Ça va jazzer

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samedi 31 octobre 2020

La fête à Amazon

Silence on ferme!... 

                           ...Les petites librairies et toutes les manifestations culturelles, les spectacles....Les artistes sont priés de rentrer à la maison! Il faut sauver l'essentiel; l'économie. Metro, boulot, dodo. La culture attendra. Primum vivere.                     __ Les hyper disent merci!     Les livres attendront le retour des jours meilleurs, comme s'ils n'étaient pas essentiels quand ils faut guérir les bleus de l'âme, sortir l'esprit du confinement mortifère.     On comprend la colère des libraires et les frustrations des lecteurs. Qui décrète de ce qui est essentiel?  Surtout quand on a tout fait pour réduire les risques de contamination. Il est temps de réagir.               ___ La Fnac pourra ouvrir ses portes, au motif qu'elle vend aussi du matériel électronique, mais surtout le géant qui écrase les libraires n'aura aucune limite. Amazon accroîtra encore plus son immense fortune sans contraintes.

        Les livres sont des choses "inutiles" qui nous veulent du bien. Si la musique adoucit les moeurs, les livres peuvent adoucir l'existence, lui donner un sens nouveau, conférer une lumière dans les ténèbres, sauver parfois de la désespérance.

  "La vie est trop courte pour s'infliger de mauvais livres"        
    Certes, les livres ne guérissent pas les bleus de l'âme, mais ils peuvent souvent contribuer à retrouver un certain goût de vivre, en nous sortant de notre isolement, voire de notre esseulement, voire d'une certaine détresse morale, en côtoyant l'humaine condition, comme disait Montaigne. Mais pas seulement. Ils sont là aussi pour la jubilation.
  Encore faut-il trouver les bons livres, ceux qui nous conviennent à un moment donné. Tout ce qui s'imprime n'a pas la même valeur. De même qu'il y a lire et lire, il y a écrire et écrire.
        Comme dit Birnbaum: "Au début de son récit 'Tomber sept fois et se relever huit', Philippe Labro raconte qu'il ne cesse de transpirer, sans comprendre ce qui lui arrive. Exactement comme moi à ce moment-là. De même, en lisant 'Face aux ténèbres', où William Styron, suicidaire, décrit sa plongée dans la dépression, à chaque page, je pouvais me dire : 'D'autres avant toi sont passés par cet état."
    Que l'on croie ou non au bibliocoaching, on peut toujours se donner les moyens de trouver le livre, l'auteur, avec lequel notre esprit entrera mystérieusement en résonance et qui nous révélera à nous-mêmes et peut-être nous libérera de pesanteurs aliénantes., ne serait-ce que de manière passagère. De manière gratuite et non purement utilitaire.
    Comme dit encore Birnbaum: "Pour aller mieux, j'ai retrouvé le chemin du papier et de l'écriture à la main, moi qui m'étais enfermé dans les écrans
       Lire peut aider à libérer 
                    Que lire libère, c'est le bon sens même. Les mots, leur agencement, l'atmosphère qu'ils créent peuvent apaiser les maux.
      Le plaisir de lire ne se décrète pas, mais il peut se cultiver. 
Pas de recette particulière, le goût de la lecture vient en lisant. Cette musique de mots.
     Trouver une passeur de lecture est la meilleure voie...Affaire de chance parfois, de disponibilité toujours.

                                                                       ______________


vendredi 30 octobre 2020

Vous avez dit "islamopithèques?

 Au nom de l'Islam  (quelques notes de lectures)

                     L'islam a ses intolérants, ses chiens fous, comme le catholicisme a eu les siens, comme les évangélistes peuvent avoir les leurs, dans une moindre mesure. Au nom de l'Islam, dit pur, des intégristes ont tué plus de personnes en pays d'Islam que sur nos terres, et continuent à le faire, au nom d'une foi jugée orthodoxe, qui cachent mal le plus souvent des revendications territoriales et des objectifs politiques locaux, comme de bas intérêts économiques.    Et il n'y a pas que l'affrontement entre les chiites et les sunnites, qui a laissé un Yemen exsangue, au nom d'un wahabbisme sans pitié.

