Ça va jazzer

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dimanche 31 janvier 2010

Chômage en baisse ?

-Chômage :
_________la promesse risquée de Sarkozy



-Chômeurs en fin de droits, un dossier socialement explosif

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Si Sarkozy avait été honnête, il aurait dit aux Français la phrase entière : "Les chiffres du chômage vont baisser, un million de chômeurs vont sortir des statistiques, la pauvreté va augmenter, la misère va augmenter."
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-2010, une année de grave insécurité sociale | Mediapart:
"« Insécurité sociale » : c'est le sociologue Robert Castel qui a le premier usé de la formule, voilà près de quinze ans. C'est à l'évidence celle qui convient le mieux pour qualifier la cascade de menaces qui se profilent pour les prochains mois. Car si le gouvernement cherche à faire entendre une étrange petite musique, à résonance optimiste, et si les marchés financiers sont même franchement euphoriques, la réalité, telle qu'elle se profile, est radicalement à l'inverse : pour l'immense majorité des Français, l'année 2010 s'annonce particulièrement sombre.
___A cause de la conjoncture : le chômage va continuer de progresser et le pouvoir d'achat risque pour la première fois depuis longtemps de baisser. Mais plus encore à cause de la politique du gouvernement et de l'Elysée, qui contribue à accentuer fortement ses tendances. Sans parler des réformes annoncées, dont celle des retraites. Et Nicolas Sarkozy est bien conscient du danger que cela fait peser pour lui dans l'opinion, lui qui a organisé de nouveau sur TF1, ce lundi soir, un nouveau show télévisuel pour tenter de convaincre les Français du contraire.
___La petite musique, on ne cesse de fait de l'entendre de toutes parts, ces derniers jours. La ministre des finances, Christine Lagarde, vient ainsi d'annoncer que la France révisait à la hausse ses prévisions de croissance pour 2010 : +1,4%, au lieu du maigrelet 0,75% affiché jusque-là dans la loi de finances. « La situation de l'économie française s'est améliorée à la fin 2009. Nos prévisions sur le début 2010 se sont aussi améliorées, l'environnement international et la demande adressée à la France se sont améliorés», s'est réjouie Christine Lagarde pour expliquer cette nouvelle prévision.
____Comme en écho, les marchés financiers, eux, sont euphoriques. Après avoir atteint d'insolents sommets en 2009 (+19% pour le Dow Jones à New York et même +44% au Nasdaq, l'indice américain des valeurs technologiques ; +22% pour le Footsie à Londres ; +22% pour le CAC 40 à Paris...), ils continuent en ce début d'année de progresser.___Bref, tout le monde fait mine de croire que les marchés financiers sont un indicateur avancé de l'activité – alors qu'ils sont très fortement déconnectés de l'économie réelle, surtout en période de spéculation ou de bulle. Et le même refrain est entonné en de multiples horizons : la reprise est là, encore modeste, mais elle s'installe.___Et pourtant non ! Ce refrain-là est trompeur. Car ce sont de nouvelles et gravissimes fractures sociales qui se dessinent. Il faut donc en établir méticuleusement la radiographie, car elles vont marquer cette année 2010.
_____________La crise est-elle finie ?L'optimisme dont fait preuve le gouvernement relève de la méthode Coué pour plusieurs raisons. D'abord, comme l'a déjà analysé Mediapart, cinq bulles menacent encore l'économie mondiale: une bulle générée par l'abondance des liquidités déversées sur la planète par la banque centrale, à l'origine de l'envolée des marchés ; une bulle immobilière, qui est encore loin d'être crevée, car, au-delà des subprimes, d'autres produits toxiques sont en circulation ; une très forte surchauffe de l'économie chinoise ; une flambée de l'or ; ou encore une spéculation qui a repris sur certaines matières premières
.__Alors que les deux G20 successifs n'ont pris que des mesures symboliques pour conjurer la crise, et de surcroît non pas sur les dysfonctionnements au cœur de la crise, mais sur quelques-uns de ses à-côtés sulfureux (les paradis fiscaux et les bonus des traders), les déséquilibres mondiaux sont restés si forts que la convalescence apparaît fragile. Et fait craindre une rechute.___Au demeurant, dans le cas de la France, la dernière note de conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a bien montré la double singularité de la reprise hexagonale (voir notre article : l'indécent cocorico de Nicolas Sarkozy). D'abord, elle risque d'être très faible, comme le souligne l'étude de l'Insee, dont on peut consulter ci-dessous la « Vue d'ensemble », avec des taux de croissance oscillant entre 0,3% et 0,4% à chacun des taux des deux premiers trimestres de cette année 2010. Soit un acquis de croissance pour cette année 2010 ne dépassant pas 1,1% en juin prochain. Dans un euphémisme, les experts de l'institut parlent donc d'une reprise « laborieuse ».
...La morale de l'histoire, c'est un proche de Nicolas Sarkozy, Jacques Attali qui la donne, dans un face-à-face qu'il a eu récemment avec Alain Minc, conseiller du chef de l'Etat, sur le site Internet Slate : « La grande question qui va se poser est celle de la justice sociale. Nous sommes dans une situation pré-révolutionnaire avec des banquiers qui gagnent des fortunes imméritées tandis que le chômage augmente.
»

-Bombe sociale : 1 million de chômeurs en fin de droits en 2010 dont 60% sans aucune ressource
-Chiffres du chômage: le diable est dans les détails
-Un million de chômeurs en fin de droits en 2010
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Chômage 2009 : 155.800 personnes virées du champ médiatique
-Un million de chômeurs au bord du gouffre
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- Chomage : chiffres fiables ?
-Pourquoi le chômage ne baissera jamais
-Travail : idées reçues
- Vers une précarité généralisée ?

-Vers du travail gratuit?
-Pauvreté en France
-France:inégalités croissantes

samedi 30 janvier 2010

H.Zinn: historien atypique

H.Zinn vient de mourir

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Une conscience américaine s'éteint
L'homme qui a révélé à ses compatriotes les aspects cachés ou refoulés de leur histoire officielle, de leurs mythes
-Un combat pour une autre mémoire-


-Une grande figure de la gauche américaine s'en va
___-L'optimiste sans illusions
__-Une oeuvre et une vie engagées
-Une impossible neutralité
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-"Vous voyez tant de choses et vous en savez si peu. Personne ne lit-il l’Histoire ? Quel genre de merde enseigne-t-on dans les écoles par les temps qui courent ?"(HZ)

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«la désobéissance civile [...] n'[est] pas un problème, quoi qu'en disent ceux qui prétendent qu'elle menace l'ordre social et conduit droit à l'anarchie. Le vrai danger, c'est l'obéissance civile, la soumission de la conscience individuelle à l'autorité gouvernementale.»(HZ)

-(Son but est de)« Faire prendre conscience de l’histoire réelle, des mensonges commis par les gouvernements pour justifier les guerres est donc important. Il en retrace les hauts faits depuis la conquête du Mexique à celle de Cuba, puis des Philippines – légitimées, comme aujourd’hui, par le dieu invoqué par Bush pour envahir l’Irak – à la guerre au Vietnam “sous le prétexte d’une fausse agression dans le golfe du Tonkin”. Le mouvement contre la guerre au Vietnam montre la voie à suivre. Au début, deux tiers des Américains étaient pour. À la fin, deux tiers étaient contre. Ce peuple a développé une force réelle qui a obligé le gouvernement à envisager l’idée de quitter le Vietnam. Il faut s’en souvenir, car on entend souvent qu’on ne pourra jamais rien changer. »

-__[En 1845, John O'Sullivan, le rédacteur en chef de la Democratic Review, utilisa cette formule désormais célèbre:
"C'est la destinée manifeste du peuple américain que de se répandre sur le continent que la Providence lui a assigné afin de permettre le libre développement de notre population qui croît annuellement de plusieurs millions d'individu"

Le Congressional Globe du 11 février 1847 publiait la lettre d'un lecteur (M. Giles) du Maryland:"Nous devons marcher d'un océan à l'autre. [...] Nous devons progresser du Texas directement vers le Pacifique et ne nous arrêter que face à ses flots grondants. [...] C'est la destinée de la race blanche, la destinée de la race anglo-saxonne."]

