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lundi 18 mai 2009

Culbute américaine?


Une Amérique qui bascule?


"La crise a mis à nu bien des vérités déplaisantes au sujet des USA"(S Johnson) -The Atlantic-
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« Est-il trop tard pour sauver l’Amérique ? ». C’est la question volontairement provocante que posent la journaliste Marie-Paule Virard et l’économiste Patrick Artus dans un livre qui paraît cette semaine aux éditions la Découverte.

La semaine dernière Barack Obama prononçait un discours sur « la nouvelle fondation » du modèle économique américain devant les étudiants de l’université de Georgetown à Washington. Il y évoquait les premiers signes de progrès sur le front de la reprise économique…
Difficile pourtant de savoir si le plan de relance marque une vraie rupture avec le modèle hérité des années 80, celui de l’endettement et du creusement des inégalités...(France-Culture)

>Une analyse sans concession, des solutions discutables...

L’Amérique du « No we can’t »:
"... Le diagnostic de l’économie comme de la société américaine est implacable : excès d’endettement confinant à l’insolvabilité, société en voie de paupérisation minée par des inégalités insupportables, système social inexistant, délabrement des infrastructures, désindustrialisation presque achevée, déficits budgétaires et commerciaux structurels. Et last but not least un rêve américain évanoui, « qui nécessite d’être endormi pour y croire encore »

-Comment les Etats-Unis en sont arrivé là ? Inutile de chercher des boucs-émissaires. Ils se sont mis tout seul dans cette galère grâce à leur optimisme naturel et la foi en leur superpuissance. Ils ont parié sur un modèle de développement qui apparaît à la lumière de l’expérience comme une impasse. Ce modèle Artus, le qualifie de « bipolaire » à savoir une spécialisation sur les deux bouts de la chaine : les activités hautement qualifiées de très haut de gamme (finance, management, développement) et les services bas de gamme de l’économie résidentielle (des bads jobs, sous rémunérés, précaires et sans couverture sociale). Entre ces deux pôles, l’économie industrielle a été délocalisée pour satisfaire la soif inextinguible du consommateur pour les produits à bas coûts.

Naturellement ce modèle a eu des conséquences sociales, notamment une quasi disparition de la classe moyenne, la montée de la précarité, l’apparition des travailleurs pauvres et une explosion des inégalités. Mais ce n’est pas sur ce terrain que se place Artus pour le condamner. Il ne marche tout simplement pas sur le plan économique. Pour trois raisons. 1- Tout est potentiellement délocalisable. 2- L’excédent commercial des services haut de gammes ne peut pas compenser le déficit lié à l’importation des produits manufacturés 3- Les gains de productivité dans les services ne sont pas suffisants pour générer une croissance non soutenue par l’endettement...

L’Amérique ne peut donc s’en sortir qu’à la double condition de continuer à être financé par le reste du monde et de savoir inventer nouveau modèle productif. Pour Artus, le monde dans son ensemble doit encourager cette évolution, car l’effondrement du dollar entrainant celle de la consommation américaine serait extrêmement dommageable pour tout le monde.

La première des conditions apparaît douteuse. A supposer même que les pays disposant d’épargne aient toujours les moyens de faire face aux besoins de capitaux croissant des Etats-Unis, (pour soutenir leur demande, rebâtir des infrastructures et un système social ou reconstruire un appareil productif) encore faudrait-il qu’ils le veuillent bien ! Cela va devenir de plus en plus difficile de convaincre les épargnants mondiaux « d’investir » aux Etats-Unis à mesure que les menaces sur la solidité du Dollar s’accentueront et après l’épisode de la bulle internet et des subprimes où beaucoup ont perdu leur mise en croyant acheter des actifs qui n’étaient virtuels ou toxiques !..

La pérennité de l’avantage comparatif des Etats-Unis sur l’innovation... Sur quoi était-il fondé ? Sur une supériorité intrinsèque quasi génétique des américains à inventer ? Certainement pas. Il reposait sur un enseignement supérieur de haut niveau, une capacité à attirer les meilleurs cerveaux du monde et un système de financement particulièrement efficace pour les activités de R&D et les starts-up. Ce système semble lui-même à bout de souffle. Le système financier est en quasi faillite. Les universités américaines commencent à connaître de sérieuses difficultés financières. Le système éducatif est considéré dans un état déplorable. Enfin, les Etats-Unis ne sont pas certain de pouvoir continuer à attirer les meilleurs cerveaux une fois perdue leur centralité économique. Dans ces conditions présupposer que les industries de demain naîtront nécessairement aux Etats-Unis apparaît assez hasardeux..." (Malakine)


-L'Amérique empire... peut-on sauver la grande démocratie ? - AgoraVox
-Obama Says U.S. Long-Term Debt Load ‘Unsustainable’
-Dedefensa.org : Le joli mois de mai
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-Comment la finance a conquis et ruiné l’Amérique
"Johnson, ancien économiste en chef du FMI, a publié récemment le « coup d’Etat feutré », un essai dans lequel il décrit l’insidieuse prise de contrôle de la finance sur les élites politiques des Etats-Unis, à l’image, nous dit-il, de ce qu’il avait pu observer de près dans les économies émergentes. Devant les succès apparents des grandes banques, les fortunes amassées, le prestige encore renforcé par l’appui fourni par les universitaires, l’idée que ce qui était bon pour la finance était bon pour les USA a bientôt acquis un statut d’évidence, que bien peu auraient osé remettre en cause. Et les politiques sont devenus les complices bienveillants de l’entreprise de dérégulation qui allait permettre des gains mirobolants, tout en accumulant les risques. Jusqu’à la chute. Expert reconnu, Johnson a été auditionné le 21 avril par les sénateurs et parlementaires américains...."
-Crise systémique : le chaos
-Mille millions de mille milliards de mille trillions de mille dollars ! - AgoraVox
-Finance, puissances... le monde bascule
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-USA: déclin programmé ?


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