           Au nom d'un islam d'un autre âge ou fabriqué pour la circonstance, au nom d'une pureté mythique... « L’islamopithèque, c’est quelqu’un qui veut vivre en 2020 tout en gardant intactes les manières de faire de gens qui ont vécu il y a mille ans. C’est quelqu’un qui raisonne de la même manière que l’islamophobe parce que, pour les deux, il ne saurait exister d’autres formes de vivre l’islam que selon la manière dont les gens ont vécu il y a mille ans. »             __Mais peut-on parler de raisonnement? Certains croyants ont honte d'être assimilés aux tueurs au nom d'Allah : "... Concernant les musulmans, la source de légitimité de leur foi étant le Coran (supposé le dit de Dieu dicté à son Prophète Mahomet) les héritiers spirituels de l’ayatollah Khomeyni en Iran, les épigones de Mohammad Abdelwahhab en Arabie Saoudite tout comme les fans de Mollah Omar en Afghanistan se réfèrent au Coran et aux hadiths (faits et gestes du Prophète) et citent, les uns comme les autres, sourates, versets et fables attribuées au Prophète qui légitimeraient le corpus de la chari’a qu’ils imposent à leurs concitoyens et les fetwas (ordonnances religieuses) assassines qu’ils émettent à l’encontre des “mécréants et infidèles”, chez eux comme à l’étranger. Tous se réclament détenteurs et dépositaires du vrai islam tout en se tirant dans les pattes, en ennemis jurés qu’ils se déclarent, afin d’imposer leur souveraineté islamique au monde musulman...."              __Certes les textes contiennent nombre d'ambiguïtés, comme la Bible elle-même.           L'hyper-concentration migratoire en France est un problème longtemps délaissé, favorisant la diffusion  des pires extrémismes, comme le signale  N.Polony: "...  la stratégie des Frères musulmans, telle que nous l’avions décryptée il y a déjà un an, consiste, depuis leur création dans les années 1930, à « réislamiser » les musulmans en exerçant une pression pour les inciter à adopter une pratique littérale et rigoriste de l’islam afin d’imposer un ordre théologico-politique dans lequel la religion affirme son emprise sur la société. Depuis trente ou quarante ans, les populations musulmanes d’Europe sont une cible privilégiée pour cette propagande.."      Les arrangements, les accomodements (dits raisonnables)  ont favorisé la pénétration des pires thèses, jusque dans l'école, devenue un lieu d'influence et de confrontation. La laïcité étant peut à peu devenue un idéal qui s'érode ou s'efface. Ne plus être otage devient enfin une revendication justement proclamée. Pour arrêter le surgissement d'autres drames. En finir avec les aveuglements volontaires. Et entendre ceux ou celles qui parlent de tolérance, en dehors des chapelles mortifères. __Genèse du djiadisme.____________


jeudi 29 octobre 2020

Le temps du courage

 Tenir bon  (Comme déjà dit en février)

Donnons-nous aujourd'hui
                                    Notre courage quotidien.
            Et délivrons-nous du mal...
     Car Notre Père n'est plus au cieux, ou alors il est en RTT prolongé.
   Et les églises sont désertées...les incantations tombent dans le vide, sauf pour certains! Il y a des chanceux...
  Seule la solidarité nous sauvera. Et le courage, devenu valeur en baisse.
  Dans le Huis clos imposé, la vie est compliquée, surtout pour les combattants du front et les abandonnés sur le terrain. La cruauté de certaines situations nous affligent. Ne pas pouvoir enterrer dignement des proches est une épreuve qui laissera des traces. La référence à Antigone et Créon vient à l'esprit, un conflit déchirant entre  valeurs privées et raison d'Etat dans le traitement de nos morts.
  Le confinement peut être parfois terrible avec le temps, une mise à l'épreuve inédite et douloureuse. L'enfer peut être les autres, pour reprendre librement JP Sartre, quand les liens se délitent, quand montent les tensions.
  Il y a le coronavirus, mais aussi un autre virus qui peut aussi empoisonner, celui de la connerie, qui se réveille parfois en certaines circonstances de dé-solidarité, la connerie humaine qui, disait Eintein, est infinie.
   Non, ce n'est pas une guerre mais une lutte de tous contre un "ennemi " sans visage, chacun à sa place et selon ses moyens. Contre le coronamachin sans visage et la zizanie entre nous. Ce qui n'exclut pas la libre critique.
  Non, il n'y a pas de "héros", mais des professionnels qui font leur travail en dépassant parfois leurs limites, et plus, avec un courage qu'il faut saluer. En retenant l'immense déficit de notre système de santé sacrifié sur l'autel du marché depuis trop d'années et que la crise révèle cruellement. Petit à petit depuis 1983.
  ..En suivant les grandes lignes des discours récents de Mr Faukon-Yaka, qui se révèle, pour la circonstance, le prophète d'une vie qui va enfin changer, d'un système qui ne peut plus durer.
                        Tenir. Tenir bon.
                                            ___________________________

mercredi 28 octobre 2020

Biais cognitifs

 Quès aco?

                    Un phénomène simple et compliqué à la fois.
  La pensée n'est pas automatiquement ajustée au réel. Elle en est même parfois bien éloignée, malgré l'illusion d'en être proche.
                   Penser "vraiment", c'est penser contre soi.
 Contre la pente facile des idées toutes faites, prémâchées, communes, partagées par le plus grand nombre.