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l'Amérique perd sa boussole:
n"...l’évidence est là, difficile de la nier : l’un des intellectuels le plus indispensable de notre époque est mort. Il faut s’y faire.
Il y aurait tant à dire pour saluer son œuvre. Évoquer ses livres, surtout. D’abord le plus personnel, De l’Impossible neutralité, autobiographie militante dont le titre disait tout et qui revenait sur ses innombrables combats politiques. Une Histoire populaire des États-Unis, ensuite, ouvrage ayant réussi le tour de force de réconcilier approche historique critique et succès en librairie (extrait). La pièce de théâtre En Suivant Emma, vibrant hommage à la militante anarchiste Emma Goldman se lisant d’une traite. Ou bien...
Passer en revue l’ensemble de ses écrits fondamentaux et de ses interventions publiques ne suffiraient pas à faire le tour du personnage. Toujours, on sera loin du compte. Récemment encore, sur le blog de son éditeur français, Agone, il démontait vigoureusement le choix de décerner le prix Nobel de la paix à Obama : Le prix nobel de la paix, c’est la guerre ! », s’offusquait-il, rare voix à publiquement souligner l’évidence. C’est ainsi qu’il continuait dans la voie qu’il s’était choisie, sans jamais dévier d’un pouce.
.."
"...Les seuls circonstances dans lesquelles des gouvernements décident de mettre fin à une guerre tiennent à la menace : il faut qu’ils se sentent menacés par leur propre population. Ça a été le cas quand le gouvernement américain a mis fin à la Guerre du Vietnam. La seule solution réside donc dans un mouvement de refus massif. À l’image de ce qui s’est passé le 15 février 2003, quand de 10 à 15 millions de personnes ont manifesté dans le monde contre la Guerre en Irak. C’est ce qu’Einstein disait : « Les guerres cessent quand les gens refusent de se battre. » Ainsi du Vietnam, quand un nombre important de jeunes Américains ont refusé d’aller combattre. Ou d’Israël aujourd’hui, où une partie de la jeunesse refuse de faire la guerre. Ce sont ces actes de résistance qu’il convient de multiplier.C’est cela qu’il faut retenir : nous ne pouvons pas accepter de dépendre de nos dirigeants. Si j’ai évoqué - un peu avant - Obama et ce qu’il devrait faire, c’était pour souligner que nous pouvons l’obliger à changer. Souvenez-vous, il a fallu "aider" Kennedy et Johnson à mettre bas la ségrégation : sans un mouvement de grande ampleur, ils n’auraient rien fait. De la même façon, nous devons créer un mouvement social d’une ampleur comparable à celui des droits civiques, ce sera le seul moyen de libérer Obama de l’influence du lobby militaro-industriel. Pour le moment, ce mouvement n’existe pas réellement, même s’il y a des signes notables d’activisme anti-guerre un peu partout aux États-Unis. Il faut attendre qu’il s’unifie. Et ne surtout pas laisser tomber parce que les résultats ne seraient encore assez probants..."
-L'Amérique en son miroir brisé
-La mentalité américaine
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"Les Etats-Unis reconnaissent enfin qu'ils sont une société multiculturelle"
--L'Amérique en son miroir brisé
-La mentalité américaine
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"Les Etats-Unis reconnaissent enfin qu'ils sont une société multiculturelle"
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Howard Zinn et les damnés de l'Amérique
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Pour en finir avec l’exception américaine.Un empire qui s'ignore
- Relire Noam Chomsky , analyste politique, ami de H.Zinn
-USA : melting-pot ?
-USA: déclin programmé ? critique de l'empire
-Démocratie US : mirage ?
-Après l' empire....
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« la désobéissance civile (...) n'(est) pas un problème, quoi qu'en disent ceux qui prétendent qu'elle menace l'ordre social et conduit droit à l'anarchie. Le vrai danger, c'est l'o
« la désobéissance civile (...) n'(est) pas un problème, quoi qu'en disent ceux qui prétendent qu'elle mexnxacxe l'ordre social et conduit droit à l'anarchie. Le vrai danger, c'est l'obéissance civile, la soumission de la conscience individuelle à l'autorité gocxivile, la soumission de la conscience individuelle à l'autorité
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vendredi 29 janvier 2010

Retraites : d'autres pistes...


Finance ou retraites...

-Retraites : 2010, une année décisive. Il n'y a pas de fatalité démographique

"Les inégalités entre générations ne viennent pas du " problème " des retraites mais de l'emploi. C'est la situation de chômage de masse qu'a connu l'Europe pendant plus de vingt ans qui a contribué à accroître les inégalités de destin entre les générations, certaines ayant eu plus de difficultés que d'autres à s'intégrer par le travail. Il ne faudrait pas que, sous prétexte d'équité intergénérationnelle, nous réglions cette question par l'absurde, en laissant se dégrader le sort relatif des retraités. Or c'est ce que nous sommes en train de faire ou de laisser faire, en ayant accepté que les retraites ne soient indexées que sur les prix et non plus sur les salaires. Nous avons probablement oublié en chemin que nous sommes tous de futurs retraités." (JP.Fitoussi)

