ambivalente, reflétant aussi un désarroi ambiant et un rejet du jeu politique traditionnel.
   Mais le voilà pris à son propre jeu et obligé d'accompagner, pour le contrôler, un mouvement qui lui échappe dans une large mesure.
    Après la "déception", la prise en main et la promotion obligée de valeurs qui lui étaient jusqu'ici bien étrangères. Un peu comme comme Sarkozy à un moment, la main sur le coeur, dans une étrange conversion qui fut sans lendemain. Mais là, la simple manoeuvre tactique a moins de chance de réussir. Le contexte a changé. L'écologie ne sera plus un "supplément d'âme" s'ajoutant aux mesures conventionnelles.. Les prises de conscience sont trop fortes, les urgences trop rapprochées.
   Et maintenant?...que vais-je faire, comme le chantait G.Bécaud. Tout est à repenser, jusqu'à l'exercice du pouvoir, c'est certain. Le vert n'était pas la couleur prévue, quand était envisagés les grands projets pour demain, depuis le pharaonique site marchand du nord de Paris jusqu'à l'exploitation de la super mine d'or en Guyane.
  Ce n'est pas un pas en avant qui est attendu, mais un conversion, une mutation:
                   "...;Quoi qu’il décide ou qu’il annonce, Emmanuel Macron se trouve aujourd’hui coincé par la montagne de promesses qu’il n’a pas tenues depuis trois ans. Dans son camp, les déceptions sont lourdes. Dans l’opposition, la défiance paraît irréversible. Sans structure et avec un maillage territorial pour le moins confidentiel, le président de la République va donc entamer la dernière partie de son quinquennat plus fragilisé que jamais. « En Marche est vide en termes d’idées et ne correspond plus à la recomposition politique qu’on avait initiée, conclut un cadre de LREM. Si on ne fait rien, on va vers le délitement....»
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lundi 29 juin 2020

Tourisme toxique

Partir, revenir...
                                 L'épisode que nous vivons, avec sa paralysie des transports longues distances, sa contestation de certains de nos loisirs de masse, est assez propice à une mise en question des modes de déplacement à des fins de découvertes de nouveaux horizons, de plus en plus nombreux et inter continentaux, supposés nouveaux et attractifs, vendus sur catalogues au papier glacé. D'exceptionnel qu'il était, le voyage est passé dans le registre des biens de consommation ordinaires, pour une masse de plus grande de personnes de tous continents.
      Il s'est généralisé, banalisé. low-costé. Partir n'est plus partir.
  Il est devenu un produit d' appel, certains pays jouant sur le tourisme  pour gonfler leur PIB. Pas toujours avec discernement.
   Au risque de réduire le tourisme à des déplacements de foules grégaires qui ne voient rien ou presque, qui ne retiendront que quelques pixels embarqués ou quelques selfies, pour témoigner qu'"on y était".
   Voyage nomalisé, voyages-spectacle, voyage banalisé, vite oublié, avant de préparer le suivant sur catalogue au papier glacé.
    Le low-cost et la guerre des voyagistes  a encouragé la tendance, comme le fast food a banalisé et dénaturé la nourriture. Tant qu'il y aura du pétrole....
     Le voyage de découvertes, lent, peu programmé, dans des lieux non courus, qui laissent des traces indélébiles, est devenu de plus en plus rare .
     Faire l'éloge du dépaysement vrai, de la découverte authentique, des rencontres non programmées est devenu de moins en moins fréquent. Ce dépaysement qui change en profondeur l'intériorité et renouvelle le regard.
      Un peu de tourisme, ça va....Mais on semble avoir dépassé le seuil de la déraison touristique.
          Mais les déferlantes touristiques dans les mêmes lieux en même temps vont tuer le tourisme.
 Et les incidences de ce phénomènes sur le milieu, urbain et/ou naturel, commencent à poser bien des problèmes, même au Machu Pichu, où l'on parle de contingenter la fréquentation, dans certains villes où le problème de l'eau devient crucial, dans d'autres, où l'hyper-fréquentation, festive ou non, perturbe fortement la vie locale, modifie le prix du foncier, entraîne indirectement  l' "exode" de populations, comme à Barcelone , à Venise ou à Dubrovnik. A  Amsterdam, c'est les "festivités" nocturnes qui gâchent tout.
   Si, dans une certaine mesure, il peut être bénéfique économiquement, comme en Tunisie, il peut aussi se révéler catastrophique très rapidement. Les cohortes de visiteurs pressés sortis en rang des bateaux de croisière, sans discontinuer les jours d'été, auront-elles raison des plus beaux sites de Santorin, dont les rues principales sont investies à prix d'or par les marchands de produits de luxe?...
       Il faut réapprendre à voyager, non comme hier, mais selon des formules à réinventer.
   Retrouver le plaisir durable et profond de la découverte, loin de la saturation des tours-operators vendeurs de produits finis, où la surprise doit être bannie, où le confort doit être assuré, où l'on achète d'abord "un prix". Low cost, low plaisir...
   Le Routard ne fait même plus rêver.
        Comment retrouver, à contre-sens des tendances frénétiquement consommatrices, le sens du voyage rare et de qualité. 
  Il ne s'agit plus de suivre les injonctions du voyager pas cher, mais de retrouver le sens de l'étonnement et de la découverte. Avec désir et lenteur. Parcimonieusement.
    Des voyages qui forment à la vie et ouvrent à soi-même, comme disait le vieux Montaigne qui a parcouru une partie de l'Europe... à cheval.
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dimanche 28 juin 2020