   La vérité, toujours provisoire, est une conquête. La pensée (plus) juste ne va pas de soi. Elle se construit. Pas seulement dans le domaine de la recherche scientifique,  Comme l'a répété Bachelard, notamment dans la Philosophe du non. Non à sa nature profonde, dont la tendance est plutôt de s'en laisser conter.
  La priorité étant d'abord de penser les obstacles épistémologiques qui font barrage à une connaissance (plus) juste du réel, même partielle,  et qui sont constitués par toutes sortes de croyances, d'erreurs ou d'illusions, dont nous sommes le plus souvent à peine conscient, sans esprit critique.
 L'ignorance et son inconscience sont la pente la plus facile pour l'esprit.
    L'esprit est ainsi fait que l'accès à la vérité ne va pas de soi, ne peut être que partielle et parfois tardive. Quand elle aboutit...
 Nous voyons le monde à travers le prisme de nos préjugés, de nos ignorances, de nos passions aveuglantes...
  Cette attitude "naturelle" (au sens de "spontanée" ) peut prendre de multiples formes et n'est pas facile à détecter par le sujet lui-même.
     Repérer les biais cognitifs n'est pas simple. Cela nécessite un certain recul et déjà des connaissances constituées poussant à leur dépassement.
  La raison est continuellement sous influence. Dans de multiples domaines.
     Ce qu'on appelle post-vérité aujourd'hui, qui n'est pas nouveau, en est un des aspects, dans quelque domaine que ce soit.
  Nous sommes parfois marqués, de bonne ou de mauvaise foi, par des vérités alternatives, dont la force entraînante  est le partage commun.

  Nous n'en aurons jamais fini avec les exigences de la rigueur rationnelle, la prudence vis à vis notamment des faux nez de la science. là où beaucoup s'égarent. Les illusionnistes sont légion.
    Ascèse mentale, rigueur et modestie sont les conditions pour progresser toujours un peu plus, loin des sentiers de l'erreur. notre condition première. "LA" vérité est un mirage, même si cette notion guide nos pas vers un horizon qui fuit sans cesse.
           «L'ignorance qui se connaît, qui se juge et qui se condamne, écrit Montaigne, n'est pas une entière ignorance: pour l'être, il faut qu'elle s'ignore elle-même
                                   ______________________________________

mardi 27 octobre 2020

Couvre-feu et changement d'heure

 Couvre-feu: une vieille histoire.

                                             "....  Pour la première fois en France, un couvre-feu a été imposé pour des raisons sanitaires. 46 millions de Français sont concernés. Si, à l'origine, le couvre-feu était utilisé au Moyen-Âge dans un sens littéral, en éteignant les feux de cheminées la nuit pour éviter les incendies, il évoque aujourd'hui un passé douloureux lié aux périodes de guerre.

La traversee de Paris 1
Jean Gabin et Bourvil dans le film la Traversée de Paris, une histoire en plein couvre-feu pendant l'occupation allemande.
La Traversée de Paris

Qui aurait pu imaginer, il y a encore un an, que le gouvernement imposerait un couvre-feu à 46 millions de Français ? Après l'Île-de-France, Rouen, Lyon... Le Premier ministre Jean Castex a étendu le couvre-feu à 38 autres départements entre 21 heures et six heures du matin pour lutter contre le Covid-19. C’est la première fois, en France, qu’un couvre-feu est décrété pour des raisons sanitaires. Et il fait écho à un passé douloureux. 

Il nous provient du Moyen-Age et il ne s'agissait alors que d'une mesure de "bon sens", estime l’historien Jean-Claude Schmitt dans Philosophie magazine. Il s’agissait d’éviter les incendies des maisons en bois en imposant aux populations d’éteindre leurs "feux" de cheminée à la tombée de la nuit. Le couvre-feu était alors sonné par les cloches de l'église de la ville ou du village. "Le couvre-feu rythme la vie des citadins en créant une séparation nette entre le jour et la nuit. D’une certaine manière, il égalise les rythmes de tous les habitants", explique Jean-Claude Schmitt.

Emeutes, Gilets jaunes... Une accélération

Mais l'histoire du dernier siècle lui donne un nouveau sens. Pendant la seconde guerre mondiale, un couvre-feu est ainsi imposé par les Allemands dans les zones occupées pour faire régner l’ordre et empêcher les actions de la Résistance. En 1961, un couvre-feu est établi à nouveau en pleine guerre d’Algérie. Il est imposé à Paris par le préfet Maurice Papon aux "Français musulmans d’Algérie". Cela entrainera une manifestation et une répression sanglante le 17 octobre. 

Ce n'est qu'une quarantaine d'années plus tard que le couvre-feu refait son apparition en France. En 2005, sous la présidence de Jacques Chirac, le Premier ministre Dominique de Villepin proclame l'état d'urgence pour faire face aux émeutes dans les banlieues. Il ne s'applique qu'aux mineurs non-accompagnés. En 2018, c'est l'Île de la Réunion qui est ciblée par un couvre-feu partiel, en plein épisode des Gilets jaunes, après des scènes de pillages et de violences urbaines..."


                                     Heure d'été: un sujet polémique qui ne date pas d'aujourd'hui.

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lundi 26 octobre 2020

Horreurs urbanistiques

 Des villes moches?