-Pourquoi (alors) le discours alarmiste que tient la majorité? Pour Piketty, on brandit « la menace démographique » « pour dire au final que rien ne vaut la capitalisation ». Faut-il s'attendre à ce que Sarkozy nous vante « les fonds de pension à la française » ?
____________________-Poker menteur?
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-Retraites : des pistes inexplorées
"La réforme des retraites est un dossier toujours chaud, que le gouvernement actuel s’apprête à resservir à nos concitoyens. La sauce qui servira à accommoder le plat sera sans doute l’épaisse sauce « communication », avec pour motto le traditionnel raisonnement proposé aux français : on ne peut continuer à travailler jusqu’à 60 ans alors que la durée de vie s’allonge, le régime par répartition est en danger et il faudra donc soit réduire le montant des prestations, soit cotiser plus, soir cotiser plus longtemps. C’est ce discours que tient régulièrement Monsieur F. Fillion depuis son accession au poste de premier ministre ...
L’opposition entre salariés du secteur privé et fonctionnaires n’est qu’un tour de passe-passe destiné à divertir l’attention des réels problèmes des régimes de retraites et pas à améliorer l’avenir de la retraite par répartition en alignant par le haut les régimes de retraite du public et ceux du privé. Si l’on veut améliorer les régimes de retraite et faire en sorte que le contribuable lambda y trouve son compte, des pistes alternatives au traditionnel tripode de « réflexion » gouvernemental peuvent être envisagées. Ainsi, au cours des 20 dernières années, le PIB a très sensiblement progressé ; dans le même temps la part des revenus salariaux dans le PNB national a chuté et simultanément la part des revenus non salariaux a augmenté dans les mêmes proportions . Il semble donc plus qu’équitable de proposer que l’on assoie les recettes des caisses de retraite pour le privé et de l’imposition pour le public sur les bénéfices tirés pour l’essentiel des gains de productivité du monde du travail, gains de productivité dont il n’a que très peu bénéficié. On peut aussi proposer que les revenus financiers non productifs, qui se sont accrus très sensiblement, participent aussi à l’effort nécessaire d’alimentation des caisses de retraite. Ces pistes ne sont que rarement, voire quasiment jamais proposées dans les sondages. Lorsqu’elles le sont, elles recueillent pourtant une vaste majorité de soutiens .
De très nombreuses propositions à évaluer
De façon plus précise, dans le secteur privé, une véritable réforme de l’assiette des cotisations sociales patronales pourrait s’articuler autour de deux axes : a) la contribution des entreprises pourrait être assise sur la totalité de la richesse produite par l’entreprise et non pas sur la seule masse salariale, et b) l’assiette des cotisations salariales et patronales pour les retraites devrait être étendue à tous les éléments de rémunération qui n’en font pas partie aujourd’hui, y compris les primes ou les stocks options. Au-delà, l’accroissement limité - mais réel - du nombre d’heures supplémentaires proposées aux salariés contribue à réduire le nombre de cotisants, et de façon pernicieuse l’assiette des cotisations surtout en regard des mesures d’allégement de charges dont certaines de ces heures bénéficient. On pourrait donc proposer d’augmenter le coût de la cotisation retraite sur les seules heures supplémentaires travaillées. Enfin, pour favoriser l’investissement productif et limiter le spéculatif, il semble raisonnable de demander aux entreprises qui ont bénéficié de prêts de l’Etat, qui dégagent de bénéfices, et qui continuent d’opérer des licenciements boursiers, de rembourser ces prêts qui seront immédiatement affectés aux caisses de retraites des salariés.
_________Dans le public, où les retraites sont financées par des cotisations des agents et surtout par l’Etat, les collectivités territoriales ou l’assistance publique (selon le secteur considéré), la stratégie alternative globale vise à rechercher de nouvelles sources de financement qui ne soient ni le contribuable honnête, ni l’Etat, ni le fonctionnaire. La première et la plus évident de ces stratégies repose sur une chasse drastique à la fraude fiscale, qui pourrait rapporter autour de 40 milliards d’euros par an. Une seule année apporterait ainsi de quoi combler le « trou » de la sécurité sociale et couvrir 5 ans environ d’augmentation de la cotisation retraite des fonctionnaires ! La chasse aux aides d’Etat détournées peut aussi rapporter gros. Deux exemples. Les 2 milliards d’euros d’exonération de TVA accordés aux restaurateurs en échange d’embauches dans ce secteur (embauches que l’on attend toujours) devraient être remis en cause. De même, la procédure dite du crédit impôt-recherche doit être revue en totalité. Le montant de ce crédit d’impôt est de l’ordre de 4 milliards par an. Bien que l’impact réel de cette aide ne soit presque jamais évalué (ou évalué de façon défavorable par la cour des comptes !), il est intéressant de constater que la plus grosse partie de ces aides profite non pas aux « start-up », aux PME innovantes, mais.... aux banques, aux assureurs et aux très grosses entreprises telles Veolia ou Total (7) ! Au travers de ces deux exemples, ce sont donc plus de 4 milliards par an qui pourrait être réaffectés au financement des retraites de la fonction publique. Or il existe bien d’autres de ces niches...
Au travers des pistes présentées plus haut, comment ne pas repenser à la franco-américaine Susan George, critique notable du néolibéralisme et de la mondialisation, qui nous disait « qu’un autre monde » est possible alliant solidarité intergénérationnelle et justice sociale. Susan Georges moquait aussi le TINA régano-thatchérien en expliquant qu’il pouvait souvent être remplacé par un « TATA » (There Are Thousands of Alternatives) ! Ce dossier des retraites confirme bien la validité de ce point de vue."
-Retraites, idées fausses et vrais enjeux
-Retraites - Attac France
>-Retraites : un sondage orienté
>-Retraites : un sondage en chasse un autre
>-Projections de population pour la France métropolitaine à l'horizon 2050
>-Trois Français sur quatre pensent qu'ils auront une retraite insuffisante pour vivre correctement
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Gérard Filoche (Inspecteur du travail) :
"Le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites en 2001, illustrait très clairement les options essentielles offertes à notre régime des retraites
___Première option : ne pas augmenter les cotisations retraites et ne pas diminuer le montant des retraites. Dans ce cas, il fallait augmenter de 9 ans la durée de cotisation.__Deuxième option : ne pas augmenter les cotisations retraites et ne pas allonger la durée des cotisations. Dans ce cas, le montant moyen des retraites diminuerait de 78 % à 43 % du salaire net. Soit pour un salaire net de 1 200 euros, une retraite de 516 euros et non plus de 936 euros.__Troisième option : ne pas allonger la durée de cotisation, ne pas baisser le montant des retraites mais augmenter de 15 points le montant des cotisations retraites entre 2003 et 2040.
Jamais la troisième de ces options n’a fait l’objet du moindre débat public alors que c’est de loin la solution la plus acceptable pour la grande majorité de la population. 15 points d’augmentation en un peu moins de 40 ans, cela représente 0,37 point d’augmentation des cotisations retraites par an pendant 40 ans. A raison d’une augmentation de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,12 point pour la part salariale des cotisations retraites, qui pourrait prétendre que cette solution n’est pas préférable à un allongement de 9 ans de la durée de cotisation ou à une baisse de 25 points du montant des retraites ?
___C’est la discussion et la prise en compte de cette troisième option qu’il faut imposer au Medef et au Gouvernement."__Sans compter qu’il est possible de diversifier les sources de financement.
___Et une citation d’un article d’ATTAC :"Selon les nouvelles projections du Conseil d’orientation des retraites (COR), le déficit devrait se situer à 1% du PIB en 2020 (1,5% si l’âge de départ à la retraite n’augmentait pas) puis à 1,7% en 2050. On peut vérifier dès aujourd’hui que des prélèvements d’un tel ordre de grandeur sont réalisables. Les exonérations de cotisations sociales consenties aux entreprises représentent déjà à elles seules 1% du PIB (en 2005). Les dividendes distribués par les sociétés ont littéralement explosé depuis les années 1990. Revenir sur les exonérations de cotisations (qui sont des cadeaux au patronat et une incitation à pratiquer des bas salaires) et ponctionner une (petite) partie des dividendes généreusement accordés permettraient de faire face sans trop de difficultés aux déficits annoncés. Le problème du financement des retraites n’est pas un problème économique ou financier, mais un problème politique." (Olorin)

-Réforme des retraites : des solutions existent autres que celles de l'UMP et de Martine Aubry...
-Gains de productivité et financement des retraites
-
Financement des retraites
-La retraite à 62 ans, un échec annoncé
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"Le report de l'âge de la retraite contribuera à baisser les pensions"
>-Jean-Paul Fitoussi: le vrai problème, c'est le chômage
-Changer le travail pour financer les retraites
-Retraites: le «N'ayez pas peur» de Piketty
-Pourquoi et comment défendre nos retraites ? - AgoraVox

-Indécente dramatisation de la question des retraites
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-Retraites:aubaine de la privatisation
-Fonds de pension : alerte !
En longeant les rives du Cher, entre Bléré et Tours...[photozen]

jeudi 28 janvier 2010

Facebook: tous copains?

