samedi 28 février 2009

Crise: alerte maximale ?







Le G20 : dernière chance ?


Débacle économique mondiale à nos portes ?Risque majeur de glaciation de l'économie mondiale.
Faut-il envisager le pire pour redresser la barre au plus vite?

Regarder en face les risques pour trouver la parade..
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"La situation n'est plus sous contrôle. L'économie américaine, la première du monde, est prise dans une spirale infernale"
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"Le 21 février, le financier-spéculateur George Soros observait que le système financier mondial “has effectively disintegrated”, avec des turbulences désormais plus sévères que lors de la Grande Dépression. A Davos, à la fin janvier, Soros ne parlait que d’un système en état de “dysfonctionnement”.»La même référence historique était avancée la veille, 20 février, par Paul Volcker, l’ancien président de la Federal Reserve devenu conseiller d’Obama. Volcker juge la situation pire effectivement que durant ces années 1930 (“I don’t remember any time, maybe even in the Great Depression, when things went down quite so fast, quite so uniformly around the world”). Rassurons-nous: Volcker garde une certaine conviction que le capitalisme survivra à cette crise, – “I’m not so sure about financial capitalism”.

Nous n’avons plus affaire à des marginaux, à des analystes isolés qu’on regarde avec une ironie complaisante comme à moitié devins, à moitié exaltés. Ceux qui vous parlent aujourd’hui dans ces termes d’apocalypse historique sont des gens bien en place et bien en cour. Ils ne font que refléter le sentiment officiel..."
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-Etat de siège

"...La réunion du G20 du début avril à Londres devient l’objectif général, dans une humeur caractérisée par une tension grandissante due à la montée accélérée de la crise. La réunion apparaît comme une réunion “de la dernière chance” pour certains commentateurs; dans tous les cas comme une réunion fondamentale, où des décisions radicales devront être prises...
Le Monde
observe, le 21 février, à propos de la division des Occidentaux sur la “réforme du capitalisme”:«Gordon Brown se comporte malheureusement de nouveau comme l'ex-ministre des finances qu'il fut”, s'inquiète-t-on à la chancellerie allemande. “La superstructure britannique, formatée pour la dérégulation, bloque tout. Nicolas Sarkozy fait le pari que tout se réglera en tête à tête avec M. Brown”, analyse un ministre français. Paris mise sur le souci du premier ministre travailliste de remporter un succès politique important le 2 avril, nécessaire s'il veut remporter les élections. Les Français espèrent qu'il se laissera convaincre par un Barack Obama audacieux.»C'est le second souci. “Obama est du côté des Européens” continentaux, assure [Ulrich Wilhelm, porte-parole d'Angela Merkel]. Mais le calendrier est défavorable, le sommet intervenant trop tôt. M. Obama est préoccupé par le sauvetage de l'économie américaine, beaucoup plus urgent que la refondation de l'architecture financière mondiale à long terme….»Le sommet de l’UE de ce week-end sur la crise a confirmé, sans grande originalité, l’urgence extraordinaire de la situation. Jean-Claude Trichet, le président de la BCI, a confirmé, quant à lui, quelques évidences (selon le Guardian de ce matin); il a confirmé notamment que nous vivons dans des “non-linear times”, – ce qui est sans doute une expression codée pour nous exprimer que rien ne se déroule “selon le plan prévu” et que l’Histoire n’en fait qu’à sa tête...
Nous ne sommes plus dans les jeux des puissances mais dans le jeu des urgences. L’Histoire bascule, de son cours habituel à un état nouveau, incontrôlable, d’une puissance inimaginable, et dont le terme nous est inconnu. Désormais, la réunion du G20 à Londres, début avril, est perçue comme un terme fondamental, duquel de plus en plus de dirigeants attendent des décisions également fondamentales. Ce sera une tentative, – certains disent “la tentative ultime”, – pour reprendre le contrôle de la marche du monde. On serait tenté d’en faire une bataille du système des hommes contre cette Histoire déchaînée pour tenter, à coups de décisions considérables, de reprendre le contrôle de son destin.»

-Alerte Socio-Politique Européenne:

L’argent des sauvetages bancaires est en train de passer à coté de ses objectifs : Newropeans exige un engagement financier public européen efficace pour tous les citoyens !Avec des sommes d’argent colossales, les Etats membres tentent de combattre la crise et la récession qui va inévitablement se produire. Mais tous ces sauvetages, tous ces plans de relance sont entachés de 3 erreurs fondamentales :

  1. Chaque état bricole ses plans de sauvetage dans son coin, sans concertation au niveau européen et surtout sans véritable volonté d’une réforme profonde des structures du système financier et des banques.
  2. Lors des sauvetages des banques, les Etats membres (à l’exception du Royaume-Uni) ont offert de l’argent et des garanties en négligeant d’exiger des contreparties suffisantes. Comme tout créditeur, comme tout actionnaire, les gouvernements étaient en droit d’exiger, en échange de fonds, des garanties et un pouvoir d’influence de la politique commerciale des banques. Envers leurs contribuables, ils avaient l’obligation de prendre, dans les banques, une position d’influence suffisante pour garantir que les fautes commises, dont la crise est issue, ne se reproduisent plus.
  3. Les plans de relance sont trop concentrés sur l’incitation à la consommation. Leur financement se fait par le biais d’un endettement supplémentaire. Or, la cause de la crise actuelle étant une bulle historique de crédit, c.a.d. un surendettement des entreprises, des états et des ménages privés, recourir davantage au crédit ne peut être la solution. Ainsi, toute initiative publique en vue de doper l’activité économique doit impérativement avoir comme objectif non la promotion de la consommation, mais l’investissement :
    - dans l’infrastructure, notamment dans l’infrastructure transeuropéenne et les services publics transeuropéens ;
    - dans l’éducation et la recherche ;
    - dans l’environnement et les énergies renouvelables...
  4. On assiste actuellement à un spectacle des politiques pris de panique, qui essaient de noyer les problèmes sous un tsunami d’argent, sans idées réelles de solutions viables et sans égard pour l’argent des contribuables et des futures générations. Le risque est grand que tout cet argent ne serve qu’à indemniser les responsables de la crise aux dépens de tous les autres, et qu’une fois la crise surmontée, ils recommenceront à faire leurs immenses profits par les mêmes moyens en sachant que les Etats leur sauveront, si besoin est, la mise..."
-Après la crise financière, la guerre civile ?
"...Dans cette édition où il est question que la crise entre, au quatrième trimestre 2009, dans une phase de "dislocation géopolitique mondiale", les experts prévoient un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait ensuite par des logiques d'affrontements, autrement dit, par des semi-guerres civiles....
Reste un espoir, une "dernière chance" selon le LEAP, qui résiderait dans la capacité du G20, qui se réunira le 2 avril à Londres, à arrêter un plan d'action "convaincant et audacieux""
(-http://www.france24.com/fr/20090227-crise-economique-guerre-civile-europe)
- La crise économique sera pire en 2009 et affectera le monde entier
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- La chute du dollar menace de glaciation l'économie mondiale:
"...il faut bien parler du quatrième signe, celui qui condense tous les autres : l'effondrement du dollar. Sur ce dernier front, et depuis longtemps, la situation n'est plus sous contrôle. L'économie américaine, la première du monde, est prise dans une spirale infernale. Elle s'y est précipitée elle-même, elle ne parvient pas à s'en extraire, entraînant la planète entière à sa suite. Depuis des années, des milliers de milliards de dollars ont été créés par des dettes aberrantes. Pourquoi ? Pour permettre aux citoyens normaux de consommer, de gagner en pouvoir d'achat. Tiens, on y revient. Cette folie ne pouvait être éternelle. Arrive un jour où les compteurs doivent être remis à zéro. Et bien nous y sommes. Maintenant, il faut payer la note, et elle est salée. Les autorités monétaires sont prises de vertige ; elles tentent de colmater par des baisses de taux, des injections de liquidités : un jour, un plan à 150 milliards, un autre jour, une enveloppe de 200 milliards. Et rien n'y fait. La vérité est que le déséquilibre structurel du billet vert est tel que la glissade va continuer. Et qu'elle pourrait devenir dramatique si la Chine ou le Japon vendait une partie de leurs colossales réserves en bons du Trésor américain. Dramatique au point de figer le commerce mondial dans une glaciation terrible, longue, aux conséquences difficiles à estimer, parce que susceptibles d'aller bien au-delà de l'économie..."
-Le risque de récession mondiale, plus menaçant
-Jean-Marc Jancovici, Climat et pétrole : Alerte maximale !
-Alerte maximale - Valeurs actuelles
-Le PIB américain en chute libre
-Le script catastrophe de l’économie américaine

-Début de la phase 5 de la crise systémique globale : la phase de dislocation géopolitique mondiale:
"...Il est donc temps pour les personnes comme pour les acteurs socio-économiques de se préparer à affronter une période très difficile qui va voir des pans entiers de nos sociétés telles qu'on les connaît être fortement affectés (4), voire tout simplement disparaître provisoirement ou même dans certains cas durablement. Ainsi, la rupture du système monétaire mondial au cours de l'été 2009 va non seulement entraîner un effondrement du Dollar US (et de la valeur de tous les actifs libellés en USD), mais il va aussi induire par contagion psychologique une perte de confiance généralisée dans les monnaies fiduciaires...Barack Obama comme Nicolas Sarkozy ou Gordon Brown passent leur temps à invoquer la dimension historique de la crise pour mieux cacher leur incompréhension de sa nature et tenter de se dédouaner à l'avance de l'échec de leurs politiques. Quant aux autres, ils préfèrent se persuader que tout cela se règlera comme un problème technique un peu plus grave que d'habitude. Et tout ce petit monde continue à jouer selon les règles qu'ils connaissent depuis des décennies, sans se rendre compte que le jeu est en train de disparaître sous leurs yeux."