                          Les villes ont une histoire.  Chacune est spécifique. On peut avoir ses préférences. Les jugements découlent parfois de méconnaissances ou de regards superficiels. Une ville n'est pas faite pour être traversée à grande vitesse et mérite mieux qu'un jugement superficiel, comme celui de Catherine Deneuve jugeant Dunkerque d'une grande laideur au bout de quelques heures. Il faut en comprendre l'ensemble et l'histoire de sa reconstruction après-guerre, comme Le Havre... Toutes les cités n'ont pas le charme de centre d'Arras, lui-même reconstruit.                    ______Chaque cité a son charme et ses attraits. Ce qui est moins séducteur et attractif, ce sont les barres de béton construits à la hâte dans les cinquante dernières années qui alignent leur profil sans originalité aux abords de certaines grandes cités. C'est surtout les zônes homogènes qui se sont constituées dans des surfaces commerciales, qui se ressemblent toutes. L'espace marchand qui s'est déplacé "hors les murs" avec ses immenses parkings. Un sujet très débattu, mais il est difficile de trouver un charme là où rien n'attire l'oeil que l'homogène sans âme, purement mercantile.  Mais pas seulement à l'extérieur.  De profondes mutations dont nous avons oublié la génèse ont transformé nos petites villes de provinces au détriment des activités commerciales des centres, que ce soit à Guéret ou à Epinal, les vidant de leur substance et de leur vie.            ________Bien souvent, des cités sont devenues laides par ce qu'elles se ressemblent (trop).  Il est souvent déprimant  ..."de voir ces abords d'agglomérations ainsi transformés en boulevards de la surconsommation dans un concours de laideur fait mal au ventre. On a abîmé, souillé, détruit, violé des paysages magnifiques pour les remplacer par des enfers multicolores bétonnés ou métallisés afin que les citoyens viennent y accélérer la dynamique de défiguration de leur pays. Il faut bien vivre, certes, et donner du travail à tout le monde, mais quand le remède consiste à enclencher un processus qui ruine l'économie nationale par un abaissement systématique des prix via une mutilation organisée du cadre de vie et de l'esthétique des espaces urbains, on se demande si la facture n'est pas chère payée. Je me promène en Europe, et il est vrai que peu de pays échappent à cette dégradation environnementale, toutefois, j'ai l'impression qu'en France, certains élus locaux ont lancé un concours de mauvais goût pour rendre les choses encore plus moches. Il faut avouer que l'horreur dépasse parfois la fiction....    Le besoin de transformer le citoyen en consommateur puis, la mécanique du profit à grande vitesse aidant, de le transformer en sur-consommateur d'une surproduction générée à cet effet. Et comme il ne s'agit pas de le faire attendre ou se déplacer trop loin, on lui met tout, du rayon de surgelé à la salle de bain en passant par la voiture, le bricolage, la décoration, le sport et le jardinage, à portée de la main. En fait, les fameuses «zones» (d'activités commerciales, industrielles ou économiques), si bien nommées, ne sont que la reproduction à échelle «agglomérative» de la grande surface. L'urbanisation obéit aujourd'hui à la logique de la grande distribution: d'un côté la ville avec sa population, que l'on pourrait qualifier de «zone clientèle», en barres de HLM ou en zone pavillonnaire, et, à côté, l'étalage à grande échelle des produits que l'on pourrait qualifier de «zone consommation». La masse clientélisée à côté du supermarché. Comme dans les élevages industriels de poulet, on apporte son granulé à la volaille sur un tapis. Pour cela il faut aménager le cadre de vie en circuit.....  Et si j'étais un brin provocateur, j'ajouterai: les mêmes goûts, les mêmes infos, les mêmes idées, les mêmes dogmes et les mêmes envies… Ce sont les joies de la mondialisation, que nos experts appellent pudiquement la globalisation. Quand vous avez une grosse usine qui produit de gros besoins avec de gros moyens il faut que ce bien de consommation là convienne au plus grand nombre possible de demandeurs. Donc les mêmes enseignes proposant les mêmes marques sur les mêmes critères de choix. Au cas où l'on tenterait d'y échapper, la publicité télévisée, plus colossal instrument de propagande de tous les temps, vous martèle le cerveau sans relâche en vous expliquant, à la façon de la Rolex de Jacques Séguéla: «si t'as pas ça à ton âge, tu as raté ta vie», en le déclinant à toutes les sauces. Et comme il faut reconnaître très vite le logo, la couleur, la forme, le design, le style, le slogan, on le reproduit à l'infini et à l'identique sur tous les espaces suburbains. Normal, car ce gigantesque besoin artificiel ne peut être assouvi et commercialisé que si un immense territoire marchand est mis à disposition du système. Les consommateurs étant rassemblés dans des villes on concentre tout ça autour de la ville. En d'autres termes ça s'appelle un marché de concentration. Je maintiens la formule et je l'assume..."

                                                                 _________________


dimanche 25 octobre 2020

En deux mots

__ La City fait de la résistance

__ Question de taille

__ L'arabe, langue taboue?

__ Millardaires chinois

__ Couvre feu dans l'histoire.        

__ Monsanto: enfin!

__ Sur-commercialisation

__ USA: campagne Titanic ______________

samedi 24 octobre 2020

Economistes en déroute

        Ils doutent , se taisent ou s'interrogent...