Facebookmania

Band of brothers ou piège?
-Facebookpulsion
Netnarcissisme-"... C’est le paradis… Eh ! Oui ! Facebook est un gigantesque filet troué où s’échappent les infos personnelles… Mais, c’est si Fun ! Qui ne rêve pas de s’exposer au monde entier et d’exécuter un streap-tease devant tous ces « facebookeurs » affamés ?..." (une facebookeuse)


Démocratie online_?___
Buzz politique et démocratie court-circuitée



"Alors maintenant, tout le monde est sur fesse-bouc. Les parents y rejoignent leurs ados, le patron ses salariés, le prof ses élèves, le curé ses pénitentes, le meunier son fils et l’âne.
L’individu contemporain, que philosophes et sociologues nous disent épris d’autonomie et de liberté, est libre de faire comme tout le monde et d’aller se mettre tout nu dans le même bain. Ah, m’objecte-t-on, mais tu ne donnes que les informations que tu veux ! Ça alors ! Il ne manquerait plus que d’être obligé…

____J’ai voulu aller voir comment ça se présentait. Le problème, c’est que pour voir, juste pour voir, il faut d’abord et déjà s’être inscrit. Et moi je n’aime guère ce système de portes qui se referment derrière moi. « Mais c’est pas grave ! » me jure-t-on. Fesse-bouc, en effet, est recruteur. Chaque affilié devient prosélyte. Déjà deux personnes m’ont fait savoir que je comptais au nombre de leurs « amis » sur fesse-bouc. Ça se présente comment, être ami de quelqu’un sur fesse-bouc, quand on n’y est pas soi-même ?
______Mystère.En tout cas, ça semble marcher. Les gens, sur fesse-bouc, ils ont 357 amis. Ça leur prend des heures. Le fait est que j’en ai moins que ça, moi, des amis. Et je n’ai déjà pas assez de temps pour eux. Depuis combien de semaines je n’ai pas rappelé Marc, Clémence ou Jean-Pierre ? Alors, si j’en avais 357 ! D’ailleurs, je n’ai aucune envie particulière d’être l’ami d’un tas de gens que je ne connais pas. On n’a pas gardé les cochons ensemble, après tout. Ni fessé le bouc.Je connais aussi des gens qui sont des contestataires du monde tel qu’il est (disent-ils). Ils dénoncent les banques, le capitalisme, le règne de la marchandise, la mondialisation, la télé, le système policier Edvige. Ce sont des guérilleros urbains. Des rebelles. Ils dénoncent même le collectivisme et le totalitarisme. Ils ont tous lu la Ferme des animaux (disent-ils). Eh bien, ils sont tous sur fesse-bouc. Là, ils obéissent, ces irréductibles. Sans se poser de questions. Et sans se demander à quoi. (La soumission à la technique est la première donnée sociale. C’est pourquoi on préfère le taire.)Au reste, il y a cinquante-trois ans, je me suis déjà inscrit sur un autre site, qui s’appelait la vraie vie. Là aussi, on me jurait que c’était gratuit, que c’était facile, qu’on allait me montrer, que j’aurais plein d’amis, etc. Je me suis laissé tenter. Je dois dire que depuis, ça m’occupe pas mal. Mes jours, mes nuits. Alors je crois que je n’ai pas vraiment le temps d’aller sur fesse-bouc
."(F.Taillandier:Fesse-bouc)

-Comprendre Facebook et l'Internet social
-Amitiés virtuelles et nouveau narcissisme:
"En partant de l’analogie avec les portraits que les riches faisaient effectuer pour s’immortaliser avec les pages d’autoportraits virtuels que chacun peut réaliser sur Myspace, Facebook et autres Friendster, Christine Rosen propose une lecture critique des réseaux sociaux, dont l’émergence et l’explosion posent des questions profondes sur les rapports humains et le narcissisme numérique.
Le premier objectif de ces réseaux est de se "faire des contacts", sur le modèle du "cercle d’amis". Ces réseaux redéfinissent les liens d’amitié entre les contacts liés, et sont du pain-béni pour les spammers, les publicitaires, mais également les politiciens. Ils lient les gens d’une manière inédite et permettent à chacun d’exhiber son individualité : goûts musicaux, photos, amis, films, images.
Cette explosion des réseaux à contacts, rappelle la théorie des degrés de séparation, élaborée par Stanley Milgram, selon laquelle deux personnes prises au hasard peuvent être reliée en utilisant en moyenne 5,5 intermédiaires. La théorie a été fortement remise en question depuis mais fait partie de la sagesse populaire. Mais quelle est la nature de ces intermédiaires ? Quels liens leur donne une cohérence ? Le sociologue Mark Granovetter indique que les relations les plus distantes sont souvent plus utiles.
La nature des relations, de "voisinage digital", et la perception que l’on a de ces amis virtuels, ces multiples contacts qu’on noue sur les sites de réseaux sociaux mérite d’être questionnée longuement. Plusieurs questions se posent, dont certaines n’ont pas encore de réponse sûre. Quelles sont les implications de la socialisation virtuelle pour les jeunes qui ont baigné dedans depuis toujours ? Les relations gagnent en quantité ce qu’elles perdent en qualité, indique Christine Rosen. L’utilitarisme prend une place très importante sur les sites sociaux, où l’on affiche non seulement un "profil" qui nous décrit, mais aussi un réseau, qui peut en dire beaucoup voire plus que la description que l’on donne. Le fonctionnement de ces sites pousse également à une course au contact. On cherche le statut, la reconnaissance, notamment par le nombre d’amis.
Malgré cette apparente explosion des individualités, Christine Rosen relève surtout une monotonie, une uniformité dans l’exhibition : pour être vu dans la multitude, il faut faire dans la surenchère. D’autant que les comportements de groupe sont assez prévisibles : plus une page est cliquée, plus elle attire le clic futur. Quitte à renoncer à l’anonymat, jusque là marque des pionniers dans l’utilisation du web. Les problèmes liés au manque de protection de la vie privée commencent à émerger, notamment dans le domaine professionnel.
On assiste, finalement, à une "bureaucratisation" des relations, et à une paupérisation de l’intelligence émotionnelle. Même si les utilisateurs ne confondent pas leurs amis et les contacts qu’ils peuvent se faire sur MySpace ou Facebook, les nouveaux comportements des utilisateurs de sites de réseau a de quoi soucier les chercheurs. La connexion constante, le désinvestissement dans la sphère réelle voire le désintérêt progressif pour les affaires de la "vie réelle" viennent non pas de l’utilisation mais, comme toujours, des abus
."
-Pour en savoir plus, l’intégralité de l’article de Christine Rosen

-Mon patron comme ami sur Facebook: attention, danger !
-
Facebook fait machine arrière après la révolte des internautes
-Le côté Big Brother de Facebook commence à énerver des utilisateurs
-De facebook aux urnes
-Facebook : L'espionnage social ? - AgoraVox
-Facebook : le Big Brother 2.0 ? - AgoraVox
-Facebook tombe dans l'illégalité ?

-Facebook ne réunit pas, il isole
- Facebook, réseau asocial

mercredi 27 janvier 2010

Une crise aussi civilisationnelle ?

Il n'y a pas que l'économie

-La crise économique dans laquelle nous sommes embarqués a été qualifiée de "crise globale": ses aspects ne sont pas seulement techniques (flux financiers) et gestionnaires (dérégulation généralisée)
C'est un phénomène "social total" (Mauss), qui touche les rouages économiques et leur lubrifiant monétaire, mais aussi chaque individu en tant qu'il est producteur, consommateur, épargnant.Le mode de consommation américain, moteur et effet de la production, par exemple, les stimulations d'achat sans cesse générées par un système banquaire déresponsabilisé et dérégulé, jouant sur les désirs humains conditionnés par une publicité efficace, est au coeur du système. Il est à la fois cause et effet.
L'appel à la jouissance et la frustration entretenue, sans cesse relancée, est la clé qui permet à la machine de fonctionner et de durer...jusqu'au blocage.Le crédit sans fin ni contrôle révèle vite ses limites.
Changer le système sera aussi changer notre rapport à nous-mêmes, aux autres (solidarité ou concurrence?), en retrouvant collectivement la maîtrise de nos besoins, de notre style de vie, de notre pouvoir sur les mécanismes et les institutions qui régulent notre vie en commun. Modifier notre rapport à l'argent et le fétichisme qu'il engendre ainsi que notre regard sur l'avenir de toute l'humanité, pour quitter les oeillères que donne l'excessif désir de consommation et l'individualisme qui en découle...Projet hautement politique au sens noble du terme.
-"
Castoriadis caractérisait « la société capitaliste (comme) une société qui court à l’abîme, à tout point de vue, car elle ne sait pas s’autolimiter ». Et d’enchaîner, « Or une société vraiment libre, une société autonome doit savoir s’autolimiter, savoir qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou qu’on ne doit pas faire ou qu’il ne faut même pas essayer de faire ou qu’il ne faut pas désirer »
_____________________
-Pourquoi l'économie mondiale ne s'est pas effondrée en 2009 ? - AgoraVox:
"
...l’année 2009 a été exceptionnelle sur le plan de la compréhension de notre système économique. En effet, le fonctionnement réel de la bourse qui était obscur même pour la plupart des analystes s’est révélé au grand jour, un fonctionnement que l’on peut assimiler à celui d’un casino, une escroquerie planétaire.
Il faut bien comprendre que la bourse n’a qu’une seule utilité sociale, celle de fournir des capitaux aux entreprises. Or, c’est l’inverse qui se produit actuellement et c’est l’ensemble de la société qui est prise en otage et se dépouille de ses richesses au profit de quelques-uns. Les Etats-nations n’y survivront pas et se retrouveront ruinés eux aussi.