-La récession s'accélère aux Etats-Unis - Amériques :
"...Les chiffres de la grave contraction du PIB au dernier trimestre 2008 sont venus s'ajouter à cette succession de nouvelles atterrantes, ayant pour effet d'accentuer la déprime de Wall StreetDow Jones a reculé, vendredi, de 1,66 % à 7 062,93 points, son plus bas niveau de clôture depuis mai 1997 - mais surtout de "doucher" brutalement les espoirs que la nouvelle politique économique de l'équipe Obama avait fait naître. Le budget qu'elle avait présenté la veille table en effet sur un recul modeste du PIB de 1,2 % en 2009 et sur un retour à la croissance de 3,2 % dès 2010, pour se rétablir à un niveau dépassant 4 % les années suivantes.Ces prévisions sont "bien trop optimistes", estime Nariman Behravesh, chef économiste de la société d'analyses IHS Global Insight. Ce verdict est partagé par un nombre croissant d'économistes, pour qui la récession s'aggravera en 2010, et la reprise sera plus lointaine et plus lente que ne l'envisage le gouvernement américain.Comme si, après de longs mois de prudent optimisme démenti par les faits, un seul chiffre - celui d'une croissance négative supérieure à leurs attentes - avait suffi pour faire basculer les prévisionnistes dans un pessimisme qui, pour beaucoup d'entre eux, est nouveau. Jusqu'ici, leurs pronostics de contraction du PIB américain pour le trimestre en cours se situaient entre 5 % et 5,5 %. On saura vite s'ils se sont une nouvelle fois trompés "----------------------------------------------------------------

Quelques raisons de ne pas être trop optimiste , quoique...:

-Les artisans de la débâcle économique continuent leur besogne au sein du gouvernement Obama
- Obama choisit ceux qui ont échoué
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-Le G20 en piste pour un nouveau "Bretton Woods"(?)
-Pourquoi il n’y a rien à attendre du G20 | AgoraVox
-le G20, pas mieux que le G8
-Le G20, trop tôt, trop tard
"...on s'engagera à mieux superviser les hedge funds - sans les interdire - et à mieux réguler les activités des banques - sans les contrôler entièrement. Pas de quoi enthousiasmer les foules, donc.S'il se montre particulièrement audacieux, peut-être le G20 arrivera-t-il à la conclusion qu'il n'est lui-même pas adapté à la situation. Idéal pour naviguer par beau temps, mais impossible à piloter par grosses tempêtes. Trop lourd pour répondre à l'urgence et prendre très vite des décisions très fortes."

vendredi 27 février 2009

Terrorisme et droits de l'homme


"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
(Thomas Jefferson)


Lutter contre Al-Qaida n’implique pas de tordre le cou aux droits fondamentaux. Il est capital d’adap­ter les lois liées à la lutte contre le terrorisme aux normes internationales. Les gouvernements, même les plus démocratiques, s’en sont dangereusement éloignés depuis les attaques du 11 septembre 2001. Il est aujourd’hui urgent de redresser le cap afin d’éviter des dégâts irrémédiables »(HL)

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Danemark, le Parlement européen, le Conseil de l'Europe ou le G8 s'en sont pris, au fil des mois, aux libertés numériques «, déplore le secrétaire général de Reporters sans frontières. « Ces pays et ces institutions ont pourtant une culture démocratique profondément ancrée. Leurs citoyens ont gagné de haute lutte le droit à la liberté d'expression d'expression, à la protection de la confidentialité de leurs courriers et au secret des sources des journalistes"(HL)

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« La question qui hante, qui devrait hanter toute démo­cratie, écrit le philosophe dans son ­dernier essai, La Culture de la peur, pourrait être la suivante : comment être sûr que les mesures de sécurité qui sont prises pour répondre aux présupposées peurs des citoyens ne portent pas en elles une insécurité plus grave encore que celles qu'elles prétendent combattre ?" (Marc Crépon)
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Droits de l’homme et lutte contre le terrorisme, un état des lieux inquiétant | AgoraVox:

-"Sept années après les attentats du 11 septembre 2001, alors que la planète vient à peine de fêter le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, un comité composé de huit éminents juristes a présenté la semaine dernière à Genève ses conclusions concernant le recul des droits de l’homme au prétexte de la lutte contre le terrorisme. Le document, intitulé « Assessing damage, Urging Action », qui totalise 213 pages démontre clairement qu’il y a une érosion sans précédent des droits humains fondamentaux face à la toute puissance de certains États dans la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme. Dés lors, les sages appellent la communauté internationale à un sursaut salvateur face à ces dérives multiples et importantes.

À l’initiative de la Commission Internationale de Juristes, l’enquête a été menée trois années durant aux quatre coins du monde, puisque conduite dans plus de quarante pays au total. Les « huit éminents juristes » ont recueilli une multitude de témoignages auprès d’un panel d’individus appartenant au champ politique, associatif, universitaire, juridique, mais encore de la sécurité, afin d’étayer leur thèse qui constate un recul inquiétant des libertés fondamentales dans nombre de nos États dits de droit....
le présent rapport s’attache ici à démontrer que c’est cet ensemble complexe, nommé démocratie, qui se trouve aujourd’hui menacé à certains égards lorsqu’il s’agit de lutter contre les affres du terrorisme international, plus particulièrement islamiste, puisque largement stigmatisé depuis le 11 septembre 2001. Rappelons-nous en premier lieu les lois d’exceptions votées par l’administration Bush au lendemain des attentats , alors que le peuple américain dans sa grande majorité acquiesçait largement ce rétrécissement de ses libertés individuelles car la sûreté de la nation était menacée. Pire encore, suite à une propagande politique bien menée, la nation américaine dans sa grande majorité a, de fait, ratifié le droit d’envahir les nations déclarées ennemies. C’est d’ailleurs ici le socle sur lequel repose toute la dialectique du discours contre-terroriste qui vend au peuple plus de sécurité pour tous contre moins de libertés individuelles pour chacun, et le sujet de droit de se soumettre bien volontiers à cela en oubliant bien vite que tous les outils juridiques existaient en amont pour arriver à combattre ce front. À ce titre, Arthur Chaskalson de rappeler que « Les normes juridiques adoptées avant le 11 septembre restent extrêmement solides, efficaces et parfaitement adaptées pour répondre aux menaces actuelles », et que s’il n’est pas question de mésestimer la lutte contre le terrorisme, toutefois ce dernier de souligner avec force que « les mesures qu’ils ont adoptées constituent des atteintes aux droits de l’homme bien plus graves qu’on ne pourrait l’imaginer »....
Avant tout, « les éminents juristes » rappellent l’importance du droit international en insistant sur la validité de la déclaration universelle des droits de l’homme, mais aussi du droit humanitaire pour gérer et réguler les conflits entre les nations, alors qu’ils déplorent l’érosion de ces deux sources juridiques.
En outre, ils insistent sur l’impérieuse nécessité de respecter les principes du droit pénal commun auquel doivent se soumettre les différents services de renseignements dont le fond de commerce est essentiellement alimenté par les conflits de basse intensité. Par ailleurs, le panel de juristes insiste sur la nécessité d’une transparence minimum des procédures tout en stigmatisant la concentration excessive du pouvoir dans les mains de l’exécutif. Puis, dans leurs conclusions, les juristes internationaux évoquent le rôle indispensable que doivent jouer les systèmes judiciaires, ainsi que tous les professionnels de la justice, dans le traitement des affaires de terrorisme, sans oublier la société civile qui doit aussi s’impliquer dans cette matière, notamment en informant le public...."(Hans Lefebvre)
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-L'Etat de Droit
-USA Patriot Act
-L'engagement contre le terrorisme
-Une bien pauvre justice française | AgoraVox
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-Antitérrorisme: banalisation dangereuse
- Patriot Act : Orwell à nos portes ?
-Peur et contrôle social
- Totalitarisme mou ?
-Democratie en lambeaux...
- Enfermement et droits de l'homme

jeudi 26 février 2009

Téléréalité , réalité de la télé


Trash télé...