En deux mots

__ Désinformation chez Merck, mais actionnaires comblés.

__ J. Assange au plus mal. Un acharnement.

__ Attachez vos ceintures.

__ La "paix "des frères.

__ Mora, recruteur négrier.

__ Réaction de survie?

__ SNCF: nouvelle donne.

__ Convention pour le climat.

__ Inquiètudes pour l'Arctique.
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samedi 27 juin 2020

Le charme discret

De la bourgeoisie
                            Il a bien du souci, le Maïtre de Beaucé.
   Après les ennuis qu'on connaît, le voilà qui contre-attaque, se jugeant victime.
    Victime d'une justice que certains estiment "aux ordres", arrêtant  net sur le chemin de la présidence espérée un "homme d'exception". Il a rebondi, mais pas dans la voie espérée.
  L'heure est à la défense contre un système qui l'aurait broyé.
    Notre système hyper-présidentiel serait donc un système où tous les coups sont permis, où les grands shows prennent le dessus, où les figures individuelles sont à l'avant-scène et où le débat d'idées est escamoté, voire réduit à quelques slogans vite oubliés.
   Les dorures du Palais attirent plus que le service du bien commun et les intérêts des lobbies s'imposent d'avantage que les principes républicains dont nous sommes encore sensés nous inspirer.    Le Président, malgré l'apparence, ne maîtrise plus grand chose, sinon à la marge, à l'heure où la souveraineté est mise à mal. Depuis plus de vingt ans, la marche à l'hyper-pouvoir centralisé a fait oublier les débats d'une république d'assemblée, qui a ses défauts,  mais qui peut être vraiment délibérative, sur la base de programmes différenciés soumis aux libres débats, réellement appliqués. Le retour aux idéaux républicains, quoi...
     Démocratiser la démocratie attendra. Place aux ambitions, au double langage, au machiavélisme à peine masqué  (*)
    De toutes manières, le Fillon nouveau a fait long feu et devra retourner  en prison au château. Giscard en avait bien un. Comme Chirac d'ailleurs.
         Il y a fort à faire à Beaucé et Pénélope a besoin de repos.
_______________  (*) Mais nos (chers) élus ne peuvent exercer leur mandat que sous le contrôle et dans l'intérêt de leurs administrés, dans l'intérêt général, en vue du bien commun.. Il suffit de relire Montesquieu et sa conception de la vertu, au sens politique.
   Une démocratie est toujours fragile  et réformable, sous peine de devenir un mirage.
        Une autre démocratie est toujours possible, si les citoyens restent éveillés.(*)
     L'hyper-présidence d'aujourd'hui a montré ses limites et ses excès, laissant peu de place aux débats parlementaires sur des questions pourtant essentielles.
   Nos z'élites n'ont de légitimité qu'à la condition de remplir scrupuleusement leur mandat, et pas tout une vie. La politique n'est pas un métier, c'est un service.
   Le risque de corruptions est toujours présent , si les garde-fous ne fonctionnent pas bien, pour éviter que l'on répète que  l’honnêteté ne paie pas en politique 
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   (*)  : " Fillon a toujours mis en avant le fait qu’il avait, au contraire de ses principaux concurrents du parti gaulliste, les mains propres. Durant le débat des primaires qui l’avait opposé à Alain Juppé (reconnu coupable en 2004 de prise illégale d’intérêt dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, sous la houlette de Jacques Chirac), Fillon annonça: «On ne peut pas diriger la France si on n’est pas irréprochable.» Fillon n’a pas non plus manqué de railler les nombreux démêlés judiciaires de son rival Nicolas Sarkozy au sujet de ses frais de campagne en invoquant la droiture morale de la grande figure patriarcale et conservatrice nationale, Charles de Gaulle: «Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?» Maintenant que le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire au sujet de l’affaire Fillon, le général semble plus seul que jamais."