Tout d’abord, il faut savoir que 40 % de la création de "richesse" aux USA provient de la finance. Comment en est-on arrivé là ?
Philippe Béchade et François Leclerc, spécialistes de la finance, ont réalisé des analyses remarquables qui nous permettent d’y voir clair aujourd’hui.Philippe Béchade (chronique Agora) explique ainsi :"Pour ceux qui nourrissaient encore quelques doutes, le comportement robotique du marché prouve de façon éclatante qu’il n’existe plus aucun contre-pouvoir réel face aux machines. Les programmes de trading automatisés règlent avec une précision de géomètre l’angle de progression du canal ascendant. Une fois verrouillé le rythme de la hausse du sous-jacent (actions, indices, matières premières), un champ d’opportunités infinies s’ouvre aux opérateurs. Ils peuvent arbitrer en temps réel sur l’ensemble des catégories de dérivés : options, warrants, CFD, contrats sur indices."
François Leclerc (blog de Paul Jorion) pousse l’analyse encore plus loin :
"Ce débat, qui va rebondir, et les informations qu’il permet de recueillir, contribue à l’acquisition d’une vue d’ensemble, sous tous ses aspects, de la finance moderne. Celle-ci exerce désormais son activité de manière très sophistiquée et, de fait, souvent hors de tout contrôle possible des régulateurs, notamment en raison de son extrême complexité, de sa rapidité, et de ses interactions. Sauf à ce que des interdictions très strictes soient promulguées à la base même de son activité et qu’une surveillance sans complaisance ni relâche soit effectuée. Une démarche totalement à l’opposé de celle qui a été adoptée.Le high frequency trading n’est à cet égard que l’une des petites pièces du grand puzzle, pas encore totalement reconstitué mais qui prend déjà forme, du capitalisme financier d’aujourd’hui. L’image qui se dessine est celle d’une activité qui prétend n’obéir qu’à ses propres lois, s’affranchir de toutes les tutelles, s’imposer sans se soucier de ses conséquences dévastatrices et ne profiter au final qu’à une toute petite minorité, prenant sous sa coupe et en otage tous les autres. Prétendant exercer une forme d’asservissement moderne (au sens propre de la servitude), dont l’objectif est de régner en utilisant tous les leviers d’un contrôle social de plus en entêtant, omniprésent et sophistiqué. Non sans parvenir à une incontestable intériorisation de sa domination, la crise sociale montante étant l’occasion d’en mesurer l’intensité."
Pour faire simple, la finance, à l’aide des mathématiques financières a transformé la bourse en gigantesque casino. Plus grave encore, quelques-uns en sont devenus les maîtres.
Il faut savoir que ces algorithmes financiers extrêmement complexes sont détenus par peu d’acteurs. Ils permettent de tout savoir quelques secondes, voire dixièmes de seconde avant tout le monde et donc de gagner à tous les coups.Le système peut s’effondrer, ils feront donc toujours de l’argent en pariant à la baisse ou à la hausse avant tout le monde, jusqu’à ce que le système s’effondre totalement, ce qui aura lieu bientôt.Certains s’en sont rendus compte et se réfugient en achetant de l’or, pourtant, ce marché est lui aussi une vaste escroquerie car le monde de la finance est un milieu de requin qui n’hésite pas à parier contre ses propres clients, comme la banque HSBC gardienne des dépôts physiques du fonds d’investissement SPDR Gold Shares (GLD) et qui prend des options baissière sur l’or alors qu’elle revend des contrats investis sur ces fonds à ses clients. Ubuesque !J’ai d’ailleurs réalisé une étude complète sur ce sujet intitulée « L’or, nouvelle arnaque planétaire ? » que vous pouvez lire dans le magazine Nexus de janvier-février 2010.Le petit milieu de la grande finance fait donc ce qu’il veut, sans contrôles.
La reféodalisation du monde
_Le marché des produits dérivés continue de croître mais, de plus, est presque totalement verrouillé par 5 banques (JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Bank Of America, Citibank, Wells Fargo) pour un montant dépassant les 200 000 milliards de dollars (on parle en trillions), c’est à dire près de 4 fois le PIB mondial.Vous pouvez trouver toutes les preuves (sources, graphiques) sur mon blog page 7, « Crise systémique : mythe et réalité ».La soi-disant théorie du jeu de l’offre et de la demande est donc une escroquerie intellectuelle comme l’ensemble de notre systémique économique qui repose sur un seul pilier : la loi du plus fort.
J. K. Galbraith économiste Canadien et conseiller des présidents Roosevelt et Kennedy avait d’ailleurs déclaré dans une interview publiée dans le Nouvel Observateur le 04 novembre 2005 que « L’économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l’occurrence, c’est une escroquerie."
D’ailleurs, les 20 personnes les plus riches du monde ont une fortune personnelle estimée en 2009 à 415 milliards de dollars soit un peu moins que le PIB de la Suisse (500 milliards de dollars) ! Source : Liste des milliardaires du monde en 2009.Les 1% les plus riches représentaient 10% du PIB en 1979 et 23% aujourd’hui. 53 % en 2039 ?
Albert Einstein, en mai 1949, dans un article paru dans la Monthly Review expliquait à l’époque : « Le résultat de ces développements est une oligarchie de capital privé dont le pouvoir exorbitant ne peut effectivement pas être contrôlé même par une société dont le système politique est démocratique. »

J’ai d’ailleurs démontré que notre système économique était structurellement irrécupérable à la page 8 de mon blog (Un système économique structurellement irrécupérable I). La volonté de liberté, l’anarco-capitalisme, a poussé à l’extrême l’idéal de liberté et c’est un échec car, comme l’affirme Alexandre Minkowski " La liberté, ce n’est pas la liberté de faire n’importe quoi, c’est le refus de faire ce qui est nuisible."
Nous sommes ainsi face à une situation inédite car nous avons 2 systèmes économiques qui nous conduisent tous in fine vers la dictature.Communisme et capitalisme sont en effet renvoyés dos à dos et il nous faut bâtir un nouveau modèle. Cependant, le problème est plus profond.Toutes les organisations sociales dépendent d’une loi mathématique fondamentale, la loi de Pareto ou plutôt, la loi de puissance qui prouve que dans n’importe quel système organisé, un petit nombre s’empare toujours de la quasi totalité des richesses au détriment des autres.La base de la domination est là et ceux qui contrôlent le monde connaissent parfaitement cette loi fondamentale dont ils usent et abusent.Le net, au fil des jours, lève le voile sur le fonctionnement de cette domination dont la clé est notre système de captation des richesses par un petit groupe, un fonctionnement économique moralement et mathématiquement condamné.
En effet, ce système conduit à tout transformer en exponentielle car la loi de Pareto (loi de puissance) est elle-même une exponentielle.
La loi universelle de l’équilibre et de l’harmonie (étudiée par tous les courants spirituels et par la science) résulte de l’analogie des contraires, le principe dialogique d’Edgar Morin qui a beaucoup emprunté à Eliphas Lévi et à la kabbale.Face à une exponentielle de capital accumulé dans les mains de quelques-uns, nous nous retrouvons donc (le principe d’équilibre) avec une exponentielle de dettes liée à une exponentielle de consommation et donc de destruction de la planète, de nous-mêmes.Cette loi de puissance est directement issue de notre cerveau primitif car au final, l’enseignement des fractales que l’on retrouve dans le principe « hologrammatique » d’Edgar Morin, démontre que la partie est dans le tout, mais le tout est dans la partie et que tout est inter relié. Nos systèmes économiques ne sont donc que les reflets de ce que nous sommes.
Vouloir bâtir un système plus juste et redistributif s’oppose donc à l’animal qui est en nous, car au final, nous sommes en guerre contre nous-mêmes. La solution face à la destruction de notre civilisation ne peut donc passer que par un changement individuel radical, une prise de conscience planétaire.
La réponse ne sera pas qu’économique donc, mais avant tout philosophique, spirituelle.
"Nous devons devenir le changement que nous souhaitons voir dans le monde__."
Mohandas Karamchand Gandhi __( Gilles Bonafi)