"La “télé-réalité” est une sorte de gigantesque miroir tendu à nous-mêmes, dans lequel nous aimons à nous regarder, pour le meilleur et pour le pire" (C.André)

"...Tout ça pour le profit d’une industrie. Pour Pékin express c’est plus prosaïque : on vend aux gens un jeu d’aventure et ils se retrouvent dans une télé-réalité truquée. Certains s’en aperçoivent, mais, chemin faisant, deviennent esclaves de leur image et ça les intéresse finalement moins de gagner le gain qui est en jeu que de se montrer à la télé parce qu’ils apparaissent comme des héros. C’est toujours l’esclavage par rapport à sa propre image. Et aujourd’hui la société vit sur cette dynamique. On n’a plus besoin de chaînes ni de fouets, il y a cette image puissante dont une industrie profite."

"...Le CSA est comme les gendarmes dans les pays sous-développés : ils laissent passer les gens aux feux rouges sans rien dire. Quand on fait passer de l’emmental pour du camembert sur France 2 le CSA fait semblant de fonctionner. En revanche quand il y a de grosses dérives sur la télé-réalité, comme sur Pékin Express l’an passé, il ne regarde même pas ce qui se passe. Le CSA c’est de pur forme, c’est un organisme complètement vérolé. Quant à Christine Albanel, elle est ministre de la culture et de la communication. C’est antinomique. La communication c’est presque l’ennemi de la culture, aujourd’hui..."
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La tentation d’une île : les dessous de la téléréalité | AgoraVox:

"« La violence, le sexe, le sensationnel sont les moyens auxquels les producteurs de télévision recourent le plus facilement : c’est une recette sûre, toujours apte à séduire le public. Et si celui-ci vient à s’en lasser, il suffit d’augmenter la dose » écrivait le philosophe Karl Popper (La télévision : un danger pour la démocratie, Anatolia éditions, 1994).
Ces propos visionnaires ont été tenus il y a quinze ans et force est de constater que l’analyse de Popper se confirme. La téléréalité est arrivée en France avec Loft story et, depuis, ce « concept » (terme philosophique curieusement prisé en télé) d’émission fait la fortune d’une poignée de producteurs grâce à des recettes simples, vulgaires, cyniques, cruelles qui ne visent sûrement pas à élever l’esprit des téléspectateurs, mais à meubler leur temps de cerveau disponible.
Si cela ne suffit pas on fera pire. Les candidats ? Pourvu qu’ils aient leur heure de gloire, ils n’iront pas se plaindre et continueront de vivre éternellement leur seconde de célébrité. Regardons Loanna aujourd’hui quasiment obligée de s’inventer une agression pour pouvoir témoigner devant les caméras.
Aujourd’hui la fronde vient de Philippe Bartherotte, un homme qui pendant sept ans, de 2001 (année qui marque le début de la téléréalité en France), jusqu’en 2008 a participé aux plus importantes émissions du genre : L’Île de la tentation, la Star’Ac et Pékin Express.
Au passage il nous apprend que le service public, attiré par la téléralité a planché sur un « concept » mettant en scène de vrais chômeurs.
Serait-ce un scoop ? Toujours est-il qu’au détour de l’interview qui figure ci-dessous, Philippe Bartherotte révèle que Jean-Louis Borloo aurait interdit d’antenne cette émission.
Précisons également qu’un
autre reality-show, tout aussi scandaleux, avait été préparé et enterré par France télévision.
Le témoignage de Philippe Bartherotte est exceptionnel parce qu’il vient de l’intérieur et que surtout il s’attarde moins sur des aspects anecdotiques ou croustillants (même s’il y en a dans son livre) que sur la manière dont on traite les candidats, comment on les humilie, comment on joue avec leurs nerfs, comment on exploite leur image (se rappeler de l’exploitation éhontée de celle de Grégory Lemarchal), comment on les trompe.
Un jour de 2008 Philippe Bartherotte en a assez de gâcher sa vie et de mentir aux candidats. Marre également de son statut d’intermittent du spectacle et des nombreuses heures supplémentaires impayées qui permettent à une poignée de maisons de productions (Endémol, Be happy, Réservoir prod, etc.) de s’enrichir grassement en exploitant leurs salariés et en volant le contribuable.
Il prit donc contact avec Christophe Nobili, journaliste du Canard enchaîné, qui publia le 5 mars 2008 un article retentissant sur les coulisses truquées de Pékin Express. Depuis, l’avocat Jérémie Assous a gagné contre TF1 dans l’affaire des emplois dissimulés, Philippe Bartherotte a sorti La tentation d’une île (Jacob-Duvernet éditions) et l’on a appris que l’Île de la tentation, c’était fini.
Pourtant, l
a téléréalité continue. et comme l’écrit Nick Carraway, un rédacteur d’Agoravox, elle est en train de toucher aux sommets de l’odieux.
De pire en pire. Pour le plus grand bonheur des téléspectateurs réels..."
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Que penser de la télé-réalité ? : "La “télé-réalité” est une sorte de gigantesque miroir tendu à nous-mêmes, dans lequel nous aimons à nous regarder, pour le meilleur et pour le pire"
-Recherche Google : telerealité
-Jusqu’où ira la télé réalité ?
-Téléréalité: un phénomène social en expansion
-Ils ont participé à un casting de téléréalité : ils racontent
-Le trou du regard
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Pornographie de la violence ?...
-Le Président et ses chaînes
- Télé : vous avez dit information ?

mercredi 25 février 2009

Plus vert que vert










Le vert fait vendre

Ou l'écologie récupérée...


"Le "greenwashing" (grosso modo, "laver plus vert que vert") consiste à attribuer à un produit ou service des qualités environnementales qu’il n’est objectivement pas capable de tenir."
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-"Le terme Greenwashing (traduit généralement par "blanchiment écologique") est utilisé pour désigner un procédé de marketing utilisé par une organisation (entreprise, gouvernement, etc) dans le but de donner à l'opinion publique une image écologique responsable, alors que plus d'argent a été investi en publicité verte (la couleur verte symbolisant ici l'écologie) qu'en de réelles actions en faveur de l'environnement."
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-Les arnaques à l’écologie, pour très bientôt ?
" Le filon de l’écologie et du développement durable est devenu un gros filon... Et là où il y a de l’argent, il y a aussi exploitation voire escroquerie...."
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Trop de vert nuit à la publicité:
"Les retombées générées par une approche résolument tournée vers l’environnement et l’éthique séduisent les entreprises. Toutefois, entre les produits proposés, l’attitude de ces firmes et leur discours, le décalage s’avère parfois criant. Un fossé pointé du doigt par différents acteurs économiques et sociaux."
-Greenwashing, trop vert pour être honnête?:
"De plus en plus de publicité mettent en scène des animaux, des images de la nature et de l’environnement, leur permettant d’associer ces valeurs « pures » à leurs propre produits et / ou services (qui eux ne le sont absolument pas)."
-Blanchiment écologique, ou quand l’environnement fait vendre:
"De plus en plus de publicité mettent en scène des animaux, des images de la nature et de l’environnement, leur permettant d’associer ces valeurs « pures » à leurs propre produits et / ou services (qui eux ne le sont absolument pas).
Ce type de pratique, qualifiée de « blanchiment écologie » par lalliance découle d’un manque de contrôle de la publicité effectué par Bureau de Vérification des Publicités (BVP)"
-Observatoire indépendant de la publicité:

-Greenwashing - La mascarade écologique:
" ...il est évident que les grandes marques de ce monde n'ont d'autre choix que de prendre le tournant environnemental dans le but de se forger un capital de sympathie auprès des éco-consommateurs dont le nombre ne cesse d'augmenter.Mais est-ce réellement le début d'une ère nouvelle ou plutôt une image savamment travaillée à coup de campagnes marketing ? D'après vous ?Les campagnes publicitaires aux allures «éco-bio» qui ne sont en réalité que de la poudre aux yeux pour se donner une image publique responsable, sont tellement nombreuses que le terme désignant cette technique se nomme «Greenwashing» ou «mascarade écologique»!