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      Comme disait Alexis de Tocqueville:
    Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques. Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes(…)
« Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)
« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple… [Alexis de Tocqueville _Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840]"
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jeudi 25 juin 2020

Quand sautent les boulons

Des boulons et des vices.
                                Etre statufié. Un idéal longtemps revendiqué par les "grands",  une longue tradition historique pour se rendre visible longtemps, pour assurer un présence mémorielle auprès de la longue suite des vivants. Revendiquer un peu d'immortalité, en quelque sorte; depuis les pharaons jusqu'à Foch, en passant par Napoléon. Se retrouver aux yeux du public comme un symbole de permanence, en quelque sorte hors du temps, toujours dans les mémoires, quitte à devenir un mythe idéalisé.

   Certains sont devenus de marbre ou de fer sans l'avoir voulu, du fait d'une reconnaissance plus ou moins tardive, venus de tous les horizons historiques: on ne mettra pas sur le même pied Montaigne, Pasteur...ou Bugeaud, Ceaucescu..
                                     Ce n'est pas très difficile de faire tomber une statue. Surtout à plusieurs. Surtout quand le ressentiment est fort vis à vis de ce qu'elle représente, réellement ou dans l'imagination populaire, à un moment donné de l'histoire. Les statues de Staline et autres n'ont pas résisté longtemps après la chute du Mur.  Good bye Lenin rappelle ces moments.
     Il y a des fois où cela se justifie assez bien de faire tomber ce qui était l'objet d'un culte imposé. Cela l'est moins quand rien de marquant ne le justifie. Ce peut être un acte politique fort, symbole de transformations profondes. Mais aussi un acte assez peu légitime, surtout longtemps après, surtout quand il y a erreur sur la personne, son véritable rôle, sa vraie nature. Quand la mémoire s'emballe ou se trompe de colère, faute de connaissances et de contextualisation, en référence à des luttes présentes.
   L'histoire officielle se trouve parfois mise à mal dans l'assaut contre certaines figures statufiées, mais le défaut de mémoire, l'aveuglement dû à la colère présente peuvent aussi être impliqués. Parfois jusqu'au vandalisme sans retenue. Des actes cathartiques qu'on peut facilement expliquer. Malgré les efforts parfois tardifs de pédagogie:
     "...Le déboulonnage est une façon de transformer le sens des statues mais ce n’est qu’une façon parmi d’autres. La ville de Bordeaux, qui a été un port négrier français, vient d’installer des éléments explicatifs sur les plaques des rues qui portaient le nom de philanthropes de la ville qui avaient par ailleurs participé activement à la traite des esclaves. Cela s’est fait à l’aide d’une commission qui a regroupé des associations, représentants politiques, chercheurs, anthropologues, sociologues ou historiens. Cette réflexion a même abouti à la création d’une nouvelle statue, celle de l’esclave Modeste Testas, qui représente la souffrance des esclaves..."
    La frénésie moralisante n'est pas toujours la meilleure des choses. Rebâtir une mémoire juste et complète est l'oeuvre la plus utile et la plus urgente. Pour éviter l'anachronisme et les confusions. Pour cause de lectures problématiques de l'histoire.
          L'histoire à l'épreuve de la rue n'est pas toujours la plus nuancée...C'est une euphémisme.
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Vertueuse Allemagne?