-Philippe Béchade » La Chronique Agora
-François Leclerc - Actualité
> L’actualité de la crise: la crise de société américaine:

"...La crise, en effet, n’est pas seulement économique et sociale, faite de saisies immobilières qui se poursuivent et d’un chômage qui s’installe, de la poursuite des faillites des banques régionales et des difficultés rencontrées par les PME pour obtenir des crédits, ou bien de la situation financière très tendue de grands Etats et de grandes métropoles. Aboutissant à une situation inédite : le pouvoir d’achat des classes moyennes, pris globalement, est durablement menacé, son financement par le crédit n’étant plus assuré, les déséquilibrant sans rémission.
La crise qui les atteint est aussi idéologique, mettant en cause ce qu’il était convenu de considérer être leurs valeurs, leur ciment, leur endoctrinement et croyance dans les vertus inégalables de la libre entreprise, de la concurrence et du libre exercice du marché, de la suprématie américaine. Une situation qui n’a eu comme précédent récent, mais moins dévastateur, que la contestation profonde de la guerre menée au Viet-Nam qui avait traversé la société toute entière, et qui pourrait même reléguer au second plan le grand traumatisme du 11 septembre, avec tout ce qu’il a déclenché et permis de changements profonds au sein de la société américaine.
___D’autant que des contradictions se développent au sein de l’administration, qui vont également jouer leur rôle, aux luttes d’influence se succédant des luttes de succession. Celle de Ben Bernanke pourrait donc se révéler ouverte, de même que celle de Tim Geithner, secrétaire au Trésor, qui va avoir beaucoup de mal à sortir du piège dans lequel il est tombé à propos du sauvetage de mégabanques via le renflouement d’AIG. Elisabeth Warren a certes peu de chances de prendre la direction de la future agence de protection des consommateurs, la création de celle-ci risquant de faire les frais d’un accord global avec les ténors du Sénat. Mais Sheila Bair, présidente du FDIC continue de faire campagne et se verrait toujours bien prendre la succession de Tim Geithner.
___Il est par ailleurs inévitable que des révélations sortent, à la faveur de telle ou telle audition devant les différentes commissions qui les multiplient, ou bien d’enquêtes journalistiques en cours, contribuant à déstabiliser les acteurs du sauvetage des mégabanques et de ses conditions scabreuses, alors que la situation économique et sociale pèse lourdement et que les mégabanques paradent, faisant preuve d’un étonnant manque de sens politique pour qui ne comprend pas le monde ferné dans lequel ses cadres vivent. Cette situation, à elle seule, est difficilement tenable si le sort des victimes de la crise ne s’améliore pas substantiellement, or cela n’en prend pas le chemin.."

-De la crise financière à la crise de civilisation:
"...L'organisation économique capitaliste pouvait à la rigueur se justifier (pour peu que n'entrent pas ici en considération les préoccupations de justice sociale) lorsque la machine industrielle avait à produire les biens et services vitaux pour les populations. Elle avait encore une raison d'être quand il se fut agi d'offrir un minimum de confort à ceux qui devenaient des consommateurs.____Mais les choses devinrent beaucoup plus critiques quand nous passâmes à la production du superflu, dans le seul but d'alimenter une machine qui ne souffrait pas de pause dans son mouvement vers l'avant. Un superflu si négatif qu'il assécha les ressources énergétiques de la planète et mit en péril nos conditions de vie.____Enfin, ces dernières années, cette course insensée franchit un pas décisif dans la folie. Le capitalisme, devenu désormais « financier », ne se préoccupait même plus de produire des biens et des services (pour la plupart devenus superflus comme on l'a vu), il fabriquait juste de l'argent.
___Lors des précédentes alertes, le capitalisme dut son salut à quelques guerres « opportunes » (1914, 1939). Toutes les infrastructures matérielles et même humaines (la Shoah) étant en ruines, il y avait tout à reconstruire.
____Nous avons dépassé les limites admissibles de ce développement
_Et puis nous n'avions pas alors atteint encore le stade ultime de notre développement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La formidable accélération des innovations technologiques nous a largement permis de franchir, et même de dangereusement excéder, les limites admissibles de ce développement. Sauf à disparaître, nous allons nécessairement devoir passer à un stade de gestion, de régulation de ce développement._____Dès lors, toute la raison d'être de l'organisation capitaliste, la croissance exponentielle, disparaît. Et une nouvelle guerre à l'échelle planétaire aboutirait plus sûrement à mettre en péril la survie de cette planète, qu'à fixer les bases dramatiques d'un nouveau départ.
____Quid des pays dits émergents et de tous ceux qui ont un si impérieux besoin de développement ? Les exemples de la Chine et de l'Inde montre comment le modèle capitaliste peut se révéler insupportablement désastreux en termes d'écologie et d'épuisement des ressources énergétiques. Si l'on ajoute que le développement de ces pays dépend étroitement de leurs exportations vers les pays occidentaux, on mesure l'impasse dans lequel ceux-ci vont rapidement se retrouver, et la nécessité d'inventer avec eux de nouveaux modèles de développement.____Voilà pourquoi, j'ai la conviction que nous assistons aujourd'hui au début d'un bouleversement comme il n'en existe pas un par siècle, une révolution majeure de civilisation qui restera plus tard dans l'histoire de l'humanité. Dans les mois qui viennent, ma machine économique capitaliste va s'enrayer et caler.
____De gré ou de force, nous devrons revoir nos modes de fonctionnement
_De gré ou de force, nous allons devoir faire face à une situation de chaos à laquelle nous devons d'ors et déjà nous préparer à faire face. De gré ou de force, nous allons être contraints de revoir tous nos modes de fonctionnement, toute notre organisation, de remettre en cause toute notre grille de compréhension du monde et ce qui faisait nos valeurs (comme le travail, par exemple).Nul ne sait par quelles péripéties douloureuses ou heureuses nous allons devoir désormais passer, ni combien de temps cette difficile période transitoire va durer, ni ce sur quoi nous allons déboucher (la propension naturelle des êtres humains à la dominance trouvera probablement encore à s'exprimer). Mais il semble tout à fait clair que notre monde capitaliste a vécu. L'effondrement financier en cours n'en est qu'un symptôme..."

-Crise écologique, énergétique et crise de civilisation sont étroitement liées
-L’irrationalité du capitalisme au cœur de la crise de civilisation planétaire
-Crise Economique Sociale Politique_-Castoriadis

-Sigmund Freud - malaise dans la civilisation
>Malaise dans la civilisation.
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_Crise: tempête en vue ?
-D'une crise à l'autre
-Dérives banquaires

mardi 26 janvier 2010

Voyageurisme

Voyager, voir...

Le monde n'est pas un spectacle

Voir quoi, comment, dans quelles conditions ?
A partir de quand le regard , le désir de voir (et de photographier) devient discutable, équivoque,malsain,marqué parfois par une jouissance perverse inavouée ?
__Pour une autre forme de tourisme?