-Peugeot s'adonne au "greenwashing":
"une technologie plus propre pour plus de plaisir". C’est le slogan accolé à la publicité pour la 4007, le tout dernier 4x

-FRANCE 3 - Luttons contre le greenwashing !!
-Cérémonie de remise des Prix Pinocchio 2008 (Greenwashing)
-Greenwashing - Wikipédia
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Manipulation des signes:
"Pas une grande entreprise qui n’affiche sa vertu. À l’analyse, les prétentions éthiques semblent plutôt se rapprocher d’une logique de simulation, pour parler comme Jean Baudrillard (Cf. Simulacres et simulation, Galilée, 1985). Plus que des stratégies rhétoriques, ces démonstrations de responsabilité opèrent dans l’ordre des signes et de leur manipulation. L’enjeu pour ces entreprises, c’est la réputation, donc le travail sur ce qui risque de préoccuper les esprits soupçonneux. D’où l’importance des rapports et autres outils de communication. Car, au final, dans cette logique de simulation, ce n’est pas tellement l’action sur la réalité qui compte, mais tout le travail de mise en avant de convictions qui finit par tenir lieu de référence à la réalité. La transformation de celle-ci n’est plus alors entrevue que dans une relation complètement distendue, presque accessoire.Sur le cas, connexe et révélateur, des déchets ménagers et de leur gestion, voir une ancienne contribution parue dans Les effets du développement durable, sous la direction de Patrick Matagne, L’Harmattan, 2006. "

mardi 24 février 2009

Finances: mauvais vent d'Est ?


"La situation est jugée préoccupante. Les pays d'Europe centrale ont assis leur rattrapage économique sur une dépendance toujours plus grande aux investissements étrangers. L'essentiel de leurs banques est passé sous contrôle de groupes de l'Ouest, autrichiens, allemands, italiens, belges, néerlandais, ou français. Crise oblige, ceux-ci rapatrient dans leur pays d'origine une partie des capitaux dont ils manquent. Et resserrent leurs conditions de crédit aux entreprises locales"
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-Europe de l’Est : risque systémique:
"La quasi totalité des emprunts des pays d’Europe de l’Est, d’un montant équivalent à 1700 milliards de dollars, sont détenus par des banques européennes. Lourdement endettés à court terme, ces pays devront rembourser ou refinancer l’équivalent de 400 milliards de dollars cette année. La défaillance de l’un d’entre eux aurait des conséquences catastrophiques sur le système bancaire européen, avertit Evans-Pritchard."

-La crise orientale qui pourrait couler l’Eurozone:
"l’Irlande ne représente pas le plus grand danger pour la zone euro. Si le pays s’effondre, l’eurozone viendra à son aide. Les Allemands eux-mêmes acceptent désormais cette perspective. La situation de l’Europe Centrale et Orientale recèle un danger bien plus imminent. La possibilité d’un effondrement financier pose le problème politique le plus urgent auquel l’Union Européenne ait à faire face en ce moment. Si cette situation est mal gérée elle pourrait mettre à bas l’eurozone.Cette crise frappe l’Europe Centrale et Orientale de manière disproportionnée en raison de deux erreurs politiques commises par les gouvernements de la région. La première a consisté à encourager les ménages à souscrire des prêts hypothécaires en devises étrangères. En Hongrie, la quasi-totalité de ces prêts sont libellés en devises, principalement le franc suisse. Ce choix du franc suisse est manifestement ridicule et témoignage d’une forme d’analphabétisme économique. Je pourrais comprendre à la rigueur que des emprunts en devises aient été effectués en euros, dans la mesure où la Hongrie doit finalement rejoindre la zone euro. Mais la Hongrie ne rejoindra probablement pas la Fédération Suisse. L’argent que les ménages hongrois ont économisé grâce aux taux d’intérêt pratiqués en Suisse a été plus que perdu en raison de la hausse du franc suisse....
Les pays d’Europe centrale et orientale ont tout de même réussi quelque chose. Ils ont fait en sorte que leurs banques soient détenues par des étrangers. Les banques autrichiennes sont parmi les plus impliquées. Leur exposition à l’Europe de l’Est représente d’environ 80% du produit intérieur brut de l’Autriche. Si les ménages hongrois font défaut, ce n’est pas uniquement la Hongrie qui va tomber, mais aussi l’Autriche. L’Italie et la Suède sont également exposées. Une crise en Europe centrale et orientale serait également de nature systémique pour la zone euro..."

-L'Europe de l'Est, bombe à retardement pour l'euro:
"...L'agence de notation Moody's s'est inquiétée, mardi, de l'exposition des banques d'Europe de l'Ouest vis-à-vis de leurs filiales d'Europe de l'Est, en rappelant que les difficultés de ces dernières auraient des répercussions négatives sur leurs maisons mères. Selon Moody's, les banques de six pays (Autriche, Italie, France, Belgique, Allemagne et Suède) concentrent environ 84 % des engagements des banques ouest-européennes en Europe de l'Est. Le système bancaire autrichien est de loin le plus exposé, selon l'agence, devant les banques italiennes et scandinaves.Cette étude a accéléré le plongeon des devises d'Europe centrale. Le forint hongrois a atteint mardi son plus bas niveau historique (à 309,68 forints pour un euro), la couronne tchèque a coté 29,68 couronnes pour un euro, son plus bas niveau depuis novembre 2005 et le leu roumain a approché son plancher historique (à 1 euro pour 4,34 lei). Le zloty est tombé à 4,93 zlotys pour 1 euro, son plus bas depuis l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne en 2004Face à cette situation, le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia, s'est dit, mercredi, "préoccupé par l'évolution de la volatilité des taux de changes de certains Etats membres de l'Union européenne qui ont des régimes flottants" de changes, mais aussi "par la possibilité que certaines déclarations publiques aient accéléré cette évolution". Varsovie s'était en effet déclaré prêt à intervenir, mardi, pour défendre le zloty si son cours tombe sous le seuil de 5 zlotys pour un euro, tandis que le gouvernement tchèque avait rejeté, mercredi, une telle idée.Selon les économistes de la Banque Dresdner, "les devises d'Europe de l'Est sont engluées dans une spirale de dépréciation", et "pour l'euro, c'est une bombe à retardement". Les prévisions pour l'euro sont plutôt pessimistes. Les experts d'ABN Amro, d'UBS et de Natixis voient la devise européenne s'affaiblir jusqu'à 1,233 dollar. Steven Pearson, stratège chez Merrill Lynch, cité par l'agence Bloomberg, le voit s'effondrer à 1,12 dollar d'ici au mois de juin."
-La Banque mondiale appelle l'Occident à aider les pays d'Europe de l'Est:

-La défaillance des économies d'Europe centrale et orientale s'impose au G4:
"...La situation est jugée préoccupante. Les pays d'Europe centrale ont assis leur rattrapage économique sur une dépendance toujours plus grande aux investissements étrangers. L'essentiel de leurs banques est passé sous contrôle de groupes de l'Ouest, autrichiens, allemands, italiens, belges, néerlandais, ou français. Crise oblige, ceux-ci rapatrient dans leur pays d'origine une partie des capitaux dont ils manquent. Et resserrent leurs conditions de crédit aux entreprises locales. Banques, particuliers ou entreprises se sont, de surcroît souvent endettés en devises étrangères, et le coût de ces emprunts explose avec la dépréciation de devises qui ne sont pas toutes arrimées à l'euro...."

-L’Allemagne prête à voler au secours des autres États de la zone euro:
"...la crise actuelle montre à quel point l’Union est au milieu du gué : une monnaie unique, mais pas de politique économique, pas de budget, pas de solidarité. Il est donc urgent d’accélérer l’intégration communautaire afin de consolider la zone euro, celle-ci montrant aujourd’hui toute sa fragilité. En particulier, il faut que l’Union dispose enfin d’un budget européen plus conséquent que celui qui existe aujourd’hui (à peine de 1 % du PIB communautaire, un niveau équivalent au budget américain avant la Première Guerre mondiale). Si le budget avait été plus important, il aurait notamment permis d’aider directement les États les plus fragiles à financer leur plan de relance. Il faudrait aussi mettre en pratique la proposition de Jean-Claude Juncker, le premier ministre luxembourgeois, de gérer en commun une partie de la dette des États de la zone euro...Le premier test de la solidarité européenne pourrait avoir lieu rapidement. Les économies des huit pays d’Europe centrale et orientale sont actuellement dans la tourmente : non seulement elles font face à un sévère ralentissement économique, mais leurs banques sont gravement fragilisées et leurs monnaies sont sévèrement attaquées..."

-La crise va détruire le modèle allemand:
"...Ce à quoi nous avons assisté depuis six mois, c'est à l'éclatement de l'illusion allemande d'être invulnérable dans un environnement international toujours plus précaire. Il faut dire que cela faisait presque quatre décennies que l'illusion avait pu être maintenue. Mais à présent de grandes banques allemandes sont au bord de la faillite, des entreprises et même des secteurs entiers de l'industrie devront être soutenus par le gouvernement. Et l'Allemagne devient moins arrogante avec ses partenaires. Le bon élève a perdu son latin dans la crise."
- Sauvons l'Europe avant qu'il ne soit trop tard
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- L'EURO en péril ?