Pendant ce temps-là les affaires continuent...
                                                  Depuis que le pays d'Angela a adopté le modèle anglo-saxon de développement ultra-libéral et financier, il y a bien des dysfonctionnements qui se sont introduits dans ce que certains continuent d' appeler le "modèle allemand" et son mercantilisme discutable.
        Après l' affaire de la Grèce où Schaüble s'est impliqué à fond pour faire un exemple, après les "déboires" de la Deutsche Bank, qui continuent, celle de VW...une nouvelle affaire met Berlin en émoi. Et pas une petite. Elle risque d'ébranler un moment le monde des affaires. Comme si rien n'avait été retenu de certains scandales retentissants de la dernière crise. Une maison si "sérieuse..."
     On se souvient de l'affaire à peine croyable de Enron aux USA et de ses conséquences.
Un "désastres complet" disent certains experts, qui ont cru sans doute naïvement que le ménage avait été fait dans le monde des groupes bancaires et assuranciels, après les constats amers de 2008
       "...S'ajoutant aux affaires du Dieselgate chez Volkswagen ou de malversations chez Deutsche Bank, la chute de ce prestataire de services financiers sur le segment en plein boom des paiements électroniques - concurrent d'entreprises comme le français Worldline, le néerlandais Adyen ou l'américain Square - jette une ombre sur la réputation de sérieux et de solidité économique de l'Allemagne.    Cette affaire est "un désastre complet", s'est exclamé lundi Felix Hufeld, président du gendarme financier du secteur, la BaFin...."
   Une enquête est menée. C'est bien le moins. Ce sont les clients modestes qui risquent d'en subir les conséquences redoutées.
     Cela jette une ombre sur la réputation de sérieux et de solidité économique de l'Allemagne.
C'est l'autorité de supervision financière qui est surtout dans le viseur. Il ne suffit pas de dire que c'est une "honte" après coup. Ce n'est pas une affaire morale. c'est d'une autre nature....et cela interroge encore plus sur la réalité ou la solidité des mécanismes de contrôle voulus, du moins officiellement, dans les années qui suivirent le choc de 2008.
       Plus jamais ça, disait Nicolas. Mais quel pays est à l'abri, si l'on fait confiance ainsi aux marchés financiers et à leur supposée  fonction régulatrice?
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mercredi 24 juin 2020

Bon à savoir

__ EN: on recruteMieux qu'un job de fast food!
                               Les motivations volent bien bas. dans un recrutement-marketing qui devient de plus en plus problématique, pour des raisons qui ne sont pas que financières. Juste un "job"?
  A quel niveau en sommes-nous arrivés!