-"L'industrie touristique emprunte les autoroutes, sans considération éthique, préoccupée par la maximalisation des profits. La concentration des opérateurs en quelques multinationales dans un processus de mondialisation néolibérale leur permet d'imposer des prix planchers aux travailleurs du secteur et un marketing agressif dissimulé sous un vocabulaire idyllique. Le tourisme autrement prend, quant à lui, des chemins de traverse, joue avec le temps, contemple la nature, rencontre les autres hommes, les autres femmes et respecte leurs systèmes symboliques. Le tourisme autrement porte en lui les germes d'une modification du comportement touristique. Tout en offrant un produit de haute qualité, il pense globalement le développement en agissant localement et se révèle un puissant facteur de cohésion sociale. Il apporte une réponse positive à l'urbanisation croissante en offrant des perspectives de vie qui maintiennent la population rurale sur sa terre. Il responsabilise autant le consommateur que tous les participants de la chaîne du tourisme et favorise l'estime de soi des populations. Enfin, par sa prise en considération de la fragilité de certaines zones et des problèmes environnementaux, il participe à la sauvegarde de la Planète."
_________________
-Tourisme de la pauvreté : solidarité ou voyeurisme:
"Rio, son carnaval, ses plages, son soleil et... ses pauvres. Pendant que certains touristes se prélassent sur le sable chaud, d'autres ont choisi une façon bien différente de profiter de leur séjour : ils visitent des favelas, autrement dit les bidonvilles brésiliens.Depuis une dizaine d'années, le tourisme de la pauvreté, rebaptisé «poorism», est en plein essor. «Chaque année, le nombre de nos clients augmente de 15%» assure Marcelo Armstrong, fondateur de l'agence Favela Tour, qui organise des après-midis dans les bidonvilles. «Ce sont majoritairement des Anglais, des Américains et des Scandinaves. Beaucoup de Français aussi. Et malgré la crise, cette année sera positive pour nous».
Ce type d'entreprise fleurit aux quatre coins du monde. En Afrique du Sud, elles proposent de se promener à Soweto, une des régions les plus démunies du pays. En Inde, on peut passer quelques heures avec les enfants des rues de New-Delhi."La guide était tendue"«Le tourisme, depuis toujours, n'est pas seulement une histoire de géographie, mais de distance sociale» explique Rachid Amirou, sociologue du tourisme, auteur de «l'Imaginaire du tourisme culturel» (1). «On a souvent été voir des populations qu'on définissait comme 'authentiques', ce qui veut généralement dire 'pauvres'. Cela permet, inconsciemment, de vérifier sa situation de domination économique. La nouveauté aujourd'hui, c'est que c'est mis en marché.»Se faire de l'argent sur le dos de la pauvreté, c'est bien ce qui dérange. «Indécent», «voyeuriste», sont quelques uns des qualificatifs employés par les détracteurs du «poorism». Sur les forums internet, le débat fait rage. On parle de «curiosité malsaine», on reproche aux touristes de se comporter comme au zoo, de rechercher le frisson du danger, de pouvoir dire, en rentrant au pays, «je l'ai fait !». Le tout sans réelle considération des personnes rencontrées, pauvres et qui le resteront, malgré les miettes redistribuées par les agences....
Le sociologue Rachid Amirou, quant à lui, se montre plus réservé. «L'agence est une caution morale : 'vous n'avez pas à vous poser de questions éthiques, on s'en occupe !' C'est une façon habile de déculpabiliser et de déresponsabiliser les gens.» Et ça marche. «Les touristes partent avec le sentiment vague qu'ils font une bonne action. Mais quand on décortique, il n'y a rien derrière. Or, si ce tourisme n'est pas accompagné d'une réflexion, c'est du voyeurisme.»...


-Le tourisme est un sport de combat:
"...En l'espace d'une dizaine d'années, les agences de voyages proposant ces formes de tourisme ont tout bonnement trouvé un fantastique filon. L'occidental a désormais adopté en matière de voyage les mêmes codes qui régissent sa consommation matérielle. La logique de frime consistant à être parmi les premiers à posséder une console dernier cri (ou un iPhone, ou Harry Potter...) que tout le monde finira par avoir — dans un monde de plus en plus standardisé — s'applique également à la visite des lieux les plus surprenants de la planète. En ce sens, l'explosion du tourisme choc traduit parfaitement la tendance. D'autant que les prix pas nécessairement prohibitifs — entre 200 et 400 euros pour une journée à Tchernobyl, souvent moins de cent euros pour la visite d'une favela ou d'un bidonville — encouragent fortement le voy(age)eurisme.____Dans le même état d'esprit, certaines agences russes proposent ainsi à ses clients de vivre une forme de dépassement de soi en passant deux journées harassantes physiquement et psychologiquement dans un camp militaire à suivre les méthodes d'entraînement des services spéciaux (soit se faire gueuler et tirer dessus pour une centaine de dollars). Les territoires en guerre jouissent aussi d'une grosse côte dans le catalogue. Au cours du World Travel Market qui se tenait mi-novembre à Londres, les professionnels du tourisme ont ainsi pu constater que des pays réputés dangereux et en guerre comme le Pakistan, l'Afghanistan ou l'Irak attirent de plus en plus de touristes en recherche de «dépaysement».

-Le tourisme macabre à La Nouvelle-Orléans après Katrina
-Rencontres chez les Papous:
"...depuis 1998, les voyageurs se font plus rares, mais le tourisme international continue de représenter une aubaine pour les autorités et les militaires indonésiens pour mieux contrôler les Papous, et dissuader une bonne partie d'entre eux d'aller rejoindre les rangs de la guérilla… Une situation qui est à l'origine chez de nombreux Papous d'une hésitation entre ouverture et fermeture aux étrangers, entre les possibles recettes liées au tourisme et les inquiétudes quant aux menaces qui pèsent sur l'avenir de leur identité culturelle… et politique .."
-Tourisme en Sowetoland:
"...Lieu mythique de la résistance noire contre l'oppression de l'apartheid, South West Township fascine
l'imaginaire blanc et étranger. Les autorités du pays l'ont vite compris, et l'immense cité dortoir de plus de
trois millions d'habitants devient au fil des années une destination incontournable pour les tour opérateurs et
autre guides touristiques. Chaque jour, ce sont mille visiteurs qui traversent, le plus souvent dans des
minibus ou des autocars de compagnies touristiques, cette banlieue de Johannesburg étendue sur 140
kilomètres carrés....
Sans réticence, Irena confie que l'intérêt historique n'est pas le seul aspect prétexte à une visite de la ville. "
Franchement, en Europe, il n'y a pas de tel ghetto. Ici, en plus, la visite est apparemment sécurisée malgré
tout". L'ancienne demeure de Nelson et Winnie Mandela, les sites des émeutes de 1976 et différents autres
lieux symboles de la lutte des Noirs sont bien sûr prévus dans tous les circuits. Mais c'est finalement dans la contemplation de la pauvreté et dans le spectacle de la délinquance que bien des touristes viennent glaner leur dose d'émotion..."

- Tourisme De Guerre/Voyeurisme
>Gaza: Des Israéliens s'adonnent au "tourisme catastrophe
"
-Haïti: croisière de luxe à quelques kilomètres du centre du séisme
-Voyeurisme journalistique
___>Traitement journalistique du séisme haïtien par les médias américains.

lundi 25 janvier 2010

Chili: quel tournant?