---------Envisager le pire ?-Newropeans Magazine - [Crise systémique globale] 4° trimestre 2009: phase de dislocation géopolitique mondiale


lundi 23 février 2009

Faillite d'un modèle          


Echec prévisible , mais salutaire?...

"La crise financière actuelle, la plus violente depuis 1929, marque la fin d'une finance massivement «désintermédiée» où la «titrisation», avec son cortège de produits financiers dérivés de moins en moins contrôlables, était la règle. Après les excès, le système bancaire devrait reprendre un rôle plus traditionnel. Mais surtout, les pouvoirs économiques respectifs des pays développés et des pays émergents vont peut-être s'inverser tant le monde occidental aura désormais du mal à trouver les fonds propres nécessaires au financement de ses entreprises et de ses banques. Il va falloir partager. Et dans les pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis, il faudra recréer une richesse qui ne sera pas uniquement financière. Bref, redonner de la valeur «manufacturière» à l'économie. Après l'hégémonie de Wall Street, voici peut-être le retour de la Silicon Valley."(J.-H. Lorenzi)
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L’échec du modèle anglo-saxon:

"-Roubini estime que le risque de stag-déflation généralisé n’est toujours pas écarté. D’une part en raison des réticences américaines à nettoyer le système bancaire - y compris par la nationalisation qui est souvent, rappelons-le, la solution la moins coûteuse - et à organiser la réévaluation à la baisse de la valeur nominale des dettes immobilières. D’autre part à cause de l’insuffisance des mesures prises en Europe tant au niveau des Etats que de la BCE. Cette crise d’une ampleur exceptionnelle marque pour lui le constat de décès du modèle anglo-saxon de laisser-faire et de déréglementation, basé sur l’illusion d’un marché efficient et la croyance en la possibilité pour les acteurs de s’auto-réguler. Il convient donc de définir de nouvelles règles du jeu plus strictes, conclut-il, en tirant les leçons de la période précédente, c’est-à-dire en anticipant la capacité du secteur à contourner les règles et transformer par capillarité les organismes de régulations en complices bienveillants."
"...Le processus de socialisation des pertes du secteur privé à l’oeuvre durant cette crise s’est déjà traduit par le transfert dans le bilan des Etats d’un grand nombre de dettes du secteur privé : celles des banques, des autres établissements financiers et bientôt peut-être, de certains ménages et d’entreprises hors secteur financier. À un certain point, un Etat pourrait faire défaut, et dans ce cas, la capacité des gouvernements à s’engager à agir de façon crédible en tant que soutiens pour le système financier - y compris par la garantie des dépôts - pourrait être remise en cause. De ce fait, un scénario de dépression en forme de L est encore tout à fait possible - j’évalue cette probabilité à 30% - à moins que des politiques appropriées et agressives ne soient mises en oeuvre aux États-Unis et ailleurs.Cette grave crise économique et financière provoque également une réaction marquée contre la mondialisation financière, le libre-échange et le modèle économique de libre marché. Mais, pour paraphraser Churchill, l’économie capitaliste de marché ouverte aux échanges et aux flux financiers est peut-être le pire régime économique, à l’exception de tous les autres, car les modèles d’économie hors marché ont échoué.Toutefois, si cette crise ne signifie pas la fin d’une économie de marché capitaliste, elle a montré l’échec d’un modèle particulier de capitalisme : celui du laissez-faire non réglementé (ou agressivement déréglementé), du modèle d’un capitalisme de marché du « far-west » caractérisé par l’absence de réglementation prudentielle, de supervision des marchés financiers et par l’absence de prise en charge adéquate des biens publics par les gouvernements...
Il est clair que le modèle anglo-saxon de supervision et de régulation du système financier a échoué. Il tablait sur une auto-régulation qui dans les faits signifiait une absence de réglementation, sur une discipline de marché qui n’existe pas lorsque s’installent l’euphorie et l’exubérance irrationnelle, et sur des modèles internes de gestion des risques qui ne réussissent pas parce que - comme le disait un ancien dirigeant de la banque Citi : tant que joue l’orchestre, tout le monde danse.

-La banqueroute idéologique des héritiers de Reagan et Thatcher | Mediapart:
"Il ne fait pas bon, ces temps-ci, être un élu républicain aux Etats-Unis. Les fortunes de leurs confrères Tories, en Grande-Bretagne, sont un peu meilleures après douze années d'opposition, mais le parti dirigé par David Cameron ne respire pas la joie non plus. En effet, en cette période de crise financière, de récession et de plans de relance keynésiens, il faut avoir du courage pour s'afficher en héritiers de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher.

Et pourtant, malgré l'avis relativement consensuel des économistes occidentaux, dont de nombreux théoriciens néo-libéraux, de la nécessité d'une relance étatique massive par l'investissement, la consommation, la création d'emplois et la sauvegarde des banques, les républicains comme les Tories freinent des quatre fers face à ces plans gouvernementaux.

La "sainte Trinité" conservatrice anglo-saxonne

Aux Etats-Unis, le «stimulus» de près de 800 milliards de dollars échafaudé par Barack Obama a été voté à la Chambre des représentants sans aucune voix républicaine, et au Sénat avec trois voix de droite (sur quarante). Pendant l'élaboration du projet, le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, a manqué de s'étrangler sur Fox News en dénonçant «ce programme socialiste [visant] à transformer l'Amérique en Europe occidentale». Pour ceux qui ne sont pas au fait de la rhétorique de la droite américaine, il faut savoir que l'épouvantail de l'Europe occidentale sert de raccourci verbal pour décrire une forte protection sociale, des impôts élevés, un droit du travail favorable aux salariés, mais aussi un taux de chômage important....

il n'a échappé à personne que la crise financière actuelle est le résultat direct des politiques de dérégulation des banques et du crédit initiées par Ronald Reagan, puis poursuivies par ses trois successeurs (Bush I-Clinton-Bush II) avec l'assentiment de l'inamovible président de la réserve fédérale de 1987 à 2006, l'ultra-libéral Alan Greenspan.Le plus curieux, dans la situation présente, c'est qu'une partie de l'establishment républicain, en dehors des élus, a compris la nécessité de faire évoluer leur pensée, ou au moins de tendre vers une certaine forme de pragmatisme. Greenspan lui-même, devant le Congrès, a reconnu il y a quelques mois «avoir trouvé des failles [dans les théories néo-libérales]. J'en suis très perturbé».

-Gordon Brown, le naufrageur devenu sauveteur | Mediapart:
"...le Royaume-Uni se trouve dans une situation économique encore pire que celle des nations d'Europe continentale. « Quand la crise des "subprimes" a démarré aux Etats-Unis, nous avons regardé quels étaient les pays qui possédaient des caractéristiques similaires et qui étaient susceptibles d'être affectés », se remémore Gilles Moec, économiste en chef à la Bank of America, à Londres. « On est tout de suite tombé sur la Grande-Bretagne, qui possédait un mélange identique de bulle immobilière, de fort endettement des ménages et d'économie reposant sur la consommation à crédit. » La recette toxique par excellence;
Si l'on ajoute à cette situation le fait que la City de Londres est (était ?) la plate-forme financière d'une grande partie des placements pourris qui ont gangrené le système bancaire mondial, les Anglais possédaient effectivement un siège au premier rang de la crise quand elle a éclaté. C'est pour cette raison que Gordon Brown fut le premier dirigeant occidental à jaillir des starting-blocks, avec un plan de relance de l'économie basé sur une forte intervention de l'État et la nationalisation partielle des banques. À l'automne, pendant toute la longue mise en place du plan de relance aux Etats-Unis, durant les dernières semaines du mandat de George W. Bush, les analystes américains n'avaient que le nom de Brown à la bouche....
Les perspectives pour 2009 sont effectivement sombres. Le FMI a prévu un recul de 2,8% de la croissance britannique, et la Banque d'Angleterre table sur un recul de 4%. Le chômage frise la barre des deux millions de demandeurs d'emplois (6,3% de la population active), le plus mauvais chiffre depuis 1997, et il va encore augmenter. Sans oublier la chute de la livre sterling (au plus bas depuis les années 1970) ou la chute des prix immobiliers (-16% en un an)...
Grant Doherty, un syndicaliste de la puissante fédération Unite: « À chaque fois que les banquiers ont demandé davantage de dérégulations, ils les ont obtenues, et c'était Brown qui était aux commandes de l'économie sous Blair. Aujourd'hui, je veux bien croire qu'il est sincère et qu'il a appris de ses erreurs, mais il est quand même l'un des principaux responsables de la situation actuelle. »
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- Merkel demande la fin du système anglo-saxon en zone euro
-Expertise économique en France : l’emprise du modèle anglo-saxon
-A qui profite désormais la fin du règne du capitalisme anglo-saxon ?
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-Quand l'esprit vient aux banquiers...
-Crise: quelle sortie ?
-Crise en Grande Bretagne
- Crise: Que peut, que doit faire l'Etat ?

dimanche 22 février 2009

Barenboïm: Un symbole concret d'harmonie


Barenboim : un passeur, assurément...

