Le monde agricole est en mutation permanente, surtout depuis le grand bond en avant de la modernisation des années d'après-guerre.
Une nouvelle poussée de fièvre se fait jour , que le chef de l'Etat s'efforce d'apaiser , sans propositions claires ni crédibles.
Une crise sous-estimée, en ce temps de vaches maigres
Une réflexion pour d'autres formes d'agriculture s'impose...
D'autres régulations sont nécessaires
La PAC est aussi en question
Des causes multiples et imbriquées:
".... Le marché mondialisé et ses alliés spéculateurs feraient valser les cours sans se soucier des paysans, ni des conditions de production. Ce qui est sûr, c’est que les pays émergents ont perturbé l’équilibre mondial. «En quelques années, la Chine est devenue un importateur agricole majeur. Et, vu l’ampleur de son marché, la moindre décision de politique intérieure peut faire flamber les cours», analyse Jean-Christophe Bureau, économiste à AgroParisTech. Le Brésil, lui, est devenu un exportateur majeur, de soja ou de poulet, qui concurrence les exportations françaises. Ces variations attirent les spéculateurs, qui les amplifient… «Aujourd’hui on spécule sur tout, déplore Bruno Le Maire, le cacao, le thé, le lait.»
L’Europe a quelques avantages (infrastructures, recherche…) mais peine à lutter face aux distorsions de concurrence liées au coût de la main-d’œuvre ou aux réglementations sanitaires et environnementales. Difficulté en plus, les échanges sont en dollars, ce qui pénalise la zone euro… D’ailleurs, tempère Jean-Christophe Bureau, les prix à Chicago ne sont pas si bas. «Et si la variablité est plus sensible, c’est aussi que l’Europe s’en protège moins depuis qu’elle a commencé à mettre fin aux subventions aux exportations.»...
La politique agricole commune (PAC) coûterait donc 55 milliards par an pour ne pas permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail ? Petit à petit, les instruments de régulation européens, quotas et achats publics, ont sauté. Des outils pas toujours efficaces, coûteux, qui ne plaisaient pas à une Commission plutôt libérale. Mais offraient des leviers d’action publique. La réforme de la PAC, qui se dessine en ce moment pour l’après-2013, s’y penchera, selon Dacian Ciolos : «Il nous faudra absolument disposer à l’avenir d’un certain nombre d’instruments de gestion des marchés», disait-il vendredi aux Echos. Avant d’avertir : «Nous ne ferons pas machine arrière au sujet de la suppression des instruments de contrôle de la production tels que les quotas laitiers et le gel des terres.»..."
[-Colère d'une autre ampleur-]
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-Agriculture: l'illusion de la course à la productivité:
"...Les rendements de la terre sont devenus si élevés qu’on dut un temps imposer des jachères. Le salon de l’agriculture est le grand festival des super-performances : taureaux de plus d’1,5 tonne, vaches à plus de 10 000 litres de lait par an, brebis géantes etc.
Or cette course à la performance – qui implique chez les meilleurs une conscience professionnelle extraordinaire et un grand amour du métier – n’a depuis quelque temps aucune incidence sur le revenu. On dira que ne vont au salon que les champions. Mais n’imaginons pas que ceux qui n’y vont pas soient très en-dessous de ces performances. N’imaginons pas non plus que les champions gagnent beaucoup plus que les autres : malgré les flonflons et les médailles, certains sont très en difficulté.
Veut-on que l’agriculture française investisse encore? Mais là, beaucoup des exploitations sont surendettées (c’est aussi le cas aux Etats-Unis souvent donnés en exemple). Depuis quarante ans, la politique officielle encourage les jeunes agricultures à investir le plus possible en recourant à l’emprunt : pas d’investissements, pas de dotation.