                           Ils avaient pignon sur presse et parfois sur ministères.  Ils nous distribuaient la bonne parole. Ils nous disaient tout sur la situation économique, l'avenir de nos marchés, voire de notre planète. Ils soufflaient à l'oreille des décideurs les résultats de leurs recherches et de leurs anticipations, jugées incontournables. Ils avaient pris le pouvoir surtout depuis les années 80. Ils apparaissaient comme les gourous de notre époque, sans savoir ou vouloir reconnaître qu'ils s'inscrivaient dans le sillage d'idéologies discutables, d'intérêts à peine voilées.             ___Ils avaient LA science, ils  diffusaient un libéralisme intransigeant, reprenant après Thatcher: il n'y a pas d'alternatives. Les marchés livrés à eux-mêmes devaient toujours avoir raison,   Pourtant certains tempéraient leurs propos, sachant que l'économie n'est pas une science exacte, qu'elle ne peut s'appuyer sur des dogmes, que les outils mathématiques utilisés ne sont que des moyens et qu'il faudrait revoir certains postulats.

         Avec la crise que nous vivons, les certitudes tombent et peu s'aventurent à faire des pronostics. Le libéralisme s'effrite, l'Etat reprend le pouvoir pour sauver les marchés. Les vices du système apparaissent mieux, comme le laisse entendre le juriste Supiot, après d'autres. L'ordre spontané du marché est un mythe et n'a jamais vraiment existé. Bref, le marché ne marche plus...La pandémie n'est qu'un révélateur et l'on voit des économistes dits officiels se taire ou infléchir leurs discours, imparfaits ou erronés..    Déjà après la crise de 2008, certains firent leur autocritique. De manière parfois profonde et en haut lieu. Mais on oublia vite....                                                                                                           La vision de certains économistes dépendent souvent de décisions politiques de fond , de choix de société  qui ne sont pas neutres. Et d'autre part, les choix politiques dominants ne sont pas sans influencer certains postulats en recherche économique..   Une économie fondée sur des principes néolibéraux, issus de la  pensée de l'école de Chicago, de tendance reaganienne et thatcherienne, ne peut avoir les mêmes impacts sur les décideurs que celle fondée sur les notions de redistributions, de solidarité, de politique monétaire et sociale progressiste.. On le voit avec le débat autour des études de T.Piketty, en France comme aux USA, où la réflexion sur les sources des inégalités croissantes devient l'objet des recherches?   ____ Entre les"bons", qui ont pignon sur écran, souvent engagés dans des conseils bancaires, et les hétérodoxes, qui exercent leur esprit critique sur les données de l'économie dominante, il y a plus que des détails. Un engagement de fond sur les questions de société.                       Le problème s'est récemment posé à propos des thèses de Jean Tirole, à l'époque on soulignait que l'économie n'est pas une science dure, comme le soulignait déjà Levi-Strauss, qu'elles comporte de grandes marges de choix et d'incertitudes, d' a priori et d'impensés.      La crise a bien montré à quel point beaucoup se sont trompés. Une certaine pensée économique peut même être une imposture, en fonction de certains choix préalables non interrogés..Son enseignement devrait être revu et il est des présupposés à repenser, un formalisme mathématique qui interdit tout débat de fond...