La musique et les bises, oui, mais à distance, pour l'instant!
__ Microsoft: main basse sur notre santé?
                               Vous avez dit souveraineté?
     ...Le Health Data Hub, la nouvelle plateforme nationale lancée en décembre dernier par Agnès Buzyn, se voit notamment reprocher sa décision d’avoir fait appel à l’offre « cloud » du géant américain Microsoft. A l’heure où Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ne cessent de brandir la nécessité d’une « souveraineté numérique », le collectif SantéNathon, composé de professionnels du numérique et de personnalités, conteste le choix d’un Gafam (acronyme pour les géants du web Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) pour héberger les bases de données médicales françaises, les plus larges et les plus précieuses au monde du fait de leur volume et de leur centralisation. Les entreprises de droit américain sont en effet soumises au Cloud Act, une loi qui les contraint théoriquement à céder les données qu’elles hébergent sur réquisition de la justice américaine....

__ Comment baisser les salairesFacile!
                               Sauver l'emploi à tout prix?

__ Le temps de bises reviendra, comme celui des cerises...

__ Cisjordanie: une annexion inadmissible, hors du droit international,  qui peut créer une situation explosive.au MO.   Trump applaudit, l'UE regarde ailleurs...
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mardi 23 juin 2020

Too big to fall?

Hypothèses pour demain
                                    Trop énorme pour sombrer...
      ...Disait-on des très grosses banques pendant la crise de 2008.
         Les Etats ne pouvaient que les soutenir, car leur importance était telle dans l'économie que leur effondrement auraient entrainé celle de pans de production d'importance et de manière massive. Donc il fallait les sauver, quelles que fussent leurs erreurs et leurs fautes, dans une économie où la finance avait pris le premier plan.
    Toutes proportions gardées, on peut dire la même chose de la chute des économies actuelles, bien que les causes soient complètement différentes, sans oublier que beaucoup de banques ne sont pas si  solides que cela, à commencer pas la Deutsche Bank, et qu'il faudra peut-être dix ans pour se relver.