L’escalade des normes environnementales et sanitaires - le ministre n’est plus d’abord celui de l’agriculture mais celui de l’alimentation ! - continue à exiger toujours plus d’investissements. Ce n’est que depuis une date récente qu’on se préoccupe aussi du caractère judicieux de ces investissements et du souci d’économiser les « intrants » (inputs) pour maximiser le bénéfice.
Une productvité qui dépend de facteurs extérieurs:_ L’amertume des agriculteurs vient du sentiment que, au rebours des discours officiels, plus ils s’efforcent d’améliorer leurs rendements et leur productivité et plus ils investissent, plus leur revenu est laminé.
Beaucoup de fermes ne dégagent encore du revenu que par des artifices : ici un retraité de 75 ans tient lieu d’ouvrier agricole gratuit, là le salaire de l’épouse vient boucher le déficit de l’exploitation, presque partout les journées font plutôt 50 heures que 35.
Pour la plupart d’entre elles, le revenu dégagé est bien inférieur à ce que l’on obtiendrait en ajoutant, comme il serait normal, un SMIC et un rendement de 5 % du capital investi, soit le rendement moyen d’un portefeuille boursier normalement géré.
Hors le cas particulier de grands crus viticoles ou de quelques « niches », seules dégagent encore des bénéfices à peu près normaux les fermes qui combinent l’efficacité technique maximum et les aides européenne les plus conséquentes, principalement dans le secteur céréalier.
_____Si on en est arrivé là, c’est que la compétitivité des exploitations dépend en réalité de bien d’autres facteurs que de la seule productivité technique. Elle dépend du taux de change : comme l’industrie, l’agriculture française est piégée par l’euro fort. Elle dépend des charges générales : quelle comparaison faire avec la Grande-Bretagne où il n’y a ni foncier non bâti, ni cotisations sociales lourdes (le National Health Service étatisé assure les soins de santé), ni chambres d’agriculture ?
Elle dépend dans certains secteurs comme les fruits et légumes, des charges salariales : pendant longtemps le recours des ouvriers saisonniers sous-payés était toléré ; les inspecteurs du travail y ont mis bon ordre, mais comment résister à la concurrence de l’Allemagne où l’emploi de main d’œuvre venue de l’Est n’est pas soumis au SMIC? A tout cela s’ajoute l’incertitude des cours mondiaux sur lesquels Bruxelles voudrait que, de plus en plus, l’agriculture européenne s’aligne.."
Beaucoup de fermes ne dégagent encore du revenu que par des artifices : ici un retraité de 75 ans tient lieu d’ouvrier agricole gratuit, là le salaire de l’épouse vient boucher le déficit de l’exploitation, presque partout les journées font plutôt 50 heures que 35.
Pour la plupart d’entre elles, le revenu dégagé est bien inférieur à ce que l’on obtiendrait en ajoutant, comme il serait normal, un SMIC et un rendement de 5 % du capital investi, soit le rendement moyen d’un portefeuille boursier normalement géré.
Hors le cas particulier de grands crus viticoles ou de quelques « niches », seules dégagent encore des bénéfices à peu près normaux les fermes qui combinent l’efficacité technique maximum et les aides européenne les plus conséquentes, principalement dans le secteur céréalier.
_____Si on en est arrivé là, c’est que la compétitivité des exploitations dépend en réalité de bien d’autres facteurs que de la seule productivité technique. Elle dépend du taux de change : comme l’industrie, l’agriculture française est piégée par l’euro fort. Elle dépend des charges générales : quelle comparaison faire avec la Grande-Bretagne où il n’y a ni foncier non bâti, ni cotisations sociales lourdes (le National Health Service étatisé assure les soins de santé), ni chambres d’agriculture ?
Elle dépend dans certains secteurs comme les fruits et légumes, des charges salariales : pendant longtemps le recours des ouvriers saisonniers sous-payés était toléré ; les inspecteurs du travail y ont mis bon ordre, mais comment résister à la concurrence de l’Allemagne où l’emploi de main d’œuvre venue de l’Est n’est pas soumis au SMIC? A tout cela s’ajoute l’incertitude des cours mondiaux sur lesquels Bruxelles voudrait que, de plus en plus, l’agriculture européenne s’aligne.."