     La plupart n'ont rien vu venir, comme certains l'ont reconnu.  Il arrive même qu'on puisse dire tout et le contraire de tout.       Cela relativise un peu...(*)
          [ -Krugman fustigeait naguère "la cécité de la profession sur la possibilité de défaillances catastrophiques dans une économie de marché"."Durant l’âge d’or, les économistes financiers en vinrent à croire que les marchés étaient fondamentalement stables - que les actions et autres actifs étaient toujours cotés à leur juste prix"---- M. Greenspan avouait qu’il était dans un état d’ « incrédulité choquée » car « l’ensemble de l’édifice intellectuel » s’était « effondré ». Cet effondrement de l’édifice intellectuel étant aussi un effondrement du monde réel de marchés, le résultat s’est traduit par une grave récession"( P.K.)_« Lorsque dans un pays le développement du capital devient un sous-produit de l’activité d’un casino, le travail est susceptible d’être bâclé», disait Keynes.]
      Bref, une "science" en question, souvent aveugle à ses postulats.
          C'est que la discipline économique n'est pas une science exacte, comme le reconnaissait Lévi-Strauss, comme l'admettent la plupart des économistes un peu honnêtes. Les mathématiques, qui prennent souvent une place démesurée dans la discipline, ne sont pas un gage de scientificité.
    Ce n'est pas la guerre mais un affrontement normal  sur le statut, la fonction, la rigueur d'études qui sont parfois menées avec des lunettes à courte vue libérale, des préjugés assumés, parfois des engagements tus.
    Une science imparfaite, à pratiquer avec beaucoup de circonspection, de prudence. Ce qui n'exclut pas l'audace.
___________
                  (*) A propos de la dernière crise, qui dure...« Comment se fait-il que personne n’ait rien vu venir ? », s’enquit la reine d’Angleterre en visite à la London School of Economics en novembre 2008. Elle aurait même laissé échapper : « C’est affreux ! » N’avoir rien « vu venir » ne fut pas la seule faute des économistes, qui représentent assurément l’une des professions les plus remises en cause par la crise financière. Leur hypothèse d’efficience des marchés avait servi à justifier les politiques de dérégulation, largement responsables de la catastrophe des subprimes.         
 « La science économique a été au mieux spectaculairement inutile, au pire carrément nocive », résume l’économiste et éditorialiste du New York Times Paul Krugman. Tétanisés devant la dégringolade irrésistible des Bourses mondiales, la plupart des économistes avaient ainsi eu l’humilité de reconnaître les limites de la macroéconomie contemporaine, issue du courant des « anticipations rationnelles » des années 1970 et héritière du cadre néoclassique élaboré à la fin du XIXe siècle et qui domine le champ depuis l’après guerre.Lorsque les Bourses ont dévissé dans le sillage de Lehman Brothers à l’automne 2008, les modèles sophistiqués des pontes de l’université de Chicago ne furent d’aucun secours. Comme le dit Paul Krugman, il a fallu retrouver la « sagesse des Anciens », perdue durant l’« Âge sombre» de la macroéconomie, et sortir des oubliettes les auteurs post-Grande Dépression, dont l’approche, globale et non pas segmentaire et individualiste, fournit une compréhension synthétique et systémique des crises.       Quelle mouche a donc piqué des économistes aussi respectables que Pierre Cahuc et André Zylberberg ? Dans un livre dont un récent numéro de Challenge fait sa couverture, ils dénient toute légitimité aux nombreux confrères qui ont le tort de ne pas penser comme eux, allant jusqu’à les traiter de négationnistes et à suggérer l'éradication de leurs travaux dans le sous-titre (« comment s’en débarrasser »). Eux qui ne jurent que par les revues scientifiques ne dédaignent pas de vilipender leurs collègues dans un livre destiné au grand public et dans la presse généraliste.      Claude Lévi-Strauss raillait la prétention des sciences sociales à asseoir leur légitimité en s’abusant sur la fiabilité de leurs méthodes. Certains économistes croient établir leur respectabilité en présentant l’économie comme une science exacte, où des vérités pourraient être établies de manière expérimentale de la même manière qu’en physique, ou démontrées comme en mathématiques à partir d’un système d’axiomes auxquels le monde réel aurait la bonne grâce de se conformer. Il n’en est rien.

      De nombreux auteurs, comme André OrléanPhilippe Aghion ou Pierre-Noël Giraud, ont appelé les économistes à plus de modestie et à plus de réflexion critique sur l’épistémologie de leur domaine d’étude. Les cas d’expériences contrôlées, où l’on compare deux populations en étant sûr de bien prendre en compte toutes leurs différences significatives, sont exceptionnels en économie. L’économétrie est un outil puissant. Encore faut-il considérer tous les paramètres qui ont une influence sur les relations observées et s’assurer que le contexte dans lequel les observations ont été faites est suffisamment proche de celui auquel on veut les transposer.
Le dossier de Challenge autour du brûlot de Pierre Cahuc cite d’ailleurs de nombreux cas problématiques. Ainsi, selon ses rédacteurs, une augmentation du salaire minimal sur l’emploi peut avoir des effets favorables aux États-Unis, mais désastreux en France. Patrick Artus y explique dans un encart que Ricardo et Keynes, malgré leur opposition célèbre, auraient tous les deux raison, tout dépendant du contexte.
      Bref, l’économie abonde en vérités en deçà des Pyrénées qui deviennent des erreurs au-delà, et c’est souvent longtemps après qu’une mesure catastrophique a été mise en place sur l’injonction de savants économistes que d’autres économistes peuvent expliquer en quoi le contexte différait au point de rendre la thérapeutique inadaptée voire dangereuse. Keynes résumait cette situation en déclarant que « les hommes politiques sont les esclaves d’économistes morts »....
      La controverse est loin d’être close et les hypothèses que tel ou tel modèle met en œuvre doivent faire l’objet de critiques, de débats et de tests. Un résultat important du travail de Gilles Koléda est de montrer la fragilité du dogme constamment invoqué depuis trente ans pour subventionner les emplois peu qualifiés au détriment de la compétitivité des secteurs les plus exposés à la concurrence internationale. Nous ne contestons pas que ces mesures en faveur des seuls bas salaires sont favorables à court terme à l’emploi peu qualifié, mais nous constatons qu’elles pèsent sur la compétitivité des entreprises, donc sur la bonne santé de notre économie, et qu’elles créent des trappes à emplois faiblement qualifiés en rendant ceux-ci artificiellement bon marché....
  Comme disait par boutade, mais non sans raison l'économiste américain Kenneth Boulding:  "Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou soit un économiste..."_______

vendredi 23 octobre 2020

Du lait et du fromage

La firme fait encore parler d'elle.