    Il faut sauver l'économie, c'est une évidence, ainsi que ses fondamentaux. C'est déjà en route, ça se discute encore au niveau d'une Europe qui semble sortit de sa torpeur et de ses égoïsmes. Mais pour combien de temps le mot d'ordre "quoi qu'il en coûte" pourra-t-il tenir?
   Sauver l'avenir ou le changer, en réorientant l'économie et en inventant de nouvelles productions porteuses d'avenir: un immense défi nous attend, mais personne n'est sûr qu'il soit réussi dans ses grandes lignes, tant sont grandes les forces qui tiennent au monde d'avant, tant l'Etat a perdu de pouvoir pour mettre le pays sur de nouveaux rails, même s'il se fait pour un temps stratège. Macron n'est pas Roosevelt.
  Nous sommes à un point de bascule où tout peut devenir possible et où il est difficile d'anticiper quoi que soit, même s'il n'est pas interdit d'espérer. Mais sans trop rêver. L'urgence crée la nécessité, mais elle peut être aussi pleine de risques...
  Comme dit un analyste, dans une approche très ambivalente:  
          ".... Pour que ce monde d’après advienne, il faudrait une modification substantielle des fondamentaux de notre mode de vie et de notre modèle de développement économique. Et, disons-le tout de go : ces dimensions ont peu de chance d’évoluer en profondeur.
Non seulement parce que nos sociétés ont une inclination naturelle à l’inertie, mais aussi parce que notre système économique mondialisé est en quelque sorte devenu… « too big to fail » (trop gros pour échouer).   Cette expression, employée à l’origine pour les banques, traduit l’idée que la chute d’une organisation aura de telles répercussions que les pouvoirs publics ne peuvent plus se permettre de la laisser disparaître, quelles que soient ses difficultés.    Osons une rapide analyse articulée autour des principales catégories d’agents et de quelques exemples emblématiques qui semblent indiquer que c’est désormais l’ensemble du système économique mondial, qui n’a jamais été aussi interdépendant, auquel on peut dorénavant accoler l’étiquette « too big to fail ».   Résultante logique de plusieurs décennies d’accélération sur le front de la mondialisation économique et de la libéralisation des échanges commerciaux et financiers, jamais dans l’histoire nos économies n’ont été aussi interconnectées. Les chaînes de valeur sont fragmentées à l’échelle de la planète, les dettes publiques et privées sont toujours plus largement détenues par des intérêts étrangers, le prix des matières premières se détermine sur des marchés financiers globalisés, et les grandes entreprises visent un marché d’emblée mondial, et ne réalisent plus qu’une faible part de leurs activités dans leurs pays d’origine.   Ce niveau d’intrication inédit a rendu les grandes économies mondiales plus interdépendantes que jamais. Ainsi, la crise sanitaire de la Covid-19 nous a privés de nombreux biens de consommation dont une part substantielle du processus de production se trouve délocalisée à l’autre bout de la planète.    Réjouissons-nous toutefois. C’est parce que nos économies sont interdépendantes et que la crise sanitaire n’a épargné aucune d’entre elles que nous ne devrions pas connaître, même au plus fort de la crise économique qui se profile, une récession aussi forte qu’elle n’aurait pu l’être.    En effet, l’ensemble des États et des banques centrales ont décidé, dans des temps record, des injections massives de liquidités pour soutenir l’économie, en s’affranchissant d’ailleurs de tous les dogmes de maîtrise des déficits publics qui ont guidé leurs politiques ces dernières années.    Certes, des asymétries existeront, et certains États étant plus durement touchés que d’autres manipuleront le levier budgétaire avec moins de parcimonie. Mais dans l’ensemble, à la sortie de la crise sanitaire, les grandes économies de ce monde se seront davantage endettées… auprès d’elles-mêmes, de leurs populations, et d’investisseurs étrangers. Et le bilan de la plupart des banques centrales sera hypertrophié....      Bien naturellement, cette analyse pourra être interprétée selon le prisme du réalisme par certains, de la dystopie pour d’autres. Comme toute vision prospective un rien provocatrice, elle n’a pour autre objectif que d’ouvrir le champ des possibles, de heurter nos imaginaires et d’inviter à l’introspection et la réflexivité.    Il n’y a pas de fatalité à ce que nos sociétés, que nous avons présentées comme profondément enclines à l’inertie, reproduisent à l’identique les schémas du passé.    Mais, c’est précisément parce que les forces de rappel sont multiples et puissantes, qu’aucun changement structurel majeur ne pourra advenir sans un élan volontariste partagé entre les sphères politique, entrepreneuriale, et citoyenne. Le « monde d’après » sera ce que nous déciderons d’en faire, collectivement. Pour le pire, mais peut-être bien, pour le meilleur....."
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lundi 22 juin 2020

Grosse fatigue

Ras les oreilles!..
                            Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, mon boss, Jean Neymar, me fait la gueule.
          Je ne comprends pas pourquoi il me mène cette vie de chien. Tout le met en rogne. Mal déconfiné sans doute.
   Et c'est ma pomme qui prend.                                             
                Pourtant, je n'y suis pour rien...
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Race et histoire