Vote paradoxal dans un pays encore meurtri

-Une histoire douloureuse
_____De Allende à Sébastian Pinera

-Dans ce pays qui a connu au cours des trente dernières années une véritable « révolution capitaliste », pour reprendre l’expression du sociologue Tomás Moulian, la citoyenneté fait en effet souvent place à une forte dépolitisation. Le constat du journaliste Mauricio Becerra est amer : « La fin du scénario était évidente : à donner tant de pouvoir au grand capital, c’est le patronat qui a fini par prendre le contrôle de l’Etat (…). Très peu d’entreprises publiques sont encore à privatiser. La subjectivité individualiste néolibérale façonne les prototypes identitaires. La concentration de toutes les craintes sur les délits contre la propriété, plutôt que face à l’insécurité sociale ou au manque de participation, est installée dans l’imaginaire collectif . »

-Un entrepreneur multimillionnaire à la tête du Chili-

-Après le coup d'Etat contre le régime du Président Allende, légalement élu, avec l'aide des forces de droite et des Etats-Unis(ce qu'a reconnu plus tard H.Kissinger) et les vingt terribles années de répression qui suivirent, sous la dictature de Pinochet et suivant un modèle économique néolibéral, inspiré de l'école de Chicago, de Milton Friedman, le Chili évolua peu à peu vers une "normalité" retrouvée à partir de 1993:

"...À l'élection présidentielle de 1993, le candidat démocrate-chrétien de la Concertation nationale pour la démocratie, Eduardo Frei Ruiz-Tagle, fils de l'ancien président Eduardo Frei Montalva, probablement assassiné,l'emporta sur Arturo Alessandri, candidat du centre droit.
Le gouvernement chilien doit faire face à un développement de la pauvreté dans certaines catégories de la population, et une augmentation de la violence et de l'insécurité dans les villes. Le 25 juin 1996, le pays devient membre associé du Mercosur.
La coalition au pouvoir (démocrates-chrétiens et sociaux-démocrates) recueille la majorité des suffrages exprimés lors des élections municipales d'octobre 1996. Elle remporte également les élections législatives du 11 décembre 1997.
Le 10 mars 1998, le général Pinochet quitte le commandement de l'armée de terre pour entrer dans un climat hostile au Sénat et y occuper un siège à vie.
Une grave crise interne est provoquée par l’
arrestation du général Pinochet par la police britannique, le 16 octobre 1998. Le juge espagnol Baltasar Garzón réclame l’extradition vers l’Espagne de l’ancien chef de la Junte militaire, afin de le juger pour des délits de « génocides », « tortures » et « disparitions » commis pendant la dictature. Les révélations sont faites à propos du plan « Condor », qui coordonnait, pendant les dictatures, l’action répressive contre les opposants en Argentine, en Bolivie, au Chili, au Paraguay et en Uruguay. 17 mois plus tard, le ministre britannique de l’Intérieur Jack Straw rejette la demande d’extradition du général Pinochet vers l’Espagne; ce dernier peut ainsi retourner dans son pays, où la Cour d’appel de Santiago du Chili vote, le 23 mai 2000, la levée de son immunité parlementaire.
Le 16 janvier 2000,
Ricardo Lagos, candidat de la Concertation démocratique, coalition de centre-gauche au pouvoir depuis dix ans, est élu président du Chili avec 51,3 %des suffrages. C'est le premier président socialiste du Chili depuis Salvador Allende. Il s’engage à faire des droits de l'homme une priorité de son gouvernement et se prononce en faveur d'un jugement d'Augusto Pinochet à son retour au Chili.
En 2006, les élections présidentielles confortent les socialistes, et pour la première fois dans l'histoire de l'Amérique du Sud, une femme est élue présidente. Le 11 Mars 2006,
Michelle Bachelet, ancienne ministre de la santé et de la défense de Ricardo Lagos, prend ses fonctions et compose un gouvernement comprenant 10 hommes et 10 femmes. Elle trouve une situation sociale très dégradée"

Celle-ci inaugure un ére de transition vers une démocratie limitée, malgré les énormes problèmes laissé par le système Pinochet .La pauvreté et l'extrême pauvreté touchent une large couche de la population .
"
Malgré un budget en hausse (+ 8,9%) qui s’appuie sur le niveau extrêmement élevé du cuivre sur le marché mondial, la politique publique de M. Bachelet reste celle d’une assistance ponctuelle en faveur des plus déshérités. Les premiers gestes de politique internationale du nouvel exécutif sont venus garantir l’ancrage du Chili comme allié stratégique des États-Unis en Amérique du Sud et en faveur d’un libre-échangisme débridé, où le Chili est fortement dépendant de l’exportation de ses matières premières et ressources naturelles (cuivre, bois, pêche, etc.) Pourtant, les problèmes sont de taille et ce à commencer par trois dossier brûlants : la faillite totale du système de retraites par capitalisation (qui doit constituer l’un des grands chantiers de cette présidence) ; un système de santé à deux vitesses, laissant au bord de la route les plus fragiles ; enfin, une éducation municipalisée et transformée en un vaste marché par la Loi organique sur l’enseignement (LOCE), votée par le général Pinochet juste avant son départ [le mouvement étudiant contre cette loi – les « pingouins » – a été traité fort brutalement par la présidente Bachelet qui a une conception de « l’ordre juste très proche de celle de Ségolène Royal.
Face à cela, le gouvernement ne semble pas prêt à modifier significativement la fiscalité du pays ou encore l’échelle des salaires, pourtant profondément injustes. Même chose en matière de ressources minières : malgré des discussions sur d’éventuelles royalties, le cœur de la législation sur l’exploitation du cuivre sera conservé, ensemble de lois qui légalisent - depuis les temps de la dictature - une véritable aliénation de cette ressource non renouvelable au profit des multinationales et au détriment de CODELCO (la Corporation du cuivre publique) . Ainsi que le notait un reportage du quotidien français le Figaro durant la campagne : « Tenir tête aux 16 entreprises qui contrôlent 80% de l’économie chilienne, en redessinant la fiscalité et en renforçant le droit du travail est exclu ».

______ Malgré de bons indicateurs économiques et la baisse sensible de la pauvreté, passant de 38,6 % de la population en 1990 à 18,8 % en 2003 , le pays possède un grave défaut: l’inégalité de répartition des richesses. Ceci a pour effet de créer une brèche sociale nette entre riches et pauvres.
-Selon des informations sur le développement humain de l’ONU en 2005, le Chili possède un coefficient de Gini de 0,57, le situant à la 113e place sur 128 de la liste des pays par égalité de revenus. Cette inégalité est difficilement rattrapable. Ce problème est attribué à l’économie venant des diverses entreprises prônant le néolibéralisme (en opposition à l’économie à tendance socialiste développée entre les années 1950 et les 1970). De nos jours, les 20 % des plus riches du pays gagnent 14,3 fois ce que reçoivent les 20 % des plus pauvres (Wiki)
-Un aspect des inégalités au Chili
-Sebastian Piñera, le Berlusconi chilien
-Séisme sur les retraites en Argentine et au Chili

Après M.Bachelet vient Sébastian Pinera, de la droite populiste, immensément riche,entrepreneur multimillionnaire, dont on dit qu'il serait le Berlusconi chilien
"...
Sur cette base, ce sont sûrement quatre années difficiles qui attendent les familles de détenus disparus de la dictature, le peuple Mapuche mobilisé dans le sud du pays, les citoyens qui réclament une assemblée constituante et, plus largement, le mouvement social et syndical, véritables bêtes noires de M. Piñera. Mais ce tournant politique va aussi peser sur le plan régional. C’est derrière les Etats-Unis, aux côtés du Pérou, de la Colombie (le président Alvaro Uribe est l’un des exemples à suivre, selon M. Piñera) et face à l’axe « bolivarien » (Venezuela, Equateur, Bolivie, Cuba) que se situera le Chili, à partir de mars prochain, sur le plan géopolitique. Cette arrivée d’une droite décomplexée à la Moneda, le palais présidentiel qui vit la mort du président Allende le 11 septembre 1973, aura donc un impact bien au-delà de la Cordillère des Andes au moment où les peuples de l’Amérique latine tentent d’affirmer leur indépendance face aux géants du Nord
." (FG)
-Chili : L'Affairisme au Pouvoir
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