                                                      Lactalis se retrouve une fois encore au centre de critiques diverses. Le lait et sa transformation ne sont pas un secteur industriel comme les autres, de par sa grandeur et sa portée sur les producteurs et les consommateurs.       . Il ne se contente pas d'écraser les prix, ceux du lait payé aux éleveurs, il se moque souvent des mesures sanitaires et des effets de sa production sur la nature.     Malgré des condamnations légères, qui ne vont pas entamer la puissance de la multinationale.  L'eau des rivières où se déversent leurs eaux usées se portent mal. En toute impunité jusqu'ici.

        Lactalis a des recettes bien particulières pour ses produits, comme le rappelait Antenne 2 hier soir. Le système Lactalis a ses méthodes propres, bien particulières.  Il n'y a pas que l'affaire du lait contaminé. Les promesses d'indemnisation font attendre leurs effets ou furent dérisoires. On ne touche pas à Mr Besnier et à ses énormes intérêts.           La politique des prix du lait met en danger les producteurs. Le moindre centime compte, dans une compétition européenne qui n'obéit qu'aux lois du marché. Faudra-t-il bientôt travailler à perte?                _Le géant mondial se sent au-dessus des lois et aime aussi l'évasion fiscale.             "...Trois ans après le scandale du lait infantile contaminé à la salmonelle, l’enquête au long cours diffusée dans Envoyé spécial renforce la désagréable impression que le géant mondial du lait Lactalis forge sa compétitivité au détriment du respect de l’environnement, voire de la sécurité alimentaire.    Trente-huit des soixante-dix usines du groupe en France ont été épinglées pour des entorses à la réglementation environnementale allant jusqu’à des rejets massifs de polluants dans les rivières.      Politique délibérée ? « Je ne peux pas le croire », se raidit le directeur de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, organisme qui a versé une grosse partie des 40 millions d’aides publiques récoltées par Lactalis depuis vingt ans pour améliorer la qualité de l’eau. De l’Isère à la Seiche en passant par la Loire, le tour de France des rivières aux côtés des pêcheurs ou des inspecteurs de la police de l’eau accrédite la thèse d’un dysfonctionnement érigé en système....   __________________________

jeudi 22 octobre 2020

Métier à risque

 Où va l'école?

               Certes,on  n'est pas aux USA ou  à O.K.Corral.
                                                 Ni même à la journée de la jupe.
      Mais le fait, que l'on appelle divers, a tout de même de quoi inquiéter.
    Même si la question n'est pas nouvelle. Mais elle prend de nouvelles formes.
       Certes, l'enfant a des droits, cela va maintenant de soi. Mais on insiste peu sur la notion de devoir et dans de  nombreux cas celle de travail semble s'être s'évanouie.
      Oui, notre système solaire est malade et à force de valoriser la" tolérance", d'ouvrir l'école au monde, de privilégier le ludique, les dérives se sont faites de plus en plus nombreuses, à l'image aussi de la société. La bienveillance n'est pas la fausse tolérance et l'abandon des règles nécessaires à la vie en commun.
    On en est arrivé à une silence et à une chape de plomb où la notion même d'enseigner finit bien souvent par perdre son sens.
  Les témoignages ne sont pas rares d'enseignants, impuissants et isolés, qui ne peuvent plus exprimer leur vécu difficile, l'administration minimisant les faits selon une loi du silence qui doit beaucoup au carriérisme et à la myopie. Une administration qui réagit toujours trop tard et partiellement.
     Pas de vague! devient trop souvent le mot d'ordre tacite.
        La médecin refuse de voit le malade en face, les dérives quotidiennes ne peuvent que perdurer.
La question des normes et des valeurs  est souvent éludée et l'intimidation est courante.
  Le tout sécuritaire ne sera pas le remède aux dérives, car une grande partie du problème se trouve en dehors de la classe, trop peu souvent soulignée.
   Les valeurs sociétales dominantes semblent s’éloigner toujours davantage de celles portées par l’École. Pour que l’élève accède au savoir, il lui faut contrôler ses pulsions a minima, accepter au moins temporairement une discipline qui permet la réflexion et l’entrée dans le travail, s’engager dans une démarche active s’inscrivant dans la durée et réclamant sens de l’effort. Il en est tout autrement dans notre société dominée par un individualisme devenu la valeur de référence, où l’univers de la consommation donne à voir – et permet à ceux qui en ont les moyens – d’accéder au plaisir le plus vite possible, sans effort et apparemment sans limites. Ce « capitalisme pulsionnel » (Stiegler, 2006) devient le moteur de notre économie et imprègne en profondeur les comportements individuels. Il cible en particulier les jeunes, cherchant à capter leur attention à travers l’image et le son (de télévision, d’ordinateur, de téléphone portable). Langage privilégié de cette pulsion, la publicité ne cesse d’user de l’inversion des places générationnelles (Marcelli, 2003), présentant l’enfant comme tout-puissant et omniscient, l’adulte comme inconsistant, faible, ignorant et sans intérêt. Quant à la télévision, elle produit chez les élèves une attention plus fragmentée, difficilement capable d'intégrer la continuité. Plus généralement, elle cherche à garder le téléspectateur sous emprise par toutes les formes d’effets possibles et imaginables, avant de lui permettre de réfléchir et de penser (Meirieu, 2007). Un tel contexte rend l’action éducative et pédagogique paradoxale, puisqu’on reproche aux enseignants de ne plus jouer leur rôle alors même qu’une action de leur part irait à contre- courant des valeurs que notre société promeut.
        L'école républicaine  perd ses valeurs et la question des normes et la question de l'autorité et du respect est au coeur du débat.
     Les renoncements et les complaisances accumulées ne doivent plus nous étonner.
         C'est le règne quasi généralisé de l'enfants roi et des parents consommateurs plus que citoyens.
  Comme disait déjà Platon dans la République:
        « Lorsque les parents s’habituent à laisser faire leurs enfants ; lorsque les enfants ne tiennent plus compte de leurs paroles ; lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves ; lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux, l’autorité de rien ni de personne, alors, c’est en toute justesse, le début de la tyrannie. Oui ! La jeunesse n’a que du mépris pour ceux de ses maîtres qui s’abaissent à la suivre au lieu de la guider. »   ________________________