"L'Israélien Daniel Barenboim et le Palestinien Edward Saïd
veulent créer un atelier de jeunes musiciens venus d’Israël et de différents pays du Moyen Orient dans le but d’associer des études et une formation musicale à un partage des connaissances et une compréhension mutuelle entre des peuples de cultures traditionnellement antagonistes.
Dans cet atelier, de jeunes musiciens font progresser leurs connaissances musicales tout en coexistant avec des gens de pays parfois en conflit avec le leur."

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Israël Palestine à l’unisson de Daniel Barenboïm:
Honorable indignité...

Le pianiste et chef d’orchestre a reçu la nationalité palestinienne. Le passeport lui a été remis par des membres des autorités palestiniennes, lors de son dernier concert à Ramallah, en signe de couronnement pour son action en faveur de la paix. Musicien de renommée internationale, Daniel Barenboïm a toujours joué de son influence pour tenter de renouer le fil de la paix entre les deux pays. Ami de l’écrivain palestinien Edward Saïd, les deux hommes ont fondé un institut de musique pour promouvoir les relations entre musiciens palestiniens et israéliens. La formation musicale, le West-Eastern Divan Orchestra constitue l’accord parfait, la réunion musicale et artistique entre deux pays qui se refusent, depuis plusieurs années, à la paix.Avec cette farouche volonté de défendre la musique allemande et de s’opposer à la colonisation de la Cisjordanie, cet Israélien d’origine argentine, s’attire la haine des intégristes juifs. D’ailleurs, les déclarations des ultra-orthodoxes du parti Shass n’ont pas manqué lors de son attribution du passeport palestinien. Leur président, Yaacov Mergui a demandé à ce qu’on lui retire sur-le-champ sa nationalité israélienne, le comparant au député arabe Azmi Bishara accusé d’avoir trahi Israël en divulguant des informations au Hezbollah.Ce dernier a d’ailleurs ajouté : “C’est une honte pour l’Etat d’Israël. Je suis sûr que pour les citoyens israéliens, Barenboïm a perdu le droit moral d’être un Israélien“. Yaacov Mergui fonde ses propos sur cette règle qui consiste à considérer tout Israélien adoptant la nationalité d’un pays “ennemi” comme un traître potentiel, indigne de cette citoyenneté...."

-West-Eastern Divan
-Daniel Barenboim

-Théo Klein : entretien autour du Manifeste d’un Juif libre:
"Le Manifeste d’un Juif libre à l’occasion duquel Théo Klein nous livre cet entretien est un appel au dialogue politique, une demande écrite adressée aux deux camps pour qu’ils se rejoignent à nouveau et se décident enfin à reconnaître l’autre, à vivre en paix, chacun dans ses frontières respectives...."
-Frédéric Laffont : entretien autour d’Israël Palestine:
"Darwich disait : « Ne m’impose pas ton histoire, je ne t’imposerai pas la mienne et l’histoire se moquera de nous deux ». C’est très important ne pas être dans l’idée de la Palestine ou dans l’idée d’Israël, mais d’être proche du sujet palestinien et israélien...."
-Blog de L. Monserrat -Signe politique
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- Confédération judéo-arabe ?

samedi 21 février 2009

Accumulation et (auto)destruction

Toujours problématique de mettre en relation le collectif et l'individuel, la société et l'individu, l'économie et les désirs individuels , la logique du système de production capitaliste et celle des besoins , des attentes , des désirs et des frustrations...car les deux niveaux ont leur logique propre (ce n'est pas le désir qui crée le système, ni le système qui génère simplement le désir).
-Cependant , il n'est pas inintéressant, comme le fait Maris , après Freud, de tenter une interprétation permettant d'établir des points de passage entre ce qui nous conditionne et que nous contribuons à édifier sans le savoir...
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-"Produire plus en moins de temps, c’est gagner du temps. Mais un homme ne gagne pas du temps. Il le vole à la mort."

-"Il n'y a pas d'émancipation possible sans la prise de conscience explicite de ce par quoi on est asservi , et plus fondamentalement sans la conscience même de l'asservissement , jusque là étouffée, anesthésiée par les habitudes et le poids des conformismes." (A.Accardo)_________

--"
Nous accordons toujours beaucoup plus au système que nous ne lui refusons. Parce que le système a les moyens de nous extorquer notre assentiment sans même que nous y prenions garde"(AA)

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Bernard Maris & Gilles Dostaler : “Capitalisme et pulsion de mort : Freud et Keynes"

"...Toute crise suscite deux mouvements antagonistes. Le désir de collectif, de gratuité, d’échange : une économie alternative. Ou le repli sur soi, identitaire, répressif : une économie de la seule compétitivité, basée sur ce que Sigmund Freud appelle le narcissisme des petites différences (que ce soit entre salariés, ou entre Etats, comme on le voit entre la France et l’Allemagne). Le contrat fordiste, basé sur la redistribution, a volé en éclats. La crise est un prétexte de plus pour licencier, assouplir le droit des affaires, donner encore plus de poids aux banquiers (qui cogèrent la société de refinancement mis en place par l’Etat), diminuer la transparence, rogner les crédits dévolus aux services publics.--Et la refondation du capitalisme annoncée à grands cris ?Pour l’instant, c’est plutôt la consolidation d’un capital à sens unique, non ? Une manne qui va toujours en amont (les actionnaires), et jamais en aval (les salariés, les précaires). D’un côté, l’accumulation sans précédent d’argent dans le monde ; de l’autre, l’une des plus graves récessions historiques. D’un côté, l’injection de milliers de milliards de dollars pour sauver la finance ; de l’autre, le milliard de personnes qui souffre de la faim dans le monde. D’un côté, les parachutes dorés illustrant le règne de l’usure et de l’avarice ; de l’autre, les «réformes» qui sont autant de démantèlements des acquis sociaux. Il faut être aveugle ou machiavélique pour ne pas le voir…---L’autre économie, alternative et solidaire, est-elle un antidote à cette tendance ?Plus que jamais, le système actuel véhicule une idée de conflit, de chômage, d’exclusion. Sigmund Freud parlait d’un monde marqué par la rareté, la concurrence, l’incertitude et l’angoisse. John Maynard Keynes, lui, estimait que la possession d’argent liquide apaise notre inquiétude. Et ceux qui n’en ont pas ? Ils sont, comme les adeptes symboliques des autoréductions, dans un instinct de survie, de vie et de partage face à un capitalisme qui véhicule des pulsions de mort. Dans De l’autosuffisance nationale, en 1933, John Maynard Keynes disait : «Le capitalisme décadent, il n’est pas intelligent, il n’est pas beau, il n’est pas juste, il n’est pas vertueux - et il ne livre pas la marchandise»…

-« Capitalisme et pulsion de mort » : le libéralisme allongé sur un divan | Rue89:
"...Freud, pour illustrer ses découvertes sur la pulsion de mort, sur l’Œdipe, et sur l’accumulation d’objets pour se détourner de la mort, "a fait siens deux concepts fondamentaux de l’économie: la rareté et le détournement", les auteurs s’attacheront à relier ce qui, dans les théories de Freud sur l’individu, peut s’adapter sans problème aux théories économiques du théoricien de la relance, John Maynard Keynes, pour qui le temps passé à travailler pour produire et pour gagner de l’argent est le temps de la mort.En effet, produire plus en moins de temps, c’est gagner du temps. Mais un homme ne gagne pas du temps. Il le vole à la mort, puisque, comme l'avait découvert Freud et comme le scandait dans les années 30 le grand poète hongrois Attila Jozsef, « est un homme celui qui / en son cœur n’a ni père ni mère / et sait qu’il n’a la vie / qu’en plus de la mort »."De même que la psychologie est omniprésente dans l’œuvre de Keynes, l’économie occupe beaucoup de place dans celle de Freud", concluent les auteurs. Selon qui, ce que montrent Keynes et Freud, in fine et sous des angles différents, c'est la jubilation de l'homme à s'autodétruire...
-"Détruire, puis se détruire et mourir constituent aussi l’esprit du capitalisme. […] Le marché, cet adjuvant du capitalisme, est un terrible lieu d’égalité théorique et, partant, de mimétisme, de rancœurs, ainsi qu’un incroyable catalyseur de la pulsion de mort à l’œuvre dans l’accumulation."Pour Maris et Dostaler, le capitalisme, à plus forte raison le libéralisme, contient dans sa propre logique d’accumulation ni plus ni moins que la destruction de l’homme. S’appuyant sur Lévi-Strauss qui, il y a quatre ans, prévoyait un pic de population (9 milliards d’hommes en 2050) avant une autodestruction complète provoquée par les ravages culturels, endémiques et écologiques. Qui sont déjà à l’œuvre, et qui ne font que porter à leur paroxysme "le degré de haine inconsciente que nous nous portons" (illustration citée dans le livre les attentats-suicides islamiste contre… des civils innocents, en Irak).Passant au divan les notions de liquidités, de rentes, de profits, d’argent-roi, d’accumulation, de chocs des civilisations, de marché global, de masses, Dosteler et Maris éclairent en rationalisant nos peurs. Et invoquent la "part obscure" du système, donc la nôtre. Celle de Keynes, aussi, cet homme bien né qui vilipendait le marché mais spéculait contre la livre sterling.C’est aux frontières du "Mal" qui nous constitue que nous amène, en bout de route, le livre. Sadisme, érotisme, sexe, domination, jouissance du mal, désir effréné d’accumulation, libido: c’est George Bataille qui s’invite, avec Freud, dans "Capitalisme et pulsion de mort"...."