Le racisme: toujours à l'ordre du jour, hélas! (Point de vue)
               L'histoire le fait resurgir en différentes circonstances, sous des formes diverses, souvent masquées, et il tend à se (re)manifester dans des contextes nouveaux, mais toujours avec le même vieux fond qui vient de loin.
   On se rappelle des études de Levi Straus, faisant de claires distinctions entre ethnocentrisme et racisme et démontant la vanité intellectuelle de la notion de race, même non formulée, qui ne repose sur aucun fondement scientifique. S'il y a des variétés bien plus importantes qu'on ne le croit dans l'humanité, pas seulement culturelles, il n'y a pas de race pure, ne serait-ce que du fait des multiples brassages génétiques qui n'ont pas manqué d'avoir eu lieu dans la très longue histoire des hommes.
  Ce qui n'empêche pas la résurgence irrationnelle d'une idéologie, pas toujours formulée, mais souvent instrumentalisée. Les événements récents témoignent de résurgences parfois violentes de ce qui paraissait pourtant résolu en surface
   Un vieux passé qui ne passe pas revient sur le devant de la scène, conditionnant une mémoire souvent mal orientée et des actions non sans confusions.
    Sous sa forme esclavagiste institutionnalisée, le racisme d'exploitation est loin d'avoir été un phénomène seulement occidental, aussi cruel fut-il.
  Il n'y a pas eu que le Code noir
L e déboulonnage, compréhensible parfois, souvent irréfléchi ou outrancier auquel nous avons assisté, qui n'est pas nouveau, est trop souvent le fait d'une mémoire courte et mal informée. Pour Léopold II, ça ne pose guère de problème, Pour Jules Ferry, il faudrait regarder de près ses positions dites coloniales, souvent plus nuancées qu'on le dit, si on lit bien.
                                        *_____"...Il ne va pas de soi.. de déboulonner aux États-Unis la statue du général Robert E. Lee, chef de l'armée sudiste, car celui-ci était malgré tout hostile à l'esclavage et d'une facture morale très supérieure à la plupart des généraux nordistes.
On entend en France des voix s'élever contre le nom d'un général de la Révolution, Dugommier, donné à une station de métro parisienne. Autant que je sache, ce général s'est signalé par de belles actions et une grande générosité à l'égard de ses ennemis. Il n'a eu que le tort de naître en Guadeloupe, dans une famille de planteurs propriétaires d'esclaves.
L'enjeu est le même concernant les planteurs virginiens qui ont mené les États-Unis à l'indépendance, tels George Washington et Thomas Jefferson. Esprits généreux, ils n'avaient que le tort de n'avoir pas choisi le lieu et le moment de leur naissance.
Gare au syndrome de l'arroseur arrosé. Si l'on doit diaboliser une célébrité sous ce seul prétexte, il faudra renvoyer en enfer le héros absolu de tous les antiesclavagistes et des apologistes de la « race noire », le grand Toussaint Louverture en personne, qui a mené Saint-Domingue vers l'indépendance sous le nom de Haïti. 
Affranchi par son maître, il put s'établir comme « libre de couleur » et posséda jusqu'à vingt esclaves.  Il n'y avait rien d'exceptionnel à cela dans les Antilles françaises au XVIIIe siècle : par la naissance ou l'affranchissement, un certain nombre de métis et de noirs étaient amenés à acheter et posséder des esclaves. 
Comme la bêtise humaine est infinie, Einstein dixit, il en est encore pour s'indigner que de beaux immeubles du XVIIIe siècle, à Nantes et Bordeaux, s'ornent de mascarons (figures de pierre au-dessus des fenêtres) à l'effigie d'esclaves noirs ou de rois exotiques..."
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dimanche 21 juin 2020

Surrréaliste

Non! Pas ça...

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Regards

__ La santé n'a pas de prix.

__ Merkel: nouveau Roosevelt?

__ A Vittel, on pompe, on pompe...

__ Faillite des gouvernements.

__ Et les banques?

__ Relance écologique: un leurre?

__ Domaine du spectacle:  plus qu'une crise

__ Ce qui compte..
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samedi 20 juin 2020

Pour une police (plus) policée

Républicaine, quoi..
               La France n'a pas la plus mauvaise police du monde. Elle est même bien meilleure que dans beaucoup d'autres pays industrialisés. La comparaison avec celle qui (dys)fonctionne aux USA notamment , au vu des affaires récentes, le montre bien. Le problème n'est tant celui des hommes que celui de leur recrutement, de leur formation, de leur gestion et du contrôle de leurs actions, à quelque niveau que ce soit. Si on a la police que l'on mérite, les modalités de son fonctionnement spécifique demandent une remise en question.
    La police française n'est pas toujours exemplaire reconnaissent certains premiers concernés, qui en souffrent et qui le disent. Ce n'est plus celle qui fonctionnait aux ordres de Pétain ou plus tard pendant la guerre d'Algérie et les consignes de Papon. Mais, c'est bien connu, il y a encore des efforts à faire.
  On a réduit drastiquement les effectifs, introduit comme ailleurs un lean management, délaissé la police de proximité, abandonné les quartiers difficiles, livrés à eux-mêmes, et on a sommé pendant longtemps la police de faire du chiffre.
       