- Agriculture, environnement et territoires
>Projection en 2025?:"...Un modèle d’agriculture « Haute Performance Environnementale » est défini. Il s’appuie sur la base de l’agriculture biologique, dont il fait évoluer les termes techniques — en conservant néanmoins le non recours à des produits de traitement phytosanitaire — et économiques pour en faire un modèle de portée européenne.Ce modèle est défendu et implique un protectionnisme sanitaire et environnemental assumé. Cette mutation profonde passe nécessairement par un « contrat » social et politique particulièrement fort, comparable à celui qui prévalut à la mise en place de la PAC dans les années 1960.Elle nécessite une forte intensité en main d’œuvre, tant en termes quantitatif que qualitatif, au regard des savoir-faire mobilisés. L’état environnemental qui résulte de cette intégration technique entre économie et environnement correspond à une évolution très significative de l’état des paysages, de la biodiversité sur l’ensemble des territoires.Les espaces agricoles gagnent en fonctionnalité écologique, et permettent une restauration des espèces communes et remarquables qui en dépendent, même si le maintien d’une activité agricole plus dense sur tout le territoire peut ne pas convenir à toutes les espèces.La situation des ressources et des risques naturels s’améliore, notamment du fait de l’abandon des phytosanitaires. La répartition plus homogène des productions conduit à une moindre consommation d’énergie.Aucun des quatre scénarios n’est apparu invraisemblable, plusieurs pouvant même être considérés comme relativement tendanciels. Ils montrent que des évolutions importantes sont à anticiper et que de nouveaux partenaires apparaîtront sur la scène agricole. Ils désignent aussi, pour tous les acteurs en présence, des espaces de choix et un certain nombre de contraintes.Pour les politiques publiques, en particulier, ils illustrent que la régulation entre agriculture et environnement pourra se faire selon des modalités distinctes, et ils donnent de premières pistes pour imaginer les impacts différenciés des divers systèmes de régulation possibles. »..."
-Agriculteurs : la prospérité n'est plus dans le pré...
"...Nous sommes dans une situation qui n'a jamais existé depuis l'après-guerre en France. Aujourd'hui, un agriculteur bourguignon sur deux gagnent moins que le smic. Si jusqu'à maintenant on voyait émerger des problèmes dans certains secteurs ciblés comme dans l'élevage, cette année, toutes les productions sont déficitaires dans la région, à l'exception de la viticulture qui n'est tout de même au mieux de sa forme. Les cours ont chuté : en deux ans, celui du blé a baissé de 40 %, celui du lait de 30 %, tout en sachant que les charges elles continuent constamment d'augmenter. Le problème est que ce que le consommateur achète n'a plus rien à voir avec le prix payé au producteur. Par exemple, le prix du blé vaut actuellement 100 euros la tonne alors que pour trouver un équilibre, il faudrait qu'il soit à 130 euros. Il manque sérieusement 30%... Et cette situation, nous pouvons encore l'endurer au maximum dix-huit mois ; après, il faudra s'attendre à des dépôts de bilan massif..."
-Amélioration des sols par l’agriculture cyclique
-Agriculture -Agriculture intensive-
-Réseau agriculture durable
-France " The Meatrix"
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- Agriculture : autre régulation
-PAC en question
-Multinationales et agriculture
-L'Argentine, le soja et Monsanto
- OGM: Barroso s'obstine
-Pesticides:bombe à retardement
-Agrobusiness___- Le sénateur et Monsanto____-Déréglement agroalimentaire?___- Multinationales et agriculture-______- Semences vitales
____________________ Lait à gogo
-Agrobusiness et subventions
-Prix alimentaires : le vrai et le faux
- Emeutes de la faim
- Agriculture et spéculation
-Nourrir la planète ou gonfler les profits ?
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