-Rêve américain, rêve européen:

Le rêve américain est largement gagné par l’instinct de mort. Nous cherchons l’autonomie à tout prix. Nous consommons trop, nous cédons à tous nos appétits et dilapidons les ressources de la Terre. Nous accordons la priorité à une croissance économique effrénée, nous récompensons les puissants et marginalisons les faibles. Nous sommes dévorés par le souci de préserver nos intérêts personnels et avons édifié la machine militaire la plus puissante de l’histoire pour obtenir ce que nous voulons, ce que nous pensons mériter. Nous nous considérons comme un peuple élu, et estimons donc avoir droit à plus que notre part légitime des richesses de la Terre. Malheureusement, notre intérêt personnel se transforme peu à peu en égoïsme pur et simple. Notre civilisation est devenue mortifère.Que veut dire cette expression ? C’est très simple. Personne, et aucun Américain en tout cas, ne contestera que nous sommes les consommateurs les plus voraces du monde. Mais nous oublions que consommation et mort sont indissolublement liées. Le terme de « consommation » remonte au début du XIVe siècle et a des racines aussi bien anglaises que françaises. A l’origine, « consommer » voulait dire détruire, piller, assujettir, épuiser. C’est un mot tout imprégné de violence qui n’a eu jusqu’au XXe siècle que des connotations négatives. Rappelez-vous que, au début des années 1900, les milieux médicaux et le grand public parlaient de « consomption » pour désigner la tuberculose. Le terme de consommation n’a dû son acception positive qu’à des agents publicitaires qui ont entrepris, au XXe siècle, d’assimiler consommation et choix. Dans le dernier quart du XXe siècle, en Amérique en tout cas, le choix du consommateur a commencé à remplacer la démocratie représentative comme expression ultime de la liberté humaine, reflétant son nouveau statut sacré.Aujourd’hui, les Américains consomment plus du tiers de l’énergie mondiale et d’importantes quantités d’autres ressources de la Terre, alors qu’ils ne représentent que 5 % de la population planétaire. Nous dévorons sans compter pour nourrir nos insatiables appétits individuels. Et ce comportement obsessionnel, voire pathologique, repose sur le désir effréné de vivre et de prospérer en tuant et en consommant tout ce qui nous entoure. Elias Canetti, fin observateur des civilisations, a noté un jour que « chacun de nous est un roi dans un champ de cadavres ». Si les Américains prenaient le temps de réfléchir au nombre de créatures et à la masse de ressources et de substances de notre planète que chacun s’est appropriés et a consommés au cours de sa vie pour perpétuer des modes de vie dispendieux, ils seraient certainement consternés par ce carnage. Faut-il s’étonner que, en observant la consommation outrancière de l’Amérique, tant de gens à travers le monde considèrent notre civilisation comme mortifère ?..."

- L'argent et l'obsessionnel
-De la symbolique de l'argent...
-Le bouddhisme et l'argent : Le refoulement actuel du vide:
"...Le résultat de ce processus est "une économie gouvernée par un pur sentiment de culpabilité, en rien mêlé d'un quelconque sentiment de rédemption," "d'autant plus irrésistiblement mue par le sentiment de culpabilité que le problème de la culpabilité est refoulé dans l'inconscient par le déni." . À cet égard, la forme particulière de cette démence aujourd'hui est représentée par le culte de la croissance économique qui est devenu notre principal mythe religieux. "Nous ne donnons plus notre surplus à Dieu. Le processus consistant à produire un excédent qui croît sans cesse est en soi notre Dieu... Pour citer Schumpeter : « La rationalité capitaliste ne se débarrasse pas des élans infra- ou supra-rationnels. Elle se contente de les rendre totalement incontrôlables en supprimant la limitation d'une tradition sacrée ou semi-sacrée. »"
L'argent (le sang) et la croissance économique (le corps) constituent un mythe imparfait car ils ne peuvent fournir aucune expiation à la culpabilité – en termes bouddhistes, aucune résolution du manque. Notre nouveau Sanctuaire, le véritable temple de l'humanité moderne, c'est la Bourse, et notre rite d'adoration, c'est la communion avec l'indice Dow Jones. En retour, nous recevons le baiser des profits et la promesse d'autres profits à venir, mais il n'y a aucune expiation là-dedans. Évidemment, pour autant que nous ne croyons plus dans le péché, nous ne voyons plus rien à expier. Ce qui veut dire que nous finissons par expier inconsciemment de la seule façon que nous connaissons, en travaillant dur pour acquérir toutes ces choses dont la société nous dit qu'elles sont importantes et qu'elles nous rendront heureux. Nous ne pouvons dès lors pas comprendre pourquoi elles ne nous rendent pas heureux, pourquoi elles ne résolvent pas notre sentiment de manque. Il ne peut y avoir qu'une raison à cela : nous n'en avons pas encore assez. "Mais le fait est que l'animal humain se caractérise de façon spécifique, en tant qu'espèce et depuis l'origine, par le besoin de produire des excédents.... Quelque chose dans la psyché humaine condamne l'homme à la non-jouissance, au travail." Où allons-nous tous avec tant d'empressement ? Comme l'a dit justement Aristote : "L'acquisition commerciale n'a pas même pour fin le but qu'elle poursuit puisque son but est précisément une opulence et un enrichissement indéfinis." (Politique, I, 3). Nous n'allons pas quelque part, mais nous nous éloignons de quelque chose, c'est la raison même pour laquelle il ne peut y avoir de fin à ce processus tant que ce quelque chose est l'ombre de notre propre manque. "Les économies, archaïques et civilisées, sont au bout du compte emportées par cette fuite devant la mort qui réduit la vie à une mort-dans-la-vie." . Ou par cette fuite devant la vacuité, une fuite qui vide la vie : par une intuition du néant qui, lorsqu'on la refoule, ne fait qu'approfondir mon sentiment que quelque chose ne tourne vraiment pas rond en moi.En termes bouddhistes, donc, l'argent symbolise le devenir-réel, mais comme nous ne devenons jamais vraiment réels, nous ne faisons que rendre plus réel encore notre sentiment du manque. Nous finissons dans un ajournement perpétuel, car tous ces jetons que nous avons accumulés ne pourront jamais être encaissés. Au moment où nous le faisons, l'illusion que l'argent peut résoudre le manque se dissipe. Nous nous retrouvons plus vides et minés par le manque qu'avant, privés que nous sommes du fantasme de lui échapper. Nous soupçonnons et craignons inconsciemment un tel dénouement. La seule réponse est de fuir encore plus vite dans le futur. Ici, on met le doigt sur le défaut fondamental de tout système économique qui requiert une croissance continue pour survivre : il est fondé, non sur des besoins, mais sur la peur, car il se nourrit de notre sentiment de manque et l'alimente. En somme, notre préoccupation de manipuler le symbole le plus pur, que nous imaginons être le moyen de résoudre le problème de la vie, se révèle être un symptôme du problème...."(DR Loy)
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- Redécouvrir Thorstein Veblen
- Consommateurs ou/et citoyens ?
-Individualisme: positif ou négatif ?
- Servitude (in)volontaire ?
- Ego-mania

vendredi 20 février 2009

GUADELOUPE , côté ombre



Loin des clichés et des pages glacées des dépliants touristiques...
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"Avec Nicolas Sarkozy, il vaut mieux être un Pitbull qu’un Guadeloupéen. Si un Pitbull te mord en Guadeloupe, le lendemain, Sarkozy fait une loi sur les Pitbull. Alors que nous, cela fait des semaines que nous marchons, et nous n’avons toujours rien obtenu." (E.Domota)
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Willy Angèle, président du Medef-Guadeloupe, estime que le silence du chef de l'État a été « pesant ».