mercredi 21 octobre 2020

Le vrai visage de Samuel

Non pas un saint. Un prof'

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Cette liberté de caricaturer

   La plume est plus forte que l'épée.  [En souvenir de janvier 1995]

                                       Comme la parole l'est plus que la force brutale.
   Le rire et l'intégrisme ne font pas bon ménage.
       Pour Charb, Cabu et les autres, qui ne se prétendaient pas journalistes, mais plutôt joyeux lurons iconoclastes avant tout et souvent talentueux, quand la religion devenait thème de dessins, ce n'était pas le religion en tant que telle qui était objet de risée, mais toutes les formes d'intégrismes religieux, toutes les perversions de religion, bafouant la libre pensée et ligotant les libertés. Aussi bien les intégrismes islamistes, les traditionalistes catholiques , les  fondamentalistes ultra-orthodoxes en Israël, le sectarisme des évangélistes américains  de le Bible Belt.
   Ces formes d'expression de vie religieuse dénaturée, qui se marient avec toutes les formes de régressions politiques...
          On pouvait ne pas aimer certaines de leurs productions, pour des raisons esthétiques (la morale n'a rien à voir dans les productions de création), mais la caricature est chose si ancienne et si ancrée dans notre tradition républicaine, qu'on imagine plus devoir s'en passer.
  Le dessin dit beaucoup, donne beaucoup à penser, parfois de manière provocatrice, pour produire plus d'effets sur la pensée critique, pour choquer en imposant du recul.
C'est le droit à la critique, qui est en question, même si elle peut être parfois de mauvais goût. Un dessin, malgré sa force incroyable, peut-être loupé.
  Que ce soit à Paris ou à Tunis, en Egypte ou en Algérie....
  La caricature , c'est la charge, étymologiquement, ce qui suppose une distance critique et ironique. Dérision et autodérision.
______Elle ne date pas d'aujourd'hui. Elle a toute une histoire. 
Depuis le Moyen-Age en passant par Daumier...jusqu'à aujourd'hui.
 La   caricature de presse est assez récente. Au  XIXe siècle, elle prend son envol dès la Monarchie de Juillet. 
    Aujourd'hui, les caricatures de Mahomet, ou plutôt de ce qu'on en fait, provoquent des réactions souvent violentes.
 _ Dans l'Islam, surtout depuis le développement du wahhabisme, "maladie de l'islam", comme disent certains musulmans, le rapport à la distance critique et même à l'image est devenu problématique; surtout dans les tendances fondamentalistes radicales d' aujourd'hui, même si le  Hezbollah minimise... 
__Beaucoup de musulmans sont dans le déni quant à la signification et la portée du drame. Certains sont indignés.
__On trouve encore certaines consignes comme celle-là: trop lire corrompt le coeur!  
Il faut réprimer certaines expressions du corps, au nom de la pureté, etc... Toujours cette notion de  pureté mythique et mortifère.

__Déjà régnait la querelle des images à Byzance.
L' iconoclasme  existe depuis la plus haute antiquité, sous des formes diverses, comme s'il y avait un rapport magique entre la représentation et la chose représentée. L'Ancien Régime s'accomodait d'une certaine irrévérence, mais limitée dans le temps, codée et encadrée.
Dans la chrétienté, le dessin, comme le rire, a pu  être jugé diabolique, comme on le voit dans le Nom de la Rose.
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Histoire de la caricature et du blasphème._Un jeu avec la limite.
-L'image ne tue pas
-Une lettre d'un musulman au monde musulman
-La caricature sans caricature. ___________________________________