     "...La France, qui était un État précurseur en matière de contrôle de sa police avec la création en 1986 du Code de déontologie de la Police nationale, puis avec la création de la CNDS en 2000, est devenue une nation frileuse depuis trop longtemps en ce qui concerne le traitement des comportements inadaptés des policiers qui entachent toute l’institution.   Par la mise en place de pratiques réflexives basées sur le modèle anglais, par la redéfinition des missions de l’IGPN et par la création d’une Commission nationale de déontologie de sa sécurité dotée de moyens suffisants, la police et les policiers pourraient retrouver une certaine légitimité et la population, une police sur laquelle elle pourrait compter...."

   La perméabilité au racisme n'est pas nouvelle dans certains milieux de la police, depuis un certain nombre d'années, comme en Allemagne, ce qui est plus nouveau.
    Les policiers sont des gardiens de la paiavant tout, et leur formation ne doit pas être seulement technique. Depuis que la police de proximité a été négligée puis abandonnée, depuis qu'on a supprimé un très grand nombre de postes et redéfini sa mission dans un sens plus répressif, moins préventif, que les quartiers à risques furent abandonnés à leur sort, il ne faut pas s'étonner de certaines dérives dans des situations de méfiance réciproque et de confrontations parfois violentes, dans les situations conflictuelles plus nombreuses.
    L'impunité doit être bannie, comme ailleurs
                Dans son dernier rapport annuel, l’inspection générale de la police nationale se défend fermement d’être « la police des polices », mission qui « reste dans l’imaginaire populaire ». Sa directrice fait même assaut de transparence : son « ambition première » n’est pas de contrôler mais de « valoriser l’institution et ses agents ».    Cet aveu, en bonne place (dans l’éditorial dudit rapport), est certainement le meilleur effort de sincérité auquel s’est livré l’IGPN depuis des années. Une institution qui n’hésite pas à légitimer, de la part des forces de l’ordre, « des ripostes plus nombreuses et plus fermes et donc des blessés » du fait « des violences exercées contre [elles] lors des manifestations ».   Attendre de cette instance un devoir d’impartialité serait donc vain. Et depuis plusieurs mois, au regard de certains dossiers emblématiques, l’idée s’est installée que la police des polices n’inspectait rien sinon les meilleurs moyens de préserver les forces de l’ordre.     Encore fallait-il démontrer cette impression, ou la démonter. C’est tout l’objet d’Allô IGPN, suite logique du travail entamé il y a 18 mois avec Allô Place Beauvau sur Twitter puis sur Mediapart, qui visait à recenser les abus policiers survenus dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, et à interpeller le ministère de l’intérieur....La non-identification de policiers à l’origine de violences est l’un des motifs fréquents des classements sans suite.   « L’IGPN ne se donne pas réellement les moyens d’identifier les policiers qui ont commis des violences ayant entraîné des blessures ou des mutilations », déplore l’avocate rouennaise Chloé Chalot, qui depuis l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes travaille sur les violences policières.    « Les enquêteurs se contentent des déclarations des policiers sans aller plus loin. Il n’y a pas d’investigations complémentaires pour les vérifier », poursuit-elle..."             Ce métier si difficile et exigeant, qui n'a pas toujours les moyens de son fonctionnement normal, mérite mieux que les quelques justifications d'un préfet de police, dont la nomination n'est pas due au hasard.
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