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Mediapart> Guadeloupe: crainte du chaos:

"...Dans les deux pays(Guadeloupe et Martinique), il existe, de tout temps, avec le pouvoir au sens large, un rapport complexe entre acceptation et refus. Dans l’économie de plantation classique qui s’est maintenue bien au-delà de la loi de départementalisation, le mouvement prolétarien était organisé et puissant. La première grande grève des ouvriers agricoles a eu lieu à la Martinique, en février 1900. La répression très brutale a suscité l’émotion des démocrates français. Depuis, chaque année, au moment de la récolte de la canne, c’est-à-dire en février, les ouvriers contestaient la rémunération qui leur était proposée et se mettaient en grève. Avec la particularité que les travailleurs qui, sur une habitation, décidaient de ne pas couper la canne allaient d’habitations en habitations et de communes en communes convaincre les autres ouvriers de se joindre à eux. D’où le nom de «grèves marchantes», toujours brutalement réprimées.
Les dockers et les ouvriers du bâtiment ont longtemps été très actifs autour de la CGT dirigée par de grands leaders prolétariens. Le dernier grand mouvement de ce type remonte, pour la Martinique, à février 1974 avec une mobilisation populaire très importante à la suite d’une grève marquée par deux morts du côté des travailleurs. Ce mouvement de 1974 marque, de manière symbolique, la fin de l’économie coloniale classique. Pour faire bref, la néantisation de la production, la «bétonisation» des champs de canne et la reconversion des békés qui, soit vont investir à l’extérieur soit se reconvertir dans l’import-export. Nous sommes alors dans une société caractérisée par le paradoxe de la non-production et de la surconsommation. L’économie repose, pour l’essentiel, sur les transferts publics en provenance de la France. Les économistes peinent à la caractériser. L’un d’entre eux, il y a plus de vingt ans proposait la notion d’«économie de transfert». Le phénomène a commencé avec le gaullisme, dans la décennie soixante.---La trajectoire de la Guadeloupe est largement comparable. A ceci près que le mouvement fondateur est celui de 1967, dont il est beaucoup question en ce moment. Et surtout, fait essentiel, l’économie agricole n’est pas entièrement liquidée avec, évidemment, des conséquences sur les pratiques culturelles et la conscience identitaire.
Dans la dernière période, la contestation est née de mouvements plus manifestement politiques.Cela dit, si on comprend que les revendications principales portant sur la cherté de la vie et l’emploi traduisent le malaise profond de sociétés déjà inquiètes, sans perspectives. Elles marquent aussi l’existence de peuples dont on a longtemps douté de la réalité –surtout s’agissant de la Martinique- et qui veulent entrer dans la voie de la responsabilité. Il y a un autre aspect inédit dans cette grève, du fait de l’exceptionnelle mobilisation et de la détermination à voir satisfaites les revendications malgré l’inconfort du quotidien, après quasiment un mois de grève générale dans un cas, dix jours dans l’autre...
Le mouvement actuel a été préparé de longue date et a pour leader une personnalité au charisme incontestable, Elie Domota. Il n’a pas été assez souligné que la plate-forme revendicative du LKP est précédée d’un Préambule précisant que l’objectif, au-delà des revendications immédiates et légitimes, est l’avènement d’une «société nouvelle». S’agissant des partis politiques, leur légitimité n’est pas remise en cause par leur participation à des Exécutifs locaux. La population, jusqu’à la crise, en était plutôt satisfaite. Aujourd’hui, ils sont critiqués parce qu’ils n’ont rien vu venir et proposent des solutions ressenties comme relevant du bricolage.La Martinique dont le tissu économique et social est encore plus dépendant de la métropole que celui de la Guadeloupe connaît une situation bien différente. D’autant que la conscience identitaire, que la crise renforce, a beaucoup évolué en peu de temps et est bien moins ancrée que dans l’île voisine. Le mouvement syndical qui a connu de belles heures avec la CGT puis plus récemment avec un syndicat clairement nationaliste, la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs Martiniquais), bien implanté au sein des collectivités et auprès des employés de commerce est aujourd’hui très faible. Le «Collectif du 5 février», nom donné au regroupement d’organisations qui anime le mouvement est un rassemblement fait de bric et de broc et parmi lesquelles se trouvent des groupes dépourvus de représentativité. Dans ce contexte, le succès du mouvement est le signe du ras-le bol et de l’inquiétude des Martiniquais...."-JCWilliam(Mediapart)
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-Du code Noir à la “pwofitasyon” ou les résurgences de l’Histoire :

"Promulgué Par Louis XIV en mars 1685, et considérablement aggravé en 1742, le Code Noir est un corpus de règles qui régissait le sort des esclaves Noirs aux Antilles, aux Mascareignes, en Louisiane, à la Guyane jusqu’à son abolition en 1848. Texte méconnu, longtemps enterré au plus profond de la mémoire collective, c’est pourtant, en partie du moins, à sa lumière qu’il faut éclairer le conflit social qui frappe la Guadeloupe depuis maintenant plus d’un mois dont le maître mot « pwofitasyon » (l’exploitation outrancière) résonne comme un grondement survenu du plus lointain passé qui resurgit aujourd’hui sous les traits d’un profond mécontentement compréhensible et prévisible______.Avant de remonter le temps jusqu’aux heures les plus sombres de l’ancien régime,il faut se souvenir qu’au cours du XXe siècle, la République française aura réprimé par deux fois dans le sang les velléités du monde ouvrier de la Guadeloupe d’améliorer leur sort qui faisait déjà bien peu d’envieux. Le 14 février 1952 quatre manifestants payèrent de leur vie leur révolte, alors qu’en « mé » [11967 se furent plus de 100 manifestants qui tombèrent sous les balles d’un État inflexible. C’est à l’ombre de ces évènements proches que le conflit social d’aujourd’hui, initié par le collectif « contre la vie chère », s’amplifie et se durcit faisant craindre de nouveaux dérapages répressifs au prétexte que force doit rester à la loi. Les rues de la Guadeloupe s’enflamment sous les feux de la colère d’une jeunesse oubliée, sans avenir et contenue à la périphérie de la société insulaire. Ce peuple jeune risque de doubler sur sa gauche le mouvement social mené par le LKP , faisant écho à une histoire toujours latente, dont les souffrances s’expriment au travers des différents indicateurs socio-économiques sans ambigüité aucune quant à l’état de délabrement de la société antillaise en général. Le peuple de France a pu en prendre connaissance ces derniers jours, l’ensemble des médias n’ayant pas fait l’économie de rappeler combien les disparités avec la métropoles sont criantes Tous les chiffres sont dans le rouge, largement évocateurs d’une situation sociale enkystée dans une précarité livrée aux affres d’un capitalisme véritable fabrique à injustices, bâti sur une histoire si douloureuse que même les siècles écoulés n’ont pu suturer les cicatrices encore béantes ....
les cicatrices demeurent gravées dans l’inconscient collectif du peuple antillais.-C’est cela qui remonte maintenant à la surface des mémoires, travesti sous les habits du conflit social, et il ne peut plus être proclamé « ne regardez pas les terres françaises du Couchant : il ne s’y passe rien, il n’y a rien à voir ». Bien au contraire, il nous faut creuser cette histoire [7], en extirper les souffrances engendrées et transmises au fil des générations, comme un conte morbide qui hante les entrailles d’un peuple encore sous le joug du tortionnaire. Qu’on le veuille ou non, le crime non expié et non réparé demeure ancré au plus profond de la descendance laissée par les victimes. La Caraïbe toute entière respire cette histoire épouvantable, alors que la mère patrie semble avoir oublié les exactions commises des siècles durant, vantant sur papier glacé les mérites anxiolytiques des plages de sable blanc, passant par pertes et profits toutes les larmes et tout le sang qui un temps s’y sont pourtant largement répandus.-C’est cela qui aujourd’hui resurgit à la face de la nation, même si le prétexte de la vie trop chère fait illusion parfaite, force est de reconnaître que ce n’est pas l’augmentation du pouvoir d’achat qui pansera pareilles plaies béantes. Il faut que les îliens se saisissent de l’occasion afin d’expurger la douleur qui les habite pour bâtir enfin une société nouvelle et différente, débarrassée des excroissances de ce capitalisme en grande partie héritier du monde passé...."

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-LETTRE OUVERTE D'HARRY JAWAD DURIMEL AUX ELUS
-Les précédentes émeutes en Guadeloupe (1952 et 1967)
-«L'Etat a abandonné la Guadeloupe»
-Recherche Google : Guadeloupe
-Guadeloupe - Wikipédia>>Les îles de Guadeloupe
-Schwarz-Bart, Simone - île en île